Le Deal du moment : -40%
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + ...
Voir le deal
29.99 €

Partagez
Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant
Armarius
Armarius
Messages : 1019
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeMer 3 Juin - 17:55
La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand.

Le 18 Pentobre 1299, les troupes ducales quittèrent le château d'Annoisin pour arriver sous les murs de Noyer-le-Grand.
Cela faisait déjà une semaine que le duc avait prit l'oriflamme. L'avancée de la campagne avait été fulgurante : en quelques jours, sans aucun combat, le duché avait reprit la ville de Raveaux et le château d'Annoisin. Un bonne partie de la région était retournée sous le contrôle du duché.
Noyer-le-Grand se présentait comme le premier vrai défi de la seconde campagne du Vaujour. Il y a cinq ans, la ville n'était tombée que suite à la reddition de Raveaux. Aujourd'hui les choses étaient différentes.

Le matin même, on envoya une ambassade qui resta lettre morte. La ville ne répondit pas à l'ultimatum et se contenta de fermer solidement ses portes. Les troupes du duc encerclèrent donc les murailles en montant un camp tout autour, en renforçant les postes devant les portes pour surveiller les allés et venus.

Noyer-le-Grand était la seconde ville du Vaujour et comptait moitié moins d'habitant que Raveaux.
Elle était typique du Pays-Plat, avec ses rues étroites et ses hautes maisons, ses églises et sa citadelle construite sur un éperon rocheux qui dominait les plaines alentours. Ce n'était pas un siège d'évêché et ici aucun évêque ne pouvait se présenter comme le porte-parole des habitants.
Les remparts de la ville étaient percées par quatre portes et chevauchaient le fleuve de la Boin, un obstacle rendant un siège plus difficile encore : non seulement il fallait couper les routes terrestres mais aussi les routes fluviale, car la Boin était navigable jusqu'à la Bréa. De plus, le fleuve coupait l'armée des assiégeants en deux et rendait le contrôle des ponts très stratégique si on ne voulait pas finir piéger sur un côté de la rive. Par chance, la garnison de la ville n'avait pas pu ou voulu détruire les ponts, et les deux à l'extérieur des murailles étaient toujours debout.

En fin de soirée, les éclaireurs envoyés sillonner le Vaujour au début de la campagne revinrent au duc pour l'informer de la situation dans la région. D'après leurs informations, Malestoit s'était replié vers l'Ouest, au château de Claujacques près d'Escourchon, et n'était donc pas à Noyer-le-Grand. Il avait avec lui 2 000 hommes, le reste de sa troupe ayant été dissoute. L'y avait rejoint le Haut-Sénéchal du Valais, Rattier de Pene-Penac, avec autant d'hommes.
Visiblement, c'est l'un des lieutenants de Malestoit, un certain le Petit, qui gardait Noyer-le-Grand avec une garnison de 500 hommes comprenant mercenaires et hommes de Landebroc.
Les éclaireurs avaient été suivis peu de temps après par un messager annonçant au duc l'arrivée prochaine du légat du Primat, l'évêque Valbert de Mogeac. Celui-ci revenait de Vouziac où il avait rencontré le comte du Valais comme l'avait voulu l'archevêque Adrien IX, et c'était au tour de Eudes d'entendre le légat lui parler de la paix.

Dans la tente ducale, l'état major s'était réuni pour discuter de la marche à suivre. En tout, le duc disposait de 20 350 hommes pour faire le siège de Noyer-le-Grand.

Carte de la ville:
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeMer 3 Juin - 19:02
Noyer-le-Grand.


J’observe la ville depuis une butte, les bras croisés, alors que les bannières de mon armée défilent en contrebas. Nous sommes en position de force pour prendre la cité. Nous avons un nombre écrasant, et des jours avec les coudées franches afin d’intervenir.
Une fois que j’ai bien observé les murailles bien lointaines, je me replie vers ma tente ducale, où mes maréchaux attendent.


« Nous ne passerons pas à l’attaque avant l’arrivée du légat. En échange, j’attends que le Valais ne le fasse pas non plus.
Cela nous laisse donc quelques jours de libre pour nous organiser. »


Sur une table, devant moi, quelques petites figurines d’albâtre servent de pions à déplacer autour d’un cercle fait de baguettes, et qui reproduit le tracé de la ville. À défaut d’une carte, c’est ainsi que nous allons pouvoir nous organiser.


« Je propose que nous occupions toutes les portes et que nous commencions en priorité par monter des palissades afin de former un camp. Ainsi, nous serons protégés si Landebroc débarquait pour secourir la ville.
La construction des armes de siège peuvent attendre. Mais il va falloir forcer pour obtenir une audience avec la garnison. »


Je pianote des doigts sur le bois de la table.


« Ou bien peut-être devrions-nous poursuivre Malestoit, afin de l’empêcher de se joindre aux forces de Landebroc… Nous sommes bien assez nombreux pour diviser notre puissante armée, et cela pèserait moins lourd sur les lignes de ravitaillement.
Qu’en pensez-vous ? »
Armarius
Armarius
Messages : 1019
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeJeu 4 Juin - 10:24
Tous les commandants de l'armée étaient réunis autour de la maquette représentant Noyer-le-Grand. Chacun avait déposé son heaume sur le bord de la table, montrant fièrement les pièces uniques correspondants à leur personnalité. Si Eustache Brascourt avait un simple heaume efficace mais grossier, le connétable Charles d'Annequin possédait un bacinet finement ouvragé dont les pièces d'acier étaient rehaussées de liserés d'or.
Hubert portait quand à lui le casque de son père, beau mais un peu trop grand pour lui. Celui de Mauger Tancarvelles était cabossé, affichant fièrement ses années de bataille. Quand à celui de Richard Beaucoeur, il était flambant neuf avec une ventail en forme de bec.

Charle d'Annequin : « C'est une bonne idée monseigneur. Une partie de l'armée pourrait rester faire le siège de Noyer-le-Grand alors qu'une autre pourrait aller poursuivre Landebroc et Malestoit vers l'Ouest. Nous n'avons pas besoin de 20 000 hommes pour bloquer la ville, surtout si elle dispose d'une si faible garnison. Laissons 4000 hommes, un millier pour chaque porte, et mettons le reste en route vers la forteresse où Malestoit se cache. »
Eustache : « Je ne suis pas d'accord monseigneur. Notre armée est puissante justement parce qu'elle est nombreuse. La diviser c'est diviser nos forces, et ce n'est jamais bon. »
Charles d'Annequin : « C'est vous qui craigniez de perdre du temps et qui vous plaigniez que cette campagne avait débuté trop tard non ? Ne pensez vous pas que faire le siège de Noyer-le-Grand avec toute l'armée peut être un grave contretemps alors que vous pourrions diviser l'armée et poursuivre la campagne ?
Monseigneur, je me propose pour aller poursuivre la guerre vers l'Ouest et diriger l'armée vers le château de Claujacques.
Que le maréchal Eustache reste à Noyer-le-Grand pour y diriger le siège.
 »

Eustache eut un petit rire nerveux.

Eustache : « Messire connétable, dite plutôt que vous allez faire quelques exploits pendant que nous nous ennuyons autour de Noyer. »
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeJeu 4 Juin - 13:06
« C’est sûr qu’on va vite s’emmerder ici. »


Cinq cents hommes. Ce n’est pas assez pour tenter quoi que ce soit. Mais c’est plus que suffisant pour garder des remparts d’une ville. Avec seulement cinq cents hommes, le Valais va nous obliger à garder sur place dix fois plus de soldats pour surveiller toutes les portes.
Le prix le plus important se trouve ailleurs. Et Eustache l’a très bien compris.


Je n’ai pas envie d’envoyer Annequin. C’est un excellent combattant. Mais si Rodrigue de Saint-Saëns est en danger, je suis sûr qu’il ne tentera rien pour le sauver.
Je n’ai pas envie d’envoyer Eustache non plus. C’est un excellent guerrier, mais Malestoit est quelqu’un de rusé et audacieux.


« Beaucoeur. »


Jusqu’ici, je ne lui ai pas donné beaucoup de liberté. Ni de marge de manœuvre.


« Je vous donne quatorze mille hommes. Vous irez assiéger Malestoit. Rodrigue de Saint-Saëns est peut-être un otage là-bas, si c’est le cas, il faudra trouver un moyen de le faire sortir avec sa tête sur les épaules. Peut-être pourriez-vous promettre en mon nom la liberté aux lieutenants qui trahiront Malestoit.
Je peux vous faire confiance pour aller assiéger le Maurannais ? C’est une mission à votre hauteur ? »
Armarius
Armarius
Messages : 1019
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeJeu 4 Juin - 13:56
Charles d'Annequin fut surprit. Il ne laissa pas Richard réagir.

Charles d'Annequin : « Monseigneur, sire Richard est un excellent meneur d'hommes, mais il n'a pas mon expérience. Je suis le connétable de Cahogne, j'ai toute la compétence et la légitimité pour mener nos troupes prendre Claujacques.
Je pense que nos ennemis préférons négocier avec le connétable du duché plutôt qu'un simple commandant.
 »

Mauger Tancarvelles s'y mit lui aussi.

Mauger : « Si vous voulez de l'expérience je suis tout à fait capable de mener les troupes. Il y a cinq ans j'étais connétable et j'ai mené brillamment cette campagne. »
Charles d'Annequin : « Avec le résultat que l'on sait. Bravo sire Mauger. »
Mauger : « L'échec devant Vouziac n'était pas de mon fait ! Avant ça mes troupes on prit Raveaux et Noyer-le-Grand en quelques mois. Et cela n'avait rien à voir avec aujourd'hui, à l'époque le Vaujour était une terre hostile aux mains de l'ennemi. Là vous combattez dans votre jardin messire Charles. »

On reconnaissait les vieux chevaliers en soif de prestige et d'exploits militaires. Pour eux la victoire n'avait pas d'importance pourvu qu'ils tiraient fortune des combats.
Richard se décida enfin de réagir.

Richard : « Monseigneur, je me sens tout à fait apte à mener nos troupes. »
Mauger : « Apte ? Vraiment ? Avez vous déjà mené une bataille mon garçon ? Avez vous déjà mené un siège ? J'ai fait tout ça monseigneur, j'ai mené la dernière campagne du Vaujour, j'ai prit Raveaux, j'ai prit Noyer-le-Grand, j'ai libéré Soulans de la révolte et mené de nombreuses batailles au cour de ma vie, j'ai été connétable du duché sous votre père pendant 10 ans. Si il y a quelqu'un qui doit mener l'armée vers Malestoit c'est moi et personne d'autres ! »
Charles d'Annequin : « Mais vous n'êtes plus connétable sire Mauger. Je propose que moi et sire Richard menions l'armée ensemble. Je serais plus utile à la tête de nos troupes qu'à faire le siège ici. Et mon titre de connétable aura plus de poids pour négocier. »
Mauger : « A vous deux vous allez laisser mourir Rodrigue dans les geôles de Malestoit !
Monseigneur, sire Rodrigue est mon beau-frère, je ferais tout pour le libérer.
 »
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeJeu 4 Juin - 16:08
Je savais qu’ils s’engueuleraient. Ils commencent déjà à se vautrer dans la boue. J’en ai un début de migraine alors que je tique du coin des lèvres.


« Sire connétable, votre prédécesseur a été un stratège exceptionnel. Le bourbier qu’est devenu le Vaujour n’est pas du fait de sire Mauger, mais uniquement la faute des mercenaires de Malestoit et de la gestion exécrable de l’administration ducale.
Il est vraiment temps que je nomme un sénéchal du Vaujour. C’est insupportable de voir l’état lamentable de cette région et de la haine que me vouent ceux qui sont censés être mes sujets. Nous ferons rouer Malestoit, ou alors on le jettera dans de l’huile bouillante pour les beaux yeux de l’évêque de Raveaux ; je ne me suis pas encore décidé. »


Je grince des dents après ce commentaire haineux.


« Mais je suis désolé, sire Mauger. C’est justement parce que vous me promettez de tout faire pour libérer votre beau-frère que je ne vous envoie pas là-bas. J’ai besoin d’un chevalier qui a la tête froide, droit, et avec un regard neuf. »


Je regarde alors à nouveau Richard de Tancarvelles droit dans les yeux.


« Usez de subterfuge. Négociez. Démolissez les murailles à coup de trébuchets. Promettez une rançon ou une récompense. Je me fiche de la méthode, ce qui importe, c'est le résultat. Je veux Malestoit dans une cage de fer, je veux le château libéré, je veux Rodrigue de Saint-Saëns sain et sauf.
Vous me dites que vous êtes apte à la mission que je vous confie, c’est tout ce que j’ai besoin d’entendre. Vous prenez quatorze mille hommes. Vous nommez les chevaliers que vous voulez pour vous servir de subalternes. Mais vous me réglez la situation avec ce bâtard de Malestoit.
Vous avez la confiance du Duc de Cahogne, Beaucoeur. »

Et avant que le FitzOnfroi ne puisse répondre, je me tourne vers le FitzMauger.



« Vous dites que vous allez vous ennuyer ici. Peut-être pourriez-vous servir avec Beaucoeur ? Qu'en dites-vous tous les deux ? »
Armarius
Armarius
Messages : 1019
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeJeu 4 Juin - 19:50
Mauger fit un signe de tête au duc en souriant pour le remercier d'avoir prit sa défense.

Eustache : « Euh... à vrai dire j’espérais mener le siège de Noyer. Je suis déjà opposé à l'idée de séparer notre armée. Avec 20 000 hommes il serait plus facile de prendre la ville d'assaut plutôt que de perdre du temps à en faire le blocus.
Mais si vous décidez d'envoyer une partie de notre armée vers l'Ouest, pourquoi ne pas associer la vigueur de la jeunesse à l’expérience de l'age ? Envoyez donc mon père avec sire Richard monseigneur.
 »

Mauger lança un regard noir à son fils qu'il n'était pas difficile de traduire : faire équipe avec le fils de son traître de frère ? Jamais !

Charles d'Annequin : « Messire, Eustache a raison. Associer la jeunesse et l'expérience est une bonne idée. Envoyez moi accompagné de sire Richard. J'insiste monseigneur, envoyer un simple commandant négocier la libération de sire Rodrigue et la reddition de Claujacques sera moins efficace que d'envoyer votre connétable. »
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeJeu 4 Juin - 20:27
Charles d’Annequin insiste. Il m’aura à l’usure.
Le refus d’Eustache, et le regard patibulaire de Mauger finissent de toute manière de me convaincre. Je pousse mes bras sur la table alors que j’abats un pion d’albâtre ailleurs sur la table.


« Très bien !
Sire connétable, chevalier Beaucœur, je vous charge de prendre le château qu’occupe Malestoit. Si Rodrigue est prisonnier là-bas, ramenez-le en vie.
Mais vous ne prendrez pas quatorze mille hommes. Vous en prendrez dix mille. Je garde les dix mille autres pour moi. Mon maréchal de bataille et moi tâcherons de prendre Noyer sitôt que le légat sera venu nous donner sa pétition.
Le Dieu-qui-est-Trois soit avec vous. »

Eustache, qui n'a pas arrêté d'être déçu et ignoré depuis le début de cette campagne, va enfin avoir l'occasion de briller. Plutôt que de se tourner les pouces à ne rien foutre, lui et moi allons pulvériser les murs de la ville.
Armarius
Armarius
Messages : 1019
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeDim 7 Juin - 14:57
Charles d'Annequin : « 10 000 hommes est bien suffisant pour attraper Malestoit ! »

Tous quittèrent le conseil satisfaits des décisions du duc. Eustache allait pouvoir mener son siège alors que Charles d'Annequin partait seul mener les troupes.
Après la séance, le chambellan Odilon, qui suivait toujours en retrait les conseils de l'état major, s'approcha de son suzerain :

« Monseigneur, voulez-vous tenter une action contre monsieur le connétable comme nous l'avions prévu ? »

Le lendemain, la moitié de l'armée quitta Noyer-le-Grand pour se porter vers la forteresse de Claujacques sous le commandement du connétable Charles d'Annequin et de son neveu Richard Beaucoeur.
Eustache Brascourt débuta les préparatifs du siège : il ordonna la construction d'un camp fortifié sur la rive droite, puis de bastions aux quatre portes de la ville. Trois mille hommes furent mobiliser pour creuser une tranchée tout autour des remparts. Au niveau des ponts, afin de bloquer un ravitaillement de la ville par voie fluviale, Eustache fit boucher le passage en y faisant couler plusieurs barques dont les épaves empêchèrent tout bateau de passer.
Pour la construction du camp, les troupes se servirent des faubourgs de la ville en récupérant le bois et la pierre des maisons, rasant ainsi les quartiers extra-muros. Mais pour la fabrication d'engins de siège il fallait du bois neuf qu'Eustache ordonna d'aller chercher dans les bois à proximité. Plusieurs arbres furent abattus et ramenés au camp.

Alors que les préparatifs battaient leur plein, Eustache vint voir son suzerain pour lui demander conseil.

« Monseigneur, comment voulez vous procéder pour prendre Noyer ? Nous ne savons pas vraiment de quel moyen ils disposent à l'intérieur, s'ils ont beaucoup de vivre ou non. Avant la guerre 15 000 âmes vivaient ici, mais il doit en rester moitié moins. D'après nos éclaireurs, beaucoup d'habitants ont fuit sur les routes vers l'Ouest.
Les pousser à la famine pourrait prendre un certain temps. Un assaut frontal est toujours délicat, mais si la garnison ne dispose que de 500 hommes c'est envisageable.
Nous pourrions commencer un travail de sape, forcer les portes à coup de bélier ou bien construire un mangonneau ou tenter d'escalader  les remparts.
 »

Il fallait aussi faire quelques préparatifs pour accueillir le légat qui devait arriver dans l'après-midi. Ce clerc n'était pas un prélat comme les autres, il était dépositaire de la puissance archiépiscopale. C'était comme recevoir la visite du Primat en personne, il fallait lui faire honneur.
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeDim 7 Juin - 15:36
Dois-je assassiner Charles d’Annequin ? Je soupire longuement.


« J’y ai beaucoup réfléchis. Mais non.
C’est beaucoup trop risqué. Imagine que l’on apprenne que j’ai tenté de faire assassiner mon connétable – un connétable qui n’a jamais été félon envers moi. Pas ouvertement. Un connétable qui a toujours respecté les coutumes et la justice, et qui se battait pour moi.
Non seulement la famille d’Annequin soulèverait les Landes dans une rébellion toute entière, mais je suis certain que tous les officiers de ma cour se mettraient à me craindre et à s’inquiéter de moi. Je ne peux pas le faire tuer – pas tant qu’il ne m’ait pas fourni de motif pour. Je serais excommunié. Même si je parvenais à garder mon trône, ce serait au prix de chartes, de privilèges, d’excuses si immenses que je ne régnerai plus jamais moi-même.


Et puis, pour être honnête avec toi…


Je n’ai pas envie que sa mort me hante. J’ai déjà ordonné la mort d’autres personnes. J’ai vu mes soldats terrasser des infidèles, et pas tous des combattants qui le méritaient. Mais nommer quelqu’un, directement…
Non. Je ne supporterais pas le regard de ses enfants. »


Je passe une main devant mon visage.


« Il faudra bien se débarrasser de Charles d’Annequin à un moment. Et pas forcément à la régulière. Il faudra intriguer. Je n’aurais pas honte d’inventer des preuves contre lui.
Mais le tuer ?
Nan. Nan je ne peux pas le tuer. C’est impossible.
J’espère que tu ne prends pas ça pour de la faiblesse. Je ne suis pas un Duc vertueux. Mais je n’ai pas envie d’avoir à franchir cette limite. »














Eustache me fait part de son plan. Au final, je lui ai laissé assez de soldats pour qu’il puisse mettre ses idées à exécution. Lui aussi est en concurrence avec Charles d’Annequin ; S’il parvenait à prendre Noyer avec éclat, ça serait un fait d’armes dont il peut être fier.


« Nous n’avons toujours aucune réponse à nos demandes d’ambassade ? C’est extrêmement gênant. »


Je réfléchis en me frottant la barbe.


« De toute manière je ne peux rien faire avant la visite du légat.
Quitte à perdre du temps, autant ordonner la construction d’un trébuchet. Ça demande de l’œuvre et du travail. Généralement, la seule vision du trébuchet convainc bien des villes de se rendre.
La sape, aussi, ça prend beaucoup de temps. On peut commencer des travaux de sape sous l’un des remparts en parallèle. »


Je pose un poing sur ma hanche, en agitant la tête. Je lève alors mes yeux vers Mauger et Hubert qui attendent avec nous. Odilon est tout proche de moi également, comme de coutume.


« Selon vous, qu’est-ce que le légat pourrait m’apprendre ? Que je sache à quoi m’attendre. »
Armarius
Armarius
Messages : 1019
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeDim 7 Juin - 15:53
Les officiers militaires se montrèrent surprit par la question du duc. Ils étaient tous là pour faire la guerre, pas la paix, et ils étaient peu au fait des affaires religieuses.
Devant l'incrédulité des chevaliers, Odilon se décida à répondre.

Odilon : « Il va certainement vous parler de ses négociations avec Landebroc. Ça sera peut être un moyen d'en apprendre plus sur notre ennemi, le légat pourrait révéler quelques secrets, sur les forces du Valais, sa situation sur le trône, ses relations avec ses lieutenants. Peut être pourrait-il même vous informer sur ce Goupil qui travaille étroitement avec Landebroc, nous n'avons toujours aucun renseignement sur ce personnage qui semble intriguer dans l'ombre. »
Mauger : « C'est un évêque de la Trémanche, un sujet de Thomas d'Estaing, il faudra faire attention à ça aussi. Je vois sa nomination à la légation comme une ingérence de la Trémanche dans nos affaires ! Il ne faut pas laissé le comte s'interposer dans notre guerre. »
Hubert : « Mais d'après ce que je sais de monseigneur Valbert, c'est un homme droit et intègre, il n'est pas à la botte de sire Thomas. »
Odilon : « Monseigneur Valbert est aussi un homme rigide et puritain, particulièrement sévère lorsqu'il s'agit des mœurs. Mais vous avez combattu pour le Seigneur en Outremer, vous devirez lui faire bonne impression. »
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeDim 7 Juin - 16:07
La dernière chose que m’apprend Odilon me fait hocher la tête.


« Très bien. C’est le genre d’information importante. Je croyais bon de l’accueillir en déployant le tapis rouge et en lui servant du vin, mais ce n’est pas comme ça que je parviendrai à le faire m’apprécier. »


Je ferme un poing et le pose sur ma hanche.


« Malgré la vilenie dont a fait preuve Clotilde à mon égard, je ne me suis pas encore montré hostile à la Trémanche ; à l’inverse, j’ai été plus que volontaire. Cela peut peser pour moi.
Je n’attends pas grand-chose de la paix, mais comme le signale mon chambellan, il va falloir que je fasse attention à ce que je dise.
Maintenant, il est temps de me mettre en scène. »


Je me suis changé. Alors que jusqu’ici, depuis le début de la campagne, je parade dans de merveilleux vêtements, avec un doublet de velours et des braies étroites, j’ai demandé à ce qu’on me fasse passer à la mode judicalienne. Je me suis taillé la barbe pour la couper court, j’ai demandé à ce qu’un barbier me coupe les cheveux pour bien découvrir mes oreilles et ne pas laisser des tignasses trop longues – C’est dommage, je sais qu’Arda adore quand j’ai les cheveux mi-longs, mais je sais que les prêtres en ont horreur. Ensuite, je me suis recouvert d’une robe décolorée, à laquelle je marque juste la taille par une ceinture. J’abandonne l’épée gravée et dorée de Cahogne pour demander une simple arme comme une autre que j’emprunte à un de mes housecarles.


Au milieu du camp, j’ai ordonné qu’on dresse une simple table. J’ai demandé à Frère Justin de prendre un de ses livres de prière et de se tenir bien derrière moi – je n’ai pas besoin qu’il raconte quoi que ce soit, mais simplement le fait que le légat aperçoive un clerc derrière moi devrait déjà faire forte impression. Même si j’ai rouspété ce-dit clerc parce qu’il racontait qu’il fallait brûler les livres des infidèles au début de la campagne.
Pas de faste. Pas de luxe. La seule couleur provient des bannières de mes chevaliers, tous mes vassaux de Cahogne qui ne sont pas partis avec Annequin, et qui entourent la tente ducale. Tente ducale où j’ai ordonné qu’on remette dans les coffres tous mes livres profanes en langue vulgaire, tout comme il fallait ranger la vaisselle un peu trop dorée ou argentée.


Je suis un Croisé de Cahogne. C’est cette image que je veux faire ressortir. Celle du milicien de Dieu, qui est allé à l’autre bout du monde combattre pour la Foi.


Lorsqu’on signale l’arrivée du légat, je me tiens tout droit, les mains dans le dos, mes chevaliers en arc de cercle bien éloignés. Un grand chariot ferré arrive. Des Maurannais tout bardés de fer, la garde archiépiscopale, trottent autour pour servir de gardes-du-corps, avec des arbalètes à leurs mains – l’arbalète, cette arme diabolique, a beau avoir été interdite par de nombreux conciles, il semblerait que même le clergé reconnaissent son utilité lorsqu’il s’agit de les protéger…
Les Maurannais entrent dans le camp et entourent le chariot. L’un d’eux se jette à terre et va ouvrir la porte, permettant à des petits valets de venir aider le légat à descendre. Lorsqu’il arrive, je m’approche d’un pas et lui fait une courte révérence.


« Monseigneur, j’espère que vous avez fait bonne route. »


Je me penche assez pour atteindre son anneau d’évêque et l’embrasser. C’est faire beaucoup de zèle ; J’espère qu’il appréciera mon obéissance au dogme.


« Comment s’est déroulé votre voyage jusqu’ici ? J’ose espérer que vous n’avez pas été harcelés par des brigands en maraude. J’ai fort à faire à les châtier à travers tout ce comté. »
Armarius
Armarius
Messages : 1019
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeDim 7 Juin - 17:23
La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Bjym
Valbert de Mogéac, évêque de Voussain et légat du Primat de Cahogne, afficha un large sourire. Il était visiblement satisfait par cet accueil grandiose digne de sa fonction.
L'évêque se laissa embrasser la bague et observa tout autour de lui avant de répondre au duc.

« Ma foi mon bon seigneur de Cahogne, ce voyage fut éprouvant. Les routes du Valais sont mal entretenues. J'ai bien cru rencontrer des bandits en traversant les bois de Souaix pour suivre le chemin de Vouziac à Escourchon, mais finalement nous n'avons eu aucun problème. Ma garde maurannaise ferait fuir n'importe qui, mais je remercie surtout le Seigneur Tricéphale pour me protéger dans ma mission. »

Le légat était richement habillé, digne d'un homme de son rang, portant une chape dorée et finement brodée sur une chasuble de même ton, sa tête recouverte d'une mitre. Il aurait été maladroit que le duc s'habille plus fastueusement que son hôte, Eudes ne fit pas d'impair sur ce point avec son modeste vêtement.
L'évêque était accompagné de plusieurs chanoines de son chapitre qui le conseillaient dans sa tâche. Ils étaient tout aussi bien vêtus que leur maître, mais plusieurs éléments les distinguaient du légat.

Comme tout homme, Valbert aimait la courtoisie et appréciait l'accueil du duc, mais il ne voulait pas perdre plus de temps en cérémonial, il était l'envoyé du Primat pour arbitrer le conflit opposant le comte de Valais au duc de Cahogne.
Sans perdre un instant de plus on vint s’asseoir à la table préparée par le duc.
En ce début d'après-midi du mois de Pentobre (Juillet), le soleil était radieux et chauffait la Terre comme un âtre chauffe une maison.

« Monseigneur Eudes, vous vous montrez à la hauteur de votre réputation. Le sire de Valais ne m'a pas accueilli avec autant de déférence. Il m'a surtout montré de la méfiance.
Je sais bien que les seigneurs temporels n'aiment pas trop voir les clercs se mêler de leurs affaires, mais il s'agit de maintenir la paix entre les triaphysites, et la paix regarde tout le monde, notamment l'archevêque qui en est le garant.
J'ai reçu une lettre de l'évêque de Raveaux. Je suis ravi que vous ayez épargné la ville. J'espère que vous allez en faire autant avec Noyer-le-Grand et les autres cités du Valais. Le sang triaphysite ne doit pas couler inutilement.
 »

Le légat marqua un instant de pause avant de reprendre : 

« Messire Robert m'a fait part de ses exigences. Il estime détenir le Vaujour de plein droit en héritage de son père. Il prétend qu'Etienne aurait vendu la région à votre prédécesseur dans la condition où il n'aurait pas d'héritier mâle. Or, Robert se présente comme l'héritier d'Etienne. Pour lui vous menez une guerre illégale contre le seigneur légitime du Vaujour.
La question de la légitimité de Robert se pose, mais depuis la mort de sa demi-soeur Marie il est le dernier descendant direct d'Etienne. Si le Primat lui accorde la légitimité pour effacer son statut de bâtard cela pourrait-il mettre fin à la guerre ? Robert se montre disposé à vous dédommager bien entendu, la Cahogne aussi a été lésée dans cette affaire.
Mais dite moi messire Eudes, j'aimerai entendre vos arguments.
 »
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeDim 7 Juin - 17:34
Je hoche la tête en apprenant le voyage du légat, et va donc m’installer dignement à la table. Mains sur le bois, j’écoute très attentivement, bien obéissant.


« J’aimerais épargner le sang de Noyer-le-Grand. Mais je n’ai toujours aucune nouvelle de la garnison qui la garde. Il semblerait que les mercenaires qui se sont révoltés et qui ont trahi pour rejoindre le camp de Landebroc sont prêts à tenir coûte-que-coûte.
Seuls les habitants de la cité souffriraient de telle action. Je souhaite venir ici en tant que seigneur du Vaujour, et donc, en défendre et protéger les gens. C’est pour cela que j’ai épargné Raveaux. La loi de Dieu, de l’Église, est plus importante que la loi de la guerre. »


C’est une pure hypocrisie de ma part. Mais pour l’heure, mes actes font de moi un bon et pieux triaphysite.
Plus que les autres princes des Franges, en tout cas.


« Ce que je sais de Landebroc, c’est qu’il est dangereux. Je le soupçonne d’avoir fait assassiner sa demi-sœur ; Sa mort est trop soudaine pour être accidentelle. Il n’est populaire que parce qu’il a su exploiter les drames que mes prédécesseurs ont accompli à travers le Vaujour, mais il est l’un des pires princes qui puisse régner dans les Franges.
La Cahogne a acheté le Vaujour pour un million de livres. Je suppose qu’il n’était pas question de nous rembourser intégralement cette somme, en plus d’acheter notre départ. Vous avez vu Landebroc, vous avez parlé à sa cour, vous devez donc être le meilleur témoin que j’ai à prendre pour soutenir mon point de vue ; Depuis que je suis dans le Vaujour, je n’ai découvert qu’une noblesse traître, intrigante, qui a racheté des mercenaires meurtriers que je comptais châtier.
Il n’est pas un homme de confiance. Il est dangereux. Et je ne comprend pas pourquoi monseigneur l'archevêque s'obstine à vouloir le reconnaître. »
Armarius
Armarius
Messages : 1019
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeLun 8 Juin - 9:01
Le légat hocha la tête en accord avec Eudes.

« Oui vous avez raison sire Eudes. La protection que le comte offre à votre capitaine Malestoit est étonnante. Lui qui se prétend le sauveur du Vaujour face à votre invasion, il protège son bourreau plutôt que de le châtier. Moi même je ne comprends pas et il ne m'a pas donner plus d'explication. Même sa cour semble bien l'accepter. »

Après cette confidence plus personnelle, Valbert revint dans sa position de légat. Il était la voix d'Adrien IX et devait défendre son point de vue, non le sien.

« Je crois que sa sainteté préfère privilégier l'état de fait afin de garantir la paix. Robert a été choisi par les barons du Valais au lieu de sa demi-soeur qui semblait plus légitime. Certes, le comte ne semble pas être le meilleur des princes, mais c'est celui que s'est choisi le Valais. Et après la mort de sa sœur, il n'y a plus d'autre option. Soutenir le comte est pour monseigneur l'Archevêque le meilleur moyen d'assurer la paix. S'il ne le soutient pas, s'il refuse de le reconnaître et ordonne la saisi de ses biens pour l'offrir à quelques prétendants, imaginez le chaos qui pourrait régner ici. »

L'évêque resta songeur un instant. Puis il reprit :

« Pensez vous vraiment qu'il serait à l'origine de sa mort ? Faire assassiner sa propre sœur, c'est un péché mortel. C'est une grave accusation que vous faite, avez vous des preuves de cela ? D'après lui, Marie est morte de maladie dans le couvent où elle résidait, tout comme sa mère un mois avant. C'est vrai que c'est étonnant, mais Dieu nous réserve parfois des surprises de ce genre. On raconte bien que saint Sabin et le duc Guillaume Ier seraient morts le même jour. »

Les cloches de la basilique de Noyer-le-Grand sonnèrent, détournant un instant l'attention du légat. Malgré le siège, la vie continuait dans la cité.

« Mais vous dite vouloir défendre et protéger les gens du Vaujour. Et si pour cela vous deviez accepter d'abandonner vos prétentions sur la région ? Accepteriez vous ?
Si jamais le Valais acceptait de dédommager le duché, pourriez vous quitter le Vaujour avec vos troupes pour que la paix et l'ordre reviennent dans les Franges ?
 »
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeLun 8 Juin - 11:33
« Je comprends le point de vue de sa sainteté. Son office fait qu’il cherche à assurer la paix entre les croyants et la protection des Églises.
La guerre c’est toujours terrible pour les deux. J’ai vu des horreurs en venant ici, monseigneur. On a rançonné Raveaux, le pauvre évêque a été tondu jusqu’à l’os, les mercenaires ont volé les meubles liturgiques, tout ce qui était en or et en argent. Je comprends que Sa Sainteté souhaite tout faire pour ramener la paix et éviter que la situation ne perdure.
Ou bien, qu’elle s’envenime ; Car Landebroc s’est trouvé un allié en la Haute-Julienne, alors que moi-même peut appeler à mes côtés le Landéron et la Basse-Julienne. Ce conflit peut dégénérer en quelque chose de bien pire. »


Je fais semblant d’être inquiet, avec les sourcils arqués sur mon front et une petite voix.
Comme si telle éventualité m’inquiétait, alors qu’à mon sacre j’ai moi-même négocié avec ces deux seigneurs pour obtenir leur aide.

« Mais si Landebroc est la seule option, c’est une option terrible !
Écoutez, monseigneur, je sais que vous êtes censé être neutre dans cette histoire… Mais la mort de Marie est vraiment beaucoup trop suspecte pour moi. Landebroc l’a mise au couvent pour l’éloigner, et elle meurt simplement lorsque de l’aide peut arriver…
J’aimerais tant aller au couvent où elle était retenue pour en avoir le cœur net. Mais je n’en ai pas le droit. »


Je prends un regard triste.
Le légat, lui, pourrait s’y rendre.

« Le Duché de Cahogne a déjà versé à Landebroc un million de livres. Avec cet argent, il a payé du lansquenet et la trahison de Malestoit – c’est ce coupe-jarret qui a bien profité du conflit.
Je suis disposé à quitter le Vaujour et à abandonner toute prétention à jamais. Mais il faudra qu’il me rembourse cette somme intégralement, en plus d’indemnités pour avoir brisé le contrat.
Mais la dernière fois que j’ai eu de nouvelles du Valais, il me proposait de racheter le Vaujour pour cent mille livres seulement. Il a été compliqué pour ma noblesse de voir autre chose qu’une insulte. »
Armarius
Armarius
Messages : 1019
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeLun 8 Juin - 12:07
« Je suis au courant de l'alliance entre le Valais et la Haute-Julienne, puisque j'ai rencontré le duc Gilles lors de ma venue à Vouziac. Le duc est prêt à aider son nouveau beau-fils, mais il faut à tout prit que cette guerre ne s'envenime pas. Si elle s'étend à la Julienne cela pourrait être terrible, nous connaissons tous la rivalité qui oppose les ducs de Haute et de Basse-Julienne.
Si le Landéron, les deux Juliennes et le comté de Roxemberg entraient dans cette guerre, imaginez le sang innocent qui pourrait couler. Je compte sur vous sire Eudes pour empêcher l'étranger de participer au conflit. C'est votre devoir en tant que triaphysite de protéger le sang des fidèles de Dieu !
 »

Valbert resta songeur une nouvelle fois. La mort suspecte de Marie avait l'air de le préoccuper.

« Écoutez mon bon seigneur. Vous ne faite que des suppositions et je ne peux accuser sire Robert d'un tel acte juste sur votre intuition. Mais si vous m'apportez une quelconque preuve de ce que vous avancez, je serais prêt à mener l'enquête moi même et à me rendre à ce couvent. »

Le légat évacua la question ainsi puis revint sur le prix du Vaujour.

« Le Valais n'a pas les finances de votre duché messire Eudes. Un million de livres, plus des indemnités, c'est une somme immense. Jamais le comte n'aurait les capacités financière pour supporter une telle somme.
Si vous voulez la paix, il va falloir faire quelques efforts et concessions je le crains.
Cent mille me semble peu en effet, je suis sûr que le comte peut pousser au double, voir au triple, mais pas au delà. Peut être y aurait-il moyen de vous dédommager autrement que par l'argent ? L'Archevêque lui même est prêt à s'engager pour la paix.
 »
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeMar 9 Juin - 13:14
J’essaye de garder mon calme. C’est difficile.

« Bien sûr que si, ils ont les finances, monseigneur. La somme a été payée. Intégralement, jusqu’au dernier denier. Ce n’est pas demander trop que d’être remboursé.
Qu’a fait Landebroc avec cet argent ? Il a payé des Gallancs et rincé Malestoit pour qu’il me trahisse. Il a des sommes conséquentes. J’ai notamment entendu de la part de mes espions qu’il utilisait des pièces marquées de la République de Vaucouleur pour solder ses cottereaux.
Plutôt que de faire des emprunts pour financer des armées, il pourrait me payer pour que je parte et laisse les places fortes vides. Il a préféré avoir recours à l’outil militaire.
C’est lui qui est faiseur de guerre, pas moi, monseigneur. Moi je suis homme de paix. C’est pour ça que j’ai laissé Dame Clotilde, l’épouse du sire de Trémanche, hériter du Porez. C’est pour ça que j’ai parlé avec le Roi d’Estovie, comme Sa Sainteté me l’avait demandé. C’est pour ça que j’ai épargné Raveaux, lorsque je n’étais confronté qu’à des reliques et un pieux prélat face à mon armée.
Je suis désolé, monseigneur, mais je considère être dans mon droit. Je vais châtier les mercenaires qui ont fait du tort au Vaujour et je le défendrai d’une invasion ennemie. Si Landebroc veut négocier, qu’il négocie de manière plus juste et plus ouverte. »


Je tapote la table.

« Qu’est-ce que Sa Sainteté me proposerait en échange de ma retraite du Vaujour ? »
Armarius
Armarius
Messages : 1019
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeMar 9 Juin - 13:34
« Mais cette somme a été payé il y a 10 ans messire Eudes. Robert ne dispose plus du million de livres que votre père a donné au sien. Etienne a dépensé son argent, il a fait de nombreux dont à l'Eglise, a restauré la cathédrale de Vouziac, a construit un nouveau monastère pour sa famille, où il a été inhumé d'ailleurs, il a remboursé ses dettes, fait du mécénat... bref, cette argent a servi à son prestige, il n'a évidemment rien économisé.
C'est bien pour cela que le comte est obligé de faire des emprunts, il ne dispose plus de la fortune accumulé par son père.
Mais ce que vous dite à propos de la république de Vaucouleur m'inquiète. C'est un péché que de financer la guerre entre triaphysite alors que la république pourrait financer avec cet argent des transports de chevaliers en Outremer. J'irais enquêter à ce propos. 
Sa sainteté a à cœur de maintenir la paix dans les Franges. Et pour cela il serait prêt à faire lui même des concessions et à se porter garant pour sire Robert.
Il pourrait accepter de renégocier le Concordat en votre faveur, renforcer le pouvoir sur les évêques qui dépendent de vous, accepter de vous céder une partie de la dîme pour un temps afin que vous vous remboursiez sur les biens de l'Eglise. Mais ces biens matériels ne sont rien face aux biens spirituels que pourrait vous accorder l'archevêché. Vendaume pourrait prier pour votre âme et celle de vos ancêtres, consacrer vos basiliques, vous accorder une dérogation pour un futur mariage, ou bien un futur divorce...etc. L'Eglise n'oubliera pas votre geste pour la sauvegarde de la paix et saura récompenser les bons soldats de Dieu.
 »

Le légat soupira.

« Je comprends que vous vous sentiez lésé messire Eudes. Comme vous le dite, vous avez déjà beaucoup fait pour maintenir la concorde en Cahogne.
Vous êtes dans votre droit et vous avez peut être raison de vous méfier du comte Robert, mais pensez à tous ces fidèles de Dieu que vous envoyez à la guerre. Je suis sûr qu'une autre voie est possible que celle du sang.
 »
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeMar 9 Juin - 14:35
Je hoche plusieurs fois de la tête en tapotant la table.
Les arguments du légat commencent petit à petit à avoir un effet sur moi. Sa compréhension me fait plaisir, en même temps que ses tentatives de me convaincre.


« Hmm… Oui… Oui je vois. »


Je tique des lèvres. Je suis embêté.


« Le Vaujour m’a rejeté. C’est devenu un guêpier infernal. Cette guerre coûte énormément, en sang, et en or. J’aimerais bien ramener tous mes guerriers dans leurs villages et leurs églises, plutôt que de se tuer inutilement pour le caprice des princes.
Je comprends pourquoi l’archevêque souhaite reconnaître Landebroc. C’est le peuple qui l’a choisi. Des fois le peuple choisit des dirigeants qu’il ne mérite pas.
Mais je suis un des princes les plus puissants des Franges. C’est peut-être à moi qu’il revient de faire le premier pas. J’ai juste peur que les autres seigneurs de ces contrées prennent cela pour de la faiblesse. Ma chevalerie m’en voudrait. Vous comprenez ? »


Je passe une main sur ma bouche, songeur.


« Pour l’heure, je ne peux pas agir. Rodrigue de Saint-Saëns, l’un des enfants d’une des familles les plus puissantes de mon duché, a été capturé par le mercenaire Malestoit. Ce chien de traître s’est enfermé et je compte le faire payer. De la même manière, je trouve difficile de négocier équitablement avec Landebroc tant que je n’ai pas un pied sûr dans le Vaujour. Je suis un homme ouvert, qui comprend qu’il n’a rien à faire ici. Je suis prêt à évacuer. Mais je souhaite le faire en obtenant des gains et des contreparties. Même si Landebroc ne me payera pas un million de livres. Même si je dois négocier avec Vendaume afin que, tous les trois, nous parvenions à un accord. »


Je hausse les épaules.


« Laissez-moi jusqu’à cet hiver pour poursuivre mes opérations militaires. Châtier Malestoit. Faire tomber Noyer-le-Grand en épargnant sa population – c’est les mercenaires à l’intérieur que je veux débusquer, pas le petit peuple. En échange, je ne mettrai pas le pied dans le Valais. Et, à l’inverse, Landebroc ne mettra pas un pied dans le Vaujour. Vous pouvez faire en sorte que nous jurions cela tous les deux ? Nous serions dans le status quo qui a lieu depuis des années. Cela vous laissera le temps de mener des enquêtes. D’interroger la République de Vaucouleur.
Au printemps, nous parviendrons à un accord équitable. Je quitterai le Vaujour en échange d’un prix que je remettrai au comte de Valais. Cela est-il possible selon vous ? »
Armarius
Armarius
Messages : 1019
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeMar 9 Juin - 14:46
Le légat hocha la tête en souriant. Il avait un regard compréhensif.

« Cela me semble bien sire Eudes. Je comprends tout à fait que vous ayez besoin de gage. Si vous évacuez le Vaujour aujourd'hui même le comte n'aurait plus à négocier.
Je vous laisse donc l'hiver. J'ai confiance en vous pour garder ce statut quo sans engager d'affrontement direct avec les armées du comte. 
De mon côté, je vais continuer ma mission et organiser une entrevue entre le comte et vous, afin que nous puissions négocier de vive voix des accords de paix.
 »

Le légat se leva, satisfait des négociations avec le duc. Il avait l'impression d'avoir bien avancée pour ramener la paix dans le Vaujour. Il tendit sa main au duc afin de se faire embrasser la bague, puis il s'en retourna.
Mais avant de partir, il eut un sursaut, comme s'il venait de se souvenir d'une chose.

« Oh aussi.... j'oubliais. C'est... un sujet un peu délicat à aborder mais... »

Le légat hésita, réfléchissant à la bonne formulation. Puis il trouva :

« Enfin, je pense que votre ennemi a simplement voulu nuire à votre réputation, mais sire Robert m'a affirmé de sources sûres que... que vous aviez ramené une infidèle d'Outremer, que vous aviez l'intention de l'épouser et que vous aviez même un enfant illégitime avec !
Personnellement je n'y crois pas bien entendu, mais vous comprendrez que devant une telle accusation je me dois d'ouvrir une enquête de mœurs afin de vous disculpez. Cela dans votre intérêt, nous ne pouvons laisser de telles rumeurs courir sur le duc de Cahogne.
 »
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeMar 9 Juin - 20:39
Nous parvenons finalement à un accord. C’est parfait. Je vais pouvoir éviter une attaque en traître de Landebroc tout en m’assurant d’achever ma campagne. En revanche, je promets de quitter le Vaujour – c’était inévitable de toute manière. Je peux échanger le Vaujour contre quelque chose de plus utile. L’Église est une puissante alliée. Les nombreuses propositions que me fait le légat sont toutes très alléchantes. Je pourrais me rembourser bien plus sur les dîmes qu’en écrasant Landebroc. Je peux obtenir des faveurs. C’est très utile. J’en suis satisfait.


Jusqu’à ce que le légat me parle d’Arda.


Alors que je me suis levé de mon siège, je deviens soudainement livide. Il me faut vite mettre mes mains dans le dos et tiquer du visage pour paraître maître de moi-même.


« Le seul infidèle que j’ai ramené d’Outremer est actuellement prisonnier dans le comté d’Argentière. Si Landebroc sous-entend que j’ai des relations avec lui, vous devrez m’excuser mais les négociations de paix seront vite annulées car je n’aurai pas d’autres choix que de le défier en duel. »


Je lui fais un grand sourire, très fier de ma blague.


Comment je vais faire pour m’en sortir ?
Armarius
Armarius
Messages : 1019
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeDim 14 Juin - 20:56
Le légat se mit à rire de la boutade du duc. Il semblait plus détendu qu'à son arrivée, certainement satisfait de l'issue des négociations.

« Oui je comprends sire Eudes, et je suppose que les hommes d'Outremer sont fait comme nous et qu'il vous aurait été difficile d'avoir un enfant avec ce monsieur. »

Le légat secoua la tête en riant, amusé par cette situation absurde. Puis il remonta dans son chariot avant de repartir.

* * *

Le soir, alors que le duc prenait son repas seul dans sa tente, son chambellan Odilon entra.

« Monseigneur. Bon appétit à vous.
Excusez-moi de vous déranger ainsi, mais il est de plus en plus difficile de pouvoir vous parler seul à seul. J'ai reçu des nouvelles de vos housecarls que nous avions envoyé sur la piste de Marie de Valais.
Les contrebandiers de la Vipère les ont amené jusqu'au couvent de Rocadour dans le forêt de Pouillard. C'est là que Landebroc la gardait emprisonné. Malheureusement elle n'y est plus. Mais contrairement à ce qu'affirme Landebroc, ce n'est pas parce qu'elle y est morte mais parce qu'elle s'est enfuie.
Les housecarls ont poursuivit leur enquête et interrogé les habitants des villages voisins. On leur a dit qu'une jeune fille aurait été vu dans la forêt, poursuivit par les hommes du vidame local, mais qu'elle serait parvenue à fuir avec des marchands en direction de Soulans.
Cette jeune fille a l'air plein de ressource. Et redoutable aussi. Il est possible qu'elle soit à l'origine de la mort de la sœur supérieur du couvent...
 »
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeDim 14 Juin - 22:45
J’ai eu du mal à manger. La réaction du légat m’a laissé un sale goût, et a coupé mon appétit.
Arda m’a bien menacé avant de partir. Elle ne me laissera pas un énième délai. Elle n’avalera plus mes couleuvres. Je n’ai pas d’autres choix que de révéler la vérité, selon mes propres termes. Mais la réaction du peuple Cahon pourrait être terrible. Ce pourrait être un grand moyen pour mes ennemis et mes rivaux d’utiliser une arme contre moi. Même avec toute ma puissance. Même avec tout l’héritage de mes ancêtres.


Je suis un peu à cran lorsqu’Odilon arrive. Mais ses nouvelles sont excellentes. Je ne peux pas m’empêcher de sourire.


« C’est une nouvelle incroyable.
Marie de Valais, meurtrière d’une bonne sœur… C’est magistral. »


Je souris un peu, quelques instants. Mais ce sourire se dissipe bien vite.


« Si elle est en route vers Soulans, il faut que nous la récupérions. Et je ne suis pas certain de faire confiance à Cécil.
Contacte immédiatement nos agents sur place. La Vipère, Rigaud Dents-Blanches ; Il faut qu’ils la trouvent et qu’ils la confient immédiatement à la sécurité de la Garde Housecarle. Au milieu de ma famille, elle sera protégée, et on pourra tout de suite reconnaître publiquement qui elle est. Ça fera froid dans le dos à Landebroc. »
Armarius
Armarius
Messages : 1019
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitimeDim 14 Juin - 22:52
« Une excellente nouvelle pour sûr. Mais méfiez vous, ce ne sont là que des rumeurs. Marie aurait très bien pu vouloir rejoindre Roxemberg où se trouve la famille de sa mère.
Pourquoi aurait-elle voulu rejoindre Soulans ? Vous pensez qu'elle cherche votre protection ? Qu'elle s'allie à l'ennemi de son frère serait logique.
 »

Odilon s'approcha, regardant l'assiette du duc encore à moitié pleine.

« Vous n'aimez pas ce qu'il y a dans votre assiette monseigneur ? Je peux demander au cuisiner de vous préparer autre chose si vous voulez. »
Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand Icon_minitime
La guerre du Vaujour : Noyer-le-Grand
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 3Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant

Sujets similaires

-
» La guerre du Vaujour : Raveaux
» La guerre du Vaujour : Claujacques
» Correspondance de la guerre du Vaujour
» Guerre du Vaujour : Le destin sur un pont.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Casus Belli :: RP :: Le Pays-Plat-