Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez
Armarius
Armarius
Messages : 1020
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeSam 18 Jan - 16:54
Conseil de crise

Eudes avait prévu de rester quelques jours à Aigues-en-Puy afin de faire plus ample connaisse avec sa grande-tante et pour parachever les négociations avec Salignac, avant qu'une lettre inquiète d'Espien de Raysac ne lui parvienne, lui demandant de rentrer au plus vite à Soulans : le mission de Rodrigue de Saint-Saëns auprès de Malestoit avait tourné au vinaigre et le maréchal ducal était à présent enfermé dans les geôles de Raveaux...
Rapidement, Eudes et les siens avaient reprit la route, laissant l'évêque Jean auprès de la Baronne. Il devait rejoindre son neveu plus tard à la capitale, les voyages effrénés n'étaient pas pour lui.

Trois jours plus tard, Eudes était en vu de Soulans. Nous étions le 22 Ternembre (Mai), 17 jours après l'arrivée du jeune croisé à Saint-Clair.
Sans attendre, Espien de Raysac avait réuni un conseil pour une séance spéciale. Il fallait à tout prit discuter du Vaujour.
Etaient présents les membres habituels conviés par l'évêque de Soulans : les trois grands officiers, Espien de Raysac lui même, Charles Daguerre et Charles d'Annequin, ainsi que Cécil de Saint-Saëns, frère Paul, Odilon le Chétif et Lanfranc de Picquy. Pour ces deux derniers, Espien et Daguerre avaient exigés leur présence.
Aussi, Eudes avait expressément demandé à ce que l'ensemble de son état major soit là : Mauger et Eustache Tancarvelles, ainsi que Richard Beaucoeur, le nouveau maréchal.
Pour compléter le conseil, il y avait deux membres de la famille ducale, Hubert II de Vaudrincourt et Raymond d'Espérac, que Eudes avait voulu inviter contre l'avis de l'évêque qui redoutait la présence d'un "étranger" au conseil, fut-il cousin du duc. Au total, douze personnes étaient réunis autour de la grande table ovale.

Eudes entra, accueilli solennellement par son chambellan Odilon le Chétif :

« Veillez accueillir monseigneur Eudes deuxième du nom, duc de Cahogne et souverain du Pays-Plat,  comte palatin des Landes, comte de Vassy, de Bassel et de Belfort, seigneur de la Marche-Franche et suzerain de la Transgarde, Prince-Électeur de l'Empire. »

Malgré la crise, le protocole restait de vigueur.
Eudes trouva la salle de son conseil dans une ambiance étrangement pesante. Les visages étaient fermés, tout le monde semblait être sur la défensive. C'était l'échec périlleux de Rodrigue qui mettait tout le monde dans cet état ou bien autre chose couvait derrière ? L'atmosphère était particulièrement tendue.
Comme lors du premier conseil, Espien prit le premier la parole.

« Messieurs, je vous ai communiqué à tous la lettre que frère Jourdain nous a envoyé de Raveaux ainsi que celle de Malestoit. Jourdain et Rodrigue étaient censés entrer en contact avec Malestoit et le surveiller, mais il se trouve que sire Rodrigue a menacé la vie du mercenaire, ce qui lui a valu un emprisonnement. »

Cécil fit la moue alors que Paul secoua la tête de désespoir. Leur frère leur faisait honte, il était décidément incontrôlable...
Mauger de Tancarvelle, beau-frère de Rodrigue, intervint.

Mauger : « C'est une honte ! Comment un roturier comme Malestoit se donne le droit d'emprisonner un maréchal du duc ! Nous devrions fondre sur lui avec une armée et l'emprisonner à son tour ! »

Personne ne réagit. Le chancelier se tourna vers Eudes, l'air peiné (ou feignant de l'être).

Espien de Raysac : « Je suis désolé mon prince, c'est moi qui ai proposé Rodrigue pour cette mission. Je prends donc sur moi l'entière responsabilité de son échec. »
Paul de Saint-Saëns : « En tant que frères de Rodrigue, nous prenons aussi sur nous cette responsabilité. Mais je vous avais prévenu, envoyer Rodrigue était le meilleur moyen de perdre le Vaujour. »
Charles d'Annequin : « L'échec de votre frère semble vous faire plaisir frère Paul, vous aimez avoir raison n'est ce pas ? C'est une défaite pour le duché et vous vous glorifiez d'une victoire personnel. »
Paul de Saint-Saëns : « Loin de moi cette idée sire d'Annequin, je fais juste remarqué à sa seigneurie qu'il devrait écouter ses meilleurs conseillers. »

De Raysac grimaça à la pique de son archidiacre.

Espien de Raysac : « Je pensais que frère Jourdain allait pouvoir canaliser sire Rodrigue. Mais je me trompais et je vous demande de m'en excuser. Effectivement nous aurions dû vous écouter frère Paul, mais hélas le mal est fait. A présent la question est : comment devons nous réagir ? »
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeSam 18 Jan - 17:32
Je suis rentré en trombe. J’ai galopé comme j’ai jamais galopé, à toute vitesse avec mes Housecarles. Une fois revenu au palais de Soulans, j’étais couvert de crasse et de saleté, la barbe sale et haletant. Au moins, je paraissais bien être un preux chevalier, un vrai Croisé, et pas juste un prince bien précieux et gardé.

Putain de merde. Je n’arrive pas à y croire. On peut pas souffler deux jours. Je suis d’humeur massacrante. Quand Espien a commencé à me dire, très poliment et courtois, que c’était une mauvaise idée d’inviter Raymond au conseil, je lui ai hurlé dessus. Je suis quelqu’un de calme en général, mais la Furie Cahonne s’éveille en moi lorsque je suis contrarié. Elle est souvent de très mauvais conseil.

Au moins, tout le monde est présent dans ce conseil d’urgence dont j’ai ordonné la session. J’avais promis à Mauger qu’il n’aurait pas à supporter la présence de Beaucœur, mais je note qu’il est bien ici, comme j’ai ordonné. C’est une session d’urgence, c’est bien tout ce que le nom veut dire, « urgence ». Je le salue du chef en passant, tout comme je vois qu’Eustache est bien ici. Bien. Annequin ne le sait pas encore mais dans deux mois, à moins qu’un événement ne m’en empêche, c’est ce fou furieux adepte des jeux taurins qui le remplacera.

Mes hommes, surtout ceux de la chancellerie, se plaisent à se répandre en mesquineries. Cela me fait retrousser mes lèvres. Je deviens rouge. Alors que tout le monde est assis, moi, je reste bien debout en bout de table, les mains dans le dos.

« Le problème n’est pas seulement Rodrigue. Le soucis est également la région toute entière ; À en croire Jourdain, la populace est à deux doigts de s’attaquer au château et de lyncher les mercenaires ! »

Je regarde bien mes hommes, les yeux dans les yeux, chacun leur tour.

« Ouvrez bien vos oreilles et écoutez-moi : L’affaire de la guerre du Valais n’a que trop duré. Beaucoup trop. J’ai été obligé de reculer devant Thomas d’Estaing quant au Porez, j’ai été contraint de partager la baronnie d’Aigues, je suis obligé d’accéder aux demandes d’un petit roturier dans ma propre capitale, et très bientôt, l’archevêque et Dragomir feront tout pour également se saisir de ma Transgarde.
Mais le Valais, c’est autre chose ; C’est une honte insupportable ! Moi, le Duc de Cahogne, je serais forcé de plier devant un bâtard ? Me laisser déposséder d’une terre que mon père a acheté ?! Je suis la risée des Franges, je passe pour un putain de bouffon auprès de nos voisins !
Entendez-moi bien : C’est intolérable. Vous allez me régler cette putain de plaie ouverte, ou bien je ne pardonnerai jamais l’état dans lequel est mon duché à aucun d’entre vous ! »


Je les laisses digérer ma menace. Moi, je suis toujours rouge. Je laisse peser un silence un petit instant, avant de reprendre :

« Sire Annequin, quel est l’état de nos forces aux frontières du Vaujour ?! Combien d’hommes puis-je mobiliser pour intervenir là-bas dans les prochains jours, si je décidais d’intervenir ? »
Armarius
Armarius
Messages : 1020
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeDim 19 Jan - 15:33
On ne peut pas dire que Eudes aida à détendre l'ambiance. Il jeta une froid qui laissa coi ses conseillers pendants un temps.

Charles d'Annequin : « Nous avons 6 000 hommes près des frontières du Vaujour, avec 150 chevaliers. La moitié de nos forces a été déployée en Transgarde, ils nous faudrait deux semaines pour les faire se déplacer jusqu'ici. C'est bien peu pour s'attaquer au Vaujour. »
Mauger : « C'est bien assez pour s'attaquer à Malestoit ! »
Charles d'Annequin : « Malestoit a sous ses ordres 8 000 hommes. »
Mauger : « Ce sont des mercenaires, des pleutres pour la plupart ! Ils n'ont aucune combativité face à nos soldats. »
Paul de Saint-Saëns : « Il n'est pas question de s'attaquer à Malestoit pour le moment. »
Mauger : « Malestoit s'est attaqué à un maréchal du duc, ça nous donne une excuse toute trouvée pour venir le chercher et l'arrêter, n'attendons pas pour en profiter. Monseigneur Eudes a raison, nous sommes la risée des Franges et il ne faut pas laisser cette attaque impunis. Montrons notre intransigeance ! »
Charles d'Annequin : « Cela me fait mal de le dire mais je suis d'accord avec sire de Tancarvelle. Malestoit mérite d'être châtier. On ne peut laisser son crime impuni. »

Eustache frappa du poing sur la table, tout comme son père l'aurait fait. Dans sa gestuelle et ses expression, il était une copie conforme de son parternel.

Eustache : « Mais ma parole ! Vous allez faire de Malestoit notre ennemi ! »
Charles d'Annequin : « Et à raison, il s'est attaqué à nous en s'attaquant à sire Rodrigue. »

Eustache : « Visiblement c'est mon stupide oncle qui s'est attaqué à lui, et Malestoit ne s'est que défendu. Mais regardez notre situation plutôt : Malestoit dispose de 8 000 hommes sous ses ordres, une armée qui pourrait nous être fort utile contre Landebroc. Et vous, vous voulez combattre cette armée et nous faire un nouvel ennemi sur les terres du Vaujour. L'emprisonnement de Rodrigue n'est pas une perte, c'est même une chance !
Malestoit dans sa lettre s'excuse, il pense lui même avoir fait une faute. Montrons nous miséricordieux et tentons de reprendre mains sur lui plutôt que de vouloir l'attaquer.
 »
Charles d'Annequin : « Mais cessez de dire des âneries ! Que fais vous donc au conseil ?! »
Mauger : « la question est plutôt, que fait "Beaucoeur" au conseil ? » dit le maréchal en regardant d'un air mauvais le duc.
Richard : « Que ça ne vous plaise ou non mon oncle, je suis maréchal et ma présence est requise au conseil. »
Mauger : « Bien mon neveu, félicitation pour votre promotion. Moi aussi je suis maréchal et peut être que je vais le rester plus longtemps que vous finalement. »
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeDim 19 Jan - 15:51
Je frappe du poing sur la table.

« Taisez-vous ! »

Je réagis lorsque je vois que la discussion se porte sur les places des uns et des autres au conseil.

« Ceci est une session d’urgence, pas une session ordinaire ; Si vous êtes ici autour de cette table c’est parce que je juge que vous êtes des hommes compétents et intelligents qui peuvent m’aider à régler cette chienlit. Vous avez le droit de parler, de librement donner toutes vos opinions les plus honnêtes possibles. Mais ne commencez pas à mettre en cause la présence des uns et des autres ici ! »

Je me tourne vers Eustache. Le fils de Mauger est franchement pas idiot. Peut-être bien qu’il serait un meilleur connétable qu’Annequin.

« Il est également possible que Malestoit bluffe. Qu’il prévoit simplement de nous trahir mais qu’il cherche à gagner le plus de temps possible. Et maintenant, avec ce crétin de Rodrigue dans ses geôles il a un otage tout trouvé pour nous empêcher d’attaquer ! »

Je ferme mes poings et grogne.

« Mais s’attaquer à lui c’est de toute façon le jeter immédiatement dans le camp de Landebroc, et avec certitude. Eustache a raison ; Nous n’avons déjà pas assez d’hommes pour prendre le Vaujour, on ne va pas en plus s’attaquer à un type qui est un vétéran de la Légion.
Il ne manquerait plus que ça, qu’il m’humilie sur le champ de bataille après que j’aie été humilié diplomatiquement ! »


Je me tourne vers cousin Hubert, et le pointe du doigt.

« Considérons que Rodrigue est hors de l’équation pour l’instant. Hubert, je te nomme maréchal par intérim. En l’absence de Rodrigue, tu toucheras ses gages et son restor et tu commanderas les forces à sa place. Si tu te prouves compétent sous mon commandement tu pourras prendre sa place définitivement ! »

Voilà, comme ça, ça c’est un problème réglé.

« Nous avons deux soucis qu’il faut régler à la fois : Assurer la loyauté de Malestoit et empêcher toute rébellion dans le Vaujour. Les deux ne vont pas ensemble. Malestoit est un enfoiré de criminel qui est haït par la population que je suis censé diriger. D’un autre côté il est trop fort pour que je m’attaque à lui directement.
Pour l’heure nous ne pouvons même pas faire bouger Malestoit. Si on le commande d’aller anéantir Landebroc, il pourrait tout aussi bien changer de camp et passer à l’ennemi. Bordel ! »


Je regarde Daguerre.

« Il va falloir mettre la main au trésor. Quels expédients d’urgence pouvons-nous trouver si je souhaite recruter des soldats en hâte ?
Et vous Annequin, avons-nous d’autres compagnies de mercenaires que nous pourrions engager ?
Quant à vous, sire Cécile, quant est-il de l’agent que vous aviez envoyé à la cour de Malestoit ? Avez-vous une idée de qui est ce « Goupil » dont-elle parlait ? »
Armarius
Armarius
Messages : 1020
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeDim 19 Jan - 16:37
Hubert commença à bafouiller quelques remerciements avant que le connétable ne lui coupe à la parole. Il sourit à Eudes avec un air dédaigneux.

Charles d'Annequin : « Excusez moi monseigneur, mais je crois que vous surestimez beaucoup Malestoit. Ce n'est qu'un mercenaire qui s'empiffre dans son château depuis 2 ans. Certes, le nombre est peut être en sa faveur, mais la qualité est du notre. Le laisser impuni serait une honte pour nous tous, pas seulement pour son attaque à l'encontre de l'un de vos maréchaux, mais pour toute son œuvre depuis 2 ans. Il ne nous a pas bien servit, regardez dans quel état il a mit le Vaujour. »

Charles se redressa sur sa chaise et prit un air sérieux.

Charles d'Annequin : « Voici le plan que je propose monseigneur. Punir Malestoit, cesser de le payer lui et ses hommes et réorientons l'argent vers notre armée ou d'autres compagnies. Mais avant ça, attendons donc que la ville se révolte contre lui et profitons en pour l'attaquer à ce moment là. Plutôt que de l'empêcher on pourrait même favoriser cette révolte par quelques uns de nos agents et s'en servir. Privé de ressources, les nôtres, et face à la populace, Malestoit ne pourra rien et fuira de lui même la ville, s'il ne se fait pas tuer.
Ensuite, écrasons la révolte, consolidons nos conquêtes par une grande démonstration de force, montrons que nous ne rigolons pas. Supprimons le consulat de Raveaux, emprisonnons les révoltés et montrons l'exemple par un procès court et efficace qui aboutira à leur exécution publique. Nous pourrions rattacher le Vaujour à la sénéchaussée de Vassy et ainsi clarifier la situation de la région.
Puis déposons l'évêque de Raveaux et en nommons en un nouveau qui nous soit favorable.
Pendant ce temps, ramenons des forces vives de Transgarde, au moins 4 000 hommes, puis attaquons Landebroc sur ses terres à l'Ouest, pour le capturer. Sa capture mettra fin à la guerre. 
»

Mauger acquiesça d'un signe de tête, mais son fils Eustache ricana. Il voulu prendre la parole mais son père l'intima de se taire.
Hubert leva une main pour tenter de prendre la parole, mais personne ne fit attention à lui. Daguerre se tourna alors vers son seigneur.

Daguerre : « Les comptes sont vides monseigneur.
Si nous cessons de payer Malestoit peut être que nous pourrions engager 10 000 hommes, mais cela nous coûtera l'ensemble de notre trésor. Nous pouvons toujours essayé de trouver quelques subsides en augmentant les taxes. Je ne pense pas que les états généraux acceptent d'augmenter la capitation étant donné le contexte actuel, et il sera trop long de les rassembler. Et bien sûr nous pourrions toujours demander quelques prêts ou bien vendre des rentes viagères. 
»

A son tour le connétable se tourna vers Eudes.

Charles d'Annequin : « Je peux me renseigner sur d'autres compagnies de mercenaires qui pourraient nous servir. Mais aucune n'égale celle commandée par Malestoit. »

Puis le maître espion en fit autant.

Cécil de Saint-Saëns : « Nous ignorons qui est ce Goupil. Peut être un entremetteur de Landebroc. Voulez vous que je me renseigne sur ce personnage ? »
Espien de Raysac : « Nous savons par contre qui est ce Rattier de Pene-Pennac. La maison de Pene-Pennac est l'une famille vassale des comtes de Valais richement dotée en terre dans le Vaujour. Lors de la prise de la région par Hugues, les Pene-Pennac ont refusé de faire allégeance au duc et se sont rebellés. Par contre nous ignorons si ce Rattier de Pene-Pennac représente Landebroc où s'il agit de son propre chef. »
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeDim 19 Jan - 16:57
Je croise les bras et fait face à Annequin. Il a un plan très violent et audacieux. Tellement violent et audacieux que je le trouve, pour tout dire, assez lacunaire.

« Landebroc aura l’initiative dans tous les cas. Ce sale bâtard n’a-t-il pas toujours des forces dans le Valais ? Malestoit peut toujours fuir s’il sent que nous ne le soutenons pas, et alors la populace du Vaujour l'accueillera les portes ouvertes en héros ! »


Il faut dire que je me sens un peu plus proche d’Eustache sur ce point là.
Je prend une lente inspiration.

« Croyez-vous en Dieu, sire connétable ?
En Croisade il nous arrivait de gagner des batailles alors que nous étions en sous-nombre, assoiffés, et que tout jouait contre nous. Les soldats prétendaient que c’était le Seigneur lui-même qui désirait que nous gagnions.
Je pense que l’effet est également inverse – on se mettait à croire tellement fort que Dieu était avec nous que rien ne pouvait nous arrêter.
Si je perds militairement dans le Valais, ça ne sera pas qu’une dépense atroce qui ruinera la Cahogne. Landebroc passera dans la postérité comme le seigneur légitime. Les chroniqueurs diront que Dieu était de son côté. Nous aurons perdu définitivement. »


Je baisse mes yeux vers Espien.

« Sire Rattier a dû être ruiné par l’occupation du Vaujour. Peut-être qu’il va essayer d’acheter Malestoit. »

Mains dans le dos. Soupir énervé.

« Engager des soldats frais coûtera toujours plus cher qu’entretenir les forces dont nous disposons déjà. S’attaquer à Malestoit est un gâchis et le moyen le plus sûr de diviser nos troupes un peu partout. Je ne vais pas dégarnir la Transgarde alors que Dragomir souhaite s’en emparer, alors que les Dremmens souhaitent trouver le meilleur moment pour piller et détruire. »


Je me tourne vers Cécil.

« Que votre agent sur place espionne Malestoit et découvre ce qui se passe durant cette entrevue. Mes efforts vont se reposer en priorité sur le Bureau Secret, je compte donc sur vous et l’expertise de tous vos agents, sire. »

Puis vers Eustache :

« Il semblerait que vous souhaitiez parler. Allez-y. Tout le monde ici a le droit à la parole, il n’y a pas de mots de trop au Conseil. Toutes les idées communiquées servent à construire une opinion générale. Nous ne devons pas craindre de crier et de nous invectiver mutuellement. »
Armarius
Armarius
Messages : 1020
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeDim 19 Jan - 17:18
Eustache sourit.

Eustache : « Merci monseigneur. Je ne vais pas craindre d'invectiver dans ce cas. »

Il se tourna vers le connétable avec un large sourire.

Eustache : « Sire d'Annequin, sauf votre respect, votre plan c'est de la merde. »

Le connétable se raidit et grimaça. Il semblait au bord de perdre son calme. Mauger aussi semblait contrarié par son fils, pour une fois que lui et d'Annequin étaient d'accord.

Eustache : « Vouloir capturer Landebroc est inutile. Nous avons déjà essayé. Il connaît trop bien la région, sait où se cacher et possède des partisans partout. Ce serait une perte d'énergie et de temps.
De plus, en provoquant une révolte on ne sait pas où ça nous mènera.
Mais surtout, contrairement à ce qu'on pense souvent, le nerf de la guerre ce n'est pas l'argent. Le nerf de la guerre c'est l'information. L'argent c'est le lot des intendants, les guerriers ne sont pas des hommes de chiffres. Il faut déployer un réseau d'espions et d'éclaireurs dans les terres de Valais, savoir ce que fait Landebroc précisément car pour le moment nous sommes complètement aveugle. La trêve est terminée depuis 3 mois il n'en a rien fait pour le moment, il doit préparer un coup.
Mais pour cela, il nous faudrait une base. Il faut donc reprendre Raveaux à Malestoit. Il faut pour ça tenter un coup de force. Rassemblons une grande armée, transférons des soldats de la Transgarde, les Portes-Croix arriveront bien à défendre la zone, et engageons une nouvelle armée, 12 000 hommes neufs. Si le duc entre à Raveaux avec 20 000 soldats, Malestoit sera bloqué et forcé de collaborer.
 »
Daguerre : « Effectivement vous n'êtes un homme de chiffre Eustache, où voulez vous trouver l'argent pour engager 12 000 hommes ? »
Eustache : « Ce n'est pas votre métier ça ? Si je veux 12 000 hommes vous allez me trouver de quoi payer leurs soldes. »

A nouveau Hubert tenta de prendre la parole, mais fût cette fois coupé par Annequin.

Charles d'Annequin : « Et ensuite Eustache ? Que proposez vous ? »
Eustache : « Dirigeons nos troupes vers l'Ouest et attaquons Landebroc sur ses terres. Faisons le dégât autour de son pays et forçons le à sortir. Puis avisons en fonction de ce que nous rapporterons nos espions.
N'oublions pas que nous avons des alliés. Sire Raymond pourrait convaincre son père de venir nous prêter main forte en attaquant le Valais par le Sud
. »

Eustache se tourna vers Raymond qui était assis près du duc à l'autre bout de la table.

Raymond : « Hum oui, peut être. Ce n'est pas une guerre qui nous concerne mais si le duc le demande mon père ne pourra refuser d'aider son neveu. »
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeDim 19 Jan - 17:32
Un sourire en coin naît sur mon visage. Eustache a beau être jeune, il est efficace. Il parvient totalement à me convaincre.

« Excellent plan, sire Eustache. Excellent plan. »

C’est audacieux, mais moins risqué que d’entrer immédiatement en guerre avec Malestoit. Cela est certain.

« Je dois me faire sacrer. Finalement nous allons compresser au maximum les dépenses et les réduire, puisque visiblement il y a des dépenses plus importantes que mettre une couronne sur ma tête et de l’huile sainte sur mon front. Maître Daguerre, compressez au maximum les dépenses liées au sacre pour les réduire.
Le temps que je parte à Vendaume, et que nous procédions à la cérémonie, cela nous laisse quelques temps pour tempérer et réagir. Comme le dit sire Eustache, il nous faut à tout prix des informations. Nous ne savons même pas quels sont les camps dans le Valais, ni les soutiens de Landebroc. Qui sont ses généraux ? Ses feudataires ? Pourquoi les barons préfèrent ce bâtard plutôt que moi, que lui a-t-on promit ? Il faut que vous me découvriez tout ça.
Douze mille hommes est énorme, mais c’est peut-être le meilleur moyen de faire un coup de force. Je préférerais compter comme le recommande Eustache sur le soutien du Landéron, mais mon oncle ne va pas dédier ses troupes gratuitement. Il faut que je voie avec lui… Raymond, est-ce que ton père assistera à mon sacre, afin que je discute avec lui directement ? »

Grand sourire à mon cousin. Je suis heureux de l’avoir à mes côtés.

« Maître Daguerre, trouvez-moi du pognon sans que nous réunissions les États Généraux. Je vous autorise à faire des emprunts. Tout ce qu’il faut pour que nous terminions cette guerre.
Espien, envoyez des courriers à Clotilde de Porez : Elle me doit le relief. Lorsque je serai sacré, j’utiliserai également mon droit de ban pour qu’elle contribue à l’ost. Puisque ma cousine a voulu le Porez, qu’elle le prenne, mais je compte bien me rétribuer dessus également !  »


Signe de tête à Hubert, et sourire bienveillant.

« Sieur Maréchal, vous souhaitiez dire quelque chose également ? »
Armarius
Armarius
Messages : 1020
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeDim 19 Jan - 17:53
A l'idée de restreindre les dépenses, Daguerre ronchonna. Il avait déjà commencé à travailler sur les préparatifs du sacre sur un budget de 6 000 livres comme il était prévu, il lui fallait tout refaire.
Eustache se contenta d'un sourire et d'un signe de tête à son suzerain pour le remercier de son approbation.

Raymond : « S'il est invité je pense qu'il se déplacera, évidemment. »
Paul de Saint-Saëns : « Vous êtes sûr de toujours vouloir vous faire sacrer dans ce contexte ? Peut être que le Vaujour doit devenir notre priorité. Le sacre peut très bien se faire après. Il ne me semble pas être judicieux de vouloir trop tempérer et d'attendre le mois prochain pour agir. »
Espien de Raysac : « Nous en avons déjà discuter la dernière fois frère Paul, le sacre reste notre priorité. »
Eustache : « Frère Paul a raison sur un point, nous sommes déjà mi-Ternembre (mai), la belle saison  
propice aux campagnes a déjà débuté, il ne faut pas trop tergiverser au risque de devoir attendre l'année prochaine. A moins de vouloir attaquer en hivers, mais le climat du Vaujour peut être rude à cette époque.
 »

Hubert se redressa sur sa chaise et se racla la gorge. Tous les regards qui se tournèrent vers lui, ceux des grands du duché, l'intimidé. Il commença d'une voix faible.

Hubert : « Je pense que... nous pourrions...
Paul de Saint-Saëns : « Parlez plus fort sire Hubert, nous n'attendons rien. »
Hubert : « Excusez moi messires... Je disais, Malestoit pourrait nous servir à "faire le dégât" dans le Valais, comme dit sire Eustache. Nous pourrions leur promettre à lui et ses hommes l'entièreté du butin récolté, ils y trouveront certainement plus de richesse que la solde qu'on leur donne. De plus, ce sont des mercenaires, ils aiment la guerre, je suis sûr que ça pourrait les convaincre de quitter le Vaujour.
Et puis aussi, je voulais dire, rattacher le Vaujour à la sénéchaussée de Vassy ne me semble pas être une bonne idée. Pourquoi ne pas créer une nouvelle sénéchaussée pour le Vaujour, afin de garantir le particularisme de la région et rassurer sa population qui voit déjà d'un mauvais œil la domination du duc.
 »
Charles d'Annequin : « Et qui proposez vous comme sénéchal ? Vous-même ? »
Hubert : « Non, je ne sais pas, je dis ça juste comme ça... »
Eustache : « Mon frère Guillaume pourrait convenir. S'il est nul à l'épée il est bon de cœur, je suis sûr qu'il pourrait apaiser la population du Vaujour. »
Charles d'Annequin : « Évidemment, vous cherchez toujours à mettre les votre en avant. Mon fils pourrait bien mieux servir le duché que votre frère.
Sachez monseigneur, que je m'oppose totalement à ce plan, on ne peut plus collaborer avec ce Malestoit, c'est un traître et il l'a prouvé en enfermant l'un de nos maréchaux.
 »
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeDim 19 Jan - 18:07
Hubert fait une proposition, ce qui provoque à nouveau des échanges. Je hausse les épaules.

« Je suis d’accord avec mon connétable sur ce coup : Envoyer Malestoit en éclaireur pour ravager, c’est une bonne idée… Mais s’il a été racheté par Landebroc, dans ce cas on lui offre juste un alibi parfait pour partir et abandonner son poste, tout en touchant son salaire juste avant de déserter. Nous ne pouvons pas le déplacer tant que nous ne sommes pas assurés de sa loyauté, et nous ne pouvons pas non plus l’affronter tant que nous ne sommes pas assurés de sa traîtrise ! »

Je me gratte la barbe, pensif.

« Si nous créons une sénéchaussée pour le Vaujour, ne serais-ce pas mieux de nommer un noble du Valais ? Un local, ce qui montrerait que nous ne sommes pas des envahisseurs. Mais que ce soit quelqu’un de manipulable, intéressé, qui lie ses intérêts aux miens hors de question de mettre au pouvoir quelqu’un qui serait opposé à mon règne... Quoi que, il serait aussi légitime de nommer quelqu'un qui m'a honorablement servi, mais pas un militaire. Votre frère serait un bon choix en effet, Eustache. Ou en tout cas quelqu'un de bon et de doux.
Si mon frère était là, je pourrais aussi lui demander d’épouser une femme du coin… Cela montrerait que je suis soucieux d’apporter la paix. »

Difficile de dire qu’on assure la paix tant que j’emploie Malestoit. Il y a tellement de données différentes à entretenir… C’est vraiment la merde. À en serrer les dents.

« Bon. D’accord… Réfléchissons. Je dois me rendre en personne dans le Vaujour, et au plus vite, avec une armée. Mon sacre, dépêchons-nous de le conclure, à toute vitesse. Nous allons envoyer une lettre à Malestoit lui disant que je viendrai le rejoindre et que nous partirons en guerre contre Landebroc, je récupérerai mon maréchal à ce moment.
Pour l’heure, je compte sur le Bureau Secret pour établir ses agents et me trouver des informations. Et sur monseigneur Espien et maître Daguerre pour me trouver de l’argent et du soutien. J’irai négocier avec le vicomte du Landéron pour obtenir ses renforts.
Si nous procédons au plus vite, est-ce que nous pourrions être prêts militairement pour que je débarque, en armes, avec des hommes, et oint du saint-chrême dans le Vaujour avant l’automne ? »
Armarius
Armarius
Messages : 1020
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeLun 20 Jan - 15:06
Paul de Saint-Saëns : « Le but n'est-il pas de reprendre Raveaux à Malestoit ? Si on parvient à le convaincre de quitter la place pour aller chevaucher sur les terres du Valais, il n'aurait plus de quoi nous trahir puisqu'il ne garderait plus les forteresses pour nous. Et je ne suis pas sûr que que Landebroc ait plus à lui offrir que ce que nous lui offrons et plus que ce qu'il peut lui prendre directement. »
Charles d'Annequin : « Nous devrions plutôt neutraliser Malestoit. Comme je l'ai dis, laissons la populace se soulever contre lui et se faire justice. Qu'ils se vengent donc de toutes les malversations subies. Et puis, nous pourrions venir en sauveur, désavouer Malestoit et se présenter comme des alliés des révoltés. Le duc passerait pour un suzerain avisé et juste. »

Le connétable asseyait désespérément de reprendre la main, il se sentait un peu évincé du jeu par Eustache dont les propositions semblaient plus intéresser le duc que les siennes.

Charles d'Annequin : « Mais nommer un local comme sénéchal serait risqué, la noblesse du Vaujour est toute dévouée à Landebroc, leur patriotisme est fort. »
Eustache : « Si vous nommez mon frère il pourrait très bien épouser une femme du Vaujour. »
Charles d'Annequin : « Mon fils aussi pourrait très bien épouser une locale. »
Eustache : « Peut être mais votre fils n'a pas de poils aux couilles. »

Une nouvelle fois le connétable lança un regard noir à son maréchal. Mais puisque le duc avait dit que l'on pouvait s'invectiver, il ne répondit rien.
Pour éviter que la discussion ne dévie pas une nouvelle fois sur le conflit qui opposait les Tancarvelles aux d'Annequin, le chancelier reprit la parole.

Espien de Raysac : « Je suis d'accord pour restreindre les dépenses, mais votre sacre ne doit pas être bâclé non plus. Pour tout organiser, convenir d'une date avec l'archevêque et envoyer les invitations, il nous faudrait bien au minimum un mois. Au moins que ne vouliez d'un sacre privé devant dix personnes ? Mais je vous rappelle que vous êtes le duc de Cahogne, vous ne pouvez pas vous contenter de ça. »
Paul de Saint-Saëns : « Et pendant un mois nous allons laisser Malestoit et Landebroc prendre toute les initiatives ? »
Eustache : « Un mois c'est le temps qu'il nous faudrait pour rassembler une armée. Nous pourrions être prêt fin Cadembre (Juin). Mais entre temps il ne faudrait pas laisser Malestoit seul à Raveaux. »
Daguerre : « C'est le temps qu'il faut pour trouver de l'argent aussi. »
Paul de Saint-Saëns : « Vous pourriez monseigneur, aller rendre visite à Malestoit avant la fin Ternembre (Mai) ? »
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeLun 20 Jan - 15:27
J'agite la main de frustration aux débats que commencent déjà à se livrer Annequin et Eustache. Heureusement qu'Espien intervient vite pour les calmer. C'est très énervant d'avoir ces enfoirés qui pensent à leurs intérêts personnels avant l'intérêt de la Cahogne.

« Nous n'avons même pas encore sécurisé le Vaujour ! Nous verrons qui je nomme sénéchal si par la Grâce de Dieu nous parvenons enfin à nous emparer ! »


Tout le monde semble proposer un délai de un mois. Il me convient très bien.

« Je sais qu'il fait partie de la nature humaine de vouloir tout le temps réagir, chers conseillers. Mais parfois, le sort peut évoluer sans qu'on ait besoin de toucher à quoi que ce soit. Les opportunités viennent d'elles-mêmes. En Ponantique, il m'est arrivé d'être sauvé par une tempête de sable inopinée.
Je pense que le mieux est de temporiser. Un mois c'est très bien pour envoyer des espions dans le Valais, pour rassembler une armée, pour me faire sacrer ; Certes, c'est laisser à Landebroc l'occasion de réagir, c'est lui donner l'initiative. Mais c'est aussi un risque pour lui. Un risque qu'il se fasse découvrir, qu'il échoue, qu'il s'avance trop. »


Paul me propose de rencontrer Malestoit. J'ai un petit tic sur le bout de mes lèvres. Je croise les bras.

« C'est risqué. Déjà que Rodrigue est emprisonné, je ne vais pas risquer d'également devenir un otage dans sa geôle.
D'un autre côté, cela me permettrait de le rencontrer en personne, de jauger sa nature... De discuter avec lui.
Je ne sais pas. Qu'en pensez-vous ? Monseigneur Espien ? Sire Cécil ? »
Armarius
Armarius
Messages : 1020
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeLun 20 Jan - 17:31
Le chancelier réfléchit, laissant le temps au maître espion de répondre en premier.

Cécil de Saint-Saëns : « C'est risqué en effet, même si je pense que Malestoit n'oserait pas s'attaquer à vous, ça le condamnerait et sa carrière de mercenaire serait fichue. Attendons de voir plus clair avant de rencontrer Malestoit, afin d'assurer votre sécurité. Je peux déployer un réseau dans le Valais, tenté d'envoyer l'un de mes agents infiltrer la cour de Landebroc. »
Espien de Raysac : « Ce serait bien que vous rencontriez Malestoit en personne, mais c'est vrai que la situation n'est pas au mieux. Nous pourrions dés maintenant exigé la libération de Rodrigue et son retour parmi nous, nous verrions dans quel disposition se trouve Malestoit. »
Paul de Saint-Saëns : « Nous pourrions aussi exiger qu'il vienne s'expliquer devant vous à Soulans. De même, s'il refuse de venir au saura à quoi s'en tenir. »

Pendant un temps, la salle fût plongée dans le silence. Tous avaient parlé.

Espien de Raysac : « Bien, je pense que nous avons tout dit. Que décidons nous ? »

Dit le chancelier en se tournant vers le duc. Au duc à présent de faire la synthèse des conseils qu'il venait de recevoir et de prendre les décisions.
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeLun 20 Jan - 17:57
Je laisse le silence peser un petit instant. Le temps pour moi de réfléchir. Puis d'enfin passer à l'action.

« L'anarchie dans les Franges a assez duré. Nous sommes les Cahons. Gardez toujours cela à l'esprit. Nous sommes le plus grand peuple de l'Empire, et nous allons le prouver. Tous ensemble. »

En tant que Duc, je suis surtout là pour faire beau, faire les signatures, et surtout, motiver mes équipes. Il faut que chacun d'entre eux soit lié à moi, et ait l'impression de servir.

« Eustache, vous partez en Transgarde. Trouvez des forces dans mes garnisons. Assurez-vous de garder des mortes-payes dans les châteaux les plus utiles, il va falloir s'attendre à ce que les Dremmens saisissent l'occasion pour faire des raids, il va falloir limiter les dégâts. Recrutez des troupes le long du chemin.
Beaucœur, vous ferez la même chose dans le reste de la Cahogne. Trouvez des sergents, recrutez des hommes d'armes et des chevaliers errants, essayez de dénicher quelques petites compagnies qui pourront nous être utiles.
Daguerre, Lanfranc, vous ferez en sorte que mes deux maréchaux aient les finances pour ces recrutements. Multipliez les expédients. Faites des emprunts. Trichez sur la monnaie s'il faut, je ne sais pas. Vous pourrez voir avec moi plus tard au cours du mois si vous avez besoin d'autorisations pour vendre des fermages. Oh, vous pouvez aussi demander aux prévôts de multiplier les lois qui font que je pourrai toucher des amendes - les frais de justice sont souvent un expédient utile.
Sire Cécile, vous avez un mois pour établir un réseau d'espionnage dans le Valais. Si vous avez besoin d'argent pour payer des espions, vous aurez la priorité sur le trésor et les rentes - je préfère avoir des informations que des soldats, l'armée peut se constituer petit à petit, mais votre tâche est plus pressante.
Frère Paul, rédigez une lettre à Malestoit. Demandez à ce qu'on me rende Rodrigue. Faites-le poliment et diplomatiquement - officiellement, Malestoit nous est toujours parfaitement loyal, même si Sire Cécile s'assurera de continuer à le surveiller, en plus d'envoyer des agents chez le bâtard. Promettez à Malestoit que je le rencontrerai en personne et que nous commencerons des opérations militaires ensemble dès cet été.
Monseigneur Espien, vous m'aiderez pour mon sacre et ma diplomatie d'Etat. Invitez le père de Raymond. Et ma cousine Clotilde également. Avec vous à mes côtés, j'essayerai d'obtenir le soutien de l'un et de l'autre dans mon entreprise.

Cela convient à tout le monde, personne n'a de commentaires à faire ? Encore une fois, ces séances du Conseil sont faites pour que chacun ait droit à la parole - peut-être que je n'écouterai pas votre opinion, mais elle me sera utile dans tous les cas. »
Armarius
Armarius
Messages : 1020
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeMar 21 Jan - 14:09
Tous approuvèrent les décisions du duc.
Mais avant de lever la séance, Paul de Saint-Saëns intervint.

Paul de Saint-Saëns : « Monseigneur, je crois qu'il faudrait parler d'un autre sujet avant de lever la séance. Qu'en est-il de sire Claude de Toussaint ? Nous avons apprit qu'il avait quitté sa cellule de la Geôlière, mais nous ignorons tous ce qu'il est devenu. Qu'en avez vous fait ? »

Charles d'Annequin semblait gêné, comme à chaque fois qu'on abordé le sort de son neveu. Peut être était-ce la traîtrise de celui-ci qui lui faisait honte, ou bien avait-il quelque chose à se reprocher dans l'affaire ?

Eustache : « Ah oui, cet enfant de putain ! Il n'est pas crevé dans son trou ? »

Eustache sourit au duc, pensant qu'insulter celui qui avait tenter d'assassiner son père allait lui obtenir ses faveurs. Le maréchal ne comprenait rien à la situation, en dehors des choses de la guerre Eustache était un âne.

Daguerre : « Toussaint est un traître qui a été jugé et condamné. Ce serait un dangereux déni de justice que de le libérer. »
Espien de Raysac : « La justice c'est le duc je vous le rappel. Il a tout à fait le droit de déplacer son prisonnier ou de commuer sa peine. »
Daguerre : « Mais il s'agit d'un traître de haut rang, s'il peut intenter à nos vies pour se venger nous aimerions savoir où il se trouve. »

Tous les conseillers autour de la table regardèrent Eudes avec insistance, attendant du duc des explications sur le soudain départ de Claude de Toussaint de Soulans.
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeMar 21 Jan - 16:38
Est-ce qu’ils sont terrifiés à l’idée que Claude de Toussaint soit en liberté ? Sont-ils devenus blancs, livides ?
Cela me ferait bien marrer, mais je n’en montre rien. Je place une main dans mon dos, et leur répond simplement d’un ton apprêté et bien flegmatique :

« Claude de Toussaint n’a pas été libéré. J’ai transféré son lieu de détention pour améliorer ses conditions d’emprisonnement.
Est-ce que vous avez rendu visite à votre neveu récemment, sire connétable ? Il n’avait plus que la peau sur les os. Il vivait dans sa propre pisse. Je ne suis pas sûr qu’il ait eu l’occasion de se laver en deux ans.
Les infidèles traitaient mieux leurs galériens que ce que vous avez fait de lui. »

Regard noir en direction de Daguerre.

« Comme le dit monseigneur Espien, il est de ma liberté de faire ce que je souhaite de mes détenus. Il est gardé par mes Housecarles, il n’a pas le droit de se déplacer en Cahogne librement.
Claude de Toussaint a peut-être essayé de tuer mon père, mais il reste un chevalier, d’une honorable famille. Je ne traite pas mes ennemis comme des vauriens, je ne les jettes pas aux oubliettes, même lorsqu’ils m’ont commit les pires torts. Je les décapites pour en finir proprement ou bien je respecte leurs corps et leurs âmes, il n’y a pas de demi-mesure lâche comme celle de laisser quelqu’un lentement mourir de faim et d’insalubrité.
Si cela pose un problème à quelqu’un, qu’il ose mettre en doute mon honneur ici et maintenant. »


Traduction : Faites pas chier.
Armarius
Armarius
Messages : 1020
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeMar 21 Jan - 20:49
Le visage du connétable se ferma et il baissa les yeux. Le sort avait été terrible pour Claude de Toussaint, lui qui avait toujours si bien servit le duché.

Espien de Raysac : « Voilà qui est clair. Si personne n'a rien à redire, la séance est levée. »

Le clerc enregistra les décisions du conseil dans son registre et ferma son livre après avoir séché l'encre.
Tous les conseillers se levèrent et quittèrent la pièce. Seul resta Mauger Tancarvelles, l'air mécontent. Il s'approcha de Eudes quand tous ses collègues furent partis.

Mauger : « Je peux vous parlez monseigneur ?
Je pensais que notre accord était clair, que faisait Richard au conseil ?
J'ai accepté sans broncher qu'il soit nommé maréchal à la condition de ne jamais le voir autour de la table ! Est ce que cela remet en cause notre accord ? Peut être devrais-je rester maréchal finalement. Qu'est ce qui me garantit que vous nommiez bien Eustache à la connétablie si vous ne savez déjà pas tenir vos promesses ?
 »
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeMar 21 Jan - 20:55
Alors que je me préparais à partir, devinez qui vient me faire chier ? Sieur Mauger vient m'embêter. J'attends de bien m'assurer que tout le monde ait déguerpit pour baisser la voix et lui faire face.

« Ceci était une session exceptionnelle, pas une session ordinaire, comme je l'avais dis. J'avais besoin de tous mes maréchaux car la situation est particulièrement difficile et j'avais besoin de tous mes chefs militaires au complet.
Il n'y avait absolument aucune autre question à l'ordre du jour que la guerre du Vaujour. À présent, il ne reviendra plus pour les sessions habituelles. »


Il n'empêche que je comprend ses doutes. Alors, je lui souris.

« Votre fils est un excellent militaire. J'aime énormément son idée. Ce que je regrette, c'est d'ailleurs qu'il n'ait pas assisté aux séances du Conseil plus tôt. Il a plus de panache et de volonté que notre actuel connétable. J'ai très hâte de voir ce dont il est capable de faire sur un champ de bataille. Lui et moi devrions mieux nous comprendre que Charles d'Annequin, c'est pour cela que je le nommerai connétable.
Dans tous les cas, ne craignez rien. Je ne vous forcerai pas à démissionner de votre poste avant de vous avoir donné de vraies garanties, comme un mariage. Vous restez maréchal avec tous les honneurs et tous les commandements aussi longtemps que possible, ce sera à moi d'agir avant vous.
C'est tout ce que vous aviez à me dire ? »
Armarius
Armarius
Messages : 1020
Date d'inscription : 07/07/2017
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeMar 21 Jan - 21:04
Le visage de Mauger se détendit. Il avait l'air rassuré.

Mauger : « Très bien monseigneur, excusez moi d'avoir mit en doute votre honnêteté. Mais comprenez, il est difficile pour moi de voir à ma table celui qui revendique mes biens en toute illégalité. Richard est comme son père, plein d'ambition et de perfidie. »

Le maréchal sourit à travers sa barbe.

Mauger : « Il est vrai que mon fils vaut deux Annequins. Mais malheureusement, l'actuel connétable a beau manquer de panache comme vous dite, il reste à la tête de la plus puissante maison de Cahogne, après la votre bien entendu.
Mais parler de Toussaint m'a donné une idée. Vous pourriez justifier le licenciement d'Annequin par son implication dans cette affaire ? Lui assurer qu'il ne s'agit que d'un retrait temporaire le temps de faire la lumière sur la culpabilité de Toussaint.
Je serai près à témoigner contre lui s'il le faut, à dire que je l'ai vu fabriquer de fausses preuves pour faire tomber son neveu. Annequin serait perdu.
 »
Eudes II de Cahogne
Eudes II de Cahogne
Fiche : Fiche
Messages : 369
Date d'inscription : 18/12/2019
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitimeMar 21 Jan - 21:12
Je hoche de la tête à sa phrase sur Richard. En vérité, j'en ai un peu rien à foutre. Le conflit entre FitzOnfroi et FitzMauger ne m'intéresse pas - ce qui est important, c'est qu'ils servent chacun le duché.

En revanche, le voilà qu'il se met à intriguer. Là, mes yeux s'écarquillent. Je regarde à nouveau dans mon dos, telle une chouette. Je fronce des sourcils, et serre des dents.

« La séance du Conseil est levée, sire Mauger. Vous ne pouvez plus employer la liberté dans vos paroles que j'accordais à votre fils face au connétable, en toute bonne foi.
Ce n'est ni l'heure, ni le moment, ni le lieu pour parler de choses comme ça. »


Fabriquer des preuves ? Fabriquer ?!
Je suis persuadé de l'innocence de Claude. Mais s'il faut prouver son innocence, ce sera avec de véritables témoignages, pas des propos achetés pour quelques faveurs ou pour faciliter ma vie. Dieu me jugerait terriblement si je manipulais l'histoire comme je le souhaitais.
Et en même temps, je ne peux pas rétorquer cela à Mauger. Cela serait le brusquer. Et me couper d'un potentiel allié.
Il faut vraiment que je comprenne ce qui s'est passé avec Claude.
Et pourquoi pas en discuter avec frère Yvon ? C'est lui qui avait annoncé son nom durant la précédente séance...

« Nous en reparlerons plus tard. Le moment n'est pas à l'intrigue. Nous devons nous unir pour sécuriser le Vaujour et en terminer avec cette satanée histoire. »
Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Conseil de crise Conseil de crise Icon_minitime
Conseil de crise
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» Premier conseil
» Conseil du 8 Pentobre 1299

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Casus Belli :: RP :: Soulans, la capitale.-