« Tu te trompes Marie, tout clerc qui accepte de faire parti de ce clergé se rend coupable d'avarice. Et je ne parles pas seulement des fils de la noblesse, les clercs issus de la roture sont tout aussi corrompus. Quand bien même ils aient la vocation, qu'ils soient sincères, qu'ils aient véritablement l'envie d'honorer Dieu et faire le bien, s'ils ne font rien pour empêcher la corruption dans l'Eglise ils sont coupables de complicité. Aujourd'hui, le bon clerc est celui qui lutte contre l'Eglise décadente.
Tu trouves donc cela normal que le clergé se complaise dans la richesse, dans le luxe ? Regarde comme s'habillent nos prélats, de soie blanche, de colliers d'or, de bagues en pierres précieuses, regarde comme ils sont gras. Regarde comme les Eglises sont décorées, regarde les trésors qu'elles renferment, regarde ces hauts clochers qui ne sont là que pour assouvir l'orgueil des prélats qui rivalisent pour savoir qui aura la plus haute tour.
C'est avec l'argent du peuple que tout cela est battit !
Ne crois tu pas qu'il pourrait servir à mieux ? Que l'on pourrait nourrir le peuple avec cet argent ? Que l'on pourrait construire des fours, des moulins, des routes, que sais-je encore qui pourrait servir au bien commun et non à une petite castre de privilégiée ?
Êtes vous d'accord mes frères, mes sœurs, que la dîme que vous payer servent à entretenir ces fainéants goinfrés alors qu'il ne vous reste à peine de quoi nourrir vos enfants ? »

Les paysans désapprouvèrent tous cette situation. Ils vivaient sous la coupe du prieuré de Rocadour dont dépendait leur village, et si sœur Jeanne traitait ses sujets comme elle avait traité Marie, le mécontentement des bûcherons pouvait se comprendre.

« Le prieuré devrait être brûlé ! s'écria l'une des femmes, celle là même qui avait relevé Marie après sa chute du cheval, les moniales nous écrasent de la dîme, elles nous volent ! Vous avez vu comme elles sont grasses ? J'ai vu l'une d'elle qui devait faire le double de mon poids ! Et c'est avec notre argent qu'elle s'empiffre pendant que nous mourrons de faim !
Et nous ne pouvons rien faire contre elles car le vidame et ses hommes les protègent et punissent ceux refusant de payer la dîme ! »

Les bûcherons soutinrent le discours de la femme en criant et en insultant l'Eglise. Heureusement que l'on se trouvait au milieu d'une forêt. En ville, cela aurait pu dégénérer en émeute, les paysans avaient l'air tous prêts à se rendre au prieuré la fourche à la main pour y piquer quelques moniales. On pouvait sentir toute leur frustration, leur colère.
Guillaume reprit calmement et ses fidèles retrouvèrent leur calme.

« Le vidame et ses hommes s'attaquent même à des enfants, dit-il en désignant Marie et Gus, et on dit à ces gens là qu'ils iront au paradis, tout ça parce qu'ils servent cette caste de vendus !
L'Eglise est devenue un commerce, les clercs vendent au plus offrant des lettres de rémissions, des indulgences, des prébendes.
Marie, ne penses tu pas que le repentir de l'Homme doit passer par l'humilité et non par l'argent ? Le salut ne devrait-il pas être acquis à celui qui a respecté la parole de Dieu et non à celui qui reste seulement fidèle à l'Eglise ?
L'Eglise s'est dégradée avec le temps, ses prélats se sont éloignés des origines. Ne devrait-on pas réformer l'Eglise pour retrouver une Eglise pauvre et spirituelle comme à ses débuts ? »

Elle ne pouvait pas nier que l'institution était bel et bien corrompu, mais les individus ne l'étaient pas tous. Elle voulait le dire, mais comment le dire, tel était la question. Alors elle réfléchit un instant, cherchant un moyen de le dire. Puis elle hoche doucement la tête.

"Les gens dans le clergé ne sont pas tous corrompus, monsieur. Mais... Je dois avouer que l'institution en elle-même l'est. Et si elle n'est pas corrompue, elle est affligée par l'avarice et le désir de luxe. L'argent qui est donné au clergé pour aider les gens sert a financer de nouvelles églises et cathédrales, a payer pour que les prêtres haut placés dans la hiérarchie puissent organiser des banquets. Alors oui, il y a de grands problèmes avec le clergé. Mais rien d'insurmontable. Et ce n'est pas en brûlant des nonnes que les choses vont s'améliorer."

La dernière phrase fut dite en regardant celle qui avait parler de brûler le monastère des nonnes.

"Tuer des gens n'est pas la solution. Si vous le faites, vous ne valez pas mieux que les corrompus, car c'est un péché de tuer."

Alors oui, elle-même avait commis un péché. Mais elle avait toute la vie devant elle pour se faire pardonner ce meurtre, qui était plus de la légitime défense qu'un meurtre en fait. Mais bon, le fait est qu'elle avait tuer.

Puis elle se tourne vers Guillaume.

"Je crois en effet que le clergé devrait être réformé, mais pas par la violence. Car quelle Église serait légitime si elle est bâtie sur le meurtre?"

Guillaume sourit.

« Voilà qui est parlé avec sagesse. Tu es une jeune fille intelligente et clairvoyante Marie.
C'est amusant de t'entendre te demander si une Eglise battis sur le meurtre est légitime. Car l'Eglise actuelle n'est-elle pas justement battit sur la violence ? Ces croisades, ces conversations forcées en Transgarde, tous ces hérétiques qu'on brûle sur les bûchers ? En plus de son péché d'avarice l'Eglise se rend coupable d'un péché de meurtre. »

Certains des paysans étaient décontenancés par les paroles de Marie. La femme, qui était celle qui parlait le mieux et apparaissait comme la cheffe, reprit avec tout autant de véhémence que la dernière fois :

« En Valentine ils ont essayé de réformer leur Eglise. Résultat, le Triarque a proclamé la croisade contre eux et ils ont tous été massacrés ! L'inquisition les a tous brûlé, les chevaliers ont pillé leurs villes ! Si nous faisons de même en Cahogne, il se passera la même chose.
Comment réformer l'Eglise sans passé par la violence ? Il faudra bien que nous nous défendions !
Certains disent que tuer un infidèle n'est pas un péché. Tuer les clercs corrompus ne devrait pas l'être non plus ! Ils déshonorent Dieu, ils blasphèment, leurs péchés devraient être punis de mort !
Ces grosses moniales sont des pécheresses qui ne valent pas mieux que les bordelières ! Elles devraient être mises à morts ! »

A nouveau, la douzaine de paysans s'ébranla prêt à allumer les torches pour incendier les sœurs. Guillaume gardait son calme :

« En effet. Comment réformer l'Eglise sans le recours à la violence ? Le clergé ne devrait pas être épuré de ses membres les plus gâtés ?
Comment passer la réforme sans la révolution ? Un tel changement n'entraînerait-il pas nécessairement des sévices ? L'Eglise, trop heureuse de profiter des pauvres gens, ne se laissera pas faire. Les grands prélats, les plus corrompus, contrôlent toutes les institutions, les conciles, les tribunaux, l'inquisition. Comment lutter pacifiquement contre ça Marie ? Si la violence te répugne que proposes tu pour changer les choses ? »

Elle sourit a Guillaume en retour. Malgré tout, elle reste une jeune femme, qui apprécie que son opinion soit appréciée. Mais quand il parle de Croisade, elle hoche lentement la tête.

"L'Église n'a pas été fondée par les Croisades, mais c'est vrai que récemment, elle fait tout pour se montrer indigne de son rôle. L'Église est supposée montrer l'exemple, et non pas encourager des guerres."

Puis elle regarde la femme.

"Donc, votre idée, pour combattre le mal que l'Église fait, c'est de faire le mal a votre tour? Alors vous seriez aussi pire que ce que vous combattez, vous ne vaudrez pas mieux que les 'corrompus' que vous voulez combattre. Vous voulez vraiment vous abaissez à leur niveau?"

Elle regarde a nouveau Guillaume.

"Comment réformé? Vous me demandez a moi? Je ne sais pas, honnêtement. Mais je ne crois pas que la violence soit la solution. Si vous voulez faire mieux que l'Église, ne tomber pas dans ses travers. C'est tout ce que je peux dire."

Le regard de la paysanne devint mauvais. Elle ne supportait pas qu'une gamine lui fasse la morale.

« Tu as grandit dans un monastère pour dire de telles sottises ?
Tu dis que nous devrions tendre l'autre joue et continuer à subir les malversations de l'Eglise sans nous révolter ? Il est de notre devoir, pour Dieu, pour notre salut, pour notre liberté, de nous révolter contre l'Eglise ! Nous devons prendre les armes ! »

La paysanne chercha Guillaume du regard pour avoir son soutient. L'ermite reprit calmement :

« Vous avez raison. Nous devons prendre les armes. Mais il faut choisir les bonnes armes.
Que nous enseignent les textes sacrés des Apôtres ? Tolérance, modestie, abnégation, courage.
Nous reprochons à l'Eglise de s'éloigner du Dogme apostolique. En prenant les armes contre eux, nous en ferons tout autant. Voilà ce qui nous sauvera : non pas les lames, les flèches et les torches, mais la prières, la dévotion et le prêche. Lorsque l'Eglise brûlera les bons triaphysites, les fidèles serviteurs de Dieu qui suivent la vraie paroles des Apôtres, le peuple verra qui elle sert vraiment.
- Le Diable ! » s'écria l'un des bûcherons.
Guillaume hocha la tête pour acquiescer.

« Écoutez Marie, elle est inspirée par Dieu. La violence n'est pas la solution. Ils faut convertir les âmes perverties par l'Eglise corrompue, et pour cela la parole est plus efficace que le couteau.
Il nous faut retrouver la véritable Eglise et cela passera par l'enseignement, par l'exemple. »

La nuit était tombée depuis un moment. Guillaume décida de clore son prêche et d'envoyer tout le monde se coucher. Mais avant, l'ermite se leva pour un dernier mot.

« Mes amis, Marie et son ami doivent se rendre à Soulans pour une affaire urgente. Pouvez vous les aider ?
- Une caravane marchande est arrivée ce matin au village, répondit l'un des bûcherons, Ils repartent en direction de Soulans demain, je pense qu'ils pourraient acceptés deux enfants avec eux. 
- Voilà qui est réglé » dit Guillaume en souriant à Marie.

La nuit se passa tranquillement, même s'il n'était jamais agréable de dormir dans une forêt aussi turbulente que les bois de Pouillard.
Le lendemain matin, tout le monde se leva, prêts à quitter le campement de l'ermite pour retourner au village. Alors que Marie se préparait, Guillaume vint la voir un papier à la main.

« Marie, "Madame" devrais-je dire... J'ai un bon ami à Soulans, un moine appelé Etienne du Lac. J'aimerai que tu lui remettent cette lettre pour moi. Je le sais proche de la duchesse-mère Constance, il pourrait certainement t'aider à t'introduire à la cour pour que tu rencontre le duc. Dit lui que c'est Guillaume de la Tour qui t'a donné cette lettre, il ne pourra pas te refuser son aide. »

Guillaume remit à Marie le papier scellé d'une goutte de cire.

« Prend soin de toi Marie. J'espère que nous nous reverrons. Lorsque tu seras comtesse, n'oublie pas qu'un vieil ermite de la forêt de Pouillard t'a aidé. »

La jeune femme regarde la femme plus âgée qui lui dit qu'elle a du grandir dans un couvent pour dire "de telles sottises". Elle fronce les sourcils.

"Oui, j'ai passée un long moment dans un couvent. Le couvent ou vous dites vouloir tuer les moniales. Oui, j'en connais certaines. Certaines sont bonnes et ne veulent que le bien, alors que d'autres sont corrompues. Et vous croyez que je vais encouragez un massacre simplement parce que vous voulez du sang? Si vous êtes une meurtrière, arrêtée de vous cacher derrière le masque de la rébellion et avouez que vous voulez simplement tuer."

Elle en avait ras le bol de cette femme arrogante qui croyait que la violence était la réponse a tout. Pour elle, ce n'était qu'une brute de plus dans ce monde de violences et d'injustices.

Puis elle regarde Guillaume et sourit, contente, étrangement, d'avoir son approbation. Comme si c'était important pour elle que cet homme, cet inconnu, soit de son côté. Il avait un certain 'pouvoir', apparemment, celui de gagner les gens a sa cause, ou de s'attirer leur sympathie du moins.

Quand Guillaume dit qu'elle devait ce rendre a Soulans, elle sourit a nouveau. Elle avait maintenant des chances d'y arriver!

"Merci, monsieur Guillaume." dit-elle.

Sur ce, elle va se coucher et passe une nuit relativement calme, malgré quelques cauchemars a cause de la mort de la harpie. Quand elle se réveille, le lendemain matin, elle s'étire et regarde ses habits sâles à cause de la poussière de la route. Elle soupire.

Alors qu'elle se prépare pour le départ, Guillaume vient la voir, avec un papier. Une lettre d'introduction, apparemment. Elle sourit a l'homme et hoche la tête.

"Je n'oublierais jamais, Guillaume. Vous m'avez aider alors que la plupart des gens ne se seraient même pas arrêter, ne m'auraient même pas regardée. Vous êtes un homme bon. Et si je reprend ce qui me reviens de droit, je jure que je vous revaudrais cela."

« Que Dieu soit avec toi Marie, à tout jamais. »

L'ermite fit un geste pour bénir le jeune femme afin de la protéger dans son voyage. Sa prière, qu'il murmura en langue antique, appelait l'aide de saint Adrien, de saint Sabin et de saint Judicaël, protecteurs de la Cahogne, prenant soin de ne pas invoquer saint Hugues le Martyr, qui n'avait été canonisé que pour des raisons politiques.
Avant de partir, Guillaume confia un sac de vivre à Marie, pour elle, Gus et son chien.
Puis elle quitta l'ermite avec le groupe de bûcherons pour rejoindre leur village. Guidée dans la forêt labyrinthique dans laquelle elle s'était perdue, Marie était comme une aveugle ayant retrouvé la vue.

Après une bonne heure et demi de marche, ils arrivèrent au village. Un bûcheron présenta Marie à la caravane de marchands qui faisaient route vers Soulans. L'un des marchands lui précisa qu'elle allait devoir payer pour sa nourriture, mais avec les vivres de Guillaume elle avait de quoi tenir une bonne semaine.
En fin de matinée, on se mit en route.

La caravane était composée d'une dizaine de personnes. Les marchands venaient du royaume de Tancardie et faisaient chaque année la route de Rieux à Soulans pour vendre toutes sortes de produits. Les accompagnaient des mercenaires originaires de Julienne, des montagnards des Vendeiffels à la carrure impressionnante qui assuraient la protection de deux carrioles pleines.
On expliqua rapidement à Marie le chemin prévu. Ils allaient prendre la grand route traversant le col de la Crête, puis atteindre Pérignan avant de prendre la direction de Soulans. En tout, il y en avait pour sept à dix jours de marche, sans compter les imprévus.
Le premier jour de marche se déroula sans accros. Marie pu faire connaissance avec certains des voyageurs. La caravane était dirigée par un certain Roussel Fitzosmond, dit le Mercier, un homme d'une quarantaine d'années qui connaissait parfaitement la région pour y a avoir voyagé toute sa vie. L'accompagnaient son fils Serlo et d'autres collaborateurs, ainsi que le chef des escorteurs, un certain Guiscard le Noir, qui avait tout de l'apparence d'un bandit.
Le deuxième jour, alors qu'ils approchaient de la forteresse fermant le chemin de la Crête menant vers le duché de Cahogne, la caravane croisa le chemin d'une troupe aux couleurs du Valais.
L'un des soldats approcha et Roussel se présenta devant lui.

« Faite attention à vous, les averti le soldat, le duc de Cahogne est aux portes du Vaujour ! Il apporte la guerre avec lui !
- La route est-elle sûre ? lui demanda Roussel.
- Toutes caravanes venant du Valais est un potentiel ennemi pour le duc. Si j'étais vous je ne m'y risquerais pas. Vous savez comme la guerre est cruelle avec les voyageurs. Mais si vous bifurquez vers Clermont vous n'aurez normalement pas de problème pour rejoindre Soulans. Évitez de passer par Perpoix, le duc y est avec ses routiers. Mieux vaut éviter le Vaujour pour un certain temps, je vous le dis ! »

Roussel remercia le soldat pour ses avertissements. Puis il se concerta avec les autres marchands. Guiscard conseilla d'écouter le soldat et de prendre la route du Porez pour rejoindre la capitale du duché. Les marchands se rangèrent à son avis.

« Encore une guerre stupide, ça n'intéresse que les nobles de savoir qui possèdent quoi.
Je prenais le duc pour un saint homme à aller combattre les infidèles de Ponantique, mais finalement il ne vaut pas mieux que son père. J'aurais espéré qu'il trouve une issue par la voie diplomatique.
- Il est dans son bon droit de faire la guerre.
- A bon vous croyez ? Pour moi il n'y a de guerre juste que la guerre sainte. Nous ne devrions pas user du bon sang triaphysite dans des querelles stériles. La vraie guerre n'est pas ici mais en outremer. Et puis le Vaujour appartient au Valais.
- Pas depuis que le comte a vendu la région au duc. Que ferais tu toi si tu achetais une maison à ton voisin et que le fils de celui-ci vienne la réclamer à la mort de son père ?
- Mais on ne parle pas d'une maison là ! On parle d'un pays ! Le peuple n'a même pas été consulté, ils peuvent choisir leur allégeance, et je crois bien savoir qu'elle ne va pas au duc ! »

Alors que les marchands se chamaillaient pour savoir qui avait la légitimité sur le Vaujour, pensant naïvement qu'ils allaient réussir là où les légistes des deux camps avaient échoué, Marie se retrouvait à la croisé de son voyage.
Deux chemins s'offraient à elle : d'un côté Soulans, l'objectif premier de son périple, de l'autre Perpoix, là où se trouvait potentiellement Eudes de Cahogne avec son armée.
L'une des voies était plus directe vers le duc, mais peut être plus précipitée et plus risquée aussi. L'autre était plus sûre, offrant une bonne piste pour s'introduire à la cour ducale, mais trouver Etienne du Lac, se faire présenter à la mère du duc, puis obtenir une audience auprès de celui-ci allait prendre du temps.

C'est avec la bénédiction de Guillaume, et un sac de vivre, que Marie quitta la forêt, avec les marchands, Gus et son chien, Lion. Confiante et optimiste pour la suite, elle se montra plus bavarde sur le chemin, discutant avec Gus (en fait, elle parlait, et lui écoutait) et s'amusait même avec Lion, qui était un chien très heureux.
Après un moment, ils arrivèrent a un choix. Continuer vers la Cahogne, et Soulans, ou se rendre vers le camp militaire du Duc. L'option rapide, ou l'option lente. Hésitante, elle consulte Gus du regard, puis prend un air déterminé.

Depuis trop longtemps deja, son bâtard de frère occupe le trône qui lui revient de droit. Elle voudrait allez directement au camp militaire, mais... Le Duc y serait-il? Et s'il y était, la croirait-il? Non, probablement pas.

"Nous allons a Soulans." dit-elle. "J'ai une lettre d'introduction, mon seul moyen d'être acceptée auprès du Duc. Je dois tenter le coup."

Elle hoche la tête et tourne la tête vers la direction générale de Soulans, un air déterminé dans le regard. Elle va vers Soulans, vers sa destinée. Et bientôt, son bâtard de frère serait celui coincé dans un monastère, sans pouvoir, a la merci de l'autre.