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Armarius
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MessageSujet: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeLun 3 Fév - 16:16
La fuite en avant

La fuite en avant 1-mast-pine-forest-in-viatka-province-ivan-shishkin

Après s'être éloigné du prieuré, Marie et Gus avaient passé une première nuit à la belle étoile, dans une cachette que seul le Souriceau connaissait : une petite grotte perdue dans la forêt. Le fils de paysan y avait fait un feu et lui et Marie avaient dormi là, à même le seul, recouvert par une couverture que le Souriceau avait apporté.
A présente, les sœurs avaient dû retrouver le cadavre de leur supérieure. Le lendemain le vidame et ses hommes seront au monastère, espérons que sœur Gabrielle les enverra sur une mauvaise piste comme Marie le lui avait demandé.
L'un des chiens accompagnait toujours la jeune fille. C'était un berger cahon, d'un pelage blanc légèrement salit par la boue de la forêt. C'était le plus jeune du chenil, le plus joueur et le plus attaché à Marie, avec qui il jouait souvent.
Réveillés de bonne heure, Gus et Marie reprirent le chemin vers l'Est.
Marie ne savait pas trop où elle se trouvait, juste que le prieuré de Rocadour devait se trouver entre l'Isle-Bec et Saint-Faubourg, mais il fallait mieux éviter les grandes villes pour le moment, rester cacher jusqu'à sortir du territoire du comte de Valais.

Ils suivirent un chemin qui sillonnait entre les arbres de la forêt de Pouillard, jusqu'à ce qui le ventre de Marie ne gargouille. Ils s'arrêtèrent sur le côté de la route et Gus sortit le sac de provision qu'il avait déterré sous la pierre blanche. Soeur Gabrielle y avait mit un gros fromage et un pain entier, trois tranches de lard, une terrine et quelques fèves. Elle y avait ajouté une gourde d'eau, des vêtements pour Marie et vingt deniers. A la vu du lard, le chien s'affola et commença à vouloir fouiller le sac. Gus protégea les vivres et repoussa violemment l'animal. Mais le chien lui aussi devait avoir faim.
Tout en mastiquant un morceau de pain, le Souriceau montra du doigt l'horizon à Marie, le bout du chemin vers l'Est, puis il haussa a les épaules en secouant la tête, les sourcils relevés.

Ils mangèrent ainsi, assis dans l'herbe. Le soleil était à son zénith au dessus de leur tête. Il faisait chaud, une brise légère venait balayait les branches des arbres. Il était agréable de regoûter enfin à la liberté après 3 ans enfermé dans un monastère.
Puis la terre se mit à vibrer. Gus se leva et observa l'horizon : un nuage de poussière arrivait. C'était des cavaliers. Au loin Marie pouvait distinguer les couleurs du comté de Valais.
Le Souriceau s'empressa de refermer le sac de vivre alors que le chien se mit à aboyer les chevaux qui approchaient.
Gus tira Marie par la manche pour la forcer à le suivre dans la forêt. Mais s'écarter du chemin c'était risquer de se perdre au milieu des arbres. Après tout, ces cavaliers étaient peut être des ennemis du comte, fidèles à Marie et venu la délivrer du prieuré ?
Marie de Valais
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeMar 4 Fév - 14:24
Après sa fuite du couvent, Gus la mena a une petite caverne, ou elle put dormir. Elle était si épuisée qu'elle s'était endormie, a même le sol, aussitôt qu'elle avait posée la tête sur ledit sol. Et durant toute la nuit, son corps trembla. Pas à cause de la fièvre, non, mais à cause des remords et des cauchemars. Elle avait, après tout, tuer quelqu'un.

Le petit chien, qu'elle appelait Lion, avait dormi contre elle. Affectueux, c'était le chien qui l'aimait le plus, un compagnon fidèle. Alors quand elle se réveilla, elle sentit ce dernier lui lécher le visage, alors elle sourit et lui caressa la tête.

"C'est bon, je suis réveillée Lion."

Quelques minutes plus tard, elle partait avec ses deux compagnons de voyage; son fidèle Lion, et son brave Gus. Ils marchèrent jusqu'à ce que son estomac gronde, puis s'arrêtèrent pour regarder leurs provisions. Elle prit un peu de pain, puis découpa, avec la dague de la Harpie, un morceau de lard pour Lion, puis elle regarda Gus.

Quand ils entendirent les chevaux, Marie se leva et suivit Gus, appelant Lion pour qu'il vienne avec eux. Elle devait se cachée, pour avoir une bonne vue des cavaliers. Si elle voyait les couleurs de Valais, elle resterait cachée. Mais si c'était les couleurs de Cahogne, elle se montrerait, bien sur.
Armarius
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeVen 7 Fév - 18:16
Alors que trois cavaliers passaient au trot, Marie, Gus et le jeune chien se cachèrent derrière un talus. Masqués par les feuillages épais des buissons, ils pouvaient observer sans être vus.
Les cavaliers approchèrent et on pouvait nettement distinguer sur leur broigne l'aigle noir sur fond jaune du comte de Valais. Ce devait être des sergents du vidame, homme-lige du comte qui exerçait les pouvoirs temporels du prieuré de Rocadour, celui là même chargé d'assassiner Marie.
Le chien, Lion, s'agita, tout excité par l'approche des chevaux. Il était jeune et fougueux, sans aucune notion des dangers. Gus tentait de le retenir, mais bouillant d'énergie le chien se débattait et finit par s'extirper de l'étreinte du muet pour aller en découdre avec les cavaliers.
Lion bondit sur la route et se mit à aboyer. Le cheval du premier sergent se cabra à en faire chuter son cavalier, surprit par le chien. Le soldat tomba lourdement au sol, sous le rire moqueur de ses compères. Sa broigne était toute crottée à ne plus en voir l'aigle dessiné dessus. Il jura tout en se relevant, se tenant une hanche douloureuse.

« Mordiable ! Sottard de clebs ! Jvais te foute au cul mon épée ! » expectora t-il dans un fort accent du Valais.
Voulant rattraper le chien, Gus le Souriceau s'était levé. Sa tête dépassait du buisson et le sergent du vidame le vit avec Marie à ses côtés. Il tira son épée pour la pointer vers les deux enfants.

« Fredains ! Je vous mettrais au gibet ! Attrapez moi cette puterelle et ce fils de pendu ! »

Sans attendre, le Souriceau tira Marie par la manche. Ils se mirent à courir dans la forêt à toute vitesse. Devant les difficultés du chemin, encombré de branches, d'arbres et de troncs renversés, Gus lâcha Marie et les deux enfants se retrouvèrent rapidement séparés par les aléas du terrain.
La fuite dura plusieurs minutes, mais Marie pouvait toujours sentir qu'on la poursuivait dans son dos. Elle continua de courir, enjambant les arbustes, bravant les branches à s'en griffer le visage, manquant de se rompre les chevilles sur le sol chaotique. La peur lui donnait de l'énergie malgré sa fatigue des derniers jours. Elle sentait toujours quelqu'un dans son dos. S'imaginer retourner au prieuré, voir pire, lui donnait la force de continuer à mouvoir ses jambes. Mais l'haleine vint à lui manquer, elle sentit ses jambes faiblir et son allure ralentir.
Ses poursuivants étaient toujours dans son dos.
Mais quand elle se retourna, ce ne fût que pour voir Lion qui la suivait, le jeune berger cahon avait fuit avec elle. Marie s'arrêta, épuisée de sa course, complètement vidée, le souffle court et la gorge gelée.
Mis à part le chien, personne ne la suivait, les sergents du vidames avaient dû rapidement abandonnés. Elle était seule. Autour d'elle, il n'y avait que des arbres qui se ressemblaient tous. L'épaisse canopée rendait les lieux obscures alors que le midi venait à peine de passer. Dans sa fuite éperdue, elle s'était égarée. Marie avait beau essayé de se souvenir par quel côté elle était arrivée, il lui était impossible de reconnaître le moindre repère. Toute la forêt l'entourait, de toute sa densité, de tout son silence, à lui faire perdre toute notion d'orientation.
Marie savait que la forêt de Pouillard abritait la mal-bête, le loup, voir pire, la terrible garache. Les sœurs de Rocadour racontaient parfois avoir eu à faire avec des lutins dorées, ces petits singes farceurs qui aimaient à piéger les égarés.
Le chien, la langue pendante, tout essoufflé également de sa course, s'approcha de Marie pour en recevoir l'affection. Il semblait lui aussi peu rassuré dans cette prison de verdure.
Au loin, cachées par des arbres, Marie aperçue des constructions de pierre. C'étaient des ruines recouvertes de forêt. Les briques étaient tapissées d'un manteau verts de mousses et de lierres.
La jeune fille s'y arrêta avec son chien, s'assit au pied d'un mur à moitié effondré pour se reposer un peu. Mais rapidement elle sentit du mouvement dans les ruines. Elle se cacha et vit apparaître un homme. Il était vêtu d'une bure brune, sale et rapiécée, et arborait une grosse barbe touffue et de longs cheveux blonds. Malgré son épaisse pilosité faciale et son visage amincie qui le ridait, l'homme ne semblait pas dépasser les 40 ans.
Lui aussi avait sentit une présence.

« Qui est là ? »
Marie de Valais
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeDim 9 Fév - 6:20
La jeune femme identifia rapidement les cavaliers comme étant des serviteurs de son frère; par la couleur de leur livrée, leurs armoiries, etc. Des hommes de son demi-frère, et donc des ennemis. Elle allait dire à Gus de rester cacher, mais Lion bondit vers les cavaliers, dans sa fougue innocente. Elle jura mentalement et se leva en même temps que Gus, alors que les cavaliers, jurant comme des bûcherons, les remarquaient.

Pour la discrétion, c'était raté..

Gus la tira par la manche, ce qui lui donna le signal pour la fuite éperdue dans les bois. Suivant son camarade muet, elle couru comme jamais auparavant, jusqu'à en perdre haleine. Elle couru alors qu'elle sentait qu'elle avait les jambes en feu. Elle courait car quelqu'un la suivait, elle pouvait le sentir. Et la panique lui donnait de l'énergie. Alors elle suivait son ami muet, priant pour ne pas être attrapée, car il n'y aurait alors pas d'échappatoire pour elle.

Elle ne s'arrêta qu'un temps indéterminé plus tard, les muscles de ses jambes refusant de la porter pour un pas de plus, les poumons en feu. Haletante, elle se retourna... et vit que son poursuivant n'était autre que Lion.

Soulagée, mais à bout de souffle, elle tomba à genou elle attrapa Lion, lui caressant la tête, lui donnant un petit baiser sur le nez.

"Tu m'as fait peur, garnement." dit-elle en riant.

C'est alors qu'elle remarqua qu'elle ne voyait plus Gus, qu'elle était seule dans les bois, avec pour seule compagnie son fidèle Lion. Soudainement nerveuse, à cause des légendes courant sur ces forêts, elle se serra contre Lion, essayant de se rassurer par sa présence.

"Tout va bien, Lion. Je suis là pour.." commença-t-elle a dire.

C'est alors qu'elle remarqua les constructions. Elle s'y dirigea doucement, gardant Lion près d'elle, espérant qu'il serait plus calme cette fois-ci. Elle s'installait pour ce reposer contre un mur quand elle 'sentit' une présence, ce qui fut confirmé quelques secondes plus tard par l'arrivée d'un homme, qui semblait avoir lui-aussi deviner sa présence.

"Je me nomme Marie." dit-elle.

Elle se leva et sortit des ombres, les mains en l'air, Lion derrière elle.

"S'il-vous-plaît, pouvez-vous m'aider? Je suis égarée.."
Armarius
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeLun 10 Fév - 14:36
D'abord surprit par la jeune fille qui sortit sa tête de l'ombre, l'homme afficha ensuite un grand sourire. Ses dents blanches perçaient au milieu de sa grosse barbe blonde.

« Enchanté Marie, je suis Guillaume.
Par quel chemin es-tu donc passé pour t'égarer ici ? Je n'ai pas l'habitude de recevoir de la visite.
 »

Ils devaient être dans les ruines d'une ancienne forteresse, peut être d'origine Mördwym ou plus récente, il était impossible pour Marie de le savoir.
Il ne restait du château, qui devait être de taille modeste, que quelques murs aux pierres creusées par les plantes marquant l'emplacement de l'ancienne enceinte. La majorité de l'édifice avait été enseveli par la terre, recouvert de branches et de feuillage.

« Bienvenu chez moi Marie. C'est modeste, mais j'offre l'hospitalité à tous. As tu faim ? »

Guillaume semblait vivre ici. Il s'était installé entre les ruines une cabane de bois. Devant ce qui servait de porte, mijotait une marmite sur un feu. Au pied de l'habitation de fortune, il y avait des paniers à légume et des sacs de grains. L'homme n'avait pas l'air si isolé que ça.

« Et toi mon petit tu as faim ? »

Dit-il en s'adressant à Lion. Le chien était apeuré et n'osait approcher, restant caché derrière les jambes de Marie. Lui qui venait de se risquer devant trois chevaux armés, voilà qu'il avait peur devant un simple ermite barbu.

« Viens, installe toi. D'où viens tu pour être arrivée jusqu'ici ? »

L'homme avait une dégaine bien étrange. On aurait dit un prêtre fou. Il devait porter la même bure depuis dix ans, et ne pas s'être rasé depuis autant. En plus il marchait pieds nus.
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeMer 12 Fév - 20:07
L'homme, qui fut surpris qu'elle ce montre, apparemment, se remis vite de la surprise et se présenta comme étant Guillaume, disant que ces ruines étaient sa demeure. La jeune femme hocha doucement la tête, puis sourit aimablement.

"Je me suis égarée dans les bois, messire. Je dois me rendre en Cahogne, et ce au plus vite. Mais j'ai peur de ne pas savoir par ou allez."

Quand il lui proposa l'hospitalité, elle sourit a nouveau. C'était une tradition, d'offrir l'hospitalité. Et il se montrait être un hôte courtois, jusqu'à présent. Et si jamais il devenait menaçant, elle avait toujours sa dague, volée sur la dépouille de la Harpie, et sa fronde, ainsi que son fidèle Lion.

"Je dois avouer que la faim me taraude, sieur Guillaume, et je serais plus qu'heureuse d'accepter votre hospitalité."

Elle s'agenouilla pour caresser la tête de Lion, qui ne faisait pas son brave, en ce moment.

"Ça va allez, Lion, n'ai pas peur."

Puis elle regarda l'homme a nouveau.

"Je suis une voyageuse, monsieur. Je n'arrive de nul part en particulier." dit-elle, préférant rester évasive sur son identité. Après tout, il était peut-être un espion de son demi-frère, ou un bandit. Elle allait donc ce montrer courtoise, mais resterait sur ses gardes.
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeDim 16 Fév - 15:14
Marie et Guillaume s'installèrent près du feu, là où mijotait dans une marmite ce qui semblait être une soupe de légumes.

« Nous arrivons tous de quelque part Marie. Et tu m'as l'air bien jeune pour voyager seule. Mais si tu ne veux en dire plus je respecterai cela, j'ai moi même quelques secrets bien gardés. »

Il attrapa un bol de bois et le plongea dans la marmite pour en ressortir un épais liquide brun où flottaient carottes et navets, avant de le tendre à Marie. La soupe sentait bon l'oignon.

« Mais permet moi seulement de te demander pourquoi désires tu autant te rendre en Cahogne ? Tu en es encore bien loin et ce n'est pas vraiment la bonne route. Tu dois bien compter une bonne décade pour te rendre à Soulans. »

Guillaume se leva pour aller fouiller dans un sac. Il en ressortit une tranche de lard.

« Tien mon petit. »

Il l'a tendit à Lion qui s'empressa de dévorer le morceau de viande. Rien de tel que du lard pour vaincre la peur d'un chien.

« Dans tous les cas Marie, sache que je ne refuse jamais d'accueillir les égarés. Tu peux rester ici aussi longtemps que tu le souhaites. »
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeDim 16 Fév - 21:29
Elle observa la soupe avec appétit. Sa course récente pour échapper aux hommes à cheval lui avait creuser l'appétit, après tout. Et Lion ce calma quand l'homme lui donna une tranche de lard. Comme on le disait si bien 'rien ne gagne plus le coeur de quelqu'un qu'un bon repas'.

Puis il lui posa une question sur pourquoi elle voulait allée en Cahogne. Elle leva les yeux vers lui.

"Je veux allez voir un ami." dit-elle.

Un ami, vraiment? Et bien, elle l'espérait en tout cas!

"Et je ne peux pas rester. Je dois me rendre a Soulans le plus rapidement possible. Il en va de l'avenir de plusieurs personnes, monsieur. Pourriez-vous m'aider? M'indiquer le chemin, au moins?"
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeLun 17 Fév - 15:38
« T'indiquer un chemin ? »

L'ermite fit mine de regarder autour de lui.

« Tu vois bien qu'il n'y a aucun chemin ici, nous sommes au milieu de la forêt. Moi même j'ai bien du mal à savoir où je suis. Et c'est bien ma vaine, si j'ignore où je suis comment mes ennemis pourraient le savoir ? »

Guillaume rigola à sa propre boutade, puis reprit son sérieux.

« En ayant peur d'arriver en retard à Soulans, tu risques d'arriver en avance au paradis.
Ne te précipites pas trop, nous vivons une époque où les chemins sont dangereux, surtout si tu désires traverser le Vaujour. La guerre y fait rage.
 »

Guillaume observa d'un air amusé le chien dévorer le tranche de lard.

« Demain j'ai quelques fidèles qui viennent me voir. Tu t'imagines bien que je n'ai pas récolté ça tout seul, dit-il en montrant les sacs de grains et de légumes. Ils viennent m'approvisionner en échange de mes conseils. Passe la nuit ici et tu les rencontreras. Ils habitent un village à quelques lieues d'ici, je suis sûr qu'ils pourraient te mettre sur la route de Soulans. Et comme ça tu auras même l'occasion, que dis-je, l'honneur, d'assister à mon prêche ! »
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeJeu 20 Fév - 1:15
La jeune femme hocha doucement la tête. Oui, attendre le lendemain serait mieux. Se balader dans les bois, de nuit, serait un suicide. Elle ne connaissait pas la région, après tout. Puis elle leva les yeux.

"Je suis d'accord pour attendre, mais je dois retourner dans les bois. Je dois trouver mon compagnon de voyage. Il est muet, et je l'ai perdu dans les bois. Il faut que je le retrouve."

Elle posa les mains sur les hanches, puis regarda Lion.

"Tu peux trouver Gus, Lion?" demanda-t-elle.

Elle caressa la tête du chien et lui embrassa le museau, puis regarda l'ermite.

"Pouvez-vous m'aider a retrouver mon ami?"
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeJeu 20 Fév - 16:03
« Tu étais donc accompagnée ? Bien sûr que je vais t'aider Marie. Ces bois sont dangereux, des créatures malfaisantes y vivent, des monstres et des spectres damnés. Si ton ami y erre seul sa vie est en danger. »

Guillaume se leva alors que Lion terminait de manger son morceau de viande. Il se laissa faire par l'affection de Marie, mais ses yeux ne désiraient qu'une chose : une autre tranche de lard.
De son sac, Marie sortit un vêtement qui appartenait au Souriceau. Elle le fit sentir à Lion en espérant qu'il puisse trouver une piste. Le chien renifla le tissu, puis la main de Marie, mais fût déçu de ne pas y reconnaître l'odeur du lard. Il s'en détourna et parti renifler autre chose. Ce chien n'était qu'un estomac avec des pattes, on ne pouvait rien en tirer.

« Viens avec moi Marie, je connais bien cette forêt, nous allons retrouver ton ami ne t'en fait pas. »

Marie accompagna Guillaume. Lion suivit en espérant trouver du lard à bout du chemin.
Il régnait une ambiance étrange dans cette forêt. Les troncs mates et la faible luminosité, soutenus par le son de la canopée bougeant sous le vent et les bruits curieux de certains animaux, dessinaient un tableau lugubre. Tout s'y ressemblait et Marie pouvait bien se demander comment Guillaume faisait pour s'y repérer. Elle pouvait aussi se demander comment il faisait pour y marcher pieds nus.

« Tu es intrigante Marie. Tu m'as l'air d'une fille de bonne famille, à ta façon de parler, dans tes manières. Tu es noble, je le sais car j'en ai côtoyé un grand nombre. Je sais reconnaître le sang bleu.
Si tu voyages c'est parce que tu fuis. Que s'est-il passé ? On a voulu te marier de force ? Ou t'enfermer dans un monastère ?
Excuse moi Marie, je t'ai dit que je respectais tes secrets, mais je suis trop curieux. Ce n'est pas que j'aimerai percer ton mystère, c'est juste que j'aime connaître les gens avec qui je partage mon dîner. Tu n'as qu'à me mentir si tu veux.
 »
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeMer 26 Fév - 17:03
Marie hoche doucement la tête, pour dire qu'elle était bien accompagnée. Après tout, son compagnon l'avait aidée a partir, elle ne voulait pas l'abandonner dans les bois. Surtout qu'il était muet et ne pouvait appeler a l'aide. Gus était un brave garçon, il ne méritait pas de finir sa vie seul dans les bois.

"Il s'appelle Gus, c'est mon ami. Un brave garçon, mais muet. J'ai peur pour lui."

Voyant que Lion ne semblait pas trouver de trâce de l'odeur de Gus, elle se tourna vers Guillaume, qui disait que les bois étaient dangereux. Et quand il dit qu'il connaissait la forêt, elle hocha a nouveau la tête. Oui, elle devait lui faire confiance pour sauver Gus, elle n'avait pas vraiment le choix.

"Je vous suis, monsieur." dit-elle, déterminée.

Alors qu'ils s'éloignent dans les bois, elle écoute les questions de l'homme. Peut-elle lui faire confiance? Elle n'en est pas totalement sure. Mais seule, elle n'a aucune chance. Alors nécessite fait loi.

"Je suis de bonne famille, oui, mais j'ai été spoliée de mes biens, de ce qui me revient de droit. Et l'usurpateur veut ma mort. Alors je dois fuir, c'est pour cela que je veux allez en Cahogne."
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeMer 26 Fév - 18:54
Guillaume sourit. Son intuition ne lui avait pas fait défaut et il en tirait une grande fierté.
De noble naissance, spoliée de ses biens, menacée de mort et prénommée Marie, cela faisait trop de coïncidence pour que la jeune femme ne soit autre que Marie de Valais. Guillaume n'était pas bête, mais il ne laissa rien paraître de ses soupçons, respectant l'anonymat de son invité.

« Et que comptes tu trouver en Cahogne ? De l'aide pour recouvrer ce qui te reviens ? »

Ils marchèrent encore un peu. Guillaume dirigeait la marche, il avait l'air de savoir où aller.

« Si ton ami a fuit par là il a peut être trouvé refuge dans les ruines d'une tour située au Nord. S'il n'y est pas il faudra chercher un peu plus à l'Est. J'espère qu'il ne s'est pas prit la patte dans l'un de ces pièges à loup. Fait attention où tu marches toi aussi, ces crocs de fer pourraient t'arracher le mollet. »

Marie suivit Guillaume qui s'enfonçait dans les broussailles. Elle était déjà complètement perdue, sans l'ermite elle ne serait même pas capable de retrouver le campement qu'ils venaient de quitter. Tout ici se ressemblait.
Puis au milieu des arbres émergea la tour en ruines dont parlait Guillaume. Elle était grande, mais son sommet était effondré sur lui même, ne laissant que les premiers étages debout. Du cylindre de pierre montait du lierre qui s'entremêlait aux briques, transperçant la roche calcaire pour éventrer par endroit la vieille fortification.
Mais Guillaume et Marie n'étaient seuls sur les lieux.

« Sort de là coquebert ! »

Les éclats de voix provenaient du pied de la tour. L'ermite et la jeune fille s'approchèrent, observant la scène du haut d'un monticule, cachés par des buissons.
Il y avait trois soldats aux couleurs du Valais, portant des vêtements de rouge et de jaune sur une broigne rivet de fer. L'un d'eux portait une cervelière sur un camail, alors que les deux autres avaient la tête surmontée d'un chapel au large bord.
Marie reconnu la voix du cavalière qu'elle avait rencontré plus tôt. Ils avaient donc suivit dans la forêt.

« Allez couard ! Descend ! Nous allons juste te passer une jolie corde au cou et te suspendre à une branche ! » cria l'un des soldats encore crotté de sa chute de tout à l'heure.
Ils regardaient tous en l'air, vers les étages de la tour. Gus avait dû y trouver refuge. Agile et léger, il avait pu escalader les ruines pour atteindre les hauteurs, alors que les soldats du Valais étaient cloués au sol par leur corps lourds et leurs armures.

« Et après ça, nous allons retrouver ta copine, et un par un nous allons la culbuter ! »

Le Souriceau passa une tête à travers un pan effondré du mur, puis il lança un cailloux vers les soldats. Le projectile atteignit l'un d'eux à la tête, cognant dans un bruit métallique le casque du soldat.

« Ah ! Salopiaud il nous bombarde ! Vient donc te battre comme un homme ! »

Guillaume murmura à Marie.

« Ce sont des hommes de Moisac, le vidame du prieuré de Rocadour. C'est un homme terrible que tu as offensé toi et ton ami. J'ignore comment le sauver de là. »

Les soldats étaient à pied. A quelques mètres d'eux en arrière ils avaient laissé leurs chevaux avec le gros de leurs affaires : leur équipement, leurs épées, leurs boucliers et une grosse arbalète.
Aux cries des hommes en armes, Lion commençait à s'agiter.
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeMer 4 Mar - 1:05
Marie se retourne vers Guillaume à sa question. Sur ce qu'elle ferait une fois en Cahogne. Elle se mord la lèvre inférieure. Peut-elle faire confiance a cet homme, qu'elle ne connait même pas? Et elle pouvait deviner que lui savait très bien qui elle était. Alors elle soupire et pose les mains sur ses hanches.

"Vous avez deviné qui je suis, non? Alors je ne vais plus jouer la comédie. Je suis bien Marie Landrebrock, héritière légitime du Valais. Et pour commencer, mon premier objectif est de ne pas être assassinée par les sbires de mon demi-frère, qui n'est qu'un usurpateur sans scrupule. Il a tenté de me faire assassiner! Alors je ne vais tout de même pas rester assise a attendre la mort."

Elle serre les poings.

"Je veux d'abord trouver un sanctuaire, un abri, pour survivre. Mais si je dois demander l'aide des Cahons, pour avoir un jour une vie a moi, qui n'est pas menacée par l'usurpateur, alors oui je demanderais leur aide."

Elle suivit ensuite Guillaume jusqu'à ce qu'ils arrivent devant une situation merdique. Et merdique, c'était peu dire. Trois cavaliers, qui entouraient les ruines dans lesquelles était caché son seul ami. Une situation désespérée, c'était peut dire.

Se tournant vers Guillaume, elle tentait de retenir ses larmes, à grand peine.

"Pouvez-vous l'aider?" demanda-t-elle.

Mais Guillaume disait qu'il ne savait pas comment, alors elle inspecta les environs. Elle réfléchit alors a toute vitesse.

"Savez-vous vous servir d'une arbalète?" demanda-t-elle en pointant les chevaux des trois hommes.

Elle caressa la tête de Lion et lui embrassa le nez.

"Calme-toi, Lion, et tu auras du lard." lui murmura-t-elle a l'oreille.

Elle regarde a nouveau Guillaume.

"Vous croyez qu'on peu prendre les armes sur ces chevaux et les prendre a revers?"
Armarius
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeMar 17 Mar - 23:33
« Moi ? Me servir d'une arbalète ? Mais je suis un homme d'Eglise pas un guerrier. »

Au pied de la tour, l'un des soldats tentât de répliquer à l'assaut de Gus en jetant lui aussi une pierre. Mais le Souriceau était bien à l'abri derrière les murs du donjon à moitié effondré.  

« Les prendre à revers pour faire quoi ? Si tu comptes mener bataille contre ces hommes d'armes, je suis désolé Marie mais ça sera sans moi. Regarde donc un peu notre armée ? Un ermite, une enfant et un chien qui sait à peine se tenir ? Nous n'avons aucune chance. Sais tu seulement tenir une épée ? »

Guillaume secoua la tête.

« Non Marie, si tu veux sauver ton ami il va falloir ruser. Mais si tu es bien Marie Landebroc, ne risque pas ta vie pour si peu, un autre destin t'attends. Retournons chez moi, Dieu protégera ton ami. »

Les hommes du vidame commençaient à perdre patience. L'un d'eux, celui qui semblait être le leader, celui-là même qui avait chuté de son cheval à cause de Lion, se tourna vers ses deux collègues.

« Si c'est un siège qu'il veut, alors nous allons l'assiéger ! J'étais là lors du siège de Médrival il y a 3 ans, j'ai vu comment les hommes du duc Hugues faisaient pour saper les murailles. Nous allons creuser un trou sous les murs de la tour et nous allons y mettre le feu ! Allez ! Au travail !
Tu entends sale gamin ? Nous allons te faire descendre de ton perchoir !
 »
Marie de Valais
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeDim 22 Mar - 19:22
Elle secoue la tête.

"Quelle genre de personne serais-je si j'abandonne c'eux qui m'ont aidées?" demande-t-elle.

Elle se tourne pour regarder la situation. Trois hommes, armés, mais sans leurs arbalètes, qui sont près des chevaux. Elle devrait pouvoir ramasser les arbalètes, toutes les arbalètes, et pouvoir s'en servir. Après tout, ce n'est pas très difficile a utiliser; tu pointes et tu appuies. Et le carreau part ou tu pointais. Plutôt simple.

Alors elle prend une longue inspiration, puis se lève et pique un sprint vers les chevaux des soldats. Si elle peu y arrivée sans être remarquée, parce que les hommes sont occupés a injurier son ami, elle prendra les arbalètes et tentera de viser le premier des hommes. Si elle est repérée, cependant, elle fuira a nouveau, pour essayer d'attirer les hommes loin de Gus.

C'était tout ce qu'elle pouvait faire pour l'instant, car elle refusait d'abandonner son ami.
Armarius
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeDim 22 Mar - 21:47
Guillaume tenta de rattraper Marie avant qu'elle ne parte au suicide, mais il ne parvint qu'à saisir un morceau de son vêtement qui lui échappa des mains. Il sera les dents, tout crispé à l'idée de ce qui allait se passer.

« Marie ! Revient ! » chuchota l'ermite.

Marie risquait sa vie, et pire, son âme. L'arbalète était une arme vil permettant au premier vilain de tuer le chevalier qui avait dédié sa vie à la guerre. Plusieurs conciles avaient déjà condamné cette arme et frappaient d'anathème leurs fabricants, leurs vendeurs et leurs utilisateurs.

Marie s'avança discrètement vers les chevaux. Les trois soldats avaient à peine prit le temps de les attacher, un simple nœuds raccordait les montures au tronc d'un arbre.
Sur les selles et dans les sacoches, ils avaient laissé leur équipement, leurs boucliers et leurs épées, ainsi que la grosse arbalète que convoitait Marie. Les chevaux restèrent calmes, habitués à la présence humaine, et Marie pu se saisir de l'arme de trait. Elle pesait son poids.
C'était une arbalète composite, assez élaborée avec un système d'armement à manivelle. Un objet coûteux qui montrait que le vidame payait bien ses hommes.
Cela n'avait rien à voir avec une fronde ; utiliser une telle arme n'était pas à la porter du premier profane, il fallait un entraînement spécial et des années d'expérience. C'est bien pour cela que les républiques de Valentine payaient grassement des compagnies de soldats formés exclusivement à l'utilisation d'arbalètes.
Marie mit un certain temps avant de comprendre le mécanisme. Il fallait mettre l'arme au sol et placer son pied dans une sorte d'étrier, puis actionner la manivelle à la force des bras pour tendre la corde. L'opération prenait quelques minutes et il fallait une certaine force.
Marie commença à mouliner, mais plus la corde se tendait et plus cela devenait difficile. Les arbalètes étaient des armes de précision très puissantes, capables de percer des armures pour certaines, mais leur grand défaut était leur lenteur avec un temps de rechargement pouvant prendre une à deux minutes. Pas l'idéal lorsque l'on voulait affronter trois hommes à la fois.
Elle n'avait pas terminé l'opération qu'un des soldats la vit.

« Qu'est ce que ?! Mordiable ! Revoilà la diablesse ! Et elle nous vole ! »

Les trois compères se retournèrent vers Marie. L'un d'eux s'amusa de la voir tenter de tendre la corde de son arbalète.

« Tu as besoin d'aide ma jolie ? Tendre une arbalète n'est pas chose accessible à la première bordelière venue. Je vais t'apprendre à tendre autre chose. 
- Attrapons là ! Ça fera descendre l'oisillon de son nid si on égorge sa copine ! »


Les soldats commencèrent à s'approcher. L'arbalète n'était pas prête, dans la panique, Marie n'arrivait même plus à faire bouger la manivelle.
Des fourrés sortit soudainement Lion qui se mit entre les soldats et Marie. Il grogna et montra ses crocs, près à sauter sur le premier qui faisait un pas de plus.
Les soldats eurent un mouvement de recul, impressionnés, mais leur chef se ressaisi de suite.

« C'est ce sottard de clebs ! Celui là qui m'a fait chu ! Je vais t'étriper et me faire un manteau de ta peau ! »

Dans la tour, le Souriceau sortit de sa cachette pour voir ce qu'il se passait en contrebas. Lorsqu'il vit Marie, il aurait voulu lui crier de courir. Mais le pauvre enfant était muet...
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeMer 25 Mar - 18:02
L'arbalète était trop difficile a tendre, pour elle. Elle n'avait tout simplement pas la force requise, ni les outils. Alors elle lèves les yeux vers les hommes qui assiégeaient Gus, commençant même a paniquer un peu quand ils la remarquèrent.

Elle n'avait aucune chance contre eux tous, c'était évidant. Elle lève les yeux vers Gus, les larmes aux yeux. Elle ne peu pas rester là, elle doit fuir, sinon elle mourra. Mais cela lui brisait le coeur d'abandonner son compagnon.

Quand Lion saute entre elle et les hommes, elle secoue la tête.

"Lion, reviens!" crie-t-elle.

Après avoir dit cela, elle essaie de monter l'un des chevaux et, en tenant la bride des autres, de se lancer au galop, pour s'éloigner des hommes, qui seront coincés a pied si son plan fonctionne. Si elle est incapable d'amener les chevaux avec elle, elle partira avec un seul des chevaux et tentera de retrouver son étrange nouveau compagnon religieux, l’ermite, si cela est possible.
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeMer 1 Avr - 13:43
Guillaume voyant toute la scène derrière son buisson s'en arracha les cheveux.
Marie s'était jetée dans la gueule du loup, et son chien n'allait rien pouvoir faire pour la sauver.
L'ermite vit alors la jeune fille faire machine arrière, jeter l'arbalète dans la boue, dénouer la lanière d'un des chevaux et déguerpir en vitesse.
Comprenant ce qu'elle essayait de faire, les trois soldats se mirent à courir vers elle.

« Elle nous pique nos chevaux ! »

Fille de la grande noblesse, Marie était entraînée à monter à cheval, elle n’eut aucun mal à se souvenir de ses cours d'équitation. Elle enfourcha la monture et partie au galop, sans avoir eut le temps de défaire les liens des deux autres.

« On la poursuit ! Toi reste ici et fait descendre ce garnement ! »

A leur tour, deux des trois soldats, dont le chef, montèrent sur les deux chevaux restant et poursuivirent Marie dans la forêt.
Marie se contenta de suivre le chemin à moité effacé par la forêt, évitant les branches qui manquaient de lui arracher la tête. Elle pouvait entendre ses poursuivants derrière elle, mais elle avait une petite longueur d'avance.

De son côté, Gus restait en duel avec l'un des soldats restant.

« Descend de là gamin ! Descend de la et »

Le soldat n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'il tomba évanoui, assommé par Guillaume arrivé dans son dos avec un gros morceau de bois lui servant de gourdin.

« Gus descend vite ! Je suis un ami de Marie, vient avec moi ! »

De son côté, Marie galopait au milieu des arbres, toujours poursuivit par les hommes du vidames.
Leurs jurons étaient de plus en plus audibles, ils gagnaient du terrain.
Soudain, le cheval de Marie se cabra et la fit tomber à terre. Il avait prit peur. Et pour cause, un groupe de gens se tenait au milieu du chemin. C'était un groupe de paysans composé d'une demi-douzaine de familles, avec hommes, femmes et enfants. Les hommes portaient de grosses haches et des barbes épaisses, certainement des bûcherons de la région.
L'une des femmes s'approcha de Marie

« Ça va ma petite, tu ne t'es pas fait mal ? Excuse-nous, nous avons fait peur à ton cheval.
- Ça t'apprendra à galoper aussi vite sur les chemins, tu aurais pu nous renverser tous! 
» la disputa l'un des bûcherons.

La boue avait amorti la chute, mais Marie avait mal aux poignets. Derrière arrivèrent les deux soldats. Le chef était tout sourire, sa proie était à portée et il s'imaginait déjà par quels sévices il allait la punir.

« Lâchez là paysans ! Au nom du vidame !
- Et qu'est ce que vous lui voulez à cette petite ?
- Ça ne te regarde pas la gueuse ! Donne la nous et partez en paix.
- Vous êtes les hommes du vidame c'est ça ? Celui qui protège ces sorcières du prieuré ?
- Surveille ton langage lorsque tu parles des vénérables sœurs ! 
»

Le chef des soldats tira la bride de son cheval et s'approcha des paysans.

« Donnez moi cette fille ou le vidame vous fera tous pendre ! »

Les bûcherons ne se laissèrent pas impressionner. Ils approchèrent à leur tour, mettant en avant leurs grosses haches qui pouvaient aussi bien couper des arbres que fendre des crânes.

« On aimerait bien voir ça ! »

Les deux soldats se regardèrent d'un air inquiet. Ils avaient beau être des professionnels de la guerre, en armure et en armes, à eux deux ils avaient une faible chance de l'emporter contre six vaillants gaillards et leurs haches.
Le chef pesta et cracha par terre, avant de faire demi-tour sans dire un mot de plus.
Les bûcherons se mirent à rire, à se moquer des hommes du vidames qui fuyaient devant eux.

« Ah ah ! Regardez les fuir la queue entre les jambes ! »

L'une des femmes aida Marie à se relever.

« Qu'est ce que te voulaient les hommes du vidame ?
- Tu devrais rester avec nous, ce serait plus sûr pour toi. Nous venons écouter les prêches d'un vieil ermite qui vit ici. 
»
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeMer 1 Avr - 19:07
Impossible d'utiliser la foutue arbalète. Elle n'avait tout simplement pas la force de tendre l'arme, ni l'outil nécessaire pour ce faire. Alors elle jeta larme au sol, dans la boue, et sauta sur le plus proche cheval, le détachant. Elle lance un dernier regard vers Gus, puis fait tourner le cheval et le lance au galop, espérant attirer les soldats loin de son camarade.

Et pour galoper, le cheval galope. Elle peinait a éviter les branches et autres obstacles, restant penchée sur l'encolure du cheval pour rester bas et éviter les branches les plus hautes. Mais elle devait avoir pris le cheval le plus lent du groupe, car bientôt elle entendit les voix des soldats qui se rapprochaient. Lentement, mais sûrement.

Elle pensait a un moyen de s'en sortir quand son cheval paniqua, rua et la fit chuter durement dans la boue, lui coupant le souffle. Elle tomba donc face contre terre, dans la boue, face a une petite foule de paysans. Dont certain étaient armés. Les larmes aux yeux à cause du choc et de la douleur due a la chute, elle tente de se relever, mais entend alors les hommes du vidame derrière elle.

Elle se tourne, a genou dans la boue, puis regarde les paysans. Qui prennent sa défense?

L'une des femmes du groupe l'aida alors a se relever, et la jeune femme tenta d'essuyer un peu de la boue couvrant ses vêtements, gênée d'être trouvée ainsi. Elle offre un sourire timide a ses sauveurs.

"Un ermite? Vous voulez dire... Guillaume?" demande-t-elle.

Elle sourit, sincèrement cette fois-ci.

"J'étais avec Guillaume, il y a peu. Il voulait m'aider a me rendre en Cahogne."

Elle s'arrête alors de parler.

"Guillaume et Gus! Ils sont en danger! Il reste l'un des hommes du vidame avec eux! Il faut les sauver!"

Elle ignorait que Guillaume avait déjà sauver Gus, mais elle se tourna pour retourner sur ses pas et retrouver son ami et l’ermite, espérant que les paysans allaient l'aider.
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeMer 8 Avr - 13:58
Malgré les protestations des bûcherons lui disant qu'il était dangereux d'aller dans la même direction que les soldats au risque de les recroiser, Marie insista et les paysans l'accompagnèrent vers la tour en ruine. Arrivée là bas, il n'y avait plus personne et ils décidèrent de rejoindre le campement de l'ermite.
Gus étant mort de faim, Guillaume l'avait emmené se restaurer avant de partir à la recherche de Marie qui avait dû se perdre dans la forêt si elle n'avait pas été rattrapée par les hommes du vidame... Il était en train de prier Dieu de protéger Marie lorsqu'il vit la jeune fille revenir entourée de ses protecteurs armés de haches.

« Marie ! Te revoilà ! »

Guillaume se leva, son sourire transparaissant à travers sa barbe. Gus se précipita vers Marie pour l'enlacer, heureux de la revoir saine et sauve. Il ne pouvait pas s'exprimer par des mots, mais il était reconnaissant de l'aide de Marie.

« Je vois que tu as rencontré mes amis. »

Les bûcherons et leurs familles saluèrent l'ermite avec respect.

« Vous avez eu des ennuis avec les hommes du vidame monseigneur Guillaume ?
- Oui, mais cette fois ils n'étaient pas là pour moi ! 
»

Les paysans s'installèrent près du feu et Guillaume leur distribua la soupe après avoir récupéré les présents apportés par les bûcherons, principalement de la nourriture.
Le soleil commençait à baisser à l'horizon. Au milieu de la forêt, il faisait déjà bien sombre.

« Vous avez entendu la nouvelle monseigneur Guillaume ?
- Puisque je ne parle pas encore le langage des arbres, non, quelle nouvelle ?
- La sœur supérieure du prieuré aurait été assassinée !
- Je ne vais pas me réjouir de la mort d'une femme, mais cela prouve que Dieu est avec nous et que les moniales l'offensent. Puisqu'ils s'autorisent à penser que le paradis accueille les meurtriers de ceux qu'ils considèrent comme hérétique, que l'assassin de la sœur supérieure soit béni. 
»

Tous autour du feu semblaient satisfaits de cette nouvelle, sans savoir que l'auteur de l'heureux événement se trouvait parmi eux.

« Guillaume, parlez nous encore de la corruption de l'Eglise. »

L'ermite sourit. Les paysans étaient là pour ça. Ils ne lui rendaient pas visite chargés de cadeaux pure par gentillesse, ils venaient surtout écouter ses sermons.

« Voyez vous mes frères et mes sœurs, Dieu a envoyé un assassin pour punir les moniales d'un grave péché. L'avarice est un péché qui gangrène toute l'Eglise !
Regardez comme les sœurs exigent de vous la dîme sous prétexte de prier pour les âmes des fidèles. Mais chaque fidèle est capable de prier Dieu pour sa protection, il leur est inutile d'entretenir ces moines et ces moniales à la sueur de leur front pour aucun bénéfice. Les sœurs du prieuré sont des profiteuses, comme tout le reste du clergé. 
»

A mesure qu'il parlait, Marie pouvait voir les visages des paysans qui acquiesçaient, tous captivés par les paroles de l'ermite.

« Le clergé se prêtant le garant de la société, mais c'est un parasite qui vit à ses dépends. Le clergé n'est pas la société, c'en est une autre, séparé du monde, composé de privilégiés qui se nourrit sur le travail du peuple, sur votre travail. Regardez comme ils vous pillent. Ils exigent la dîme contre quoi ? Nous payons des redevances aux seigneurs pour qu'ils nous protègent, mais le clergé ? Que fait-il pour nous à part dicter notre conduite alors qu'ils ne respectent pas eux mêmes leurs propres préceptes ? De quel droit ces gens corrompus se permettent de monopoliser les paroles du Seigneur et d'en administrer les biens faits ?
Je pense que chacun de vous devrez être capable de lire les textes sacrés. L'administration des sacrements ne devrait être réservée ni une caste ni même à un sexe. N'existe t-il pas des saintes ? Ces femmes qui rejoignent le paradis pour s'asseoir à la droite de Dieu ne seraient pas capable d'administrer les sacrements ? En quoi l'Eglise interdit ses rangs aux femmes ?
Un jour, mes frères, mes sœurs, nous parviendrons à libérer le monde de l'oppression de l'Eglise ! 
»

Plusieurs bûcherons approuvèrent le discours de Guillaume. L'ermite prit une gorgée de soupe et se tourna vers Marie.

« Et toi Marie ? As tu déjà éprouvé la corruption de l'Eglise ? Que penses tu de tout cela ? »
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeJeu 9 Avr - 9:15
Malgré leur protestation, les bûcherons suivirent la jeune femme dans les bois, pour rechercher son compagnon de voyage et cet étrange ermite qui l'avait aidée. Voyant la tour ou Gus s'était retranché pour résister aux hommes du vide, elle accéléra, mais trouva l'endroit vide. Soupirant, elle décida de retourner vers le campement de l'ermite sympathique mais étrange.

Elle fut morose pendant le trajet, inquiète pour son ami, mais retrouva vite le sourire en arrivant au campement de Guillaume. Voyant Gus avec Guillaume, elle s’avança et laissa son ami l'enlacer, retenant un sanglot de soulagement.

"J'étais si inquiète..." lui murmure-t-elle a l'oreille.

Puis elle sourit et lui ébouriffe les cheveux.

Puis la troupe s'installa, Guillaume partageant nourriture et eau avec les paysans, qui s'étaient jusqu'à présent montré bienveillant envers elle. Elle souriait joyeusement, jusqu'à ce qu'elle entende parler du meurtre de la supérieure du couvent, la Sorcière. A cette mention, ses mains se mirent a trembler, alors elle les cacha dans son dos, la sueur lui collant sa chemise a la peau. Elle allait faire des cauchemars sur cet événement, la mort de la supérieure, c'était certain, même si elle n'avait fait que défendre sa vie.

Elle était distraite par ses pensées quand Guillaume lui posa une question. Levant les yeux vers lui, elle eut l'air gênée. Elle sourit timidement.

"Je ne critique pas l'Église, mais les gens qui la servent." dit-elle simplement. "Nombre de prêtres et nonnes sont des gens bien, mais nombre sont aussi des escrocs, ou tout simplement des fils de nobles qui, sans réelle vocation, on terminé dans les ordres, se vautrant dans la luxure derrière un masque de sainteté."
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeJeu 9 Avr - 16:39
Certains paysans approuvèrent ce que dit Marie, d'autres pouffèrent de dépit devant sa naïveté.
Guillaume continua. En répondant à Marie, il s'adressait aussi au reste du groupe.

« Bien sûr, tous les clercs ne sont pas à jeter. Malheureusement, les gens biens sont en minorité dans le clergé. La majorité, notamment dans le haut-clergé, est composée de ces fils de nobles qui veulent profiter de la richesse et de la puissance de l'Eglise.
Et si cette Eglise est aussi corrompue, en quoi cette caste devrait seule assurer notre salut ? En quoi est-elle légitime pour être l'unique intermédiaire entre Dieu et ses fidèles ?
Dans l'état actuel des choses, un fils de noble sans vocation, comme tu dis, est autorisé à administrer les sacrements et à remettre les péchés, alors qu'un bon croyant, s'il n'a pas reçu l'approbation de ces gens corrompus, ne peut le faire. Trouves tu cela normal ? Tout bon croyant ne devrait-il pas être capable de transmettre la parole de Dieu ?
Les clercs revendiquent sur eux la sacralité divine alors qu'ils sont souillés par l'argent, par les possessions et par le pouvoir. Ils sont aveuglés par leur propre puissance et se sont depuis longtemps détournés de leur mission première. Ne devrait-on pas faire quelque chose contre cela Marie ? Libérer les fidèles de l'emprise de cette engeance gâtée ?
 »

Tous les yeux étaient braqués vers Marie, attendant sa réponse.
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeDim 12 Avr - 2:01
La jeune femme lève les yeux vers l'ermite et l'écoute, hochant doucement la tête de temps en temps, comme pour accepter ses paroles. En fait, il faut dire qu'a cause des derniers jours, de la mort de la Sorcière et de toute l'action, la jeune fille était un peu sous le choc, alors elle était peut-être vulnérable a la manipulation. Ou pas, on ne sait pas.

Mais néanmoins, elle écoute Guillaume ,restant silencieuse, jusqu'à ce qu'il lui pose une question. Elle regarde autour d'elle, comme pour être sur que c'est bien à elle qu'il s'adresse, puis déglutit nerveusement. Elle regarde les paysans, puis Guillaume.

"Tous les nobles qui rejoignent les ordres ne sont pas corrompus. Oui, certains sont nés dans le luxe, mais certains on véritablement la vocation. Comme le contraire est vrai pour certaines personnes plus modestes. Des paysans rejoignent les ordres pour pouvoir profiter des avantages de la prêtrise, pour la 'gloire' du titre. Alors je ne crois pas qu'il faille classer les gens selon leur naissance. Il y a des gens vertueux tant chez les nobles que chez les serfs, et des mauvaises gens dans les deux aussi. Je refuse de catégoriser les gens selon leur naissance. Je crois qu'il faut plutôt regarder leurs actes."

Elle hoche lentement la tête, espérant ne pas frustrer Guillaume avec son point de vue. Après tout, les paysans autour d'elle seraient de son côté a lui plutôt que du sien si quelque chose arrivait. Alors elle sourit timidement, attendant de voir la réaction de Guillaume devant son refus de blâmer les clercs issus de la noblesse.
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitimeMar 14 Avr - 16:28
« Tu te trompes Marie, tout clerc qui accepte de faire parti de ce clergé se rend coupable d'avarice. Et je ne parles pas seulement des fils de la noblesse, les clercs issus de la roture sont tout aussi corrompus. Quand bien même ils aient la vocation, qu'ils soient sincères, qu'ils aient véritablement l'envie d'honorer Dieu et faire le bien, s'ils ne font rien pour empêcher la corruption dans l'Eglise ils sont coupables de complicité. Aujourd'hui, le bon clerc est celui qui lutte contre l'Eglise décadente.
Tu trouves donc cela normal que le clergé se complaise dans la richesse, dans le luxe ? Regarde comme s'habillent nos prélats, de soie blanche, de colliers d'or, de bagues en pierres précieuses, regarde comme ils sont gras. Regarde comme les Eglises sont décorées, regarde les trésors qu'elles renferment, regarde ces hauts clochers qui ne sont là que pour assouvir l'orgueil des prélats qui rivalisent pour savoir qui aura la plus haute tour.
C'est avec l'argent du peuple que tout cela est battit !
Ne crois tu pas qu'il pourrait servir à mieux ? Que l'on pourrait nourrir le peuple avec cet argent ? Que l'on pourrait construire des fours, des moulins, des routes, que sais-je encore qui pourrait servir au bien commun et non à une petite castre de privilégiée ?
Êtes vous d'accord mes frères, mes sœurs, que la dîme que vous payer servent à entretenir ces fainéants goinfrés alors qu'il ne vous reste à peine de quoi nourrir vos enfants ?
 »

Les paysans désapprouvèrent tous cette situation. Ils vivaient sous la coupe du prieuré de Rocadour dont dépendait leur village, et si sœur Jeanne traitait ses sujets comme elle avait traité Marie, le mécontentement des bûcherons pouvait se comprendre.

« Le prieuré devrait être brûlé ! s'écria l'une des femmes, celle là même qui avait relevé Marie après sa chute du cheval, les moniales nous écrasent de la dîme, elles nous volent ! Vous avez vu comme elles sont grasses ? J'ai vu l'une d'elle qui devait faire le double de mon poids ! Et c'est avec notre argent qu'elle s'empiffre pendant que nous mourrons de faim !
Et nous ne pouvons rien faire contre elles car le vidame et ses hommes les protègent et punissent ceux refusant de payer la dîme !
 »

Les bûcherons soutinrent le discours de la femme en criant et en insultant l'Eglise. Heureusement que l'on se trouvait au milieu d'une forêt. En ville, cela aurait pu dégénérer en émeute, les paysans avaient l'air tous prêts à se rendre au prieuré la fourche à la main pour y piquer quelques moniales. On pouvait sentir toute leur frustration, leur colère.
Guillaume reprit calmement et ses fidèles retrouvèrent leur calme.

« Le vidame et ses hommes s'attaquent même à des enfants, dit-il en désignant Marie et Gus, et on dit à ces gens là qu'ils iront au paradis, tout ça parce qu'ils servent cette caste de vendus !
L'Eglise est devenue un commerce, les clercs vendent au plus offrant des lettres de rémissions, des indulgences, des prébendes.
Marie, ne penses tu pas que le repentir de l'Homme doit passer par l'humilité et non par l'argent ? Le salut ne devrait-il pas être acquis à celui qui a respecté la parole de Dieu et non à celui qui reste seulement fidèle à l'Eglise ?
L'Eglise s'est dégradée avec le temps, ses prélats se sont éloignés des origines. Ne devrait-on pas réformer l'Eglise pour retrouver une Eglise pauvre et spirituelle comme à ses débuts ?
 »
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MessageSujet: Re: La fuite en avant La fuite en avant Icon_minitime
La fuite en avant
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