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Armarius
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MessageSujet: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeVen 19 Jan - 15:46
Le forgeron devenu baron

Le forgeron devenu baron Medieval-Blacksmiths-1024x512
Son enquête l'avait mené dans un petit village du Borset près de Clermont-de-Cahogne où il savait que vivaient là Herlotte Pelletier avec son fils sans père, Fernand.
Avant d'arriver là, il en avait déjà vu trois. Le premier était déjà mort, à l'âge de 5 ans, d'une maladie qui touchait souvent les vilains ; le second était né femme et ne pouvait donc convenir ; le troisième n'avait pas 10 ans et si ça avait pu lui traverser l'esprit de continuer à assurer la régence, il lui fallait un homme mûr pour mener à bien ses projets.
Celui là qu'il s'apprêtait à rencontrer était né du bon sexe et avait passé sa majorité depuis quelques temps.
- Espérons qu'il fasse notre affaire, pensa l'évêque alors que sa litière s'arrêtait à destination. La richesse de son escorte, composée de chevaliers en armures et de sergents, attira quelques badauds curieux. La garde du prélat écarta les plus indiscrets qui s'approchaient de trop prêt, et l'évêque sortit en soulevant sa robe de bure pour éviter qu'elle ne soit trop tâchée par la boue.
Il se dirigea vers la forge où on lui indiqua que Fernand était au repos chez sa mère.
Quelques jours plus tôt, celle-ci avait reçu une lettre du diocèse l'informant de la venue de l'évêque. Elle savait pourquoi un si grand prélat venait dans son petit village, mais comme elle avait gardé secret l'identité du père de son enfant, elle ne su comment le dire à son fils.
Lorsqu'elle ouvrit la porte de sa petite masure, Herlotte sentit son cœur s'emporter et manqua de s'évanouir. Il était là, devant elle, celui qui allait lui voler son fils.
L'évêque salua très poliment, comme s'il s'adressait à une dame de la noblesse, et demanda à voir Fernand.
Simple forgeron n'ayant jamais quitté son village, que pouvait bien lui vouloir un évêque ?
Celui-ci s'approcha et le dévisagea avec insistance en le comparant au souvenir de son frère.
- Tu as son nez, ses pommettes et son menton, mais les yeux, ce doit être ceux de ta mère.
L'évêque hésita un instant. Cette balafre qui lui barrait le visage allait-elle être gênante ? « Bof, on dira qu'il s'est fait ça à la guerre et cela ne fera que renforcer son prestige, les chevaliers de la noblesse aiment bien ce genre d'histoire... » pensa t-il.
- Il fera l'affaire, s'exclama t-il soudain.
Le temps pressait et la liste des bâtards du baron de Montfay était longue. Confesseur de son frère, il connaissait tous les secrets de ses aventures.
- Comment l'avez-vous connu ? Demanda l'évêque à la mère sans quitter Fernand des yeux.
- A la saint Adrien il y a plus de 20 ans.
- Vous vous êtes mariés avant la conception.
- Non, nous...
- Ce n'était pas une question,
l'arrêta l'évêque, vous direz que vous vous êtes mariés secrètement avant la conception, un mariage d'amour, ça atténuera les esprits chevaleresques qui tiennent si fort aux amours. Le baron Henri, éprit d'une simple villageoise, la belle histoire.
Pour sûr, une belle histoire mais qui ne restait qu'une histoire. Henri de Montfay avait cumulé les conquêtes, semant les bâtards dans tout le pays. L'ironie avait voulu qu'il ne laissa aucun enfant légitime, d'où la mission que s'était donné son frère l'évêque de Belfort.
- Quel âge tu as ? 23 ans ? Es tu déjà marié ?
Non lui répondit Fernand, sans que l'évêque ne sache si cela était une bonne ou une mauvaise chose. A son âge, il aurait déjà dû avoir quitté sa mère pour fonder un foyer. Cela arrangeait bien les choses s'il fallait le marier à une dame, mais il fallait espérer qu'il avait du goût pour les femmes et qu'il n'était pas impuissant ou pire...
- Mais, monseigneur votre Excellence, comment allons nous faire à la forge si vous l'emmenez ? Protesta la mère.
L'évêque avait prévu que retirer un vilain à son village allait causer des traquas. Il retira une bourse de sa ceinture et la jeta au sol.
- Pour vous dédommager madame. Et sachez que si votre fils me suit, vous allez vous aussi en tirer quelques avantages.
Herlotte se jeta pour ramasser la bourse. C'était là plus que suffisant pour remplacer Fernand, l'or qu'elle contenait valait 10 ans de son travail !
- Monseigneur Fernand, je me présente, Guy de Montfay, évêque de Belfort. Je suis ton oncle.
Qu'un grand prince de l'Eglise lui donne du "monseigneur" était inédit, mais voilà que cet évêque se présentait comme son oncle.
- Tu es le fils du baron Henri de Montfay et son héritier.

* * *

Il s'était réveillé ce matin en forgeron d'un petit village des Landes. A midi il était baron.
Le voilà qu'il accompagnait dans sa litière un puissant évêque du pays. Elle était richement décorée et confortable, Fernand n'avait jamais eu le séant aussi bien assis de sa vie.
Tallandier, comme on surnommé l'évêque, lui avait promis que sa mère allait le suivre plus tard s'il parvenait à assurer sa position.
- Cela doit être un grand trouble dans ton esprit, tu as sûrement beaucoup de questions à me poser. Sache que je suis là pour t'épauler, en tant qu'évêque, en tant que régent des domaines des Montfay, mais aussi et surtout en tant qu'oncle. Tu es du sang de mon sang Fernand, pour moi cela signifie beaucoup.
L'évêque lui avait dit cela en posant une main sur la sienne, le regard plongé dans ses yeux avec une grande intensité.
Sans ses habits, sa calotte et sa grande croix pectorale, jamais Fernand n'aurait cru à un évêque. Tallandier avait le visage d'un soudard, l'un de ses ribauds qui pille les villages et viole les femmes.
- Nous nous rendons au château de Richefort, ton château devrais-je dire. Tout ce qui appartient à la famille de Montfay est à toi.
Fernand, qui n'avait rien possédé d'autre qu'un simple maillet de forgeron, avait désormais en sa propriété six châteaux et plusieurs villages, des champs, des forêts, des fleuves et des lacs. Désormais dans sa main, la vie de plusieurs centaines d'âmes.
- Enfin, pas encore exactement, tempéra l'évêque. Mais nous verrons cela plus tard. Pour le moment, profite de ton élévation soudaine.
L'escorte remonta l'Otton pour s'enfoncer dans la région forestière de Gévologne. Le chemin qu'ils empruntèrent sillonnait dans la vallée, entouré de bois sombres où les seigneurs du coin aimaient à chasser. Puis à l'horizon se détacha la pointe du donjon de la forteresse de Richefort,
Une grande et belle forteresse, principale fief des barons de Montfay qui appartenait à la famille depuis plusieurs siècles maintenant. Il avait vu naître Henri et Guy et beaucoup de leurs ancêtres. Fernand n'avait pas eu la chance de naître ici, mais ça ne l'empêchait pas d'être désormais chez lui.
Fernand de Montfay
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeVen 19 Jan - 16:40
Le Forgeron
devenu Baron
De Zéro à Héro
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Qui a peur des étincelles ne devient pas forgeron.
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Débusqué de sa paillasse par sa mère, répétant cette agitation soudaine apparue quelques jours plus tôt, sans pour autant venir à nommer la raison, le jeune forgeron pensa alors qu'il ne s'agissait là que d'une nouvelle lubie, comme elle en avait tendance à avoir à chaque nouvelle lune. Il laissa passer, s'apprêtant à profiter de cette journée loin de la forge.

Désirant vagabonder arc à la main, sa mère vint alors à le charger de multiples tâches, demandant son aide pour bien des choses. Bien élevé qu'il était, Fernand ne put faire de peine à sa pauvre mère.

Surpris à l'entrée de cet homme aux allures de curé ayant trouvé un filon d'or, les mots de celui-ci et la réaction de sa propre mère vinrent le décontenancer. Mettant quelques instants à aligner les informations et comprenant que sa mère dévoilait le secret qu'elle taisait depuis des années, le jeune homme pâlit à cela. Du moins, dans un premier temps.

N'étant pas bête, les mots de cet homme de foi vinrent lui faire comprendre que la manigance était de mise dans cette histoire et que sa personne n'était pas plus importante que celle d'une bête qu'on marchandait sur le marché. Pris de court par ses questions, ne pouvant détailler sa pensée, opprimé par la prestance de cet homme et ne voulant pas étaler sa vie sentimentale, il aurait pu lui parler de Laura, celle qu'il aurait voulu épouser, mais dont la vie fut prise par la maladie, et dont le chagrin lui fit rejeter l'idée d'en éprendre une autre ces quelques années passées.

Au-delà du sentiment d'avoir été quasiment vendu par sa mère pour une bourse bien pleine, le fait que ce curé prétende être son oncle et que son père soit Henri de Montfay vint lui couper momentanément la chique.

* * *

Assis en compagnie de son "oncle", portant son regard vers l'extérieur pour ne pas croiser celui de cet inconnu, serrant contre lui cette besace qu'il avait courageusement exigée de prendre avant son départ, à savoir ses outils de forgeron les plus transportables, la seule chose lui appartenant vraiment.

Laissant cet homme lui démontrer une certaine compassion, faire ses explications et mettre en évidence que sa légitimité n'était pas totale pour l'heure. Du peu qu'il en avait connaissance, Fernand savait que le Baron n'avait pas d'enfants. Cependant, il se doutait que son cas pouvait ne pas être unique.


Je ne suis pas le seul ? Je veux dire, à être un bâtard ? Vous et vos hommes semblez avoir fait un peu de chemin... Est-ce pour ça que vous revenez sur vos dires ?







Armarius
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeVen 19 Jan - 18:15
L'évêque fronça les sourcils.
- Tu n'es pas bâtard, répliqua t-il sévèrement comme pour corriger une faute. On dira que tes parents se sont unis selon les sacrements de l'Eglise. Ta naissance est tout à fait légale.
Mais si tu veux évoquer tes demi-frères et tes demi-sœurs, effectivement tu es loin d'être le seul. Deux mains ne suffisent pas à les compter. Pour autant, je te t'ai pas choisi au hasard. De tous tes frères tu es celui le plus capable. J'ai mené mon enquête, tu es noble de cœur. Les forgerons sont des êtres travailleurs et robustes, minutieux et patients, des qualités qu'un prince se doit de posséder. On m'a dit aussi que tu avais un goût prononcé pour la chasse, ce qui est une bonne chose pour ce qui t'arrivera.

La troupe passa le pont-levis enjambant le fossé du château de Richefort puis pénétra dans la cour principale au pied du donjon.
Avant de descendre, l'évêque attrapa Fernand par la manche.
- Ne te sens pas petit devant ceux qui sont désormais tes semblables. Ton enfance parmi les vilains sera ta force. Tu n'as peut être pas apprit l'art et la poésie mais tu possèdes bien d'autres vertus. Pour le reste, je t'apprendrai tout ce que tu dois savoir.
L'évêque sortit de sa litière. Les bannerets s'étaient mit en rang pour escorter la descente du prélat et de celui qui était désormais leur seigneur.
Fernand avait pu voir de près le château de Miramolon lorsqu'il se rendait au marché de Clermont-de-Cahogne pour y accompagner son oncle maternel et vendre les produits de la forge, mais jamais il n'avait pénétré à l'intérieur d'une forteresse.
Le château de Richefort dépassait en tout la puissance de celui que Fernand avait vu. Désormais, Miramolon lui paraissait tout penaud à côté.

La grand salle était vide, les tables et leurs tréteaux rangés ailleurs. Un grand lustre pendait du plafond aux poutres saillantes ; les murs étaient habillés de tapisseries aux motifs floraux, représentant des scènes de nature sauvage, des lions et des éléphants exotiques pourchassés par des cavaliers en armures. Au fond, une immense cheminée au brasier éteint, surmontée par le portrait d'un homme en majesté : le baron Henri. Fernand ne pouvait pas le nier, il y avait comme une ressemblance entre eux. Était-ce son imagination qui tentait de le persuader ou bien cette homme croqué sur la peinture était bien son père ?
- Tu es à présent chez toi, lui signifia l'évêque alors qu'une armée de serviteur venait récupérer leurs affaires. Bientôt nous allons pouvoir te rajouter, dit-il en souriant, désignant d'un geste le portrait du précédent baron que Fernard observait avec intention, mais avant ça il serait peut être bien que tu changes d'apparence, ces vêtements ne sied pas à un noble prince.
Fernand portait toujours ses habits de forgeron.
- Tu fais la même taille que ton père, tu devrais pouvoir mettre ses vêtements. Il faudra peut être mettre un peu de fard sur tes joues pour blanchir ta peau, tu es resté bien trop longtemps sous le soleil. Enfin, monseigneur Eudes n'avait pas la peau plus pâle lorsqu'il est rentré de croisade, on pourrait laisser croire que tu reviens de terres saintes toi aussi.
Là haut dans la chambre du seigneur, se trouvait un coffre remplit de beaux vêtements comme Fernand n'en avait jamais vu.
La troupe avait mit une demi journée à rejoindre Richefort et la nuit tomba vite, tout juste le temps pour Fernand de visiter son nouveau chez lui.  
Le soir venu, lorsqu'il voulu poser quelques questions à son oncle, celui-ci lui répondit qu'il était tard.
- Laissons donc passer une nuit pour aborder les sujets fâcheux.
Ils partagèrent donc un repas dans un grand silence. Tallandier se refusait toujours à entrer dans les détails de ce qu'impliquait l'élévation de Fernand. Il était évident qu'un bâtard élevé dans la roture ne pouvait pas revêtir le heaume d'un chevalier sans provoquer la colère de quelques nobles.

En l'observant monter les escaliers pour rejoindre la chambre seigneuriale, l'évêque leva les yeux au plafond pour en traverser les planchers et s'adresser au ciel : « Par saint Sabin et saint Adrien, faites que j'ai misé sur le bon cheval, que cet enfant ne me trahisse pas et qu'il soit digne de son père. »

* * *

Fernand avait passé la nuit dans la grand chambre du prince, la plus luxueuse du château. Jamais il n'avait dormi dans un lit aussi grand et aussi fourni. Le matelas, remplit de duvet d'oie, était recouvert d'une couette en plumes assorti de dizaines de coussins, sous un grand ciel de lit entouré de rideaux coulissants. Les draps étaient fait de soie, ornés de liserés d'or et de dentelle à la mode de Valentine.
Au petit matin, le coq de la basse-cour hurla de toute sa poitrine pour accompagner le levé du soleil. Des serviteurs entrèrent dans la chambre pour aider Fernand à s'habiller et faire sa toilette. Pour un homme naît dans la roture, c'était là très inhabituel et quelque peu gênant. On l'informa que le déjeuné était servit dans la grand salle où l'attendait monseigneur son oncle.
On y avait dressé une table sous le grand lustre. Dessus, tout un tas de mets, des fromages, des tourtes, des viandes, des fruits et des légumes. Fernand avait déjà vu autant de nourriture, mais seulement sur l'étal d'un marché, jamais sur sa table.
Tallandier était déjà attablé à dévorer une patte de lapin.
- Bien dormi mon neveu ? demanda t-il en avalant sa viande.
Fernand de Montfay
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeVen 19 Jan - 19:03
Le Forgeron
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Détournant de nouveau le regard lors que son oncle chercha à lui faire comprendre, que son passé devait dès lors être mensonge, se demandant si celui-ci était plus noble qu'homme de Dieu ? Ettant loin d'être lui-même un fervent croyant, préférant sa vie sur terre à quelconque vie après sa mort, l'idée d'entendre un homme de son statut blasphémer la pureté que devrait être les liens du mariage, le fit pincer du bec. Les nobles sont bel et bien de perfide menteur, quand bien même avait-il avouer que d'autres pouvaient prétendre à ce qu'il semblait vouloir lui offrir, si ce n'est lui imposer.

Suivant la procession une fois au château, oppressé par cette situation le dépassant alors, perdant momentanément cette sensation en croisant le regard du portrait de celui qu'on prétendait son être son père, il comprit alors la possible véracité de cette histoire en se remémorant ses propres traits examiné sur le reflet d'un cour d'eau quelques temps bien avant.

Finissant son tour guidé, ne mangeant le soir venu que peu de chose de cette table dresser comme il ne l'aurait imaginé, la première chose qu'il pensa était alors le gâchis qui découlait de toute cette décadence. Ne pouvant échanger le moindre mot, réprimé par l'aura imposante de celui qui mangeait à sa table, il monta dans la chambre qui était dorénavant la sienne.

***

Ayant cherché le sommeil dans ce démesuré lit, trouvant de l'inconfort dans ce qui pourtant devait l'être à son paroxysme, le jeune homme ne prit alors qu'un cousin et deux draps. Déposant l'un au sol et venant à se coucher par dessus, il passa quelques heures à laisser son esprit réfléchir, ne trouvant le sommeil que tard dans la nuit, seulement pour quelques brefs heures.

Debout bien avant l'aurore, venant à perdre son regard sur l'horizon naissant, c'est déjà habillé par ses propres soins que les serviteurs vinrent à le trouver à leur arrivée, troublant ces derniers qui n'avait alors que peu de chose à faire comparé à leur précédent maître. Arrivant quelques minutes auprès de son Oncle attablé, celui le questionna naturellement sur l'état de son sommeil.

Aussi mal qu'un homme vendu par sa mère et amener à dépasser sa condition passé... Répondit alors de manière un peu sèche le jeune homme, après avoir devancer un domestique qui chercha à lui tirer son assise. Lui signant de la main qu'il se débrouillerait seul, il vint à s'asseoir.

Qu'advient-il de ces nourritures si nous ne la terminons pas ?   Lança-t-il avec un sursaut de bravoure, cherchant à bomber le tors et sans doute prouver qu'il ne sera pas une vulgaire marionnette qu'on manipulera si facilement ?

Il y a là de quoi faire pour dix, si ce n'est plus... Les histoires comme quoi les grand de se monde sont ventripotent, ne sont sans doute pas si infondés que cela... Saisissant une simple miche de pain, il ne fit d’intérêt pour rien d'autre.







Armarius
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeVen 19 Jan - 19:50
L'évêque dégluti sa viande en manquant de s'étouffer. Il ne s'attendait pas à voir se rebiffer son neveu aussi rapidement.  
- Sire Fernand, tout cela que tu vois devant toi est à toi. Si ça ne te plaît pas, libre à toi d'en changer les règles. Mais tu es un noble maintenant, et il va falloir vivre avec nos coutumes. Que dirait-on d'un grand seigneur qui ne mangerait que du pain et de l'eau comme un paysan ? Cette table n'est pas seulement notre repas, mais aussi un rappel de notre puissance. C'est aussi par cela que l'on règne.
Ne t'inquiète pas pour ce qui restera, les serviteurs en trouveront bien une utilité dans les cuisines.

Un serviteur leur apporta du vin. Il devait avoir le même âge que Fernand et avait la particularité d'avoir les oreilles coupées. C'était là une pratique appréciée par l'évêque pour punir les voleurs, ce à quoi il devait son surnom.
Tallandier refusa d'un geste de la main, comme pour signifier à son neveu qu'il n'était pas un glouton, et le serviteur s'approcha de Fernand.
- Mais ne nous méprenons pas, je te dis que tu es chez toi seulement pour que tu sois à l'aise. Dans les faits, cela est plus compliqué. Tu ne seras véritablement chez toi que lorsque le duc de Cahogne aura accepté ton hommage et que le Parlement aura enregistré ton héritage. Avant ça il faudra faire légitimer ta naissance et seul l'archevêque a ce pouvoir. Il y aura enquête, ta mère sera interrogée par le légat du Primat et un tribunal se réunira. Puis le Concile devra statuer sur ta bâtardise.
Mais pour faire face à tout cela, il faudra que tu sois prêt, et mon garçon,
dit-il en le regardant des pieds à la tête, tu ne l'es pas.
L'évêque croqua une dernière fois dans une cuisse de lapin, puis fit signe à un serviteur de venir débarrasser sa table.
- J'ai commandé un forgeron. C'était celui de ton père, tenant boutique à Raons-les-Bois, peut être le connais tu, un certain Hector Percival. Tu pourras juger toi même de son travail puisqu'hier vous faisiez encore partis de la même caste.
Voyant que Fernand gardait son air déconfit, Tallandier prit un ton qui se voulait plus bienveillant :
- Aurais tu préféré ne pas connaître l'identité de ton père et rester dans la roture ? Il est vrai que nous ne t'avons pas demandé ton avis, mais tout cela est bien supérieur à la vie d'un forgeron non ?
Fernand de Montfay
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeVen 19 Jan - 20:50
Le Forgeron
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Qui a peur des étincelles ne devient pas forgeron.
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Découpant un morceau de la miche qu'il tenait, la portant à ses lèvres, l'odeur de la mie n'était pas la même qu'à ses pauvre habitudes. Goûtant sans pour autant apprécier les saveurs qui pour certain devancerait de loin celle de la plèbe, il vint pourtant se comptant de cela. Refusant d'un geste rapide et respectueux le vin qu'il fut apporté à son gobelet, loin d'être en accord avec son oncle, il répondit brièvement, sans pourtant se vouloir aussi sec que précédemment.

On dira de lui que c'est un homme proche de ses gens...  

Laissant par la suite l'homme de foi énuméré les étapes des démarches qui viendront bien assez vite, afin de légitimer sa naissance et l'obtention de son titre, Fernand redressa le regard à la mention d'un forgeron dont le nom ne lui était pas totalement inconnue. Loin de le connaître personnelle, son Oncle Maternel l'ayant assurément déjà rencontré, il est un homme avec bien plus de moyen et de ressources que l'humble forge que partager Fernand ne pouvait imaginer.

Quelque peu envieux de tels infrastructures, l'idée d'en avoir une aussi bien fourni lui traversa alors l'esprit.

J'ai attendu plus de vingt ans pour connaître son identité, j'aurais au moins espéré le rencontrer de son vivant. Cela aurait épargner toutes ses manigances... En tout cas, ma vie de forgeron ne sera jamais une mauvaise chose, bien au contraire. Voyez-y ce que vous voulez, mais au delà de vos lits qui sont tellement moue qu'on pourrait s'y noyer, vous êtes dépendant de ces gens que vous toisez si bien. Que cela soit pour vous habiller ou laver votre postérieur, sans eux, vous n'arriverez à pas grand chose. Donc autant manger comme eux, la chute en sera bien moins dur.

Ce levant de sa chaise et venant à passer derrière, posant ses mains sur le dossier de celle-ci, il vint a regarder son Oncle.

Mais, ne vous inquiétez pas. Je jouerais le jeu. Il faudrait être saut pour refuser une telle opportunité. Je suivrais les règles, mais j'imposerais aussi les miennes. Vous l'avez dit vous même, vous ne m'avez pas choisi par hasard. Mais à y réfléchir, vous ne voulez surtout pas que quelqu'un autre prenne la place. Qui ?  







Armarius
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeVen 19 Jan - 21:22
L'évêque écouta avec intérêt les plaintes de son neveu.
- Tu poses une bonne question mon neveu, j'allais y venir.
L'évêque se leva et dit à Fernand de le suivre.
- Ton père est mort sans héritier légitime. Ses biens auraient alors dû échoir à son frère, mais hélas, il se trouve que c'est un évêque. C'est donc sa sœur qui devrait en obtenir les biens.
Seulement, celle-ci est une horrible femme, une vipère sans honte qui ne veut que la destruction de notre maison. C'est pour cela que je t'ai cherché, pour éviter que le nom de Montfay ne soit jeté dans les latrines de l'histoire.

Ils sortirent par la grande porte pour traverser la cour. L'évêque avait revêtu un simple habit privé fait d'une modeste bure grise, loin du riche vêtement qu'il portait la veille lorsqu'il était apparu au village de Fernand.
- Tu es peut être né dans le péché mais cela ne change rien à ton sang. Un péché peut toujours se pardonner. Tu es un Montfay et tu te dois de faire briller ce nom.
L'évêque dirigea Fernand vers une petite chapelle. C'était là l'église privée du seigneur de Richefort, mais aussi le caveau familiale de la maison de Montfay. Sur les côtés, dans des alcôves muraux, les gisants de chevaliers ciselés dans la pierre. Les statues allongées dormaient là d'un sommeil éternelle.
- Je te présente ta famille. Ton arrière grand-père Charles, ton grand-père Guy, dont je porte le prénom avec fierté, et ton père, Henri.
Henri était là dans la pierre, les mains jointes sur le pommeau d'une épée.
- Malheureusement, feu ton père n'est pas là. Son corps, ou plutôt ce qu'il en reste, est encore accroché au gibet des mouches... Il a été trahit et honteusement puni pour un crime qu'il n'a pas commis. Ton père était un homme droit et juste, un preux chevalier et un seigneur miséricordieux. Cela attire toujours des jalousies d'être un homme de bien. Il a été maréchal de Cahogne, j'espère que tu en suivra les traces.
Bientôt tu rencontreras ta jeune tante, Hélène. Figure toi qu'elle a ton âge. Mais je te garde de rencontrer ton autre tante, Isarn. Dès que celle-ci aura connaissance de ton existence, elle jouera contre toi.

L'évêque approcha du corps sclérosé de son frère, le regardant avec des yeux tristes. Tallandier semblait réellement regretter la perte de son aîné, un lien fort devait les unir tous les deux.
- Si je t'ai sorti de la fange, c'est pour que tu réalises une mission Fernand. Sur toi repose l'avenir de notre maison. Tu es l'héritier de tous ces grands chevaliers aujourd'hui endormis.
Fernand de Montfay
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeVen 19 Jan - 21:45
Le Forgeron
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Qui a peur des étincelles ne devient pas forgeron.
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Déhambulant, quittant la salle, puis traversant quelques couloirs, quelques marches et portes, arrivant dans la cour, Fernand écouté les paroles de l'homme de foi. Portant une oreille attentif, mais surtout note que cette famille ne valait finalement pas mieux que sa mère dont les sentiments restait pour l'heure mitigé, le jeune homme comprit que cette ''tante'' serait possiblement une problème de plus rajouté à cette histoire qui le dépassait déjà bien assez.

Guidé vers les sépulture de ces aïeux, de magnifique pierre taillé à effigie possible de ces personnes, il s'arrêta devant celle de son ''père'', ainsi clairement vide selon les paroles de l'homme à priori saint.

Voilà des mots qui sont sensés me porter, mais je pourrais tout aussi voir les fantômes de ses hommes peser sur mes épaules. Dit-il en apposant une main sur le tombeau vide de son géniteur.

Fernand de Montfay... C'est vrai que cela sonne mieux que Pelletier. Suis-je le premier ? Portant ce prénom, j’entends là ? Car quitte à marquer l'histoire, autant être unique, n'est-il pas ? Et je ne dis pas ça pour vous. Où lui...   Dit-il en signant de la main la pierre contenant son ''grand-père''.







Armarius
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeVen 19 Jan - 22:14
- Oui tu es le premier. Nous échappons au pire, tu aurais pu avoir l'un de ces drôles de nom que le gueux s'affublent parfois. D'où te vient ce prénom d'ailleurs, est-ce celui de l'un de tes ancêtres maternels ou bien ton village vouait-il un culte à un saint Fernand ?
Depuis hier, l'évêque observait attentivement le moindre des faits et gestes de Fernand, sa façon de se tenir, de marcher ou de parler, et notait toutes les imperfections à corriger pour en faire un véritable chevalier. La tâche allait être rude pour transformer ce vilain en prince, mais Tallandier se disait que le sang des Montfay coulait dans ses veines et que la majesté devait bien se transmettre en partie par la chair.
- Lorsque ta légitimité sera assurée, ta mère et sa famille pourront nous rejoindre. Même roturière, une mère de baron mérite tous les honneurs.
Ils sortirent. Il pouvait être pesant de rester chez les morts trop longtemps.
- Sais tu te battre à l'épée ? Demanda l'évêque au milieu de la cour.

* * *

Son oncle lui avait demandé de le rejoindre dans la salle d'arme.
Une petite pièce du château était réservée à l'entraînement du prince et des chevaliers de sa mesnie. Il y avait là toutes sortes d'armes, des boucliers et des épées, des arcs et des cibles, ainsi que quelques mannequins de pailles.
Tallandier s'était revêtu d'une cotte de maille, l'arme à la main droite, le bouclier dans la gauche. Était-il réellement un évêque ? On pouvait se le demander car les traits de son visage s'accordaient mieux à l'habit du guerrier qu'à celui du prélat. Il évalua l'équilibre de l'épée dans un geste d'habitude, ce n'était pas la première fois qu'il en tenait une dans sa main et ce malgré l'anneau épiscopal sur le doigt qui lui interdisait de faire couler le sang.
- Montre moi donc ce que tu vaux. Ne te retiens pas, ces armes sont émoussées.
Fernand était équipé d'un haubert mal ajusté et d'une épée usée qui même neuve avait été mal forgée.
Fernand de Montfay
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeSam 20 Jan - 11:16
Le Forgeron
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Qui a peur des étincelles ne devient pas forgeron.
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Déclatant être le premier à porter ce nom, n'y trouvant pas vraiment de mérite plus que cela, car rien n'était finalement fait, son questionnement suivant vint laisser tout aussi perplexe le jeune homme.

J'ai longtemps pensé que c'était le prénom de l'homme qui était mon père, à défaut de savoir son véritable nom.   Dit-il avec une certain nonchalance. Et quand au Saint, je ne sais pas même quelles sont ses attributs...  

Sortant en suivant l'homme de foi, arrivant devant le parvis de l'église, la mention de celui-ci pour la place de sa famille maternel vint à le laisser fébrile, lui qui encore la veille, avait vue sa mère accepter cette bourse en échange de son fils, laissait ainsi le doute empreindre son esprit.

Mon Oncle Rufus serait sans doute heureux d'avoir une forge mieux équipé. Enfin... Moi surtout...  Répliqua-t-il avec un peu plus de légèreté, sans chercher à impliquer sa mère dans cette pensée.

Venant à être surprit par la question de ce second Oncle dans sa hiérarchie des préférences actuel, le jeune homme répondit.

Je suis de loin plus habile pour en forger, que pour les manier.  Sourit-il par fierté pour ses talents à frapper le métal chaud, plus que le froid.


***

Faisant le tour de la salle d'arme, portant un œil curieux sur l'armement posé ici et là, examinant de son regard d'artisan les créations plus où moins qualitatif, ne se cachant pas de quelques interjection sur la qualité de l'arsenal passant sous ses doigts, ce qui le surprit le plus, fut alors de voir l'homme d'église troquer sa soutane pour une côte de maille.

Émoussés serte, mais forgé par un manche... J'espère pour vous que ce n'est pas le travail de ce Percival, car si tel est le cas, autant que je me forge moi-même ce que vous lui avez commandé. Rétorqua le jeune forgeron en grimaçant devant l'arme qu'il tenait en main.

Moulinant quelques instant son poignet de sa main armé, cherchant toujours le confort dans cette tenue de métal trop grande pour lui, le jeune homme ne se fit pourtant pas désirer et s'avançant pour échanger des coups.





Armarius
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeSam 20 Jan - 13:06
Tallandier s'amusa des réflexions de Fernand. Son sourire lui faisait comme une horrible grimace sur son visage.
- Rassures toi, ce ne sont là que des armes d'entraînement. Maître Percival compte parmi les meilleurs forgeron de la région. Sans cela il n'aurait pu forger l'épée du maréchal de Cahogne. dit-il en faisant référence à l'office tenu par son frère.
Peut être qu'il s'était agit là d'un teste pour voir si Fernand était un bon forgeron ?
- Désormais on jugera ta valeur non plus à la création des épées, mais à ta façon de t'en servir. Dit-il en portant son arme devant lui.
L'évêque se mit en garde, Fernand l'imita. Puis ils se tournèrent autour un instant avant que l'évêque ne porta le premier coup. Les lames résonnèrent dans une étincelle lorsqu'elles se percutèrent. Ce n'était là qu'un avant goût pour évaluer la défense du forgeron, sa manière de bouger et d'anticiper lors d'une attaque. Tallandier jugeait du moindre de ses faits et gestes.
Le second échange dura trois coups. La lame de l'évêque termina dans le bois du bouclier de Fernand. Il aurait pu achever l'échange bien plus tôt, mais il n'était pas là pour vaincre son adversaire, seulement pour le jauger.
Cette fois, l'évêque y allât sans retenu.
[réussite du jet de chevalerie]
Sa lame semblait être partout, imprévisible à chaque tentative, son jeu de corps masquant ses intentions. Fernand para avec difficulté, serait mort trois fois sans son bouclier et un soupçon de chance, mais il parvint à repousser l'assaut. Il se permit même de répliquer, obligea l'évêque à user son bouclier.
- Impressionnant pour un simple forgeron, tu pourrais rivaliser avec les écuyers, dit-il essoufflé. Âgé de 42 ans maintenant, Tallandier ne pouvait plus jouer de l'épée comme dans sa prime jeunesse. Surtout que ses fonctions épiscopales ne lui laissaient que peu de temps pour exercer son corps. Il avait perdu en souffle.
L'évêque laissa tomber son bouclier et prit une serviette pour s'essuyer le front.
Il était satisfait, de lui même qui avait encore de beaux restes de ses années d'aventure, et de son neveu qui présentait les qualités d'un bon combattant. « Qu'il soit rustre comme un gueux peu nous importe, il sera avant tout jugé par ses pairs pour ses qualités martiales. S'il maîtrise l'épée à défaut de l'écriture, ce sera déjà ça » pensa t-il.
Ils continuèrent à échanger quelques passes, l'évêque en profitant pour donner quelques conseils et corriger certaines erreurs de son élève. Il était surprenant de voir un évêque s'y connaître autant en art du combat.
Puis ils furent interrompu par un jeune serviteur qui ne devait pas avoir plus de 12 ans. Il annonça que maître Percival était arrivé.
- Bien, merci.
Alors que le serviteur allait repartir, Tallandier l'arrêta.
- Fernand, je te présente Aymeric. Il sera ton page. Va récupérer les armes de ton seigneur Aymeric.
L'enfant se précipita au devant de Fernand, enthousiaste à l'idée de servir le baron.
- Monseigneur Fernand, laissez moi prendre votre bouclier et votre épée !
Il avait le visage immaculé d'un enfant ayant grandit à l'abri d'un château, les cheveux bruns en bataille, habillé d'un pourpoint bien ajusté.

* * *

De retour dans la grand salle, Tallandier avait abandonné son habit d'acier pour revêtir une robe plus luxueuse que dans la matinée. En public, devant maître Percival et ses artisans, il se devait de se parer de tous les atouts d'un évêque. Il avait chargé ses doigts de bagues et lesté son cou d'une large croix pectorale.
- Monseigneur de Belfort ! S'écria Hector Percival à la vue de l'évêque.
- Maître Percival ! Lui répliqua Tallandier en lui tendant sa main pour qu'il l'embrasse.
Maître Percival était venu avec trois de ses artisans, chargé de ses meilleurs produits.
On avait monté plusieurs tables sur lesquelles étaient présentés des épées de toutes tailles et de toutes formes, des dagues, des haches, des marteaux de guerre et des fléaux d'arme. De l'autre côté, des écu, des heaumes, des hauberts, des gambissons, des cuirasses et autres pièces d'armure.
C'était là un véritable marché entièrement consacré à la seule personne de Fernand.
- Maître Percival, je vous présente sire Fernand, fils d'Henri de Montfay. C'est pour lui que vous êtes ici aujourd'hui.
Percival ne cacha pas son étonnement, cela se savait qu'Henri de Montfay était mort sans enfant, il était surprenant d'en voir un apparaître soudainement.
- Monseigneur Fernand ! C'est un honneur que de vous montrer mes humbles créations, dit le forgeron avec beaucoup d'amabilité.
- Maître, vous me ferait parvenir la note quand vous aurez terminé, j'écrirai à mon banquier à Raons pour qu'il vous paye. Surtout, ne regarde pas à la dépense, dit-il à Fernand, tu es riche désormais et un baron se doit d'être bien armé. Je vous laisse entre connaisseurs.
L'évêque s'éclipsa, laissant Fernand seul avec maître Percival et ses compagnons.
- Que désirez vous monseigneur ?
Fernand de Montfay
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeSam 20 Jan - 14:12
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Débutant quelques passe d'armes, comprenant que son adversaire cherchait à juger ses compétences et en espérait assurément beaucoup, loin à lui l'idée de vouloir obligatoirement lui plaire, c'est avant tout sa détermination que le jeune et possible futur baron souhaitait dévoiler.

Se dépatouillant comme il le pouvait, ayant dans ses jeunes années chercher à imiter soldats et chevalier avec quelques camarades de jeu, il était certain que sa technique laissait à désirer, mais fort est de constater qu'il tenu tête à cette homme qui semblait avoir de très bon reste d'une jeunesse bien moins ecclésiastique.

J'accepte la comparaison, je ne pensais pas valoir plus pour l'heure.   Répondit-il à son oncle qui semblait agréablement surprit de ses capacités.

Venant à devoir écourter cette entraînement, par la rattrapage du temps sur les traits de l'homme et la venu d'un servant porteur d'une nouvelle, Fernand vint a faire la rencontrer de celui qui allait devenir son ''page''. Laissant de côté le terme qu'il n'était pas certain définir précisément, étant loin encore de savoir tout les définitions d'un vocabulaire peu utiliser là d'où il vient, il vint à tendre son équipement à celui-ci.

Enchanté Aymeric. Merci à toi. J'espère que nous nous entendrons bien.   Répliqua-t-il avec un large sourire à ce garçon d'a peine dix ans son cadet. Voulant ce faire apprécier de ses gens, marquer le contraste avec ses nouveaux contemporains, il souhaitait surtout s'entourer de gens de confiance pour l'avenir.


***

Suivant le combattant redevenu homme d'église, costumé de tout ses apparats, bien trop tape à l’œil pour l'ancien roturier qu'il est. Rencontrant alors l’artisan tant loué par son oncle, présenté à celui-ci comme l'hériter qu'il ce devait d'être, le jeune homme joua le jeu et garda un minimum de sérieux, penchant la tête légèrement pour salue le Maître Forgeron, prenant quelque peu son titre au sérieux.

Lorgnant avec un intérêt certain, les étales de cet artiste du métal, croisant les regards de ses suivants, mais enviant surtout le talent qui ce reflétait sur éléments métalliques. Comprenant qu'il avait quartier libre pour quasiment dévaliser les étales du marchant, celui-ci vint alors à le questionner sur ses choix.

Sans vous mentir Maître Percival, je partage bien plus votre passion à produire qu'à utiliser. Je porte mieux le tablier et manipuler pince et marteau, plus que ces cottes ou ses armes... Dit-il avec franchise, dévoilant les quelques marques de brûlures pictant le dos de sa main et de son avant-bras. Donc si vous êtes disposé à me conseiller, je serais prêt à dépenser l'argent de mon Oncle et peut-être même, faire quelques extra pour quelques secrets de fabrication, car du peu que j'entrevois, vous méritez votre renommé, Maître. Poursuivit-il avec sincérité.







Armarius
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeSam 20 Jan - 15:07
Maître Percival souleva un sourcil d'étonnement. Un noble qui s'adonnait à l'art de la forge ? Ce n'était pas là un interdit menant à la dérogeance ?
Curieux personnage qui se tenait là devant lui en habit de la noblesse mais avec les manières des siens. Il aurait pu le confondre avec l'un de ses artisans. Ce n'était pas pour déplaire à Percival qui se sentait plus à l'aise à discuter avec Fernand que son oncle l'évêque.
- Sire Fernand, c'est la première fois que je rencontre un seigneur partageant ma passion. Vos compliments n'en sont que plus aimables. Hélas un artisan ne peut révéler tous ses secrets, même à son suzerain. Permettez moi de vous exposer quelques uns de nos meilleurs produits.
Pour le baron de Montfay, grand prince du duché de Cahogne, maître Percival avait sorti ses plus beaux articles. Il laissa de côté les premières gammes réservés aux simples bannerets sans fortune pour ne présenter que les produits les plus chers.
- Avec quoi préférez-vous aller au combat monseigneur Fernand ? Epée ? Hache ? Marteau ?
Nous avons ceci,
dit-il en sortant une arme que Fernand reconnu de suite : une épée landaise.
Ou bien ceci. Cette fois, c'était une épée de Trémanche, avec un manche plus fin.
Percival continua sa présentation, sortant tour à tour plusieurs épées, à une ou deux mains, des dagues et des haches, ainsi que des marteaux, masses et fléaux.
- Nous avons aussi des arcs et des arbalètes pour la chasse. Il faudra penser à bien vous protéger, nous allons prendre vos mesures pour ajuster votre armure.
Percival fit signe à ses compagnons qui s'approchèrent avec des rubans à mesurer.
- Nous avons aussi...
Le maître forgeron fut interrompu par un grand fracas métallique. C'était Aymeric, le page de Fernand, qui venait de faire tomber une lourde masse d'arme sur un bouclier.
- Euh... pardon. Se contenta t-il de dire, tout penaud.
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeSam 20 Jan - 15:49
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Déposant à tour de rôle son regard sur les étales que montrait alors le maître artisan, ne pouvant répondre aux questionnement de celui-ci sur l'arme de prédilection qui pouvait être la sienne, il vint à empoigner une a une les armes qu'on lui proposa alors. Testant leur équilibre, plus en qualité d'artisan lui-même, que de combattant aguerri, il vint à prendre mentalement note de ses préférences, les gardant pour la fin de leur entrevue, là où il listerait ses souhaits.

Prenez donc vos mesure. Pour ce qui est d'un arc... Dit-il d'être détourné par une bruit lourd et déposant son regard sur son jeune accompagnant.  Excusez-le Maître. Mais, je me sent redevable de prendre ce qu'il vient d’abîmer, il en fera assurément bonne usage. N'est-il pas Aymerik ?   Poursuivit-il en souriant à la fois au forgeron, puis à son page, affichant une sincérité propre à lui.

Quoi qu'il en soit, prenez vos mesure et pour les arcs, je vous en prendrais deux de ce genre. Avec tout le matériel d'entretien, pour eux, mais aussi pour le reste.   Dit-il en pointant du doigt une Arc Cahon.

***

Pour l'armement, il viendra à prendre une Épée landaise, une Epée trémanchotte, deux Dague landaise, deux Arc Cahon, ainsi que les carquois et flèches allant avec. Bien entendu il prendra aussi la fameuse Masse d'arme.

Pour sa défense, il viendra à prendre un Ecu landais, un Camail, un Heaume landais, un Haubert cahon, une Brigandine valentine, une Cuirasse améliorée, des Garde-Bras de brigandine et Garde-bras impérial, des Jambière de brigandine valentine et Jambière améliorée, histoire d'avoir deux protections bien différente en fonction des situations. De plus, comme pour la Masse, il prendra le bouclier mit à l'épreuve par son jeune compagnon.

Finalement, la Masse d'arme et Bouclier ''abîmé'' par son Page, viendront à être offrir à ce dernier par Fernand, preuve de l’intérêt qu'il souhaite lui porter, quand bien même viendra-t-il lui faire une leçon de moral sur le fait de bien ce tenir et d'éviter d'autres mésaventure du genre à l'avenir, mais venant par la suite à lui offrir l'une de ses dague qu'il lui fit jurer de toujours avoir sur lui et à utiliser pour faire de bonne choses.






Armarius
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeSam 20 Jan - 17:16
Maître Percival était ravi. Fernand avait dévalisé son présentoir en dépensant une fortune.
Il y en avait en tout pour 305 livres, représentant plusieurs années du salaire d'un forgeron. Mais peu à l'aise avec les chiffres, Fernand n'avait aucune notion d'argent. Il pouvait tout juste se dire que cela était beaucoup.
Lorsque Tallandier revint, Fernand était en train d'essayer son armure, revêtu de son haubert, de sa cuirasse et du reste, on venait de lui poser le heaume sur la tête. Ses commandes n'allaient pas être prêtes avant quelques jours, il fallait encore les ajuster au physique de Fernand et peindre les couleurs des Montfay sur l'écu. Les assistants du forgeron prenaient des mesures et des notes.
- Tu as fier allure, lui dit l'évêque. Là je reconnais un Montfay. On dirait ton père.
C'était la première fois que Fernand entrait dans une armure de chevalier. Elle était plutôt lourde, mais étonnamment maniable, les pièces s'articulant parfaitement même s'il fallait encore les adapter au corps du baron. Ce qui choquait Fernand fut plutôt la chaleur étouffante des kilo de métal. Comment faisaient les chevaliers pour se battre engoncés dans ces armures ? De plus, le heaume, s'il protégeait bien la tête, laissait assez peu de vision.
- Monsieur de Belfort, votre neveu est un homme charmant, s'exclamant maître Percival. N'hésitez pas à refaire appel à mes services.
Il était visiblement touché par la charité de Fernand à vouloir rembourser les affaires abîmées par son page. Celui-ci avait encore les yeux tout brillants, ravi d'avoir son propre bouclier.


* * *

Le lendemain, Tallandier proposa à son neveu d'explorer son domaine. Il laissa Fernand choisir un cheval dans les écuries du château, puis quittèrent Richefort dans la matinée, accompagnés d'une solide escorte. Sur un petit baudet, portant les armes du presque baron, Aymeric suivait derrière.
Fernand ne connaissait pas cette partie du pays, lui qui n'avait jamais traversé la Bréa. Les bocages étaient les mêmes que ceux du Borset mais la population y avait un accent différent.
Désormais, tout ce qu'il voyait à l'horizon, les champs, les forêts et les eaux, était à lui. Les Montfay régnaient sur une partie de la Gévologne, un territoire suivant la vallée de l'Otton, encastré entre les bosquets de la Chapelle et la forêt de Gorgeloup, qui était à eux, et la forêt de Lairdre.
Alors qu'ils cheminaient, Tallandier expliqua à son neveu que le domaine s'étendait du village d'Hautfagot au Nord jusqu'à celui de Mesranges au Sud. Le bourg de Raons-les-Bois, situé à moins de deux kilomètres du château de Richefort, était la principale ville aux mains des Montfay, leur capitale pour ainsi dire. Une petite cité qui n'était pas plus grande ou plus habitée que Clermont-de-Cahogne que Fernand avait pu côtoyé.
Le reste de l'honneur des Montfay était morcelé en petites enclaves seigneuriales perdues entre les terres du duc et des autres barons. L'enchevêtrement des propriétés et des droits était un vrai casse tête dont seuls les légistes aguerris pouvaient en dénouer les nœuds.
- Il va falloir que tu t'intéresses à la politique Fernand. Savoir reconnaître nos alliés et distinguer nos ennemis. La famille de Guizet sont nos plus proches alliés. Ta tante, qui en avait épousé le baron, en est actuellement la baillistre. Elle règne au nom de ton cousin, le petit Jean. Leurs ennemis sont nos ennemis. Les Tour d'Arcy en premier, dont le baron a fait assassiné ton beau-frère.
Mais actuellement nos rivaux les plus importants sont les Estienne. Par ta tante ils revendiquent tes terres. Il faudra t'en méfier.
Nous risquons aussi un conflit avec la maison des Murets. Ils nous doivent de l'argent. Avant de partir en croisade, le baron Guillaume nous a hypothéqué le château des Bures et la cité de Nogent-le-duc pour 50 000 livres. Tu devras allé lui réclamer ton dû, et peut être prendre ce qui te revient de droit par la force si le baron ne respecte pas notre contrat.

Tallandier tira sur la bride de son cheval pour l'arrêter. Ils étaient arrivés sur une butte surplombant la vallée, l'Otton sillonnant entre les saillis accidentés en produisant des reflets argentés, une fine brume matinale s'évaporant au ras du sol.
- Notre pays n'est-il pas beau mon cher neveu ?
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeSam 20 Jan - 17:54
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Remerciant son oncle pour les compliments, mais aussi pour avoir pu faire usage de ses écus, portant encore quelques éloges au maître forgeron qu'il venait assurément de graisser plus que nécessaire, mais restant sincère dans ses mots, le jeune homme était surtout heureux de voir les étoiles dans les yeux de son jeune page.

***

Prenant en main le cheval qu'on vint à lui attribuer, loin d'avoir vraiment eux la chance de véritablement monter sur un tel destrier, ayant cheveaucher une simple mule quelques années plus tôt, il vint pourtant à gérer la bête sans le moindre mal, facilité par son calme et ses quelques connaissances sur les animaux.

Chevauchant et prenant mentalement note de ces nouvelles informations transmises par son oncle, quand bien même retenu-t-il d'avance la mention d'une nouvelle tante et qu'un hypothétique cousin, les histoires d'alliance et d'ennemis étaient encore assez flou à ses yeux.

Il l'est, très cher Oncle. Mais pardonner-moi de ne pas encore me voir le défendre contre ceux que vous avez cité. Loin à moi l'envie de ne pas défendre les couleurs qui dorénavant mienne, mais dans l'état actuel des choses, la ''politique'' me dépasse. Je ne les reconnaîtrais même pas si je venais à les croiser et je ne tiendrais assurément pas une minute devant eux, à l'oral, comme à l'épée. Je ne visualise même pas 50 000 livres, mise à part peut être que cela fait un nombre immense d'épées. Mes professions passés m’ont à peine permis d'apprendre à compter et je ne sais même pas lire. Mon ignorance est pour l'heure ma plus grande faiblesse et je dois y palier.   Répliqua alors le jeune homme avec une mine à peu déconfite.





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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeSam 20 Jan - 18:27
L'évêque sourit dans son habituel grimace terrifiante.
- Je le sais, ne t'inquiète pas. Ta formation ne fait que commencer. Mais je t'assure que bientôt tu pourras rivaliser avec les autres chevaliers du pays. Tu m'as déjà prouvé hier que tu t'en sortais bien avec une épée. Je ferai venir des précepteurs pour t'enseigner la lecture et l'algèbre. Tu sauras discourir aussi bien qu'un poète et compter aussi bien qu'un marchand.
Tallandier tira sur la bride et fit repartir son cheval et tout le convoi. On descendit la vallée jusqu'au village de Saint-Sanois. Non loin, une ferme fortifiée munie d'une grande tour, la maison forte d'un chevalier-banneret au service de la maison de Montfay. Sur la courte muraille qui enserrait le corps de ferme, un étendard de gueule au chevron d'argent flottait au grès de la bise.
- Il y a aussi cette histoire d'élection à l'évêché de Vassy. Tu apprendras rapidement que la religion est aussi et surtout affaire de politique. Deux candidats s'opposent, Valéry de Saint-Saëns soutenu par le duc, et Jean de Cinqfoy, candidat déclaré du comte de Trémanche. Le Concile devrait élire l'un ou l'autre dans les prochaines semaines. J'ai dit au duc que nous allions soutenir son candidat, en échange il nous a épargné de l'écuage pour son ost. Il faudra réussir à convaincre ta tante de voter en notre sens, je l'ai promis au duc. [HRP : voir missive]
Quel est ton rapport à la religion Fernand ? Notre sainte église est divisée par plusieurs courants de pensées, vers laquelle penche ta foi ? Vas tu souvent à la messe ?  Ton âme est-elle déjà pleine de péchés ou bien te confesses tu régulièrement ?
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeSam 20 Jan - 18:49
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Regardant son oncle, écoutant celui-ci parle de sa formation et le rassurant alors un petit peu, la suite vint plutôt le perturber. Loin de saisir les enjeux entourant cette élection, il en allait de même pour sa foi qui n'était pas vraiment central dans sa vie.

Cette histoire d'élection me dépasse pour l'heure, je suivrais votre choix. Pour ce qui est de ma foi... Loin de moi l'idée de ne pas aller dans votre sens, mais comme notre curé qui était Judicaliens, je ne connais pas tout les textes sacré. J'ai longtemps été à la messe durant mon enfance et prié tout les jours, cela très longtemps. Pourtant, ces dernières années, Dieu n'a pas entendu mes paroles quand j'en avais vraiment besoin et à amener à lui une personne à qui je tenais beaucoup. Donc oui, j'ai arrêté d'aller à la messe et même de prier, mais soyez sûr, je n'ai aucun péchés à confesser si c'est cela qui vous inquiètes. Si Dieu désire un jour me punir, qu'il le fasse, mais seul lui peu me juger.  Proclama-t-il avec une certaine ferveur, ne craignant réellement qu'une seul courroux, celui du vrai Seigneur.  





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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeDim 21 Jan - 12:47
- Cela n'est guère étonnant, le Borset est en pays judicalien, dit-il en murmurant.
Vraiment aucun péchés ? Pas même en pensée ou par omission ? Cela m'étonnerait que tu sois déjà un saint. Je t'enverrai un théologien de mon chapitre pour parfaire ton éducation religieuse. Il pourra même te servir de confesseur, car un seigneur doit prendre soin de son âme, le Salut de ton peuple passe par le tien. Tu as des responsabilités maintenant.

L'évêque resta pensif un instant alors qu'ils traversaient le village de Saint-Sarnois. Attiré par l'escorte, des enfants s'approchèrent pour saluer les chevaliers. Ils étaient miséreux, autant que pouvait l'être Fernand il y a encore trois jours.
- Moi aussi le seigneur ne m'a pas entendu quand je lui ai demandé de protéger une personne que j'aimais beaucoup,  continua l'évêque. Il n'était pas difficile de comprendre de qui il parlait. Mais ce n'est pas une raison pour abandonner sa foi. Dieu nous inflige parfois des épreuves, mais il faut savoir les relever en gardant la tête haute. Il est vrai que seul Dieu peut te juger, mais cela n'empêchera pas certains hommes de le faire aussi. Ta foi sera un instrument de ta politique. Les relations avec l'Eglise sont primordiale pour un baron. Tu devras montrer une dévotion sans faille.
Demain nous irons à l'église de Raons pour y suivre la messe. Le curé n'y est pas des plus compétents, mais il sait au moins lire la haute langue.


Ils passèrent la matinée à explorer le domaine en suivant le cour de l'Otton jusqu'à apercevoir au loin les tours du fort de Châtel-Guiraud appartenant à la maison de Cinqfoy. Ce n'était là qu'une petite motte castrale sans rien de comparable à la puissante forteresse de Richefort.
A midi, ils remontèrent au château. Dans la grand salle, les serviteurs avaient monté les tables. Elles étaient cette fois nettement moins garnie, avec tout juste le nécessaire pour satisfaire un seigneur. Peut être Tallandier avait-il glissé quelques mots aux cuisines suite aux remontrances de son neveu.
A l'entrée du château attendait une nonne. Elle portait une guimpe blanche sous un voile noir, avec une large croix de bois sur la poitrine. Fernand reconnu l'habit de l'ordre des Sabines. La nonne était jeune, à peine plus âgée que Fernand, et tout de suite il fût subjugué par sa beauté. Elle n'était pas sans lui rappeler Laura, et pendant quelques instants son esprit superstitieux se demanda si ce n'était pas là un ange descendu tout droit du ciel. Quel dommage que cette femme soit mariée à Dieu.
- Sire Fernand, lui dit l'évêque, je te présente sœur Sarah. Elle est l'actuelle intendante de nos domaines.
La moniale salua Fernand avec beaucoup déférence. Elle salua aussi Tallandier. Fernand pu sentir une grande familiarité entre eux, comme s'ils se connaissaient depuis longtemps.

A table avec la nonne, les serviteurs commencèrent leur ballet en apportant divers plats et boissons.
- Fernand, interpella l'évêque, il faudra que tu te tiennes prêt, j'ai convoqué les bannerets pour un banquet dans une semaine. Ce sera l'occasion de leur présenter le fils d'Henri de Montfay. Profites des jours a venir pour t'acclimater et apprendre à te tenir droit.
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeDim 21 Jan - 14:03
Le Forgeron
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Qui a peur des étincelles ne devient pas forgeron.
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Redressant le regard de la crinière de sa monture, portant celui-ci sur son Oncle qui le questionner sur la véracité de ses dires sur ses pêchés, le jeune homme resta muet. Cachant sans doute quelque chose que les autres jugeraient à coup sûr l'être, en son fort intérieur, le jeune Baron était certain que si cela été vraiment le cas, Dieu l'aurait châtier bien plus tôt.

Ne rebondissant pas sur les questionnements et encore moins sur l'implication future d'un autre homme de foi dans sa formation future, l'idée de devoir suivre l'évêque à la messe le fit légèrement pincer du bec.

***

Ayant continué l'exploration d'une partie du domaine, ayant profiter de cette balade pour se familiarisé avec l'animal qu'il montait, plus que profiter du paysage en soit, le retour au château vint à s’agrémenter d'une nouvelle rencontre.

Rencontrant cette jeune nonne aux traits troublant le calme apparent du jeune homme, au delà de certains écho de son passé, troublant son âme et le déconnectant quelques instant de la réalité, il vint à forcer son retour et à masquer son trouble par un sourire d'apparat.

Enchanté ma soeur. Lança-t-il sobrement, cherchant à ne pas se décontenancer face à elle.

Amené à rejoindre la table, échangeant un repas avec celle-ci et son oncle, le fait que cette jeune religieuse était l'intendante vint progressivement à titiller son esprit, de plus que le lien qui semblait emmener de ses deux croyants. Pensant dans un premier temps questionner la jeune femme sur son rôle, c'est son oncle qui vint à prendre la parole et annoncer une réception future avec les bannerets qui rentreraient à son service.

Si vous avez autant passé de temps avec une faux à la main, voir un marteau pour frapper une enclume, vous vous douteriez bien que rester droit n'est pas très productif. Mais je ferais au mieux. Je le suis déjà dans mes bottes, cela devrait être amplement suffisant, non ?   Rétorqua-t-il avec assurance et un petit sourire amusé.

Profitant bien encore très légèrement des plats dressés sur la table, bien que notant l'aspect moins outrageant de la diversité de ceux-ci, il picora un peu de tout, pour simplement goûté, curiosité oblige, mais ne vint pas à l’excès.

En tout cas, permettez-moi que soulever certaines questions : Comment cela ce fait-il pour qu'une sœur, aussi jeune que vous, puisse être à la tête de l’intendance de ces domaines ? Quel est le lien qui vous rassemble ? Cette proximité me saute au visage depuis notre arrivé, cela m'intrigue. 







Armarius
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeDim 21 Jan - 14:39
L'évêque sourit dans son horrible grimace.
- Tu as bien le droit de poser des questions, et d'avoir des réponses.
Je connais Sarah depuis bébé pour l'avoir recueillit sur le parvis de la cathédrale de Belfort alors que je n'étais qu'un jeune chanoine. Elle est la fille que ma condition m'a empêché d'avoir et la personne en qui j'ai le plus confiance dans ce monde. Puisses tu la considérer un jour comme ta cousine.

Sarah souriait au rappel de l'anecdote. Ses dents étaient blanches et alignées, parfaites comme le reste de son visage.
- Rassurez vous sur ma jeunesse monseigneur Fernand, dit-elle, j'ai déjà eu plus d'une vie avant mes 30 ans. Mes voyages dans l'Empire m'ont apprit tout ce qu'il faut pour gérer un domaine. Je parle plusieurs langues et je sais compter. J'ai lu les œuvres des maîtres antiques, de Siponte Emilion à Cymaque et Catalion, ainsi que celles des savants Valentins, Godin d'Apoli et Louis d'Aprosio.
En déclamant ses qualités, Sarah se voulait rassurante, mais aucun de ces noms d'érudits ne parlaient à Fernand.
- Lorsque ton père est mort, reprit l'évêque, et que j'ai prit la place de baillistre, j'ai demandé à Sarah de venir m'aider. C'est peut être une femme, mais les sabines lui ont donné une bonne éducation et ses voyages l'ont forgé. Surtout, j'avais besoin d'une personne de confiance pour m'assister.
- Mais libre à vous de choisir votre intendant monseigneur, un mot de vous et je vous remets ma démission, dit-elle humblement.
Fernand de Montfay
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeDim 21 Jan - 15:12
Le Forgeron
devenu Baron
De Zéro à Héro
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Qui a peur des étincelles ne devient pas forgeron.
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Cherchant à suivre l'histoire qui semblait des plus simples, comprenant alors les liens qui unissaient ses deux interlocuteurs, ayant la sensation de devoir revoir la vision qu'il pouvait avoir d'elle, au delà de sa vraisemblable dévotion, Fernand vint pourtant à perdre la suite de la conversation.

Affichant une tête quelque peu perturbé par le déballage des informations de la jeune sœur, au delà de comprendre entre les lignes que son bagage était étoffé, il vint tenté de reprendre la conversation avec les dires de son oncle. Comprenant que celui-ci fondait de grands espoir envers cette fille de substitution, quand celle-vint à emmetre l'idée de céder sa place pour quelque d'autre, le jeune homme vint à être gêné.

Quoi ?! Non, non, non !! Pas de tels mots ! Je ne veux jeter personne ! Vous êtes bien où vous êtes ! Chercha-t-il a expliquer un peu tremblotant et perturbé d'être à deux doigts d'avoir dit une bêtise.

Que vous soyez une femme ou serait un homme, ne change rien au fait que du peu que je vois, le domaine semble bien ce tenir entre vos mains. Vous êtes bien plus compétant que moi et je n'ai aucune personne de confiance qui saurait tenir un tel poste. Vous avez toute ma reconnaissance Sœur Sarah. Ce poste sera le votre tant que vous le désirerez. Je me remet humblement entre vos main.   Poursuivit-il avec sincérité avant de reprendre place dans le fond de sa chaise, presque à se décontenancer d'avoir faillit se mettre dans une galère à priori insurmontable.


Quoi qu'il en soit, je suis repus. Il serait bon que je me mette au travail. Je me dois être un minimum prêt pour cette historie de banquet ou tout autre chose qui pourrait nous arriver plus tôt que prévue... Qu'est-ce que je dois faire ?    Dit-il un peu perdu, souhaitant sans doute changer de conversation.





Armarius
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeDim 21 Jan - 17:31
Le lendemain, ils passèrent la journée à Raons-les-Bois, la cité non loin du château de Richefort.
Ils suivirent la messe dans l'église où Fernand fut reçu avec tous les honneurs. Puis avec son oncle ils mangèrent à la table du curé en compagnie de quelques notables du bourg.
L'après midi, Tallandier emmena Fernand chez un tailleur qu'il connaissait. Fernand ne pouvait pas vivre éternellement dans les habits de son père, il fallait comme tout seigneur qu'il se fasse sa garde robe. On prit ses mesures et on lui présenta de beaux tissus, des brocards de pourpre et d'argent, des choses magnifiques réservées à la haute noblesse.
Avant de repartir, l'évêque fit un détour par l'atelier de maître Percival en se disant que cela allait faire plaisir à son neveu de revoir une forge. Percival fut ravit de la visite, gardant un bon souvenir de Fernand. De plus, il avait besoin de refaire quelques mesures pour mieux ajuster sa future armure.

Les jours suivant, Fernand les passa au château en compagnie de son oncle, de sœur Sarah et de plusieurs précepteurs engagés par l'évêque pour commencer son éducation. On commença par la base, en lui apprenant à reconnaître les lettres et à tenir une plume, puis on lui apprit à compter.
Si son oncle et sa fille adoptive étaient bienveillants avec lui, Fernand pouvait ressentir tout le mépris de ses professeurs qui s'adressaient à lui comme s'ils parlaient à un enfant ou un attardé. A chacune de ses erreurs, ils ne manquaient pas de lui faire des remarques désobligeantes, tout en feignant du respect. Devant ces grands érudits, maîtrisant les lettres et les chiffres, sachant parler plusieurs langues ou reconnaître toutes les étoiles dans le ciel, Fernand avait de quoi se sentir petit.
Il entrait ici dans un monde totalement nouveau pour un roturier, celui des sciences et des arts.

Les leçons étaient entrecoupées de moments de répit, des repas dans la grand salle, de balades autour du château, de promenades dans les bois qui appartenaient à la maison de Montfay.
Son oncle lui avait dit de prendre possession de ses domaines, de visiter chaque lieu et de reconnaître chaque endroit. Lorsqu'il l'accompagnait, il lui parlait souvent de son père, lui montrait les lieux de leur enfance agrémenté d'anecdotes. Ici, près d'un cour d'eau et marqué par un énorme rocher, il lui raconta la fois où ils avaient vu un dangereux basilic. Leur cousin Thibault, dans la fougue de sa jeunesse, avait voulu le poursuivre pour offrir sa tête à une dame qu'il aimait. Il avait fallu discutailler pendant une heure afin de l'empêcher d'entreprendre une telle folie.
- Ces bois peuvent être dangereux. La Gévologne est un pays encore un peu sauvage, des créatures rôdent par endroit, l'avait prévenu son oncle.
Aymeric, le petit page, accompagnait Fernand dans tous ses déplacements. Parfois ils ne partaient que tous les deux dans les bois, échappant à l'encombrante horde de valets qui formaient l'hôtel du baron. Fernand avait pu apprendre à connaître son page un peu plus, apprenant qu'il était le fils d'un banneret mort en croisade. Sa mère recluse dans un couvent, il avait grandit au château de Richefort où le baron Henri s'inquiéta de lui offrir une bonne éducation.

* * *

Lorsque le jour du banquet arriva, Fernand était prêt.
En seulement une semaine, il avait déjà bien changé. Le tailleur lui avait confectionné un riche costume bien ajusté à sa taille et la veille maître Percival en personne était venu livrer son armure flambant neuve. Au contact de ses professeurs, il avait un peu perdu son accent du Borset et pouvait désormais écrire son nom et reconnaître quelques mots. L'un de ces précepteurs avait dit à son oncle que Fernand était loin d'être un benêt, mais qu'il manquait cruellement d'instruction. L'évêque semblait satisfait de ses avancées.

Le château de Richefort était en ébullition. Tous les serviteurs s'affairait à préparer la venue des bannerets de la maison de Montfay. La grand salle était encombrée de tables et paraît des plus belles tapisseries qu'on ne sortait que pour les grandes occasions.
Il était attendu une vingtaine de chevaliers, leur famille et leur suite, ce qui représentait bien 200 à 300 personnes.

A l'heure du midi, les invités commencèrent à arriver.
L'évêque s'efforçait de présenter à son neveu chacun des bannerets de sa maison, expliquant les relations familiales qui les liaient, un foutoir aussi complexe que les droits seigneuriaux. Devant ce fourmillement de nouveaux noms et de nouvelles têtes, Fernand en avait presque la nausée.
- Essaye au moins de te souvenir des blasons, lui avait dit son oncle.
Le seul qui retint l'attention de Fernand fut un blason de gueule au chevron d'argent, le même qu'il avait vu quelques jours plus tôt sur les courtines d'une maison forte en descendant l'Otton avec son oncle. Il appartenait à un certain Hugon de Lanta, parmi les plus fidèles bannerets de la maison de Montfay et pour cause, Henri, le père de Fernand et précédent baron, avait joué en faveur du seigneur de Lanta pour une histoire d'héritage. Il lui devait beaucoup.

La grand salle du château se remplit des voix, des rires et des cris de la centaine d'invités. On avait commandé plusieurs musiciens et jongleurs pour animer le banquet, et des valets, aussi nombreux que les convives, passaient d'une table à l'autre pour distribuer boissons et nourritures.
La table du baron était perpendiculaire aux autres, légèrement surélevée par une estrade pour dominer la salle. L'évêque de Belfort occupait les devants en tant que baillistre de l'honneur des Montfay, Fernand assis à sa droite avec le petit Aymeric à côté de lui, soeur Sarah à sa gauche.
Alors que le repas battait son plein, l'évêque se pencha vers Fernand.
- Vois tu le seigneur de Lanta ? Murmura t-il en désignant discrètement le chevalier sur une autre table. Il est l'un de nos bannerets les plus fidèles. Je comptes sur lui pour t'apprendre l'art de l'épée. Que penserais tu de lui demander d'être ton parrain dans la chevalerie ?
Hugon de Lanta était un grand homme, surpassant tous les autres d'une tête, battit comme une armoire, sa tête, ornée d'une épaisse barbe rousse, soutenue par un cou large sur des épaules solides. Malgré son apparence de guerrier, il gardait des gestes raffinés et s'exprimait d'une voix claire et posée. A sa table, il semblait mener la discussion, ce qui montrait sa grande influence parmi les bannerets.
Fernand de Montfay
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeDim 21 Jan - 18:18
Le Forgeron
devenu Baron
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Qui a peur des étincelles ne devient pas forgeron.
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Prenant place à cette table réservé pour ses plus proches collaborateur, lui qui avait passé les jours précédents à utiliser sa tête bien faite pour enrichir son savoir et surtout supporter les états d'âmes de ses instructeurs, Fernand c'était donner à l'expérience comme rien avant. C'étant appliquer bien plus encore qu'il ne l'avait fait pour apprendre l'art de la forge, ayant pour ainsi dire bien moins de temps pour cela, n'étant encore qu'au prémisse de sa formation à la noblesse, il avait démontré sa rigueur et son calme, ne laissant pas paraitre ses propres pulsions qu'il avait mainte fois contenue pour ne pas envoyer balader ces vieux aigris.

Loin pour autant d'être entièrement fier de ses avancés, lui qui aurait aimé combler le faussé bien plus rapidement, devait pourtant faire avec ce qu'il détenait pour l'heure. Ayant fait l'effort de prendre connaissance et de retenir un tant soit peu les noms et blasons de ses prochains bannerets, s’étant appliqué pour tenir le rôle qui était le sien, loin de vouloir jouer un rôle, mais belle et bien le vivre, il appliqua l'étiquette comme on lui avait alors apprit, bien que son cerveau bouillonnait de tant d'information, venant par ailleurs à chercher à rajouter les visages à ces listes qu'il tentait de tenir.

Portant ainsi un regard presque froid sur les convives, étant avant tout en pleine manipulation de ses connaissances en jouant à redonner avec le plus d'exactitude des nom sur des visages. Interpelé par son Oncle, celui s'adressa à lui et expliqua son point de vue.

Soit. Je ne connais pas la démarche, donc comment voulez-vous que je m'y prenne ? Doit-on le faire venir à nous ou prenons nous l’initiative de l’alpaguer au détour d'une balade parmi les convives ? Car je dois pas vous mentir, rester assit de la sorte, me donne quelques fourmillement. Murmura-t-il en réponse, fixant discrétement le dit homme sans regarder son oncle pour lui parler.





Armarius
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitimeDim 21 Jan - 19:10
- Soit, répondit simplement l'évêque.
Le prélat se leva et cette simple apparition debout de l'hôte du banquet suffit à faire taire l'assemblée. Tallandier, dans toute la splendeur de son costume d'évêque, attendit patiemment que les dernières voix s'éteignent pour commencer son discours.
- Mes dames, messeigneurs, mes amis. Nous n'avons pas vu telle assemblée depuis la mort de mon frère, votre suzerain honteusement exécuté par traîtrise.
A ce rappel, plusieurs têtes se baissèrent, l'air triste, alors que d'autres regards se fronçaient en appelant vengeance.
- Je vous ai convié ici pour vous annoncer la fin prochaine de mon office de baillistre. Il a été dit que mon frère était mort sans héritier. C'est faux. Dieu a bien voulu lui donner un fils, un fils légitime né dans la pureté d'un mariage caché. J'ai enquêté et j'ai retrouvé la preuve de ces faits. Mon frère a eu un fils ! Et ce fils se tient devant vous aujourd'hui.
Les visages circonspects se changèrent en expression de joie, des cries accueillirent la nouvelle, certains levant en l'air leur verre de vin en en renversant la moitié du contenu dans l'excitation.
- Levez vous sire Fernand fils d'Henri de Montfay ! Continua l'évêque en tirant son neveu par le bras, puis s'adressant de nouveau à la salle : lorsque le Parlement aura écarté les viles prétentions de ma vipère de sœur et que les doutes seront levés, ce jeune homme sera votre suzerain !
A nouveau la salle vrombit des clameurs des chevaliers. Avec le portrait géant d'Henri de Montfay accrochait sur le mur derrière lui, chacun pouvait constater la ressemblance entre les deux hommes. Nul doute sur leur parenté.
- Bientôt c'est à lui que vous devrez votre hommage et vos services. C'est lui qui vous mènera à la guerre et vous rendra justice. Puisse t-il être aussi sage que son père !
La salle continua son vacarme, bientôt il allait y avoir plus de vin au sol que dans les gobelets.
- Si rester assis te donne des fourmillements, te voilà debout à présent. Parle maintenant. Murmura l'évêque à son neveu.
Oh le vilain piège que son oncle venait de lui tendre. Fernand était à présent seul devant une centaine de visages inconnus qui le scrutaient en attendant ses paroles. Beaucoup affichaient un air réjoui, mais certains avaient l'air peu convaincu, peut être moins naïfs que les autres.  
Combien de ces gens là étaient des partisans de sa tante Isarn, l'horrible mégère qui lui voulait du mal ?
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MessageSujet: Re: Le forgeron devenu baron Le forgeron devenu baron Icon_minitime
Le forgeron devenu baron
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