Les Landes forment le coeur du pays Cahon avec son paysage de forêts et de collines recouvertes d'une végétation basse formant un vaste maquis découpés par les vallées creusées par les fleuves. C'est une région plus abrupte et accidentée qui contraste avec le Pays-Plat au Nord.Grâce à l'irrigation de plusieurs fleuves, les Landes sont une importante zone agricole et forestière : dans l'intérieur des terres la végétation est très abondante avec de grands massifs forestiers faits principalement de chênes, de châtaigniers, de hêtres, de bouleaux et de saules.
Les terres cultivées forment des bocages qui découpent des champs de tailles variables, souvent petits, séparés par des haies, où poussent différentes sortes de céréales mais surtout des produits du maraîchage comme les choux et les artichauts. La majorité de la production agricole est dédiée à l'alimentation des animaux d'élevage (fourrage) : ovin, avicole mais surtout porcin, on raconte que le pays comporterait plus de porcs que d'habitants. Les Landes sont la principale région productrice de lait, d’œufs et de volailles et exportent du beurre, du suif et de la viande salée. On y cultive aussi beaucoup la vigne, ce qui donne à la Cahogne le surnom de "pays du vin" : ses vignobles produisent les meilleurs crus de l'Empire qui s'exportent même au delà de ses frontières. La châtaigne occupe une grande place dans la gastronomie traditionnelle du pays ; avec on fait de la liqueur, de la bière, des crêpes, du pain et des biscuits.
Dans les bocages, l'habitat typique des Landes est la longère de pierre, une maison toute en longueur, construite en granite avec un toit de chaume, composée d'une seule grande pièce commune où l'on travail et dort, parfois avec le bétail, et souvent accolée à une porcherie. Ces habitations sont regroupés autour des chemins principaux et forment des hameaux.

Avec des hivers et des étés plutôt doux, les Landes possèdent un climat tempéré. Les vallées montagneuses de la Crête connaissent parfois de violents orages dont les effets sont accentués par les pentes et la rareté des arbres dû aux défrichements des Hommes. En hiver, de grandes coulés de boue emportent tout sur leur passage.
Dans le Landéron, le climat est plus clément grâce à la présence du lac qui adoucie les températures et forme un microclimat : en hiver, le lac restitue la chaleur absorbée et adoucit les températures ; en été, il rafraîchit tout le pourtour.  En s'étendant sur 150km², le lac passe pour une petite mer intérieure grouillante de pêcheurs pourchassant les grands brochets, truites,  perches, carpes, loches et autres tanches. Le lac est relié à la Bréa par un canal passant par Beaulieu-du-Lac, capitale du Landéron.



► Le cas de la Trémanche
La Trémanche, parfois aussi appelée Landes Orientales ou Petite Lande, est un cas particulier car certains considèrent cette région comme le 5ème pays de Cahogne. Comprise entre le massif des Aiguilles et les montagnes des Maurannes, la Trémanche est rattachée aux Landes (occidentales) par la Trouée d'Aigues.
D'abord intégrée au reste de la Cahogne, considérée comme un pagus des Landes, la Trémanche s'en détache culturellement et politiquement sous l'action des seigneurs de Rodiez qui s'émancipent de la tutelle des ducs jusqu'à prendre le titre de comtes de Trémanche.
La Trémanche a été pendant longtemps une zone d'incursion Dremmens, subissant leurs ravages et leur influence. Peu à peu, avec l'éloignement du pouvoir ducal, la Trémanche et les trémanchois vont prendre un caractère particulier avec leur propre dialecte et coutumes. Aujourd'hui, la plupart des trémanchois ne se sentent plus landais.

► La Crête
Le massif de la Crête forme une frontière naturelle entre le Pays-Plat et les Landes. Fait de monts à la pente douce érodés par le temps et culminant à moins de 1300m d'altitude, c'est un ancien massif volcanique riche en minerais et habité par des mouflons, des aigles, des vautours chauves, des faucons pèlerins, des busards et plusieurs espèces de lézards et de serpents. Situé au centre de la Crête, le Piton est le dernier volcan actif, culminant à plus de 2 000m d'altitude. Son cratère a une profondeur de 300m pour un diamètre de 400m. Il possède une caldeira en forme de fer à cheval, issue de la destruction d'un ancien dôme volcanique et occupée aujourd'hui par un nouveau sommet plus récent.
Le volcan est toujours en activité. Des secousses se font souvent sentir dans toute la région et des fumerolles sortent régulièrement de terre. Les dernières coulées de lave, datant de 1175, sont encore bien visibles par endroit. Malgré la dangerosité des lieux, les alentours du volcan sont très habités. Grâce à la richesse de son sol qui rend sa terre très fertile, les vignes du Piton donnent un vin très réputé. Les habitants n'ont pas peur de vivre sous la menace volcanique car ils ont prit leur précaution : la cathédrale de Soulans est ainsi chargée de prier Dieu pour protéger les Landais des éruptions du volcan. Le Piton occupe aussi une grande place dans la culture mythique. Il aurait engloutis sous la cendre la ville légendaire d'Oor après avoir été réveillé par Dieu pour punir les méchants. Les Mördwyms, qui l'appelaient Mòrmynydd, faisaient de la bouche du volcan la forge d'un de leur dieu métallurgiste qui y aurait fabriqué les armes des dieux. Ce mythe perdure dans quelques expressions, notamment dans l'acier pitonnien, réputé pour être l'un des meilleurs du monde.

► Les forêts landaises
Le paysage des Landes reste très marqué par les forêts et les bois, derniers reliquats d'un grand massif forestier qui recouvrait autrefois une bonne partie du pays. Commencés après la conquête de l'Ancien Empire, les défrichements se sont accélérés avec l'arrivée des Cahons. L’instauration du système seigneurial avec ses exemptions fiscales sur les nouvelles terres agricoles conquises sur la nature n'a laissaient aujourd'hui que quelques îlots forestiers.
Forêts ducales, seigneuriales ou ecclésiastique, elles sont aujourd'hui protégées : y couper les arbres, y faire paître les animaux ou y chasser est aujourd'hui interdit pour les vilains sous peine de fortes amendes ou de sévices corporels.
Parmi les plus grandes forêts des Landes on compte le bois de Verny avec ses 16 000 hectares, le bois Cahon (13 000 hectares) ou encore le Bois Luc (8 300 hectares).
Ces forêts sont les descendantes de la grande forêts sacrées des Mördwyms, des lieux de mémoires qui ont hérité des tabous culturels et religieux de l'ancienne civilisation.
A l'intérieur on y trouve souvent les vestiges des anciens temples, lieux de cérémonie et de rites de passage remplis d'ossement d'animaux et d'hommes qui rappellent les sacrifice pratiqués par les druides. Aujourd'hui encore la plupart des habitants considèrent ces forêts comme le lieu de refuge des esprits, des démons ou des ancêtres. Certains arbres sont encore considérés comme sacré et servent d'intermédiaire aux prières pour les morts, recouvert d'ex-voto ou de vêtements donnés en offrande. L'Eglise s'est efforcée à combattre le culte des forêts hérité des anciens Mördwyms, en les remplissant de chapelles afin d'y extirper l'ancienne religion, et en en faisant des lieu d'ermitage.
Toutes les forêts ne sont pas inhabitées : quelques clairières permettent la construction de petits villages vivant du commerce du bois, des peaux et des herbes médicinales et qui servent de relais aux voyageurs. Les forêts sont aussi une source importante en bois de chauffage et de construction. La charpente de la toiture de la cathédrale de Soulans a d'ailleurs été construite avec les solides troncs des arbres du bois de Verny.

► L'héritage Dwyms
A l'époque du Haut Royaume Mördwyms, avant la conquête par l'Ancien Empire lorsque la région s'appelait encore la Cantabrie, les Landes était le centre politique et culturel du pays. Pendant longtemps la région est restée le dernier bastion de la culture Mördwyms, une enclave libre au sein du territoire impérial. De cette période la région reste très marquée, dans sa toponymie, dans son architecture, dans ses légendes et jusque dans ses mœurs.
L'époque Mördwyms a légué à la région de nombreux vestiges de la civilisation autochtone : des ruines d'anciens temples et de tombeaux, des tertres, des monolithes, des structures mégalithiques, ou encore des bosquets druidiques sacrés. Bien qu'aujourd'hui tous convertis au triaphysisme, les Landais sont encore très attachés à cet héritage et respectent beaucoup le caractère sacré de ces lieux appartenant à l'ancien peuple autochtone. Les clercs les considèrent comme maudits, dédiés à de faux dieux et donc aux diables et jamais on ne verra un prêtre pénétrer dans un sanctuaire druide. Les profanes, très superstitieux, pensent que les ruines sont hantées par les esprits des anciens Mördwyms massacrés lors des conquêtes.
C'est cette manière de placer la frontière entre le sacré et le profane qui explique que la région soit le berceau de l'amour courtois et du judicalisme ainsi qu'une terre d'accueil naturelle pour les hérétiques schismatiques.