La maison de Montfay est une famille baronniale de Cahogne originaire des Landes et issue d'une branche cadette de la maison de Richefort.  

Famille turbulente et guerrière, lors de la guerre de succession de Cahogne Hugues, cadet sans fortune de la maison de Richefort, profite de la faiblesse de l'autorité ducale pour s'emparer de la forteresse de Montfay depuis laquelle il rançonne la région alentour.
Sa cruauté oblige le duc Eudes Ier à intervenir pour faire cesser les brigandages. Il met le siège devant Montfay et capture Hugues. Désireux de se trouver des fidèles et admirateur des prouesses guerrières du chevaliers-brigand, Eudes Ier rend en fief la forteresse à Hugues et lui donne sa soeur Lutgarde en mariage. Suite à cette alliance, Hugues devient un vassal docile, apparaissant aux côtés de Eudes Ier dans son combat contre les Dremmens, notamment à la bataille de Fort-Tonnerre où le duc meurt.

Sous Raoul II Beauclerc, les Montfay redeviennent des vassaux retors, jouant des rivalités entre la maison ducale et celle des Estaing, comtes de Trémanche, pour affirmer leur indépendance.
L'appel à la croisade de 1149 permet au Montfay de canaliser leurs ardeurs et de tourner leur agressivité vers une guerre juste. Dès lors les Montfay passent de seigneurs-brigands à héros de l'Eglise en s'illustrant en terre sainte.
Suivant le duc Hugues Ier, Jean de Montfay participa à la prise de Marameth et à la bataille de Montjoie. Le procès de canonisation de Hugues Ier rapporte une anecdote lors de cette bataille : Jean de Montfay aurait proposé son cheval à Hugues Ier pour qu'il s'enfuit, mais le duc aurait refusé pour lui demander d'emmener un jeune bachelier blessé à la place. Bien que reconnue par l'Eglise pour justifier de la sainteté de Hugues Ier, l'histoire est souvent remise en question par les ennemis des Montfay car elle serait inventée non pas pour mettre en avant le sacrifice du duc mais pour mettre en exergue la générosité du baron.

Sous Hugues III, Henri de Montfay amorce une politique de rapprochement avec le pouvoir ducal, notamment en mariant sa fille aînée Isarn au favori du duc Pierre le Beau. Il devient maréchal ducal sous les ordres du connétable Mauger Tancarvelles et sert le duc pendant la guerre civile qui l'oppose à son cousin Raoul de Porez.
Toutefois, lors d'une embuscade Henri est emprisonné par les troupes rebelles mais est rapidement libéré contre une rançon jugée anormalement faible. Sa fidélité est alors remise en doute et le maréchal tombe en disgrâce, accusé par ses rivaux de s'être rendu sans combattre afin de se rapprocher de Raoul qui lui aurait promit l'office de connétable de Cahogne s'il rejoignait son parti.
Surveillé par les espions du duc qui trouvent des preuves de sa traîtrise, Hugues III le fait arrêter et sans même attendre un jugement du Parlement, Henri est pendu au gibet des Mouches à Soulans.
Cette exécution d'un grand noble de Cahogne fit grand bruit, certains remettant en doute les preuves de la traîtrise d'Henri, d'autres dénonçant une tyrannie du duc qui a outrepassé ses droits en n'attendant pas l'enregistrement du Parlement.

Famille querelleuse et pugnace, les Montfay ont donné un grand nombre d'hommes de guerre à la Cahogne, dont plusieurs maréchaux et un connétable, ainsi que de nombreux membre de la garde Sigilaire et plusieurs chevaliers Porte-Croix.
Ils ont toujours eu des relations ambiguës avec les ducs de Cahogne, tantôt fidèles vassaux, tantôt félons indociles. Ce jeu de balance leur attribut une sinistre réputation. Souvent dépeint comme perfides et cruels, les chroniques rappellent la mort violente de plusieurs d'entre eux, dont dernièrement Henri, pendu sur ordre du duc, tout comme son grand-père Charles dit le Décapoté, ou son frère Guy, mort à la Geolière. Mais les chroniques, souvent orientées et peu favorable à la famille, oublient volontairement la piété sincère des Montfay qui ont fondé plusieurs abbayes sur leur domaine et couvert l'Eglise de dons.  

Aujourd'hui encore, le château de Montfay concédé à Hugues le Brigand par Eudes Ier reste le cœur du domaine. L'honneur a ensuite été agrandit par mariages et conquêtes, avant que Raoul de Montfay n'obtienne l'héritage de la branche principale lorsque son cousin Edmond de Richefort meurt sans descendance.

Généalogie:

Branche principale
Depuis l'exécution d'Henri de Montfay la famille se retrouve sans tête. Son frère, Guy Tallandier, évêque de Belfort, est devenu le baillistre du domaine en attendant un héritier qu'il tente de trouver parmi les nombreux bâtards d'Henri afin d'empêcher sa soeur Isarn, mariée à Pierre de l'Estienne, d'obtenir la succession.
Hélène, seconde fille de Guy de Montfay et sœur d'Henri, est devenue depuis peu la régente de l'honneur des Guizet, suite à la mort de son époux Jean IV assassiné par Tanguy de la Tour d'Arcy.
► Membres connus :