Citation :

Monseigneur,

Sachez que la diffamation envers un Duc sacré devant le regard du Dieu-qui-est-Trois, placé sous la protection du Paraclet, est une des fautes les plus abominables qu'un sujet de Cahogne puisse faire - plus encore lorsqu'il est un clerc censé être le gardien de la moralité dans son diocèse.
Je me suis confié à vous personnellement sur cette affaire qui concerne mon frère Lothaire, car j'avais besoin de vos conseils spirituels justes et droits. Je vous prenais pour un saint homme. À présent, je devine par cette missive que vous souhaitez trafiquer la vérité afin d'obtenir quelques gains par du chantage, car c'est la seule explication que je trouve à votre manière d'ainsi maquiller les véritables événements qui se sont produits en Outremer, où j'ai défendu les sanctuaires du Tricéphale face aux hordes d'incroyants cinq ans de souffrance et de pèlerinage durant. Le fait que vous vous révéliez ainsi à un légat censé ramener la paix au Vaujour, alors même que je suis en train de réparer tous les torts qui ont été causés à cette région sous votre propre régence, rajoute encore quelques accusations à votre encontre. Que gagnez-vous donc à semer ainsi la discorde et le conflit à travers les Franges ? Ne vous rendez-vous pas compte de la souillure que vous infligez au pays ? Ne vous rendez-vous pas compte, plus encore, que vous faites du mal à ma propre famille, que vous atteignez à mon honneur, et que vous frappez très durement mes proches ?
Demandez-vous comment devrait réagir un Seigneur. Demandez-vous comment devrait réagir un homme que l'on blesse ainsi.

Je garde votre lettre portant votre sceau et votre signature comme preuve de vos agissements personnels. Je vous conseille de faire très attention aux paroles que vous professerez devant l'honorable Valbert de Mogéac, car j'espère encore que vos mensonges ne viennent que d'une étourderie au moment d'écrire et non d'une fourberie grotesque que je soupçonne. Pour l'heure, aucun mal irréparable n'a été - fort heureusement - accompli aux yeux du monde.

Eudes d'Outremer, par la Grâce de Dieu, Duc de Cahogne, Prince d'Empire.

Citation :

Blanche, pour ses yeux seulement.

Espien veut me brûler et utiliser Arda contre moi. Un évêque va venir à Soulans pour faire une enquête de moralité sur ma personne - ils veulent me faire passer pour un débauché et ruiner ma belle réputation de croisé. Des gens vont probablement se mettre à papillonner autour de toi. Il se peut que des femmes de ta suite soient interrogées afin d'utiliser leurs paroles contre nous et contre Arda.
Ne fait pas confiance à Espien, ni à Cécil de Saint-Saëns. Je t'envoie le chambellan Odilon pour te soutenir, lui est un homme en qui j'ai toute confiance. Considère-le comme une extension de ma propre personne. Il s'occupera de régler cette situation gênante.

Brûle cette lettre lorsque tu la recevras.

Odilon.

Citation :

Blanche, pour ses yeux seulement.

Je suis le Duc. J'ai été sacré et élevé au-dessus de tous les hommes. Je suis le descendant de la famille de Bohain, personne d'autre que moi ne saurait être légitime à régner - sauf pour Lothaire mon frère que j'aime, et Hubert que je couvre de largesses et de promesses.
Tu n'as pas à être inquiète. Ce sont mes ennemis qui ont toutes les raisons du monde d'être inquiets. L'Église n'est pas contre moi, l'Église a besoin de moi ; Regarde l'histoire des Ducs qui m'ont précédé et du Concordat pour te rassurer.

Le chambellan Odilon est un sacré personnage. C'est un serpent, je le pense insufflé par la Géhenne elle-même. Mais il a su m'aider beaucoup plus que n'ont pu le faire des gens en gants blancs et en mitres comme Espien. C'est un homme venu de rien, qui s'est élevé tout seul par le service - c'est le genre d'ambitieux en qui on peut avoir confiance. Espien aussi, était un orphelin sans-le-sou, les deux hommes se ressemblent ; Mais Espien a trouvé sa protection dans le culte, dans ses oripeaux, et avec l'huile sainte qui a coulé sur nos fronts à tous les deux. C'est ça qui le rend puissant, ce qu'il incarne. On ne s'attaque pas à un évêque comme on s'attaque à n'importe quel sujet de Cahogne.
C'est aussi ce qu'il peut perdre. Je ne pense pas que l'archevêque, qui vit ses dernières années, l'apprécie, ni qu'il tolérerait de le voir le remplacer. Un conflit entre moi et Espien l'arrange.

N'éloigne pas Arda. Il n'y aurait pas plus grande preuve de ma culpabilité et de ma honte que d'éloigner la femme qu'on m'accuse d'aimer. Les nobles y trouveraient une raison de m'humilier et de se moquer de moi. Les clercs y verraient une insulte et un parjure.
Laissons-les accuser. Laissons-les répandre des rumeurs. Laissons-les se dévoiler. Je parlerai lorsque j'aurai décidé de parler.

Nous sommes unis à jamais.

Odilon.

Citation :

À Valéri de Saint-Saëns, pour ses yeux seulement ;

Mon père,

Je suis ravi d'apprendre que les tractations qui se jouent au concile soient en train de tourner en votre faveur. Le service de la famille de Saint-Saëns m'est précieux, c'est pour cela que j'ai d'ailleurs nommé votre neveu régent en mon absence. Vous auriez dû être nommé évêque de Soulans, étant donné toute l'étendue de votre service et votre grande sagacité.

Sachez que tout le soutient viens de moi, personnellement, et vous n'êtes pas redevable à qui que ce soit à l'exception de votre Duc.

Lorsque je rentrerai du Valais, j'aimerais avoir l'occasion de vous parler.

Duc Eudes.

Au très noble et très honorable duc de Cahogne Eudes deuxième du nom.

Votre Grâce,
Actuellement baillistre des terres de mon frère mort par votre justice, je vous dois le service d'ost que tout vassal doit à son suzerain. Étant clerc, il met impossible de rejoindre votre guerre, et hélas, nos finances m'empêchent de vous payer l'écuage que je vous dois.
Toutefois, ayant quelque influence sur le Concile de son éminence l'Archevêque, et sachant que l'élection à l'évêché de Vassy vous tient à cœur, je suis prêt à soutenir la candidature de Valery de Saint-Saëns en échange d'une exemption au paiement de l'écuage. De plus, ma sœur Hélène étant régente pour son fils Jean V de Guizet, je pourrais aussi la convaincre de voter en faveur de votre candidat.

Bien cordialement.
Guy de Montfay, évêque de Belfort.