Cher Eudes,
Quel plaisir de retrouver la liberté. Même si celle-ci est limitée à l'espace d'un château, c'est déjà plus grand que ma cellule de Soulans. J'ai pu de nouveau ressentir le vent frai de la Cahogne sur mes joues, et je ne t'en remercierai jamais assez.
J'ai apprit à faire la connaissance de ce drôle de prince Sanlar que tu as fait enfermé avec moi. Il me fascine et ne cesse de me parler de la Ponantique. Ce pays a l'air fabuleux, il me donne envie d'y aller (pour combattre les siens évidemment !).
Sire Aibac et moi, nous nous amusons beaucoup. Il m'a apprit à jouer à un jeu du Ponant, avec des pions et un plateau en damiers. Cela me permet de retrouver quelques facultés intellectuelles.
Je dirais presque qu'une amitié est en train de naître. J'ignorai que les infidèles pouvait être aussi sympathique. Quel dommage seulement que sire Aibac ne puisse nous suivre au paradis !
Physiquement, j'ai reprit aussi. J'ai pu me laver, me raser et me couper les cheveux pour la première fois depuis 2 ans.
J'espère te revoir bientôt afin de pouvoir discuter. J'ai beaucoup de choses à te dire.
Claude de Toussaint
Le 1er Cadembre 1299.