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La Cahogne Contexte actuelle Géographie Histoire Chronologie Politique Peuplement Société Chevalerie Commerce Le monde L'Empire Les croisades Hors de l'Empire
Nous sommes aujourd'hui en l'an de grâce 1299, à l'aube du XIVème siècle. Après le règne de Hugues III, vingtième duc de Cahogne, l'avenir du duché s'annonce sombre. Héritant d'un pays perturbé par la corruption, la guerre et l'hérésie, le nouveau duc de Cahogne, Eudes II, de retour de croisade, aura fort à faire pour maintenir la paix. Ce qui suit décrit les événements récents survenus en Cahogne.La succession du duché Après 5 ans passés en croisade, Eudes de Cahogne est de retour pour récupérer son héritage suite à la mort de son père, le duc Hugues III. Désormais, il est le nouveau maître du pays, mais la succession s'annonce compliquée : le duché sort tout juste d'une éprouvante guerre civile et est toujours empêtré dans la guerre du Vaujour, et l'absence du duc profita aux grands officiers corrompus qui s’accaparèrent la réalité du pouvoir. Assis sur un trône bancal, Eudes parviendra t-il à rétablir l'ordre et à sauvegarder l'héritage de son père ? ► La guerre du Vaujour Depuis maintenant 5 ans, le duché de Cahogne est embourbé dans la guerre du Vaujour qui l'oppose au comte du Valais. En 1290, Etienne V mit en gage la région du Vaujour auprès du duc de Cahogne contre une importante somme avec la promesse de le rembourser sous 10 années. Malheureusement décédé 4 ans plus tard sans avoir pu rembourser sa dette, son successeur Robert II refusa de reprendre pour lui le contrat liant le duc à son père tout en rejetant l'idée de céder le Vaujour. Sûr de son bon droit, Hugues III rassembla son ost pour envahir le Vaujour. Pensant pouvoir clore le conflit rapidement, le duc sous-estima les ressources de Robert et se fit finalement battre malgré l'occupation de la région. Aujourd'hui, les troupes ducales occupent toujours la zone contestée, mais aucun traité n'a pour le moment clos le conflit et le nouveau duc de Cahogne devra régler la situation. Le Vaujour est aujourd'hui devenue une terre ravagée par la guerre, occupée par des soudards opportunistes qui vivent sur le pays. Mais la guerre est toujours une occasion pour les chevaliers de gagner en prestige par quelques exploits et de s'enrichir par le butin et les rançons. ► Les retombées de la guerre civile de Cahogne Conséquence directe de la guerre du Vaujour où Hugues III perdit sa réputation et son argent, la guerre civile de Cahogne déchira le duché pendant 3 ans pour ne se terminer qu'en ????. Profitant de la révolte de Soulans, le comte Raoul de Porez, cousin du duc et prétendant au trône, rassembla les mécontents de la politique ducale pour s'opposer à Hugues III et lui disputer la couronne. Le conflit divisa profondément le duché, avec les partisans de Hugues III d'un côté et ceux de Raoul de l'autre. La mort de Raoul, puis celle de Hugues, mirent fin de facto au conflit. Aujourd'hui, le climat reste très tendue et la noblesse encore très marqué par les anciennes allégeances. L'instabilité règne encore et Eudes II aura fort à faire pour unir la noblesse autour de lui et stabiliser le trône sur lequel il s'assoit. S'il venait à décevoir, les mécontents pourraient très bien se trouver un nouveau champion et rouvrir la fracture qui divise le pays... ► La montée des Schismatiques Les Schismatiques, dangereux hérétiques anticléricaux originaires de Valentine, sont récemment apparut dans le Sud du pays. Malgré la croisade mené en 1260 pour les exterminer, certains auraient échappé aux bûchers et atteint la Cahogne pour s'y réfugier, y trouvant un nouveau terrain fertile pour leurs idées répugnantes. Récemment, des hérésiasques ont été vu prêcher dans le centre du pays. Subissant les persécutions du vicomte de Landéron, ils furent accueilli dans le Porez par le comte de Trémanche Thomas d'Estaing qui leur offrit des places de sûreté. Le clergé de Cahogne est très inquiet par la réapparition de ces hérétiques qui risquent d'ébranler l'ordre social. On raconte que la propre mère du duc de Cahogne, Constance d'Espérac, ne serait pas indifférente aux idées schismatiques et qu'elle pourrait avoir une grande influence sur son fils. Si l'hérésie prend de l'ampleur, la Cahogne toute entière pourrait bien de nouveau se déchirer dans un grave conflit fraternel. ► La colonisation de la Transgarde En 1274 lorsque l'Empereur confit au duc Hugues II la suzeraineté sur les terres à l'Est avec pour mission d'y convertir les peuples païens, la Cahogne se lança dans l'entreprise périlleuse de colonisation de la Transgarde, territoire comme son nom l'indique situé au delà du fleuve de la Garde. A l'origine, l'entreprise consistait simplement à l'envoi de missions religieuses pour convertir les païens, mais l'échec des prédications et la persécution des prêtres conduisit à une intervention militaire pour les protéger. On décida ensuite de l'implantation de colons Cahons pour aider à l'implantation de la religion, et ainsi commença la colonisation des terres Dremmens. Rapidement, les colons d'abord enthousiastes par la perspective d'une vie nouvelle et des privilèges accordés aux nouveaux arrivants, s'aperçurent de la dureté de la vie en Transgarde, ce pays à moitié sauvage où tout est à construire. Beaucoup disparurent, épuisés, malades ou massacrés par les raids païens défendant leur pays. Persécutés, chassés de leurs villages, et obligés à se convertir sous la menace du bûcher, les Dremmens s'organisèrent en créant la "Strelka", une secte religieuse chargée de repousser les envahisseurs en usant de tous les moyens : assassinas, sabotages, enlèvements... La résistance Dremmen obligea le duc Hugues III à octroyer à l'Ordre des Portes-Croix de grands privilèges en Transgarde et de nombreuses forteresses. Aujourd'hui, la Transgarde est sous le contrôle du Grand Maître des Portes-Croix qui a fait de la colonie de Rochedieu son lieu de résidence et le siège de l'ordre. La colonisation a reprit mais la résistance de la Strelka reste farouche. De plus, le roi d'Estovie, Dragomir, dont le père s'était converti au triaphysisme, revendique la suzeraineté sur la région en affirmant que tout territoire au delà de la Garde lui appartenait...
« Mon cœur est remplit de bonheur et de joie par la tendre saison douce et par la beauté de Cahogne qui me semble le paradis, car amour et joie s'y enclosent, et tout se qui convient à honneur, et courtoisie sincère et parfaite. De ne pas rester avec elle, de m'en aller dans un autre pays, je pleure, je soupire et je souffre. » - Marboeuf, extrait de les blasons de la gloire. La Cahogne est un pays d'environ 30 000km² situé à l'extrême Est de l'Empire.
Elle correspond à un espace cohérent qui a peu bougé depuis plusieurs siècles, circonscrit traditionnellement par quatre frontières naturelles : les fleuves de l'Aune à l'Ouest et de la Garde à l'Est, la Mer d'Adrien (ou mer Adrianique) au Nord et au Sud les montagnes de la Cordillère. Au centre du pays coule la Bréa, le principale axe fluvial qui alimente la région. Sa façade maritime fait face aux pays Norges du Septentrion ; à l'Ouest se trouvent les pays d'Empire (la Tancardie, la Julienne puis la Gallance) et à l'Est, au delà de la Garde, ce sont les pays sauvages Dremmens, peuple païen et barbare ; au Sud on atteint la péninsule de Valentine après avoir traversé la Zétanie. Carrefour multiculturel, le pays est une superposition de 4 héritages : la base Mördwym, suivit de la conquête impériale puis du bouleversement barbare, et enfin les raids vikings. La région, autrefois appelée Cantabrie, était une province de l'Ancien Empire avant que les Manns, une fédération de peuples barbares, ne l'envahissent. L'une des tribus fédérées, les Cahons, s'y installèrent avant de supplanter la population locale. On parlera alors de Cahogne. D'abord royaume indépendant, le pays deviendra un duché du Nouvel Empire après les conquêtes de l'Empereur Godfred le Grand. Les invasions vikings sur les côtes Nord de l'Empire sera la dernière incursion étrangère à façonner le pays. La tradition divise la Cahogne en quatre régions : les deux pays d'En-Deça, les Landes et les Maurannes, et les deux pays d'Au-Delà, le Pays-Plat et la Marche-Franche. A cela se rajoutent la Transgarde, région colonisée au delà de la Garde, et l'archipel de Rascaille au large. De plus en plus, on considère la Trémanche, appelée aussi Petites Landes ou Landes Orientales, comme le cinquième pays cahon. ► Le Pays-Plat Le Pays-Plat est situé au Nord-Ouest. Cette région doit son nom à son faible relief et à son paysage formé de plaines et de bocages. C'est un pays humide, aux fortes précipitations, aux hivers froids et aux étés doux. Région riche, très urbanisée et reliée par un important réseau routier, l'industrie textile et les riches cités portuaires participant au commerce à long cours ont fait sa fortune. La région compte les plus grandes villes du duché : Vaucouleur, Vassy, Belfort, Vendaume, Saint-Clair ou encore la Rochette. Les invasions vikings dans le Pays-Plat laissèrent une trace indélébile sur la région, à la fois dans son paysage, ses mœurs et sa toponymie. Les Landes et le Pays-Plat, séparés naturellement par les montagnes de la Crête, s'opposent depuis des siècles dans une intense rivalité. Voir la description. ► Les Landes Les Landes constituent la terre intérieure, un pays vallonnée, creusé par de nombreux cours d'eaux et recouvert de forêts. Elle forment le cœur du pays, son paysage illustrant pour les étrangers celui de la Cahogne, avec ses grands châteaux érigés sur des collines surplombant de grandes forêts de chênes. La région est connue pour ses vignes dont le vin est exporté dans tout l'Empire, ce qui lui vaut le surnom de "pays du vin". Les Landes possèdent un climat continental plutôt clément, avec des hivers parfois durs, mais des étés souvent chauds et secs. Ancien centre du Haut-Royaume Mördwym, le paysage des Landes reste très marqué par la présence de l'ancien peuple autochtone, notamment à travers leurs tombeaux et les ruines de leurs temples. Voir la description. ► La Marche-Franche La Marche-Franche a longtemps constitué une frontière naturelle protégeant l'Empire des invasions de l'Est. Formée par une dépression géographique, le Nord de la Marche est fait de marécages insalubres, alors que le Sud est constitué du Massif des Aiguilles, zone montagneuse recouverte d'une épaisse forêt réputée hantée et renfermant notamment le bois de Souaix, forêt légendaire et mystique des Mördwym. La région est surtout connue pour ses tourbières et ses marais-salants. C'est une zone peu habitée et encore relativement sauvage. Voir la description. ► Les Maurannes Les Maurannes forment une région montagneuse située au Sud-Est de la Cahogne. La chaîne elle-même fait partie de la Cordillère, l'ensemble montagneux bordant tout le Sud de l'Empire, de la Calave jusqu'aux pays Dremmens. C'est le pays des neiges éternelles et du froid intense. Les hivers y sont très durs, les étés frais et humides. Les montagnes s'élèvent jusqu'à 2000m d'altitude avec pour point culminant le mont Creuvin et ses 5100m de haut. Peu peuplé, la population vit surtout de la transhumance et de l'exploitation des mines. La région accueille tout de même quelques voyageurs, attirés par les sources chaudes célèbres pour leur vertus thérapeutiques. C'est aussi un point de passage important pour rejoindre la Valentine au Sud. Voir la description. ► La Transgarde Région située en dehors de l'espace cahon, au delà de la Garde, fleuve marquant traditionnellement les limites de l'Empire. Récemment colonisée par les Cahons et dépendante du duché de Cahogne, la région est aujourd'hui plus proche de l'Empire que du royaume d'Estovie dont elle devrait dépendre. La Transgarde est encore une région très sauvage, faite de grandes forêts épaisses et de côtes insalubres. Le duc encourage les défrichements et l'établissement des colons. Soulans-la-Neuve, petite bourgade fondée par le duc Hugues III, est la capitale administrative de la sénéchaussée, mais Rochedieu, fondée par les chevaliers Porte-Croix, en est la ville la plus importante. La Transgarde est soumise à de graves difficultés, subissant régulièrement les attaques des païens autochtones qui refusent l'établissement d'étrangers sur leurs terres et la présence des prédicateurs sensés les convertir. De plus, le roi d'Estovie revendique la suzeraineté sur la région. Pesant sur les dépenses du duché, Hugues III chargea les chevaliers de l'ordre des Portes-Croix de défendre la région et octroya à son Grand Maître d'importants privilèges et le contrôle de plusieurs forteresses. Voir la description. ► Archipel de Rascailles Située à une soixantaine de kilomètres des côtes, l'archipel de Rascailles fait traditionnellement partie intégrante de la Cahogne. Toutefois, depuis plusieurs siècles les ducs ont perdu tout contrôle sur l'île. D'abord avant-poste pour les pilleurs vikings qui y fondèrent quelques villages, l'île est devenue le repère de pirates sévissant dans la mer adrianique, véritable fléau qui gangrène le commerce maritime. On y trouve aussi les ruines d'une étrange civilisation.
« Pour vérité dire et soutenir, de tous mes voyages c'est en Cahogne que j'y rencontra de tous les peuples, le plus fier et le plus hardis. Il estoit si vaillant de cœur, nobles et innobles, qu'on doit tous les tenir pour preux. Le pays est pourvu à grand foison de bonne chevalerie forte et apperte, si bien qu'on n'y trouvât toujours avec qui combattre. » - Gondin d'Apoli, extrait de la division du monde. LanguesLes langues cahonnes
En Cahogne sont parlés plusieurs dialectes appartenant à la famille des langues cahoniques. Elles se divisent en six branches : le haut-cahon (ou landique) parlé dans une bonne partie des Landes, le bas-cahon parlé dans le Pays-Plat, le lando-valaisan réservé à une petite partie du Valais, le landéroi propre au Landéron, le trémanchoie parlé en Trémanche et le maurannais parlé dans la région montagnarde au Sud. Les langues cahonnes descendent de la langue véhiculaire des premiers conquérants cahons ayant fusionné avec la langue locale. Elles diffèrent du vieux mannois parlé dans l'Empire central par la forte influence du jolois et un substrat mördwym. Les différents dialectes sont assez proches les uns des autres pour que les locuteurs se comprennent entre eux, mais chacun garde un particularisme propre : le bas-cahon parlé dans le Pays-Plat se distingue par l'influence des langues Norges introduites lors des invasions vikings, alors que le maurannais garde une forme archaïque héritée du proto-cahon. Le paysage linguistique de la Cahogne apparaît éclaté, seulement uni par une langue véhiculaire interdialecticale qui permet aux habitants de tous se comprendre plus ou moins entre eux. Les Landes devenant le cœur du domaine ducal, le haut-cahon est devenu à partir du Xème siècle la langue véhiculaire du pays jusqu'à devenir le "cahon" à proprement dit, faisant perdre de l'importance aux autres langues en les reléguant à des dialectes locaux. Le haut-cahon devint la langue de l'administration, des lois, des testaments et des chroniques, et l'émergence de la culture courtoise lui permettra de s'épanouir à travers la poésie, les chansons de gestes, les romans et les traductions. Son succès finira par atteindre les autres cours de l'Empire grâce à la diffusion de la culture courtoise, devenant pour la noblesse impériale une langue raffinée symbolisant l'amour et l'honneur. Peu à peu le landique va devenir la langue de la culture, supplantant le mannois et la Haute-Langue dans les cours de l'Empire, chaque prince se devant pour son prestige et sa culture de parler un minimum le cahon. Avec l’édit du duc Raoul Beauclerc en 1135, le haut-cahon devint la langue officielle de l'administration et verra l'émergence d'une forme linguistique unique et standardisée enseignée à l'Académie de Soulans. Mû par la grande rivalité opposant Landais et Platois, des autres dialectes de Cahogne seul le bas-cahon bénéficiera d'une importante production poétique encouragée par les seigneurs du Nord refusant de voir leur langue supplantée par celle du Sud, sans toutefois parvenir à atteindre le raffinement du landique. C'est seulement lorsque le duc de Cahogne deviendra comte de Vassy et de Belfort, les deux grande villes du Pays-Plat, que le haut-cahon percera dans le Nord du pays grâce à l'administration ducale et à l'arrivée d'officiers Landais venus gérer le fisc du duc. ► la Haute-Langue L'altalingua, ou "Haute-Langue", appelée aussi l'impériale, était la langue parlée dans l'Ancien Empire. Oubliée peu à peu après l'invasion Manns, elle a survécu grâce à l'Église pour qui elle est restée la langue liturgique. Toutefois, la Haute-Langue actuelle est bien différente de celle du passé. C'est une version vulgaire, simplifiée et adaptée pour être facilement accessible à tous, faite pour la pédagogie de masse afin d'enseigner aux fidèles les préceptes de la religion. Bien qu'elle ne soit plus parlée par le peuple, la Haute-Langue reste la langue sacrée. C'est la langue de la religion, mais aussi celle de la science et de la poésie. Son enseignement est réservé aux clercs et à quelques érudits qu'on appelle litteratus. Lorsqu'un charlatan utilise la Haute-Langue pour escroquer, il impressionne tout de suite les plus naïfs paysans. A partir du XIIème siècle, la fonction scientifique, poétique et diplomatique de l'altalingua va décliner au profit de langues vulgaires, comme le landique, mais restera la langue officielle de l'Église triaphysite. ► Autres langues D'autres langues sont parlées en Cahogne. Proche de la frontière avec la Julienne, on peut trouver des villages parlant le jolois ou le roxembergeois. Avec l'essor économique qui attire les marchands étrangers, on peut souvent entendre dans les ports et les grands marchés des dialectes valentins : du boésien, du pavéni, du pontain ou de l'ottavien . Plus rares du calave et encore plus du norge ou du vieux mannois parlé dans le centre de l'Empire. En Transgarde, les autochtones Dremmens parlent encore leurs langues barbares qui, aux oreilles des cahons, ne ressemblent qu'à d'étranges borborygmes disgracieux. Ils y parlent le carpasien, un dialecte différent de l'urcanien, la langue officielle du royaume d'Estovie. Il est rare d'entendre un Derzi parler sa langue maternelle, il la réserve pour son cercle privé de peur de se faire frapper par les fidèles triaphysites qui l'assimilent à celle du démon. Les Cahons Les Cahons sont originaires du Septentrion, terres au delà de la mer d'Adrien aujourd'hui occupées par les Norges. A l'aube du VIIème siècle, ils sont l'une des tribus de la confédération Manns avec qui ils passent le détroit d'Hagen en 601. Menés par le roi Théodomond, ils quittent la fédération et migrent vers l'Est où ils s'installent. Là ils procèdent au fil des années à leur fusion avec les anciennes élites impériales pour former un peuple unique et original. L'ancienne province impériale de Cantabrie devient alors la Cahogne. Les Cahons d'aujourd'hui n'ont plus grand chose à voir avec leurs ancêtres barbares. De part sa position géographique en marge de l'Empire, la Cahogne a subit de multiples influences et constituent aujourd'hui une mosaïque d'identités régionales. Les Cahons ne forment pas un peuple uni, mais plusieurs ethnies liées par une culture commune, une langue, une religion et un monarque : le duc de Cahogne. Mais la "nation Cahonne" n'est qu'une idée poétique qui n'existe pas dans les faits. Aujourd'hui les Cahons se divisent en quatre principaux groupes, eux même sous-divisés : les Landais, les Platois, les Francs-Marchois et les Maurannais, auxquels il faudrait rajouter les Trangardiens qui commencent à former une culture à part. ► Les Landais Les Landais sont les Cahons typiques. Ils habitent les Landes, région située au Sud-Ouest de la Cahogne. Les Landais se prétendent cahon pure sang, loin des Maurannais restés à moitié barbares, des Francs-Marchois ensauvagés par les marais, et surtout des Platois corrompus par le sang vikings. Les Landais sont réputés oisifs et rêveurs, grands amateurs de vin, de jeux équestres et de joutes verbales, ils se targuent d'être les inventeurs de la chevalerie et de l'amour courtois, les précurseurs d'une société raffinée et poétique, les initiateurs de la révolution culturelle dans l'Empire. Face à leurs réussites, les Landais sont connus pour être imbus d'eux même, fiers et hautains, animés par un fort attachement à leur terre natale. Très chauvins et méprisant les cultures étrangers, ils en arrivent même à se détester entre eux : les Landais ne forment pas un peuple uni mais différents groupes culturelles dont la rivalité puérile empêche toute alliance. On distingue ainsi le Landais du centre, habitant le Soulonnois et le Sud du pays (les "Cahons" a proprement parlé), des Lando-Valaisans, des Landérois ou encore des Trémanchottes, qui possèdent leur propre solidarité qui les opposent de facto à leurs voisins Vivant dans le cœur de l'ancien Haut-Royaume Mördwym, les Landais sont empreints de mythes païens. La peur des monstres du paganisme les a rendu très superstitieux tout en renforçant leur foi, les Landais sont réputés pour être très pieux et soumis à Dieu et à son Église. Les guerriers Landais sont de valeureux cavaliers et d'excellents épéistes, mais la noblesse a souvent la volonté de prouver sa valeur par de grands exploits, ignorant la discipline et les ordres. Leur courage n'a alors d'égal que leur imprudence. Les Landais ont longtemps dominé la Cahogne. L'installation des rois à Saint-Galant-des-Monts puis des ducs de Cahogne à Soulans a été déterminante dans cette domination. L'administration du pays a alors adopté la langue des Landes (le landique ou haut-cahon) et sa culture s'est diffusée partout. L'éclatement du duché a aidé à l'émergence des cultures locales, puis l'arrivée au pouvoir des Bohain, famille noble issue du Pays-Plat, a remis en cause l'hégémonie culturelle des Landais. ► Les Platois Les Platois sont les habitants du Pays-Plat au Nord-Ouest de la Cahogne. Ils constituent une identité originale très différente des autres peuples Cahons par l'influence des vikings qui ont colonisé en partie cette région au cour du XIème siècle. Les Landais les appellent parfois péjorativement les "demi-Cahons" et une grande rivalité les oppose depuis toujours. Bien que la colonisation vikings ait été relativement faible, leur influence culturelle a complètement modifié le paysage de la région, la mentalité et la langue de ses habitants. Le traité de Coudray-la-Place, qui accorda la région au jarl Thankar, remplaça l'élite cahonne par des chefs vikings et avec eux s'implantèrent dans les campagnes une population originaire des pays Norges. D'abord cantonnée à l'embouchure des fleuves, la colonisation vikings s'enfonce ensuite dans les terres, mais de façon très inégale. Possédant une grande capacité adaptative, les vikings et les autochtones vont en quelques décennies s’entremarier et fusionner en agrégeant les langues et les traditions respectives : les conquérants adoptant la culture et la religion locale, épousant des femmes autochtones et s'entourant de conseillers locaux. Peu à peu, l'esprit viking va s'estomper et les Platois vont perdre leur lien avec les Norges du Septentrion, s'intégrer au reste de la Cahogne et cesser de former un peuple distinct. Malgré cela, les Platois gardent un fort particularisme grâce à quelques survivances d'éléments vikings à travers les noms, la toponymie, le vocabulaire, le droit et les coutumes, notamment la bigamie encore très répandue. Les vikings vont avoir une très grande influence concernant les choses de la mer : les navires, les ports, la pêche ou la navigation qui s'illustre par un lexique nautique imprégné de termes Norges. C'est grâce aux vikings et au commerce avec les côtes du Septentrion que les villes portuaires du Pays-Plat vont grandement se développer, dont Vaucouleur et la Rochette. Les Platois sont réputés pour êtres rudes, tenant en haute considération la notion de liberté. Malgré leur caractère bourru, ils tiennent l'hospitalité pour sacré : jamais ils ne refuseront le gîte à un voyageur et jamais ils ne porteront la main sur lui, au risque d'un grand déshonneur. D'esprit logique et rationnel, ce sont des travailleurs infatigables, doués pour les chiffres et les sciences, donnant à la Cahogne d'excellents médecins et légistes. S'ils manquent d'humour et de poésie, les Platois sont réputés pour être droits et loyaux, portant une grande importance aux serments. Les Platois accordent aussi une grande importance à l'apparence. Ils ont développé une architecture fastueuse et leurs monuments publics et religieux sont parmi les plus majestueux de Cahogne. Les plus riches des Platois sont souvent habillés comme des princes, bien parfumés et apprêtés. Leur goût pour le luxe leur vient de la richesse des villes drapantes et du commerce au long court. Les jeux taurins, hérités des vikings, font des Platois de bons cavaliers. Ils sont aussi d'excellents archers grâce aux guildes des cités portuaires. Les Platois sont surtout des commerçants de talent, des tisserands et des marins. La rivalité séculaire avec les Landais et le risque d'acculturation a permis aux Platois de s'unifier culturellement. Aujourd'hui ils forment un peuple relativement bien uni possédant une forte conscience communautaire, malgré la rivalité historique entre les Platois de Vassy et ceux du pays de Belfort, les deux grandes villes de la région. ► Les Francs-Marchois Située au Sud-Est de la Cahogne, la Marche-Franche a longtemps constitué une barrière naturelle entre l'Empire et les pays barbares de l'Est en raison de son paysage accidenté. Ses côtes escarpées, ses marécages, ses pentes abruptes recouvertes d'épaisses forêts, ont isolé les Francs-Marchois pendant des siècles et façonné leur mentalité. Ce n'est que récemment que la région a été désenclavée par un réseau de routes et la colonisation des marécages. Pour autant, la région reste en partie sauvage, et ses habitants avec. Relégué sur les côtes par la géographie, le Francs-Marchois typique est un homme de la mer. C'est un marin, un explorateur et un pêcheur, naviguant à la bonne saison et devenant agriculteur pour le reste de l'année. Bien qu'ils aient réussi en partie à mettre en valeur leur étroite plaine littorale, les Francs-Marchois restent des cultivateurs médiocres, ce qui les a habitué à la modestie en se contentant du peu. Les Francs-Marchois sont réputés humbles et discrets, animés par un flegme qui énerve plus d'un étranger. Très conservateur dû à leur isolement, ils ont un grand respect pour les traditions, la continuité du passé et les ancêtres dont font partis beaucoup de saints populaires adorés très localement, parfois uniquement dans certains villages isolés. Entourés de forêts sombres et de marécages inquiétants, ont les dit crédules et superstitieux, et l’Église orthodoxe a bien du mal à faire respecter son dogme. On trouve encore chez les Francs-Marchois des pratiques à moitié païenne, le concubinage n'est pas rare et un culte de la nature est rendu à travers des saints non-humain, comme l'illustre l'affaire du tombeau d'un chien sanctifié que l'Église a fait détruire. Les Francs-Marchois ont peu l'esprit de corps et n'ont aucune conscience commune. Ils font d'excellents navigateurs, marins et pêcheurs, mais aussi de dangereux pirates. Grâce à leurs importantes ressources en bois, les Francs-Marchois sont devenus des experts dans la construction d'embarcations légères. Le mariage du duc Hugues Ier avec une franc-marchoise issue de la haute noblesse locale, a importé à la cour ducale la culture de la Marche-Franche et aidé à désenclaver la région. Pendant un temps, l'art et la poésie franc-marchoises ont été à la mode dans les cours des Landes et du Pays-Plat. ► Les Maurannais Les Maurannais habitent les montagnes des Maurannes, massif situé au Sud-Est et appartenant à la chaîne de la Cordillère qui borde tout le Sud de l'Empire. Habitant un pays escarpé au climat rugueux, le Maurannais est souvent représenté trapu et bourru. Proche des premiers Cahons, comme l'atteste leurs dialectes similaires au vieux cahon, ils ont la réputation d'être à moitié barbares. Longtemps les Maurannais étaient des pilleurs de caravanes, mais après avoir été pacifiés par les armées ducales ils se sont reconvertis en guides et en aubergistes, trouvant comment profiter des voyageurs sans les attaquer. Malgré cela, le Maurannais est toujours considéré comme un homme envieux et bagarreur, peu raffiné et grossier. De nature austère, l'art occupe peu de place chez les Maurannais. Leur architecture comme leurs habits sont sobres et simples, plus pratiques qu'artistiques, et leur manque de goût pour les belles choses les font souvent passer pour pauvres. Leur prudence face aux étrangers fait croire à leur xénophobie. En vérité, ce sont des gens ouverts et tolérants, mais très réservés, appréciant peu que des inconnus se joignent à eux. Ainsi, peu d'étrangers ont la chance d'être invités à la table d'un Maurannais. Pour un Maurannais, les opinions politiques et religieuses sont de l'ordre de l'intime et n'ont rien à faire sur la place publique, et aborder ces sujets lors d'un repas est très impoli. C'est cette apparente tolérance qui permet à bons nombres d'hérésiarques de trouver refuge dans les ermitages des montagnes. Du fait du climat difficile des montagnes, les Maurannais apprécient la vie intérieure et recherchent peu la société. Pourtant, ils sont mus d'une forte solidarité entre eux en se retrouvant souvent autour du feu pour boire et discuter au chaud. Les Maurannais sont ainsi empreints d'un esprit de corps impressionnant et c'est cette fraternité, en plus de leur physique de guerrier, qui font le succès des compagnies de mercenaires maurannaises. Vivant dans une région pauvre et sans grand avenir pour beaucoup d'entre-eux, les jeunes Maurannais émigrent souvent ailleurs pour trouver du travail et se placent sous la houlette d'un capitaine pour servir les différentes cours de Cahogne. Mais tous restent toujours proche de leurs racines et très attachés à leur pays. En raison de cet exode, il existe une forte diaspora maurannaise dans toutes la Cahogne. Les étrangersLes Derzis Les Derzis forment une importante diaspora très répandue à travers l'Empire. Ils seraient près de 400 000 dans tout l'Empire dont 50 000 rien qu'en Cahogne. Le terme Derzis est un exonyme pour désigner ces populations. Eux s'appellent Chémèche et font remonter leurs origines au royaume de Pharam, pays mythique situé à l'extrême Est du monde, d'où parfois leur nom de Pharaméens. Forcés à l'exil il y a de cela plusieurs siècles, ils ont depuis parcouru le monde pour s'installer à divers endroits. Les Derzis sont reconnaissables à leur peau cuivrée, à leurs yeux très clairs et à leur tête enturbannée. Ils se regroupent essentiellement en petites communautés urbaines fermées et secrètes. Répandus dans le monde entier, notamment dans les grandes villes, ils forment un vaste réseau de solidarité utilisé pour constituer d'importantes corporations marchandes et banquières. Beaucoup se sont spécialisés dans les échanges monétaires et sont devenus des changeurs, des usuriers et des trafiquants d'or et d'épices. Les Derzis sont aussi reconnus pour leurs arts, leurs chants et danses traditionnels que des artistes ambulants regroupés en compagnie viennent présenter en ville. Les femmes sont souvent des expertes en divination par la chiromancie et la cartomancie, pratiques condamnées par l'Église triaphysite qu'elle apparente à la sorcellerie. Adorateurs d'un panthéon de dieux à têtes d'éléphants, dans un monde où société et Église se confondent les Derzis passent pour une anomalie : membres de la société mais pas de l'Église. Pour l'Église, la cohabitation avec les Derzis souillent les fidèles triaphysites, mais en même temps, ils permettent une glorification du mal en le personnifiant. Leur statut varie en fonction des dirigeants en place, selon la sensibilité des princes et la conjoncture politique, les Derzis passent de protégés à boucs émissaires. En Cahogne, la coutume est à la tolérance, notamment pour les bienfaits économiques qu'ils apportent : on leur laisse leur liberté de culte tout en restreignant leur droit : on leur interdit certains vêtements, de porter des bijoux, de posséder des armes, de monter à cheval ou encore d'entrer dans certains bâtiments publics et bien sûr d'épouser une fidèle triaphysite. Les Derzis ont reçu des ducs l'autorisation de s'administrer eux même et de posséder leur propre justice. Mais malgré la protection de l'Église et des princes, les Derzis sont souvent l'objet de persécutions. La population superstitieuse leur impute toutes sortent de méfaits, les rendant responsables des épidémies, des famines et des catastrophes naturelles. Ainsi, les Derzis sont les premiers à subir la colère du peuple lors des crises, endurant les spoliations, les expulsions et les lynchages. ► Les Valentins Les Valentins forment la principale minorité étrangères des Franges Orientales. Ce sont surtout des voyageurs, des artistes et des marchands, installés durablement ou juste de passage. Ils habitent essentiellement les grandes villes où ils tiennent des boutiques et des banques ; c'est leur position d'usuriers qui leur donne mauvaise réputation : on les dit avares, escrocs et cupides, dénués de tout sens morale. La culture valentine a une grande influence dans tout l'Empire. De leur pays ils ont apporté une mode vestimentaire plus colorée, luxueuse et échancrée que le morne habit cahon, une nourriture plus faste et l'art de l’orfèvrerie. Certains clercs voient d'un mauvais oeil cette influence car les Valentins sont réputés pour leurs mœurs légères. Ils seraient infidèles, lubriques, efféminés et sodomites. Ils auraient apportés ce qu'on appelle le "mal valentin", la syphilis. ► Les Dremmens Depuis la conversion de Bogdanil Karius, le premier roi d'Estovie, la frontière Est de l'Empire que la Cahogne était censée garder contre les païens est devenue très perméable. Les Franges Orientales, surtout depuis le début de la colonisation de la Transgarde par les Cahons, accueillent de plus en plus de Dremmens convertis, qu'on appelle alors Estoviens pour les différencier de leurs cousins restés païens. Bien que partageant désormais la même religion, les Estoviens gardent toujours une réputation de barbares, de pilleurs et de voleurs. Mais cette vision est erronée : aujourd'hui les Estoviens sont de glorieux chevaliers, d'excellent cavaliers et même des poètes maniant la langue cahonne avec un grand raffinement, bien qu'ils restent encore très portés sur la boissons et que leur accent les rend parfois à peine compréhensible. ► Autres Dans les villes portuaires du Pays-Plat, on peut aussi croiser des marins et des marchands Norges provenant des régions d'au delà de la mer d'Adrien. Ils sont réputés pour être taciturnes, froids et peu amicaux, se contentant de faire leur commerce et de repartir dans leur pays. Plus rares, ils est parfois possible de tomber sur des Sanlars et des noirs du Sadàn, souvent des esclaves capturés par les croisés en Ponantique.
« Ainsi donc la cité de Dieu qui se présente comme un seul corps, est en réalité répartie en trois ordres : l’un prie, l’autre combat, le dernier travaille. Ces trois ordres qui coexistent ne peuvent se démembrer ; c’est sur les services rendus par l’un que s’appuie l’efficacité de l’œuvre des deux autres : chacun d’eux contribue successivement à soulager les trois, et pareil assemblage, pour être composé de trois parties, n’en est pas moins un. » - Jean le Leu, extrait du poème au duc Raoul II Beauclerc. Organisation sociale La société est traditionnellement divisée en 3 ordres : Ceux qui prient, ceux qui combattent et ceux qui travaillent, c'est à dire le clergé, la noblesse et le reste (paysans, marchands, artisans...etc.). ► Les Clercs
Les clercs sont les membres du clergé, l'institution dominante de la société. Ce sont ceux qui prient, et par leur contact direct avec Dieu et leur capacité à racheter les péchés des Hommes, ce sont les membres les plus importants de la société. Les clercs s'opposent aux laïcs. Leur personne est sacré : en tant que serviteur de Dieu, s'en prendre à un clerc est un cas de lèse-majesté divine. Ils possèdent plusieurs privilèges, dont celui du for ecclésiastique qui les protège de la justice laïque (seul un tribunal ecclésiastique peut juger un clerc, pour n'importe quel crime), et celui d'être exemptés d'impôts et de corvées. En revanche, les clercs font vœu de chasteté et d'obéissance, n'ont pas le droit de se marier, de faire couler le sang (sauf celui des hérétiques et des infidèles) ou de posséder. Ils ont le monopole sur la culture et les sciences, se réservent le droit de lire et d'interpréter les textes sacrés, d'étudier et d'enseigner la parole divine. Les clercs sont les seuls lettrés de la société. Ils lisent, commentent, copient et traduisent les livres. Ce sont les enseignants, les médecins, les scientifiques, les poètes. Seuls à savoir écrire, ils tiennent les chancelleries des principautés seigneuriales et occupent parfois de grandes fonctions dans leur administration. Mais leur fonction principale reste celle de guider la communauté des fidèles, en assurant les services du culte, en administrant les sacrements, en enseignant les textes sacrés, et en surveillant la conduite des fidèles. L’Église est le pilier fondamental de la société. Devant les divergences de cultures et les rivalités des princes féodaux, c'est l’Église qui assure l'harmonie et la cohérence de l'Empire. Elle est la colonne vertébrale de la communauté, garante de l'unité sociale, et sa puissance lui permet le contrôle des consciences et des attitudes. En Cahogne, le clergé est bien hiérarchisé avec à sa tête l'Archevêque, Primat des Franges Orientales et chef suprême de l’Église, puis les évêques et les abbés qui forment le haut clergé. Le clergé est très lié à l'aristocratie avec laquelle il entretient des relations ambivalentes. Les clercs sont à la fois les complices et les concurrents des nobles pour la domination de la société. Bien souvent, les fils des grandes familles nobles monopolisent les hautes fonctions du clergé, mais l'intégration à l'Église tend à rompre les liens familiaux. On distingue aussi clergé régulier* du clergé séculier*, qui opposent deux conceptions et deux hiérarchies parallèles. Les réguliers se concentrent sur la prière, les études et les activités manuelles, alors que les séculiers, proches du peuple des fidèles, s'occupent du soin des âmes, de l'administration des sacrements, de l'enseignement et de la prédication. Certains combinent les deux à fois, comme les moines ordonnés prêtres. Les moines combattants sont des clercs spéciaux membres d'un ordre militaire et disposant d'une dérogation qui leur permet de se battre, notamment contre les infidèles et les hérétiques. L'Ordre des Porte-Croix est le principal ordre militaire présent en Cahogne. Les clercs séculiers peuvent avoir accès au sacerdoce* ministériel. Il existe 3 degrés de sacrements successifs : diaconat (diacre), presbytérat (prêtres) et épiscopat (évêque), chacun donné par un évêque (ou archevêque), auquel se rajoute les ordres mineurs (l'ostariat, le lectorat, l'exorcistat et l'acolytat). ► Les Nobles
La noblesse est la caste supérieure de la société féodale, associant le commandement des Hommes, le pouvoir sur la terre et l'activité guerrière. Elle a à sa charge la protection des deux autres ordres. L'idée de la noblesse comme groupe social va se développer au cours des derniers siècles. C'est l'Église qui donne sa cohésion à la noblesse, notamment en lui donnant un but digne par la croisade, détournant l'ardeur belliqueuse des chevaliers vers les infidèles en légitimant le métier des armes aux yeux de Dieu pour faire des nobles les membres de la milice divine. Les clercs distinguent les mauvais chevaliers, pillards, tyranniques et impies, des bons chevaliers, qui mettent leur force au service de causes justes, à la défense de l'Église et des plus humbles. Sous l'action du clergé, la noblesse se dote d'un code éthique qui met en avant les valeurs promues par l'Église, comme la prouesse qui allie force physique, courage et habilité au combat, l'honneur, la fidélité et la sagesse, la capacité à veiller à la bonne justice et au respect des vertus religieuses. A cela s'ajoute l'apparition d'une culture commune s'illustrant notamment par le fin'amor, l'art raffiné de l'amour, des activités de loisirs comme la chasse et les tournois qui exhibent la force des chevaliers, ou encore la faide, le code d'honneur codifiant les guerres privées conduites par le devoir de vengeance. Aujourd'hui, la noblesse est une classe sociale cohérente reliée par d'étroits liens familiaux, réels ou fictifs, et très refermée sur elle-même, l'anoblissement étant un processus sur le long terme qui s'étale sur plusieurs générations. Mais c'est aussi un groupe morcelé par une grande disparité entre ses membres qui s'exprime dans sa hiérarchie et ses liens de vassalité reliant les nobles entre eux. Le prestige d'un noble se base sur plusieurs éléments : ses origines, son ancienneté, ses titres, sa fortune, ses alliances, ses exploits, ses services...etc. La longévité de la famille est le premier critère de dignité, les maisons les plus anciennes sont souvent les plus nobles. Mais le noble se distingue du commun surtout par son mode de vie illustré par le château, point d'ancrage de la puissance seigneuriale. Pourtant, tous les nobles ne peuvent prétendre à la possession d'un château et beaucoup restent de simples chevaliers sans fortune, notamment les cadets privés d'héritage et exclus du pouvoir et des intrigues maritales, condamnés à vivre au crochet des plus grands. Ainsi, les titres fonciers et la richesse sont des critères concrets de noblesse plus que le reste. Les nobles ont la guerre pour seul métier. Au risque d'être privé de leur noblesse, le principe de dérogeance* leur interdit d'exercer un autre métier qui serait incompatible avec leur état. Ainsi, les nobles ont l'interdiction d'exploiter leur domaine autre que pour leur besoin personnel (la réserve seigneuriale) et doivent concéder la terre sous forme de censive pour que des roturiers la cultivent. Si ces derniers vivent de leur travail et de ce qu'ils produisent, les nobles vivent des revenus fiscaux provenant des droits seigneuriaux. Toutes activités lucratives sont interdites aux nobles, comme celle de fermier, de marchands, de médecin, de cuisinier...etc. Seuls les offices ducaux supérieurs ne sont pas dérogeantes. La noblesse perdue par dérogeance peut être récupérer par lettre patente de réhabilitation. Dans l'Empire, L'Empereur est le premier des nobles au sommet de la pyramide féodale, puis viennent les grands princes territoriaux que sont les ducs et les comtes, suivis des seigneurs châtelains et pour finir les chevaliers. En Cahogne, seul le duc est censé possédé le droit d'anoblir, ce qui lui permet de contrôler la noblesse de son pays. Après l'échec de Raoul Ier à mobiliser la grande noblesse sous son autorité, les ducs se sont constitués un entourage d'ecclésiastiques et de laïcs recrutés au sein des familles nobles de leur domaine. Ces familles, possédant en fief des terres liées par hommage vassalique au duc, rivalisent pour l'obtention des offices ducaux qui leur procurent prestige, profit et influence. Pour eux, le service du duc est devenu une tradition et la source de leur fortune. Ces lignages proviennent des dynasties de seigneurs châtelains installées sur les terres de la Cahogne depuis plusieurs générations. Parmi les plus importantes lignages de la cour ducale on compte notamment : les Annequins, les Saint-Saëns, les Tancarvelles, les Guizet ou les Bléa-Germain. Ces familles influentes se partagent les offices ducaux depuis des générations. Elles forment un cercle homogène, vivant en familiarité avec le duc, et se retrouvent souvent au Parlement et dans les conseils. La majorité de l'année, ils habitent Soulans dans leurs luxueux hôtels particuliers pour être proche de la cour ducale et laissent la gestion de leur domaine à des intendants qui règnent en maître sur les paysans. Lors des campagnes militaires ils accompagnent le duc à la guerre. La vie autour du duc a aidé les rapprochement matrimoniaux et les grandes familles du duché ont prit l'habitude de se marier entre eux. ► Le reste Le troisième ordre désigne tous ceux qui ne sont ni nobles ni clercs, ce qui donne un groupe très hétérogène qui ne correspond à aucune cohérence sociale. Dans les villes, on trouve des marchands qui commercent dans tout le pays et ailleurs, des artisans qui s'occupent de transformer les matières premières (forgerons, bouchers, cordonniers, tailleurs...etc.) et des professions libres, comme médecin, banquier ou notaire. On y retrouve aussi des mendiants et des marginaux. Mais la majorité des gens vivent en campagne et gagnent leur vie en travaillant la terre. Ils forment la base de l'activité économique et produisent la nourriture pour tout le monde. Toutefois la paysannerie ne constitue pas une classe homogène et est divisée en plusieurs statuts : paysans libres, manants qui louent la terre en échange de redevances ou alleutiers* possédant une terre libre, ou bien non libres, avec les serfs, paysans attachés à une terre et aux corvées. Ces derniers ont un statut proche de celui d'esclave.
Les chevaliers sont des professionnels de la guerre issus de la noblesse. Plus qu'une simple caste militaire, c'est avant tout une attitude et un mode de vie qui a su se démarquer du reste de la population. La vie d'un chevalier tourne autour du combat, mais aussi du jeu, de l'amour, de la justice et de l'honneur. Le chevalier passe toute leur vie à s’entraîner aux armes et à l'équitation. Il est au service de l'Église et doit protéger les plus faibles. Lorsqu'il ne sert pas à la guerre, le chevalier passe son temps dans les tournois où il prouve sa valeur et gagne en fortune. On accède au statut de chevalier par la cérémonie de l'adoubement. On distingue les chevaliers laïcs des chevaliers réguliers, c'est à dire les moines combattants nobles membres des ordres militaires religieux. ► Adoubement
L'adoubement se situe entre la 17éme et la 21éme année du futur chevalier, parfois plus tôt pour les jeunes monarques, et ce après une longue éducation. Vers les sept ans, le jeune nobles destiné à la chevalerie est placé chez un parrain, une personne de confiance de la famille, qui sera chargé de son éducation. Il sera d'abord galopin, chargé du nettoyage des écuries, puis page, où commencera vraiment sa formation, et enfin écuyer, assistant son parrain lors des tournois et à la guerre. Le passage du statut d'écuyer à celui de chevalier se fait par l'adoubement. Le futur chevalier passe la nuit précédent la cérémonie à prier dans une chapelle en compagnie de son parrain. Le lendemain, le seigneur organise une grande fête dans son château. Puis sur une estrade, l'écuyer s'agenouille et prête serment sur les Cantos en jurant de protéger les plus faibles et de défendre l'Église. Son parrain lui remet alors ses armes bénies par l'Église. Une fois revêtu de son équipement, le chevalier s'agenouille de nouveau pour recevoir l'accolade : avec le plat de son épée, le suzerain frappe l'épaule droite puis l'épaule gauche du chevalier en lui disant "Je te fais chevalier au nom du Verbe, du Paraclet et du Terme". Parfois, les grands princes et les rois adoubent plusieurs dizaines de chevaliers en même temps au cour de grandes cérémonies. ► L'armure du chevalier
L'armure des chevaliers diverge beaucoup selon la fortune de son porteur. La plupart des chevaliers-bannerets ne porte qu'un simple haubert, une cotte de mailles qui recouvre le buste, les bras, le haut des hanches et parfois la tête, assortit d'un casque et de chausses matelassés. L'équipement coûtant cher, parfois jusqu'à un an de revenu pour un petit seigneur, les bannerets sont souvent dépendants de la fortune de leur suzerain pour s'équiper convenablement, mais ces derniers rechignent souvent à payer pour leurs vassaux. Les plus riches seigneurs rajoutent une cuirasse sur leur cotte de mailles, ainsi que différentes pièces d'armures recouvrant les bras et les jambes, formant un harnois complet qui les enserre dans une carapace de métal les rendant presque invulnérable. Contrairement aux idées reçues, les mouvements dans l'armure complète ne sont pas gênés, mais le chevalier ne pourra pas courir très vite ni batailler des heures, car l’inconvénient de cette armure est qu'elle épuise rapidement son porteur ou bien le fait suffoquer s'il fait trop chaud. ► Armement et entourage L'épée est l'arme symbolique du chevalier. Les plus riches se font forger une lame unique, parfaitement adaptée à leur main. Certaines familles se transmettent une épée de père en fils pendant des générations. A dos de cheval, le chevalier utilise la lance qui lui permet de charger l'ennemi à toute vitesse et de percer ses défenses. Mais le chevalier est formé à tout les types d'armes : dagues, haches, masses, arcs...etc. L'arbalète est peu utilisée car elle est considérée comme une arme vil et sans honneur.
Le chevalier dispose de trois chevaux, le palefroi qui lui sert à la marche, le roncin qui sert de bête de somme transportant tout son équipement, et le destrier, un cheval de guerre. Il peut être accompagné par plusieurs personnes à son service : un écuyer, un page, des sergents à pieds ou à cheval, un chapelain et parfois un chroniqueur. ► La fin'amor La fin'amor, qu'on appelle aussi l'amour courtois, est l'art de vivre du chevalier. C'est la capacité d'aimer avec honnêteté et respect, exaltée dans l'art par les troubadours et trobairitz. C'est à travers les célèbres banquets du duc de Cahogne Raoul Beauclerc, dit le "premier troubadour", où les poètes s'affrontaient dans des joutes verbales chantant l'honneur chevaleresque et l'amour des dames, qu'est née la culture courtoise (c'est à dire la culture de la cour). Auteur lui même de plusieurs poèmes, Raoul va promouvoir les écrits de ses courtisans et diffuser partout dans le duché, puis dans l'Empire, le lyrisme poétique de son palais, développant dans chaque cour une culture propre qui participera au renforcement de la cohésion de l'aristocratie autour du modèle chevaleresque. La culture courtoise est le reflet des préoccupations de la noblesse et aborde des sujets qui la concernent : prouesses guerrières, honneur chevaleresque, amour des dames, défense de l'Église, loyauté au seigneur ; et met en valeur les vertus de la noblesse : bravoure, fidélité, modération, contrôle de soi. Derrière sa légèreté, la littérature courtoise met en avant les difficultés des jeunes chevaliers désœuvrés, exclus du jeu matrimonial et du pouvoir, ce qui explique la profusion de chant sur le thème amoureux. Les poèmes mettent souvent en scène l'amour vrai, une relation interdite et non charnelle entre une dame, femme du seigneur, et un chevalier, son vassal. La culture courtoise s'exprime dans des performances littéraires produites par les troubadours, les trouvères, les jongleurs et les ménestrels, au travers de plusieurs genres : la canso, une chanson versifiée de 5 ou 6 couplets ; la sérénade, qui dépeint les lamentations d'un chevalier amoureux ; le serventois, satire politique et morale ; le planh, une lamentation funèbre pleurant un mort ; la ballade, pour être dansée ; ou encore la pastourelle, racontant l'amour pour une bergère. Après la poésie apparaît le roman courtois, écrit en vers ou en prose, qui puise ses thèmes dans la matière de Cantabrie, notamment les mythes païens Mördwyms, comme le conte des 7 rois ou le roman de Cédric Coeur de Dragon par Thibault du Gué ou encore le Roman du Petit Peuple, rempli de fées et de lutins ; ou bien racontant les exploits guerriers lors des croisades. Aujourd'hui, la plupart des chansons de geste sont inspirées par les événements de la croisade et content les exploits des chevaliers, les batailles et les sièges qui ont émaillé le conflit contre les infidèles, notamment la bataille de Montjoie qui a vu la mort de Hugues Ier de Cahogne en 1154. De nos jours, la poésie courtoise est menée par Pierre l'Amoureux, George Launay-d'Agoult ou Odon Crève-Coeur, et par les 3 membres du Cénacle : Marbeauf, Sénébaud et Cabadur, un groupe de poètes novateurs. Mais depuis peu, les poètes étrangers, comme Firdousi, Ibn Al-Sadin ou Jean le Derzi, plaisent de plus en plus à la noblesse de l'Empire. ► Valeurs et code moral Les valeurs de la chevalerie exacerbent la morale religieuse. Les vertus du chevaliers sont idéalisées par la littérature, les chansons de geste et les troubadours qui mettent en avant la fidélité, la courtoisie et le courage. Au cour du XIIème siècle s'est établi le code moral du chevalier : • Tu croiras à tout ce qu'enseigne l'Église, et observeras tous ses commandements. • Tu protégeras l'Église. • Tu auras le respect de toutes les faiblesses, et t'en constitueras le défenseur. • Tu aimeras le pays où tu es né. • Tu ne reculeras pas devant l'ennemi. • Tu feras aux Infidèles une guerre sans trêve et sans merci. • Tu t'acquitteras exactement de tes devoirs féodaux, s'ils ne sont pas contraires à la loi de Dieu. • Tu ne mentiras point, et seras fidèle à la parole donnée. • Tu seras libéral, et feras largesse à tous. • Tu seras, partout et toujours, le champion du droit et du bien contre l'injustice et le mal. • Tu te comporteras en gentilhomme. Sources images : Edmund Blair Leighton
Monnaies
Il existe deux types de monnaie, la monnaie réelle et le monnaie de compte. La première est la monnaie concrète, c'est à dire la pièce de métal qui sert tous les jours pour les achats. La seconde est une monnaie fictive qui sert à régler les transactions marchandes. Les unités monétaires sont définies par leur poids en métal précieux. C'est grâce à cela que les différentes monnaies dans le monde peuvent être échangées. On distingue les monnaies monométallique (c'est à dire où un seul métal sert de monnaie, généralement l'argent), bimétallique (or et argent), voir trimétallique (or, argent et cuivre).   Le manque de mines d'or dans l'Empire a forcé l'utilisation d'une monnaie uniquement faite d'argent, bien que Godfred le Grand tenta sans succès de restaurer l'ancienne monnaie impériale trimétallique (aurion, disaurion et centaurion).
Aujourd'hui dans l'Empire, les échanges sont dominés par les monnaies des républiques Valentines, avec le ducat pontain, la pièce d'or de la République de Ponte, le gros pavé du duché de Pavène et le sequin de la principauté de Calà. Dans une moindre mesure s'imposent le réal de Calave favorisé par les deux derniers Empereurs, et le mark Ostromans en circulation dans le centre de l'Empire. En Cahogne circulent l'écu d'or, émit par le duc Hugues II, et l'écu blanc (en argent). C'est le système de la livre soulanaise qui est en cour, instauré par Hugues II. La livre y équivaut à 240 deniers et 20 sous (pour 1 sou qui égal à 12 deniers). Le denier forme la base du système monétaire. Il se divise en obole (ou maille) qui représente 1/2 denier ; et en poge (ou picte) qui représente 1/4 de denier. Ainsi, 4 pictes = 2 oboles = 1 dernier. La livre et le sou sont des monnaies de compte. Au Ponant et en Alterinde Albine, la monnaie est toujours restée trimétallique, même après la chute de l'Ancien Empire. C'est celle des Sanlars qui servit de monnaie d'échange, avec le dinar (en or), le dirham (en argent) et le fels (en cuivre). ► Routes commerciales Le XIIème siècle voit l'essor du grand commerce international, grâce à des avancés technologiques dans le transport, au surplus de production mais surtout à la pacification des mers avec l'arrêt des raids vikings puis la croisade qui réouvre les marchés du Ponant. Désormais, l'Empire et ses voisins sont reliés par des pistes caravanières et des routes maritimes. On compte 7 sortes de routes : l'alimentation (grains, vins, sel, poissons fumés ou salés) ; l'habillement (laine, lin, fourrures, cuirs, peaux, produits tinctoriaux) ; la construction (pierres et bois d'oeuvre) ; les transports terrestres (chevaux) et maritimes (goudrons, cordages, toiles à voile) ; l'éclairage (cire) ; la métallurgie (métaux en lingots, armes, orfèvrerie) ; la céramique et la verrerie. Les marchands ont fondé des comptoirs commerciaux partout dans le monde, le commerce transocéanique créant les fortunes des commerçants les plus ambitieux. Le commerce en Empire est dominé par les marchands valentins, les maîtres de l'import-export, concurrencés par la Hanse Impériale et depuis peu par les Calaves. Dans les mers du Nord les échanges sont très intenses depuis la fin de l'ère vikings, on s'y échange des harengs, du blé, des fourrures, de la cire, de l'ambre et du miel. Du Ponant arrivent les épices, les soieries, les tapies, les teintures, l'opium et l'or que les marchands échangent contre du bois, du fer, du blé, de l'huile et du vin qui manquent à l'Ouest. Le commerce en Cahogne est drainé par deux principaux centres urbains : Vaucouleur et Soulans. Soulans, capitale du duché de Cahogne, est le principal marché de la région, disposant d'un grand nombre d'habitants offrant d'importants débouchés et située au centre du pays sur le fleuve de la Bréa et au carrefour de plusieurs grandes routes. Les grandes halles marchandes situées dans le quartier de la Commanderie sont le plus grand marché du pays. Vaucouleur, reconnue ville libre impériale, est le principale port de Cahogne et le siège d'une république marchande. C'est le point d'arrivée de la majorité des marchandises arrivant de la mer, où transitent les produits venant du Ponant et du Septentrion. Depuis peu, les ducs tentent de concurrencer l'hégémonie commerciale de Vaucouleur en développant la ville de la Rochette qui devient elle aussi un grand port dans le duché. Trois routes commerciales terrestres convergent vers la Cahogne : du Sud arrivent les marchands Valentins qui traversent les montagnes des Maurannes pour suivre la via cahoni, la route menant de la péninsule valentine à la côte Nord de la Cahogne ; de l'Ouest arrivent les marchands venus du centre de l'Empire, de Julienne et de Tancardie ; à l'Est, des marchands Dremmens viennent échanger les peaux et les fourrures produits dans leur pays.
L'Empire n'est pas un territoire ou un régime, mais une forme d'unité politique. Il associe à un même destin plusieurs peuples aux cultures et aux langues différentes. Ses frontières ne sont donc pas fermées mais mouvantes. Toute la difficulté des Empereurs est de maintenir la cohésion de l'Empire et d'y éteindre les velléités indépendantistes de certains princes. L'Empereur n'est pas maître d'un domaine, mais le suzerain des souverains que sont les princes laïcs et ecclésiastiques sur qui il règne. Il possède le supériorité morale et spirituelle, et incarne le lien fondamental qui uni les peuples. On utilise parfois le terme abusif de "Nouvel Empire" pour différencier l'actuel Empire de l'Empire antique ("l'Ancien Empire"), toutefois, on considère que l'Empire ne s'est pas interrompu pour être reconstitué, le Nouvel Empire est le continuateur de l'Ancien, avec une pause de 300 ans. Pour autant, l'Empire restauré par Godfred le Grand en 900 n'a plus rien à voir avec l'entité précédente. S'il restaure le sénat, les titres et les rites impériales, ces derniers sont vidés de leur sens premier pour adopter une nouvelle idée de l'Empire très influencée par les concepts barbares. InstitutionsL'Empereur « Est Empereur celui qui domine le monde, sous lui se trouvent les rois. » L'Empereur est le maître de l'Empire, le suzerain des souverains. Il fait suite aux Empereurs de l'Ancien Empire, mais surtout à Godfred le Grand, le restaurateur de l'Empire. Les pouvoirs des Empereurs ont variés avec le temps. Si sous Godfred, puis son fils Manfred, l'Empereur était capable de faire et de défaire les comtes et les ducs sur sa simple volonté, il va s'affaiblir avec le temps et n'être plus qu'une coquille vide sans aucune autorité sur les Princes. Les Empereurs Calaves Manoel Prado et son petit-fils Cornelio-Duarte, vont réussir à restaurer en partie le prestige du titre et à rétablir par la force l'autorité impériale au prix d'un travail monumental, mais leur œuvre reste très instable et risque de ne pas survivre à leurs disparitions. S'il a gardé toute sa dimension spirituelle, le titre d'Empereur a perdu une bonne partie de ses prérogatives temporelles. Aujourd'hui, il règne sans gouverner et s'épuise face aux princes devenus trop puissants. L'objectif des Empereurs est de protéger l'Église et la vraie religion, de garantir l'ordre et la paix dans la société, de maintenir la cohérence de l'Empire et d'écraser toute velléité d'indépendance des princes. La restauration des frontières de l'Ancien Empire est une chimère inaccessible pour tous les Empereurs, un mirage souvent remit à jour pour affirmer les prétentions universelles de l'Empire.
Depuis le règne de Lothar Magnus et la bulle d'or de 1125, l'Empereur est élu par le Collège des électeurs composé de 5 princes laïcs et de 3 princes ecclésiastiques : l'Archevêques de Cahogne, l'Archevêque de Wicheim et l'évêque de Taussen pour les ecclésiastiques, le Roi de Tancardie, le duc de Cahogne, le duc de Neusphalie, le duc d'Obernau (titre détenu par le comte de Trémanche) et le comte de Roxemberg pour les laïcs. La bulle d'or précise l'indivisibilité des électorats et l'initiative de l'Empereur en cas d'absence d'héritier... N'importe qui peut se déclarer candidat à l'Empire pourvu qu'il soit noble, mais la coutume accorde de l'importance à la dignité, au prestige, aux actes, à la fortune, aux titres, à l'ancienneté et aux relations familiales avec l'Empereur défunt. Dans les faits, c'est l'argent le facteur déterminant pour amadouer les électeurs, chaque élection étant pour eux une occasion de s'enrichir par les cadeaux des candidats. Pour être élu, le candidat devra recueillir au moins 6 voix sur les 8. Ensuite, il ne sera considéré pleinement Empereur qu'après son couronnement par le Triarque et la remise des insignes impériaux (la couronne d'Or, l'orbe crucigère, le sceptre impérial, l'épée de Godfred et la cape de Manfred), avant cela il ne portera que le titre de "Roi de l'Empire". Le titre d'Empereur s'accompagne aussi de ceux de Prince du Sénat et de Premier Avoué de l'Église. Pour endiguer la perte du pouvoir des Empereurs, les juristes impériaux n'ont cessé d'y rajouter des superlatifs sensés rehausser le prestige du titre. On parle souvent du "suprême empereur" ou de l'empereur "très sacré". ► Le Sénat Le Sénat restauré par Godfred le Grand est l'institution principale de l'Empire chargée de gérer les affaires générales et de régler les conflits entre les états. Il est censé faire suite au sénat de l'Ancien Empire mais sa fonction et son fonctionnement n'ont plus rien à voir avec celui de l'antiquité. Le Sénat est l'assemblée des souverains de l'Empire, c'est à dire les chefs des états possédants l'immédiateté impériale, réunit sur ordre de l'Empereur dans un lieu déterminé à l'avance, souvent une grande ville du centre de l'Ostromanie, le coeur de l'Empire. le Sénat est habilité à entériner les changements de constitution, à arbitrer les conflits entre princes de l'Empire, à autoriser la levée de la Grande Légion (l'armée impériale) ou encore à accorder une aide spéciale à l'Empereur (comme le financement d'une croisade). Il se divise en trois collèges : le collège des Princes-Electeurs, le collèges des autres princes (laïcs et ecclésiastiques), le collèges des villes libres. Le contage des voix est complexe, il se fait par tête et par banc. Les princes (laïcs et ecclésiastiques) et les ducs possèdent chacun une voix alors que les comtes et barons sont réunis en quatre bancs et les villes libres en deux bancs. Ainsi, l'ensemble des comtes d'un banc ont une voix équivalente au duc de Neusphalie, alors prince-électeur. La décision du Sénat porte le nom de recès. Etats de l'Empire Les états de l'Empire sont les états disposant de l'immédiateté impériale, c'est à dire répondant directement à l'Empereur sans intermédiaire. Ils sont de natures diverses : principautés féodales laïques ou ecclésiastiques (baronnies, comtés, duchés, marquisats, royaumes), abbayes, villes libres, républiques, ligues et confédérations...etc. La Matricule d'Empire recense les états. Ces états siègent au Sénat et y disposent d'une voix selon leur rang.
Cliquez sur la carte pour plus d'infosL'isthme de Mésie Autrefois point central de l'Ancien Empire où se trouvaient les 9 cités fondatrices puis sa capitale Antiparte fondée par l'Empereur Cassandre Antipatros en 302, la Mésie est désormais contrôlée par la République des Apôtres, état théocratique dirigé par le Triarque qui se veut le chef de l'Église Triaphysite. Séparant la Wisimanie et l'Ostromanie, l'isthme est culturellement divisé entre les deux influences : le grand canal rejoignant la mer Cardinale à la mer du Nord marquant la frontière naturelle entre Ostromans et Wisimans où Antiparte se retrouve comme un pont entre les deux cultures. Le peuple de l'Isthme, sous la tutelle du Triarque, a su s'approprier les deux cultures pour en créer une unique. Ravagée lors des invasions Manns, Antiparte n'est plus la ville-monde de l'Ancien Empire où ses remparts gigantesques enfermés une population d'un million d'âmes. Pourtant, l'ancienne capitale su se relever en se réinventant, devenant la résidence du Triarque et le siège de l'Église triaphysique. Elle est toujours aujourd'hui un grand centre culturel et religieux, mais aussi politique en tant que capitale de la La république des Apôtres, état sous l'autorité temporelle du Triarque né de la donation de Godfred lorsqu'il fût couronné Empereur. Autrefois les anciens divisaient le monde en deux régions de part et d'autre de l'isthme de Mésie : la Ditique à l'Ouest et l'Anatolique à l'Est. A la suite des invasions barbares, la fédération Mann se sépara en deux morceaux : à l'Ouest les Wisimans et à l'Est les Ostromans. Ainsi la Ditique devint la Wisimanie et l'Anatolique l'Ostromanie. L'Ostromanie est la partie du monde à l'Est de l'isthme avec pour limite orientale le fleuve de la Garde qui la sépare des pays Dremmens de la Vulgarie. Traditionnellement on divise le pays en six régions bien distinctes : la Gallance, la Julienne, la Zitanie, la Valentine, la Calave et la Cahogne. ► La Gallance La Gallance est un pays très morcelé, divisé en plus d'une cinquantaine d'états de tailles très variables. C'est une région au climat tempéré, aux hivers durs et à l'été doux. Le Sud du paysage est marqué par le bassin de l'Ebb, plus grand fleuve de l'Empire qui draine de nombreux cours d'eau jusqu'à lui en dessinant des vallées dans les grandes plaines. C'est une zone très urbanisée, avec un important réseau routier et de nombreuses grandes villes. Le Nord, enserré entre les montagnes des Ravines et des Vendeiffels, est dessiné par la vallée de l'Ilivoire qui se jette dans la mer du Nord. Au Nord-Ouest, la péninsule de l'Echine forme une excroissance projetée sur la mer. La Gallance est le véritable cœur de l'Empire où pendant quatre siècles ses princes se disputèrent le titre d'Empereur. Parmi les grands états de Gallance se trouvent le royaume de Tancardie, fondé par les vikings au XIème siècle, et l'archiduché d'Ostromagne. On compte aussi un grand nombre de principautés laïcs et ecclésiastiques, notamment l’Électorat de Neusphalie, le duché d'Austérie, le comté de Baddelsax et les évêchés et archevêchés princiers de Wicheim, Eiche, Shuden et Tassen. De nombreuses cités ont le statut de ville libre, leur octroyant l'immédiateté impériale en toute indépendance des grands féodaux. Plusieurs se sont liguées dans la Hanse Impériale, une puissante corporation de cités marchandes. Récemment, le Nord-Ouest a fait scission avec l'Empire pour créer les Communes FédéréesLa Valentine La Valentine est une péninsule située au Sud-Est de l'Empire séparée du reste du continent par l'isthme d'Antagènes. La préfecture de Valens était l'une des plus riches de l'Ancien Empire avant les invasions Manns. Relativement épargnée par les attaques barbares, sous la domination des rois Gallancs elle réussit à maintenir une vie urbaine importante contrairement au reste de l'Ostromanie. La Valentine est restée un pays très urbanisé avec aujourd'hui plusieurs grandes villes dépassant les 50 000 habitants qui, passés les révolutions communales du XIème siècle, se dotèrent de leur propre gouvernement pour former de véritables cités-états. Grâce au talent de son peuple, la Valentine est rapidement devenue un pôle commercial et financier important avec ses riches cités portuaires contrôlant les trafics venus du Ponant (épices, encens, soies, opium) et ses corporations banquières faisant des Valentins les usuriers des plus grands princes du monde, notamment avec la famille Scaffali originaire d'Heggio. C'est aussi devenu un grand pays de culture, le berceau d'une révolution culturelle, scientifique et philosophique amorçant un renouveau des arts et de la pensée appelée la Palengenesi. Comme les banquiers et les marchands, les artistes Valentins sont très appréciés à travers l'Empire. Après s'être émancipée de la tutelle de l'Empereur lors du Grand Interrègne, la Valentine s'est divisée en plusieurs principautés rivales. Certaines forment des républiques ne couvrant que le territoire d'une ville et sa campagne ; d'autres, plus vastes, sont de puissants états féodaux bien administrés. Longtemps les Empereurs ont rêvé de recouvrer leur autorité sur la péninsule, mais après l'échec de la campagne de l'Empereur Cornelio-Duarte en 1275, la Valentine semble avoir acquis pour de bon son indépendance. Aujourd'hui, la péninsule est divisée entre trois influences rivales : Au Sud le duché de Pavène, formé par la croisade contre les schismatiques et dirigé par un prince cahon de la maison d'Estaing ; au Centre la principauté de Calà, issue des guerres menées par Cornelio-Duarte et elle aussi dirigée par une dynastie étrangère, le di Calve, descendant d'un ancien chef mercenaire de l'Empereur ; Au Nord domine la république marchande de Ponte et son puissant Doge. Entre ces trois puissances survivent les républiques de Reino, Pirole et Heggio, et les comtés de Roccaforte et de Savone. Le Marquisat d'Antagènes, tout au Nord, est le seul état de Valentine à resté fidèle à l'Empereur. ► La Calave La Calave est un pays situé sur la partie occidentale de la chaîne de la Cordillère. Essentiellement montagneux, son peuple est rejeté sur une fine bande de terre prise en étau entre les montagnes du Haut-Plateau du Condor et la mer Cardinal s'est rapidement orienté vers les activités maritimes. Les Calaves sont des marins, des navigateurs et des pêcheurs, connus pour être tolérants et curieux, ouverts sur le monde et dotés d'un esprit inventif. Longtemps ils ont subit la comparaison avec les Valentins qui, plus favorisés par leur environnement, les ont dominé sur les mers pendant des années. Mais petit à petit, les Calaves ont refait leur retard : les villes calaves commencent à rivaliser avec les républiques marchandes valentines et l'art calave, énergique et coloré, supplante les artistes Valentins dans certaines cours de l'Empire. Peuple en retrait dans l'histoire de l'Empire, les Calaves ont prit une grande importance avec l'élection de leur prince, Manoel Prado, puis de son petit-fils Cornelio-Duarte, premiers empereurs non issus des Gallancs. Depuis, le centre de l'Empire s'est réaxé sur le Sud de l'Ostromanie, l'Empereur tenant souvent cour à Augusta, capitale de la Calave qui a profité de l'avènement de ses maîtres pour devenir l'une des plus grandes villes de l'Empire. ► La Julienne Situé au Sud de la Cahogne, le territoire traditionnel de la Julienne forme un hexagone encadré par le fleuve de la Roenne à l'Ouest et par celui de la Garde à l'Est. Géographiquement, le pays est divisé en deux : d'un côté une zone de plaines construite autour de la vallée de l'Aune, de l'autre un paysage de montagnes avec les massifs du Roxemberg et celui du Carvaudan. Cette région est connue pour être restée le dernier bastion libre de l'Ancien Empire en Anatolique lors des grandes invasions Manns. Le baroud d'honneur du patrice Julien marqua tellement les esprits barbares qu'ils gardèrent son nom pour désigner ce territoire. Étant décrit dans les chroniques de l'époque sous le titre de "rex Iulion", on parle parfois de royaume de Julienne, mais celui-ci n'a jamais vraiment existé. Sous Godfred le Grand, la Julienne est constituée en un duché ethnique confié à Sigefroi le Bossu, mais à la mort de ce dernier son territoire sera divisé entre ses fils par Manfred, craignant la trop grande puissance d'un duché unifié : la partie Nord devient le duché de Basse-Julienne et la Sud le duché de Haute-Julienne. Ce partage ne manquera pas de provoquer des troubles, les ducs ambitionnant de restaurer la couronne de Sigefroi, voir le royaume de Julien, obligeant les Empereurs à intervenir et à changer les titulaires. Le duché de Haute-Julienne, parfois appelé duché de Juillier du nom de sa capitale ou duché Altalien (pour Alta-Iulien), est la plus grande principauté de Julienne. Il s'étend sur les plaines des Vaurs et les montagnes du Carvaudan. C'est dans ce pays que l'Aune prend sa source. Suite au partage de Manfred, la Haute-Julienne échoit à l'aîné de Sigefroi, Landon. Ce dernier s'estimant lésé, mènera toute sa vie une guerre pour récupérer l'entièreté de son héritage, aboutissant à son emprisonnement. Son fils sera relevé de ses titres et l'Empereur Matthaus nommera duc l'un de ses fidèles. Au fil de l'histoire, plusieurs dynasties vont se succéder à la tête du duché, jusqu'à Louis de Clave dont les descendants règnent encore actuellement. En 1210, une révolte amena à la création de la ligue des Baronnies, un petit territoire ayant fait sécession du duché de Haute-Julienne à partir d'une alliance de barons mécontents ligués par se défendre contre l'appétit des grands féodaux. Au fil du temps, la ligue est devenue plus qu'une simple alliance défensive, les barons étant liés entre eux par des traités qui les rapproches : les ligueurs partagent une monnaie unique, des lois communes (notamment commerciales) et financent une armée coalisée...etc. Le duché de Basse-Julienne, parfois nommé duché de Douves, a vécu un destin différent en subissant une seconde partition en 1171. En 1149, le duc Gilles de Sainte-Croix part en croisade avec son fils Simon, laissant à son frère André la gestion de ses domaines. Profitant en 1158 de la mort lointaine du duc et de l'absence de son neveu, toujours au Ponant, André usurpe le titre de duc. Simon de Sainte-Croix de retour de croisade, entame alors une guerre pour recouvrer l'héritage que lui a spolié son oncle. Après plusieurs années de conflit armé, l'arbitrage de l'évêque de Douves convient à un nouveau partage : André obtient la partie occidentale avec Douves et le titre de duc, pendant que Simon récupère la partie orientale avec Roxemberg et le titre de comte. Le domaine de Simon sera appelé comté de Julienne jusqu'en 1254, date à laquelle sa descendante Elvire épousera Conrad de Hohenhaussen. Le nouveau comte changera son titre pour celui de comte de Roxemberg. Paradoxalement, le comté de Roxemberg connaîtra un destin plus grand que son voisin ducal. Si le domaine du comté restera modeste, assis sur un massif montagneux relativement pauvre, sa capitale deviendra l'une des plus grandes cités de l'Empire, constituant un centre culturel et commercial très important, connu notamment pour son université, la première et la plus prestigieuse du monde. Sous les Sauriens, plusieurs séances du Sénat seront tenues à Roxemberg, participant à la renommée de la ville, et le comte obtiendra même un titre de prince-électeur. ► La Zitanie La Zitanie, située au Sud-Ouest de l'Empire, occupe une place particulière en Ostromanie car elle ne fait pas partie de la sphère culturelle Mann. Les Zitanes font partis des peuples ostiques, proches des Dremmens, des Bugamens et des Eskanides. A la fin de l'Ancien Empire il occupent un territoire à cheval sur les deux rives de la Garde, puis la poussée des Eskanides à l'Est les oblige à se replier de l'autre côté du fleuve vers l'Ouest. Là, ceux qu'on appellera dès lors les Zitanes Blancs (ou parfois Bélazéens), se mettent sous la protection du roi de Gallanie Orientale. S'ils perdent la moitié de leur royaume, les Zitanes gardent la partie occidentale inféodée au roi Gallanc. Sous l'influence des Gallancs, la société Zitane va se transformer en profondeur avec l'introduction du féodalisme et l'émergence de familles nobles mais surtout grâce aux prédicateurs qui vont très tôt convertirent les Zitanes au triaphysisme, là où leurs cousins restés de l'autre côté du fleuve ne le seront qu'à la fin du XIIIème siècle. En quelques années, les Zitanes Blancs vont être intégrés à l'Ostromanie, tout en gardant leur particularité culturelle. Lorsque Godfred le Grand restaurera l'Empire, il créera la Grande-Marche de Zitanie avec pour capitale Buderno afin de protéger les frontières orientales. La Zitanie, qu'on appelle parfois Bélazie, est un pays essentiellement montagneux possédant des paysages magnifiques. Elle occupe les régions des Cévètes et de la Bélarabie où la Bréa prend sa source. La Zitanie est un centre culturel important, avec une importante activité monastique, comptant de nombreuses abbayes avec leurs ateliers d'écriture. Les enluminures Zitanes sont très réputées dans tout l'Empire. ► La Wisimanie Depuis la fin des invasions barbares, Wisimans et Ostromans sont des frères ennemis, des peuples cousins opposés par une très forte rivalité. Les Wisimans, ou Manns d'occident, se targuent d'être les gardiens de la culture Mann ancestrale, reprochant à leurs frères d'orient d'avoir un peu trop adopté celle de l'Ancien Empire ; à l'inverse, les Ostromans méprisent le manque d'évolution des Wisimans restés selon eux dans la barbarie. En raison de cette rivalité, les Wisimans n'ont jamais vraiment été soumis à l'Empereur, choisi jusqu'à Manoel Prado parmi les Gallancs, le principal peuple d'Ostomanie. C'est en réaction aux prétentions impériales à les dominer que les Wisimans ont commencé à construire une sorte de conscience nationale, effaçant les disparités tribales pour former un peuple uni, ce que les Ostromans n'ont jamais été capables de faire. C'est cette conscience qui permit aux Wisimans de se doter d'un roi lors du Grand Interrègne, marquant leur distance avec l'Empereur. Officiellement, les Wisimans font toujours parti de l'Empire mais dans les faits ils sont indépendants. Depuis longtemps le roi ou ses représentants ne participent plus aux séances du Sénat et le monarque et les princes Wisimans ne vouent plus allégeance à l'Empereur. Lors du Petit Interrègne, l'indépendance des Wisimans s'est affirmée un peu plus lorsque le roi se déclara "empereur en son royaume", écartant toute ingérence impériale. La roi de Wisimanie a réussi là où l'Empereur a échoué : créer un état cohérent et centralisé autour de sa personne. La Wisimanie présente un paysage hétéroclite : les Lowlands sont formés par de grandes plaines fertiles arrosées par la Cheam, le grand fleuve du pays. A l'opposé, les Highlands s'étendent sur la partie orientales de la chaîne des Tartrasses, de grandes montagnes qui se terminent sur la mer Cardinal par les trois péninsules du Borset. Au Nord du Royaume, le Bowen et la Marchwood sont des pays à moitié sauvages et aux forêts épaisses, qui séparent le Sud du royaume de la péninsule d'Arcady, une région prospère alimentée par le commerce maritime de la mer du Nord. Lindholm est devenue la résidence des rois et l'une des plus grandes cités du monde triaphysite avec près de 100 000 habitants. Longtemps l'Ouest du pays a été sous la menace constante des hordes Kichiques, mais ces derniers siècles les rapports de force ont changé, permettant au roi de dominer les hordes. La conversion des Kichiques au triaphysisme est devenus un enjeu majeur du roi qui subit la concurrence des Sanlars dans ce domaine.
La Vulgarie La Vulgarie désigne le territoire habité par les "vulgaires", c'est à dire les barbares païens au delà de la frontière Est de l'Empire. Ils sont divisés en tribus primitives sédentarisés ou semi-nomades. On en compte 8 : les Dremmens, les Bugamens, les Eskanides, les Zitanes, les Civelnes, les Pévettes, les Rupèches et les Rux. Seuls les Dremmens sont réunis dans un état cohérent, le Royaume d'Estovie. Proches de la frontière impériale, ce sont les mieux connus des impériaux. Récemment, le chef de guerre Dremmen Bogdanil a accepté de se convertir au triaphysisme et reçut des mains de l'Archevêque de Cahogne la couronne royale, acte fondateur du royaume d'Estovie. Toutefois, malgré les conversions de masse organisées par le roi, la majorité des Dremmens restent païens et rejettent la vraie religion. Surtout, depuis la mort de Bogdanil, l’ambiguïté de son fils Dragomir laisse un doute sur l'avenir du triaphysisme dans la région. ► Les pays Norges Situés au Septentrion sur les terres au delà de la mer d'Adrien, les pays Norges sont des contrées froides et montagneuses. Ils étaient autrefois le lieu de départ des raids vikings qui sévissaient sur les côtes de l'Empire. Aujourd'hui les rapports entre les Norges et l'Empire se sont pacifiés. Ils sont devenus avant tous des partenaires commerciaux et fournissent des mercenaires appréciés des princes d'Empire, comme la fameuse garde Housecarle du duc de Cahogne. Les Norges ont eu une forte influence sur le Nord de l'Empire par la constitution du royaume de Tancardie par le chef viking Tancrède. En 1149, l'Empereur Lothar II proposa au roi son intégration à l'Empire et d'un titre de prince-électeur. Depuis plusieurs années déjà, le triaphysisme s'implante chez les Norges et plusieurs de leurs chefs ont reçu la première onction. ► Le Ponant Le Ponant, parfois appelé la Ponantique, est formé d'une bande de terre verticale bordée à l'Est par la mer Cardinale et à l'Ouest par les montagnes. La population se regroupe principalement le long des côtes et dans la vallée centrale creusée par le Rehan. Le lac Chahine forme une mer intérieur. C'est un pays au climat chaud et sec, avec des étés très lourds et des hivers très doux. Le Ponant est une région très particulière pour les triaphysites. C'est le berceau de la vraie religion où ont vécu les Apôtres, là où ils ont écrit les Cantos. En raison de la présence de très nombreux tombeaux des saints primordiaux, la région est aussi appelée "Terre Sainte". D'après les Cantos, c'est aussi le lieu de naissance de l'humanité. Autrefois l'une des plus riches provinces de l'Ancien Empire, la chute de ce dernier après l'invasion Manns a entraîné la formation de différentes principautés sous l'égide d'anciens légats. Longtemps derniers bastions de la culture impériale, les différents états ont peu à peu constituer une culture originale tout en se revendiquant de l'Empire dont le souvenir resta très vivace pendant des années. Au début du XIème siècle, la Ponantique subit les invasions des Sanlars qui s'installèrent durablement en transformant radicalement le paysage culturel de la région. Vers le milieu du XIIème siècle, l'arrivée au pouvoir d'une dynastie d'Atabeg hostile au triaphysisme provoque l'exil de nombreux prêtes en Valentine et la destruction de plusieurs tombeaux d'Apôtres. Inquiet du sort de leurs frères ponantins, un Concile réuni à Pavène lance un appel à la Croisade pour libérer les tombeaux et recouvrer les anciennes provinces qui appartenaient à l'Ancien Empire. Depuis, la région est partagée entre l'influence croisée et l'influence Sanlar qui forment différentes principautés et émirats. Aujourd'hui, la population du Ponant est très bigarrée, partagée entre les Sanlars, les croisés et le peuple autochtone.   Les Ponantins sont présents dans la région depuis 5 000 ans où ils ont développé une civilisation brillante et originale qui marquera durablement l'Ancien Empire et les Ennéens. Après la chute de l'Ancien Empire face aux hordes Manns, les derniers impériaux s'exilent dans les provinces encore libres du Ponant et vont se laisser influencer par la culture locale jusqu'à l'adopter. Sous la domination Sanlar, les Ponantins se scinderont en deux groupes :  les muladis qui ont adopté la langue et la religion des conquérants, et les dhimmi, qui garderont leur langue et la religion triaphysite, appelé aussi ahl al-kitâb par les Sanlars, c'est à dire les gens du Livre. La Ponantique devra aussi faire face à une forte migration sanlar qui réduira la présence autochtones à la valée du Réhan et aux côtes. Les croisades transformeront encore le paysage de la Ponantique, avec l'arrivée des Cahons, des Gallancs, des Jolois et des Valentins. En quelques générations apparaissent les poulains, enfants des croisés nés en Ponantique, les gasmules, enfant métis né d'un parent ponantin et d'un parent croisé, ou encore les mudéjars, sujet Sanlar des princes triaphysites. Ponantins, Sanlars, muladis, mudéjars, dhimmis, gasmules, poulains, Valentins, Cahons, Jolois, Gallancs, mais aussi Derzis, forment une population très hétéroclite qui fait de la Ponantique une terre culturellement très riche. La région est devenue un carrefour où se rejoignent plusieurs civilisations et où se font de nombreux échanges culturelles. ► L'Insanlar L'Insanlar, littéralement la "terre des Sanlars", est le territoire occupé et dominé par les Sanlars. Autrefois, l'Insanlar formait un vaste empire sous le joug du Malik-al-muluk, le roi des rois ; mais sa disparition suite à l'insurrection des Munshaqqins a fait s'effondrer son empire et transféra de facto la réalité du pouvoir aux sultans, aux émirs et aux atabegs, qui passent désormais leur temps à se faire la guerre. L'Insanlar à proprement dit, désigne la terre d'origine des Sanlars, qui se confond avec les régions désertiques du centre de l'Hyperponant. Le reste de leur empire est appelé "Dar al-Islah", littéralement la "domaine de la réforme". Avant l'an 1000, les Sanlars étaient un peuple de pasteurs divisés en diverses tribus soumises aux khans Kichiques. Mais l'apparition de Zénobar, prédicateur qui réforma la vieille religion chamanique, réveilla les consciences du peuple. La Jaddadislah, c'est à dire la "nouvelle réforme", se diffusa chez les Sanlars et c'est unis par une même religion bien organisée qu'ils purent conquérir leur indépendance et s'étendre dans un vaste empire. A l'Est, seule la défaite contre les Wisimans mit fin à leur progression. ► Les steppes occidentales L'Ouest du monde connue est caractérisé par les grandes steppes où vivent des tribus barbares nomades : les Kichiques, les Batangues, les Hûrques, les Turauques ou encore les Orophontes. Les habitants des steppes sont reconnaissables par leurs yeux noirs en amendes et leurs visages ronds ; ce sont de courageux cavaliers, s'exerçant toute leur vie à monter à cheval, capables de tirer à l'arc en plein galop. Au cours du VIIIème siècle, les Kichiques rassemblent les diverses tribus nomades pour former la Grande Horde sous l'autorité du Khagan, et partent ravager la Wisimanie. Seule l'intervention de Godfred le Grand permettra d'endiguer l'avancée Kichique qui menaçait l'isthme de Mésie et Antiparte, avant de libérer la Wisimanie. Au cours du Xème siècle, l'Empire Kichique finit par s'étioler pour se diviser en plusieurs khanats rivaux. Depuis, les nomades attendent dans les steppes la venue d'un nouveau conquérant qui pourra les unir à nouveau pour les mener à la conquête du monde. La plupart des Kichiques professent une religion animiste dominée par le culte du vent. Mais de nature ouverte, beaucoup se convertissent à d'autres religions, notamment le triaphysisme et la jaddadislah. La conversion des Kichiques est devenue un enjeu majeur, notamment pour les croisés et les Sanlars qui aimeraient s'en faire des alliés. ► L'Hyperponant Au delà de l'Insanlar et des grandes steppes s'étend l'Hyperponant, un pays mythique connu qu'à travers le récit de quelques voyageurs, notamment du Cahon Jacques le Navigateur qui rencontra le roi du Catangue. ► Les pays du Sadàn Après le grand désert du Kalannar, seulement peuplé de quelques bédouins parcourant les dunes chargés de marchandises, se trouvent les pays du Sadàn, la région des Hommes à la peau noire. C'est une région très mal connue de l'Empire, entourée de mystère avec ses cités fabuleuses construites en terre cuite et ses animaux étranges, comme ces vaches jaunes au cou gigantesque ou ces buffles aux énormes cornes. D'après les récits des explorateurs, un grand empire domine la région gouverné par le Négus, une sorte d'empereur local qu'on surnomme aussi le "roi de l'or" car il dominerait plusieurs mines aurifères le rendant très riche. Converti par les bédouins Sanlars à la Jaddadislah, on raconte que lors de l'un de ces voyages en Insanlar il distribua tellement d'or qu'il fit s'effondrer l'économie pendant plusieurs décennies. Autres ressources importantes de la région : les esclaves que les bédouins transportent en Alterinde et au Ponant pour les revendre. On retrouve ainsi beaucoup de Sadanais en Ponantique que certains chevaliers croisés ramènent ensuite dans l'Empire.