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Kydonis Dimitrios
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeVen 31 Juil - 19:44
Eh oui. Ces chiens de valentins renforçaient les ennemis des États d'Occident par leur commerce impie avec les païens. Non pas que commercer avec eux soit mal non non non. Mais il y avait des limites à fixer. On ne pouvait tout permettre. Et surtout pas d'autoriser des pirates et contrebandiers orientaux d'aller écouler la vente d'hommes et de garçons orientaux dans le sultanat Munshaqqins. Des esclaves que l'on était même pas certain d'être des païens. Après tout, pour ce qu'on en savait, il pouvait certainement bien y avoir de bons tryphasistes dans le lot, cette peste qu'était les négociants valentins, toujours prêts à faire des profits, quitte à vendre leur propre sang, n'ayant certainement que peu de cas à l'égard de leurs coreligionnaires.
Mais presque aussi pis que le statut de ces âmes vouées à la servitude éternelle, il y avait les enfants arrachés à leur famille, embarqués sur les navires des valentins, pour être amenés aux marchés munshaqqins pour y être exposés comme de vulgaire morceaux de viande et vendus aux plus offrants. Et le pire restait à venir....

Certains étaient achetés par les sultans et émirs à grands prix.... Non pas pour satisfaire de bas désirs et autres lâches instincts.... Mais au contraire donner à ceux ci un strict entraînement dans leurs maisonnées. Se substituant à leurs pères, ces puissants seigneurs devenaient les nouvelles figures paternelles de ces esclaves achetés à grands prix, les éduquant dans les mystères du panthéon sanlar, la littérature voir même les arts, tout en leur apprenant les moult aspects de l'escrime à cheval, transformant ces étrangers en redoutables combattants, absolument loyaux à leur maisonnée, celle de leur maître et, une fois émancipés, demeurant à son service jusqu'à leur mort, servant le père et ses successeurs.
Kydonis savait que chaque émir sanlar pouvait avoir au moins une centaine de ces guerriers, et le dernier sultan Munshaqqins, avant que sa puissance ne soit brisée et ses armées renvoyées par-delà le Réhan, avait lui même, au soleil de sa gloire, quatre milliers de ces esclaves personnels, ainsi que les recrues nécessaires pour pallier au pertes.
C'était une puissance à réellement redouter sur le champ de bataille. Une puissante armée que celle de ces esclaves guerriers prêts à mourir pour un maître qu'ils considèrent comme un père. Une armée d'autant plus à craindre que leurs généraux, sultans et émirs, avaient les moyens de les acheter, les éduquer, les entraîner, les équiper, mais aussi les remplacer, lorsque ceux ci mouraient lors des épidémies courantes qui avaient lieu dans la vallée de la Daktaride, les miasmes se développant allégrement à chaque été, prélevant un lourd tribu dans les rangs de ces esclaves soldats d'origine étrangère, en provenance de contrées plus froides, moins adaptées aux chaleurs estivales du sultanat.

C'était ce genre d'arme, que les valentins créaient en poursuivant leur petit commerce avec les sanlars. Le même genre d'arme qui avait écrasée les armées des Etats d'Outremer. Infligée tant de pertes et difficultés aux armées croisées.
Une rancune de plus que Kydonis avait à l'égard de ces porcs d'Occidentaux....

Ils continuèrent à discuter jusque tard dans la nuit à l'auberge, avant de finalement se laisser tomber dans le sommeil, l'heure tournant et chacun d'eux ayant à faire le lendemain.
Kydonis Dimitrios
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeLun 10 Aoû - 0:03
La visite au palais, le lendemain, fut presque une formalité, le ponant étant reçu après une courte attente en matinée par le même secrétaire pour se voir confirmer les hypothèses de la veille. On ne pouvait pas faire grand chose pour lui bien que l'on soutienne de tout cœur les ambitions de ce bon Basile de Coradine, au point de confier à son Silentiaire une lettre de recommandation, portant les armoiries de l'Empereur sur le sceau de cire de celle ci, à destination du Triarque, requérant à celui ci de prêter une oreille attentive aux suppliques du Ponant. Le maître des offices avait bien fait son travail.
Accompagné à la sortie du secrétariat, le ponant eu néanmoins la surprise d'apprendre qu'il aurait néanmoins quelques bagages supplémentaires à embarquer dans ses navire.

Messire ?

Oui voyez vous, il se trouve que nous devons envoyer quelques missives à Archopole, de même que divers couriers dans l'Est. Nous avons ainsi un homme récemment parvenu à notre disposition pouvant accomplir ce devoir. Aussi me dois-je vous demander de lui permettre d'embarquer à vos côtés, au moins jusqu'à la Cahogne. J'ose espérer que cette demande impromptue ne vous dérange pas trop ?

Les politesse et autres formules qui étaient d'occasion étaient présentes, donc il pouvait sans doute se permettre d'accepter cette requête ?

Eh bien s'il ne s'agit que d'un homme, et que ses bagages restent modestes, cela ne devrait pas poser de problème. J'escompte qu'il pourrait pourvoir à ses propres besoins financiers au cours de ses devoirs ?

Sans soucis, Silentiaire. Permettez moi de vous présenter ce bon serviteur de notre puissance....

Passant un bras dans le dos du Dimitrios, le secrétaire guida celui ci à travers les couloirs du palais, jusqu'à parvenir à une partie du palais alors inconnue du patrice où une silhouette les attendait, à moitié dissimulée dans l'ombre des allées du lieu.
Une silhouette légèrement familière par ailleurs...

Münchhaussen ?

Se redressant, l'homme salua le ponant alors que le secrétaire s'en allait, laissant les deux hommes discuter de tout leur saoul.
Ainsi donc le calavien se révélait être cet invité surprise ? Une bonne chose dans ce cas, que le Dimitrios s'entende déjà avec lui, l'homme étant un compagnon de discussion très intéressant. Très intéressant. Provenant de la ligue de Calave, au fait des subtilités faisant la puissance de ces chiens de valentins, ayant des contacts à la cour impériale, aventurier... Combien d'autres facettes ce personnage avait il, de dissimulées pour le moment aux yeux du ponant ? Qui était il donc ? Des questions qui attendraient certainement, ne seraient posées qu'une fois en mer, dans plusieurs jours, voir semaines ou mois. Il attendrait la bonne occasion pour s'enquérir de ces sujets qu'il devinait ne pas aller de soit. Car après tout, il avait le temps. Et il était inutile de se montrer grossier avec un individu tel que lui, que l'on devinait utile si l'on parvenait à s'en faire un agréable compagnon, voir ami, malgré sa condition d'oriental de sang mêlé....
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeMar 1 Sep - 9:45
Livre de bord :

A notre troisième jour après avoir quittés Calavène, notre route a croisée celle des géants des profondeurs, alors que nous mettions voile vers l'Ouest pour replonger dans les courants marins, afin de mieux repartir en direction d'Acropole.
Sortis des profondeurs, ces majestueux mastodontes, rois des mers, se sont manifestés peu après que le soleil soit au midi. Leur peau noire-bleue luisant sous la lumière de l'astre solaire ne pouvait échapper à notre vue, tandis que des panaches d'eau et de fumée s'échappaient de leur bouche.
Un début de panique dans les équipages à la vue de ces esprits fut néanmoins rapidement calmé alors que nous proposâmes de jeter à ces serviteurs du Triarque quelques offrandes bienvenues pour ces créatures de l'eau, que quelques rareté pour eux, issues de la terre. Nos vivres que sont nos délicieuses rations de pâtes d'amande et céréales au miel, ainsi que le jambon fumé qui était prévu pour fêter notre arrivée à la vieille cité.
Ces coûteuses offrandes suffirent manifestement à calmer les esprits, ceux ci se contentant de nous observer au loin, plongeant et remontant, sans pour autant nous approcher. L'humeur des équipages s'est améliorée, même si le coût sur le moral se fera ressentir à mesure que nous passerons du temps en mer. Je crains de devoir débourser encore quelques pièces d'or de ma bourse pour des vivres de supérieure qualité, afin de rendre le trajet supportable et améliorer le moral de l'équipage. Naviguer sur des mers inconnues, réputées froides, ne sera pas de tout repos. Je redoute ce moment où nous aurons traversés le canal.....


Kydonis Dimitrios
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeMer 9 Sep - 15:14
Les discussions entamées entre le ponantin et le calavène durant la traversée furent riches d'enseignements pour les deux interlocuteurs, chacun comptant à l'autre le déroulement de la campagne de Ponantique menée par Basile IV et les croisés, tandis que l'oriental comptait à son hôte le déroulement de celle menée par l'Empereur contre les Républiques de Valentine.

Là où les croisés, ces braves auxiliaires de la puissance impériale, après la levée du siège de Port-de-Grâce, massacraient et intimidaient par leurs massacres et nombreuses exactions contre les populations et citoyens de Coradine, l'ost mené par Basile, moins imposant en puissance, usait de trésors de diplomatie et intrigue pour reprendre les cités sur sa route, usant de la peur provoquée par la venue des portes croix, et hatisant le ressentiment laissé derrière eux par les conquérants des émirats sanlars, leur soldatesque pillant avec la même cupidité les temples et cités que les portes croix. Achetant, menaçant les notables locaux, usant d'agitateurs pour provoquer des soulèvement dans les cités où son ost se présentait, Basile avait pu, à moindre frais, reprendre la plupart de ses cités et rétablir un semblant d'autorité centrale en Coradine, tout en épargnant à ces terres davantage de ravages.
Là où les sanlars représentèrent réellement un danger fut lorsqu'il fallut s'éloigner des côtes pour s'aventurer dans les vallées et monts traîtres du Thalès, les mines de métaux et de charbon du Thalès étant bien trop précieuses pour alimenter la trésorerie de Port de Grâce pour être laissées à l'abandon plus longtemps, au risque de voir le train des bagages destiné aux croisés d'être détruit. La logistique permettant à ceux ci de poursuivre les sièges le long du Réhan dépendait de plus en plus des ressources de la Coradine, le trésor de guerre des portes croix s'amenuisant à mesure que les vivres aux alentours de leur croisade diminuaient. On ne pouvait nourrir la guerre par la guerre trop longtemps.
La reprise du Thalès fut une affaire sanglante pour les troupes de Basile. Si son armée comprenait un cœur professionnel et extrêmement efficaces de gardes du palais, suivant les traditions martiales antiques des légendaires légions, le reste n'était qu'une pléthore d'infanteries légères levées à la hâte, ne savant que marcher au pas, et entraînée peu à peu à mesure que le temps passait, grâce à un encadrement fourni par des officiers recrutés parmi divers familles de notables. A cela, se joignaient les levées de quelques domaines de la noblesse, solides mais peu nombreux au vu des pertes engendrées par la débâcle au bord du Chahine, par feu le père de Basile.
Non. Le gros de l'armée était surtout fait de bandits et prisonniers embrigadés, capturés et laissés devant le choix de mourir ou servir, d'esclaves en armes, libérés et eux aussi embrigadés par Basile, et, surtout, seule force avec une véritable expérience du combat, mais extrêmement difficile à commander, de milices.
Sur le chemin de la tagma de Basile, chaque village se voyait obligé d'équiper et fournir une partie de leurs jeunes hommes, joignant la tagma. Des milices quoi.
C'est cet ost hétéroclite qui était chargé de reprendre le Thalès. Un ost de troupes diverses, de qualité médiocre ou moyenne, avec un encadrement d'officiers pour la plupart n'ayant eu pour seule expérience que survivre au siège de Port-de-Grâce. Tel sergent de la garnison ainsi promut capitaine. Ou tel Dimitrios se retrouvant soudainement à devoir organiser et mener une centaine d'archers, arbalétriers et frondeurs divers, en plus de devoir apporter toute l'aide possible aux blessés, afin de sauver un maximum de soldats. Et en plus de cela, de devoir participer aux conseils de guerre tenu par Basile et les plus hauts officiers de la tagmata afin de tenir informés de ceux ci des pertes de l'armée, tout en aidant le sacellaire, en tant que logothèque, à observer, compter et organiser la logistique.
La campagne avait été un enfer pour lui. Il avait été travaillé à l'os. Une fois, il avait même manqué de mourir. Son expérience au siège de port-de-Grâce en tant que chirurgien improvisé avait été réquisitionnée durant la campagne. Il s'était ainsi une fois retrouvé à devoir sauver la vie d'hommes bien plus nobles que lui. Son seul savoir de la médecine se tenait d'informations obtenues de seconde mains et observations et expérience obtenue lors du siège. Il n'avait jamais lut de livres ou suivit un médecin pendant des années pour obtenir son enseignement.
Son expérience était son seul savoir. Il savait quelles plantes faire ingérer à un patient pour réduire la douleur ou l'endormir. Il avait appris, à coups d'erreurs et réussites successives, à effectuer des amputations sans tuer son patient. A réparer une fracture. Et à abandonner à son sort un condamné. Blessure à la tête ? Presque certainement condamné à mourir. Au ventre ou à l'aine ? Même chose. Au cou ? Une chose impressionnante mais pas sans espoir. Les membres ? C'était possible de sauver un homme.
Aussi, donc, lorsqu'on lui apporta un noble de la cour, commandant de 500 hommes, sénateur, avec plusieurs membres brisés suite à une suite de rochers et une flèche dans le thorax, et l'insistance à ce qu'il l'ausculte lui même... Eh. Il avait fait son possible. Brisé la flèche. Retiré la pointe. Drogué le patient pour l'empêcher de crier à mesure qu'il maltraitait ses os pour les empêcher de repousser dans une mauvaise direction. Il avait aussi du lui couper la main. Elle tenait à peine à son bras, à moitié hachée. L'os était au dehors. Puis il y avait eu la trépanation, pour empêcher les mauvaises humeur dans le crâne de l'homme de noyer sa tête.....
C'avait été une opération affreuse.
Qu'il ait survécu une semaine avant de mourir était encore pire. A osciller entre la vie et la mort. A la fin on l'avait accusé de collision avec l'ennemi, d'être un traître, pour avoir amputé un sénateur. Et de l'avoir tué. Si le sacellaire du prince n'avait pas plaidé son cas, il pendrait aujourd'hui sur quelques arbre dans le Thalès.

Mais revenons à nos moutons donc. Le Thalès. Des montagnes arides, des passages étroits... La tagmata de Basile apprit à la dure que quelques centaines d'hommes pouvaient suffire à bloquer plusieurs milliers d'autres pendant des semaines.
Ce n'est que lorsqu'un sergent de milice entreprenant suggéra d'user des fantassins légers pour escalader des parois et prendre l'ennemi à revers, que la situation évolua. Ce brave prit effectivement l'ennemi à revers, faisant passer ses hommes pour des sanlars, plongeant l'adversaire dans la confusion.... Avec seulement cinquante braves menés par un héros au courage indomptable, il mis en déroute et annhila un ennemi qui avait tenu en échec pendant deux semaines l'infanterie lourde du palais.
Ce genre de schéma se répéta encore et encore pendant des mois. Quelques sanlars en haut d'un col bloquant l'armée, contre lesquels on envoyait de l'infanterie légère attaquer ceux ci par les flancs ou par derrière....
Pas de batailles rangées avec des cavaliers héroïques plongeant au cœur de la mêlée. Juste un travail sanglant et méthodique contre un ennemi retranché se croyant invincible de par sa maîtrise des cols. En deux mois la route vers Marameth à travers le Thalès était libre. La rive Est du Réhan était aux mains des ponants et portes croix.
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Sep - 0:14
Les ingénieurs de siège, des savants issus de l'université de Port-de-Grâce, avant tout des mathématiciens et ingénieurs, furent d'une grande aide aux croisés, ceux ci parvenant à prendre rapidement les cités et forts tenus par les troupes des émirs encore sur place, n'ayant pas fuies. Le savoir supérieur de ces hommes de science, à la connaissance plus étendue sur l'art des machines et constructions que les sanlars ou croisés, permirent de raccourcir de manière conséquente le temps écoulé entre l'installation d'un siège et la reddition d'une place forte à la vue de balistes ou trébuchets montés en quelques jours.
Car ils emmenaient avec eux ces machines de guerres plutôt que de es construire à partir de rien. Comment faisaient ils ? Simples. Ils démontaient celles ci à la fin d'un siège, rangeaient les différentes pièces sur des chariots et ceux ci étaient envoyés à la place suivante et ainsi de suite.

La jonction des forces à Marameth permit de sécuriser le Nord et l'Est avant de s'en aller ver le Sud où d'autres péripéties eurent lieu.

A son tour cette fois ci, d'ouïr les exploits guerriers qui animèrent la campagne de l'Empereur contre les valentines. Et sur ce point, le Munchaüssen fut instructif. L'usage important de mercenaires au côté des levées seigneuriales, et la suite bien haute en couleur....
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeMar 22 Sep - 15:30
La campagne de Valentine, menée par l'Empereur, avait été une entreprise au succès mitigé. Le choix de l'emploi des armes au lieu de négociations policées, respectables et interminables, l'avait emporté lorsque le souverain de la Calave estima que les nombreux privilèges dont se targuaient de jouir les Républiques, acquis sous ses faibles prédécesseurs, usurpés ou même inventés de toutes pièces, se devaient d'être limités, car devenus excessifs. Ainsi, si les seigneurs de la Ligue de Calave participèrent au concile convoqué par l'Empereur; et s'en trouvèrent assez disposés envers sa majesté pour voir se réduire leurs bénéfices et exemptions, il en fut tout autre pour les républiques des valentines, celles ci n'envoyant pas sur place leurs consuls, podestats et autres petits et mesquins magistrats de rien. Non. Les républiques se contentèrent d'envoyé, même pas d'ambassadeurs plénipotentiaires, Ponte osant meme n'envoyer quiconque, humiliant davantage le pontife souverain qui s'était déjà abaissé pour négocier d'égal à égal avec des souverains inférieurs à sa personne par le rang et le sang; à cela s'ajoutait l'insulte à l'humiliation, le voyant devoir traiter avec de simples "envoyés", même pas plénipotentiaires, et de voir d'autres puissances bafouer son autorité en ignorant le concile, laissant leurs places vides.

Père des princes, protecteur de ces turbulentes nations où le sang de barbares se mêlait à celui de la plèbe la plus crasse et incapable d'honneurs, ce grand souverain qu'était l'Empereur s'était montré une figure paternelle patiente, jusqu'à supporter des mois d'incessantes palabres inutiles, inconstantes humeurs et intrigues mesquines auxquelles se livrèrent les valentines eurent lieu de venir à bout de ladite patience et bonne volonté du vertueux princeps qu'était leur juste souverain.

La guerre prit place lorsque des navires marchands des valentines furent arraisonnés et amenés à quais par des capitaines impériaux porteurs de lettre patentes faisant d'eux les serviteurs de Sa volonté. Arraisonnages sauvages devinrent escarmouches qui finirent en abordages en haute mer et batailles navales au large, entreprises méprisables pourtant interdites avec la plus grande fermeté par tout ouvrage militaire consacré au sujet, comme l'apprit par la suite de ses lecture le Dimitrios.

Lorsque le légat de l'empereur envoyé à Heggio pour obtenir des excuses de capitaines ayant portés la main sur des marchands de Querguel et versé leur sang fut pendu haut et court malgré son rang, l'Empereur put appeler le ban, afin de punir les "rebelles" à son autorité, le Triarque saluant cette décision qu'il voyait comme nécessaire au rétablissement de l'ordre et la concorde dans le domaine sacré du Tricéphale, après les longues négociations qu'il avait conseillé le grand souverain de mener, plutôt que de faire appel à sa simple autorité de premier prince de l'Empire.
Les armées de l'Empereur étaient nombreuses, biens menées, les chevaliers à leurs têtes étant pour la plupart des vétérans des campagnes en Ponantique. Sa trésorerie était large, permettant sans soucis de nourrir cet Ost guerrier, augmenté de quelques compagnies soldées, encadrant les masses de piétailles composant le gros des forces impériales.
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeMer 23 Sep - 15:29
Aux champs d'or, l'ost impérial écrasa sans soucis une armée coalisée. Divisée, celle ci avait constituée une cible aisée pour les troupes de l'Empereur qui vinrent attaquer les camps ennemis l'un après l'autre, alors que le commandement adverse était divisé. Si ce n'était la résistance farouche de l'arrière garde savonne, le gros des troupes coalisée aurait été passé par les armes par la cavalerie impériale.
A Antagène, les agents de l'Empereur parvinrent à acheter les mercenaires à qui le podestat de la cité avait chargé de défendre les châteaux et fortins environnants. Sans coup férir, les environs de la ville tombèrent aux mains du souverain, et la cité peu après; l'ost impérial profitant de troubles au sein de celle ci entre la garnison et une partie des compagnies mercenaires au sein de celle ci, s'entretuant en s'accusant mutuellement de trahison. Pareil spectacle, uniquement du à quelques rumeurs biens lancées, avait transformé un siège pouvant prendre des mois en une affaire réglée en une journée puisque nul ne défendait les murs ou les portes, celles ci étant encore ouvertes une fois l'ost calave présent devant celles ci.
Le siège de Savonne fut lui aussi rondement mené, les soudards de l'Empire, une fois les murailles affaissées grâce à un très bon travail de sape, s'en prirent violemment à la garnison qui refusait toujours de se rendre, et qui fut en conséquence taillée en pièces tandis que son trésor était pillé.

Mais malgré ces succès en Boésie,  les victoires enchaînées sur le champ de bataille, la coalition adverse ne semblait désireuse de négocier la paix. Après deux ans de campagne, à piétiner dans les montagnes de l'Espire, en Camargua, les forces impériales étaient bien trop usées par le temps et les privations de campagne pour mener correctement le siège de Roccaforte, où l'ost piétinait. C'est là que la guerre prit un nouveau tournant.

Le gros des mercenaires trahit le protecteur des terres. Des agents des Républiques avaient achetés les capitaines des compagnies. Complotant pour changer de camp, ils furent convaincus de porter les armes contre leurs frères d'armes lors d'une attaque nocturne.
Fatigués par le soleil et la poussière de la région, l'armée de l'empereur chargé du siège de Roccaferte avait fait l'erreur de se positionner le long d'un fleuve traversant la plaine fluviale, afin de bénéficier d'une source d'eau fraiche à disposition, permettant de désaltérer les hommes.
Las, c'était un bien long camp, étendu sur la longueur, qui avait été établi. Sur la longueur de la rive, plutôt qu'un carré ou une suite de fortins se protégeant les uns les autres. Dans cette position, les troupes en campagne étaient idéalement dispersées. Bien que protégées par une palissade, elles n'en demeuraient pas moins disséminées sur une longue bande de terre, réduisant leur concentration, tout en se gênant mutuellement dans un labyrinthe de tentes très mal organisées, gênant tout mouvement d'unité dans l'éventualité où il conviendrait de manœuvrer en catastrophe.
Déjà Kydonis voyait il le désastre poindre, lui qui avait eu à inspecter et parfois réorganiser des quartiers de camps de marche à la manière antique, face à des chefs de compagnies obtus ou simplement ignares dans la manière de l'harmonie d'un camp. Un bon camp, c'était un carré de tente pour chaque compagnie, les chevaux dans un coin, les engins de siège dans l'autre, la tente du stratège vers le centre du dispositif, et une palissade ceignant le gros de l'organisation, à plusieurs pieds des tentes les plus proches, agrémentée d'un fossé peu profond vers l'extérieur. Certes, en réalité, on ne pouvait pas toujours suivre le manuel à la lettre, mais ces prescriptions étaient toujours au moins partiellement appliquées, toutes mises en œuvre lorsque l'on en avait le temps et l'énergie, car il se jouait là de la sécurité et du repos des forces en campagne.
Alors que d'apprendre avec quelle oisiveté on avait organisé le camp de marche pour le siège de Roccaferte, le ponant avait craint le pire de la part du conteur. A raison.

L'attaque nocturne lancée, le château de tentes partit rapidement en flammes tandis que la panique éclatait dans les rangs, l'ost terrorisé, croyant voir tomber sur lui une innombrable géhenne. Nombreux périrent dans les flammes, par les armes, quand quelques chanceux furent fait prisonniers ou eurent l'occasion de fuir.
L'Autokrator lui même échappa de justesse des mains de ses sicaires lui ayant tendus ce piège mortel, loué qu'il était pour avoir à sa disposition de braves hetaeriaes, ceux si se sacrifiant pour lui permettre la fuite, bien qu'à son corps défendant, lui même devant être violenté par son escorte pour être tiré hors des combats. Quelques jours de poursuite où à plusieurs reprises le Sébaste eut à mettre en place divers stratagèmes pour échapper à ses poursuivants, que ce soit en jetant derrière lui une bourse remplie d'or, ou bien en se déguisant, lui et son escorte, en cavaliers coalisés, s'infiltrant dans une colonne justement chargée de les poursuivre et d'autres aventures en ce genre.
Les semaines qui suivirent son retour dans les territoires contrôlés par sa faction, l'Empereur eut à se résoudre d'abandonner ses ambitions visant à ramener l'harmonie impériale dans la région, ses forces ayant survécus étant trop amaigries par la poursuite et les combats. La suite ne furent qu'escarmouches, combats d'arrières gardes et trahisons, tandis que ses talents de stratège étaient mis à rude épreuve par les faibles outils et troupes à sa disposition, ne pouvant que s'accrocher obstinément au terrain, sans pouvoir avancer.
Là aussi, en vain, les flottes coalisées, renforcées de capitaines, équipages et navires sanlars et orientaux, dominèrent le golfe d'Antagène, empêchant l'arrivée de renforts rapides pour l'Empereur.

C'est donc aigri par cette triste campagne qui causa tant de pertes à sa puissance pour un bien maigre butin, que l'Autokrator eut à signer une paix insatisfaisante avec les coalisés, trêve instable, dont nul du côté impérial ne souhaite voir les résultats se pérenniser, tandis que l'on confiait à un mercenaire la ville d'Antagène et ses environs, élevant le tout en marquisat, devenant nouvelle marche de l'Empire dirigée contre les républiques coalisées, dans l'attente d'un nouveau conflit pour réimposer l'ordre impérial chez ces sujets agités.
Kydonis Dimitrios
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeJeu 8 Oct - 11:21
Mais assez sur les récits de campagne, ceux ci devant certainement être lassants à longueur de journée. Mettant plutôt à profit les quelques jours de voyage avant qu'ils ne parviennent à joindre Archopole, il tenait à progresser dans la lecture de son ouvrage.
Quelque peu aidé par son interlocuteur, lui même versé dans les anciennes écritures, bien que de moindre érudition que le Kydonis, ils purent, à deux, disserter sur le sens de certaines phrases parfois étrangement tournées, et leur donner, au vu de leur propre expérience personnelle dans le métier des armes, leur donner une signification plus claire, faire émerger quelques sagesses antiques du texte qui adoptait souvent des tournures byzantines.

Ainsi, sur le chapitre de l'entraînement du soldat.
L'homme doit être entraîné à tirer rapidement à pied, à la manière "impériale" ou bien "la kichique", ces nomades des steppes qui tiraient en usant de leurs trois derniers doigts. Sans doute le pouce, l'index et l'honneur ?
L'auteur insistait sur l'importance de pouvoir tirer la corde rapidement et tirer les flèches avec force, ainsi que le fait que l'archer devait aussi pratiquer à cheval. Même une flèche touchant au but, mais lente, était inutile. Nécessité de tirer sur des cibles telles qu'une lance, rapidement, à pied, mais également à cheval au galop, à gauche, à droite, devant et derrière. Il doit aussi s'entraîner à "sauter sur le cheval". C'est à dire à se retourner complètement au galop, ou bien monter sur la bête par un simple saut, là où la plupart des chevaliers orientaux et mamelouks s'aident des étriers.
Le soldat doit pouvoir tirer rapidement deux flèches avant de ranger son arc dans son étui et s'emparer de sa lance, et la remettre dans son dos pour ressortir l'arc de son étui, et ainsi de suite durant l'entraînement. Et il doit faire tout ceci monté, en marche dans son propre pays, car pareils exercices ne gênent pas la marche ni ne fatiguent le cheval.
Un entraînement, donc, en marche avec la tagmata.

S'ensuivait alors un petit paragraphe sur l'entraînement du soldat à pied, celui ci devant être armé d'une fronde ou de javelots, mais toujours pouvoir tirer à distance sur l'ennemi avec "quelque arme que ce soit". Et d'avoir un bouclier, derrière lequel se dissimuler de traits, un casque, une maille ou toute autre protection au torse, des sandales de marche, et trois jours de vivres dans son bagage. Il doit savoir jouer de la lance, seul et en formation.
Et c'était tout.


S'ensuivait alors une ligne, en titre, traduite comme étant : "l'armement du cavalier et l'équipement basique à fournir".

Une fois l'entraînement individuel ayant atteint un niveau satisfaisant, les hommes devaient être équipés par leur officier de commandement. Sans doute le capitaine de bandon, ou bien le général. L'équipement doit être préparé lors des quartiers d'hiver pour chaque soldat, afin qu'il ait le matériel correspondant à son rang, sa solde et ses émoluments. Et d'insister que c'était là un travail d'autant plus important pour les commandants des moiro et tagma et l'hécatontarques, décarques, pentarques et tétrarques, respectivement les officiers de 100, 10, 5 et 4 hommes. Ils devaient avoir des manteau à capuchon de maille leur arrivant jusqu'aux chevilles, avec des lanières et anneaux et sacs de marche ; des casques avec une ou des plumes au sommet, un arc adapté à la force de son porteur et pas au-dessus, en fait il devrait même être sous-adapté à son porteur. Les sacs et étuis doivent être assez grands pour pouvoir y mettre l'arc, des cordes de rechange dans les sacs de selle, ainsi que des carquois de rechange dedans, contenant entre 30 et 40 flèches, des lances de cavalerie de type kichique, c'est à dire avec des lanières de cuir au milieu de la lance et avec des pennons, si possible aux couleurs de l'hékatontarchie, l'unité dirigée par un hécatontarque ; des épées de cavalerie, un col rond fait de franges lin à l'extérieur et de la laine à l'intérieur.
Les jeunes étrangers peu adroits à l'arc doivent avoir des lances et boucliers.
Il est réglementaire pour les troupes que d'avoir des gantelets de fer et des petits pompons tenus par des sangles, à l'arrière et l'avant des chevaux, ainsi que des petits penons aux épaules du soldat, au dessus de la maille. Plus le soldat est beau avec cet équipement, plus sa confiance dans la victoire s'accroit, et l’effroi qu'il inspire à l'ennemi grandit.
A l'exception des étrangers, tous les jeunes citoyens au-dessus de 14 été se doivent de posséder un arc et un carquois, qu'ils soient bons ou mauvais archers avec. Ils devraient avoir deux lances, de manière à en avoir une de rechange en cas de perte.
Les hommes de peu de talent usent d'arcs légers. Avec assez de temps, même les pires d'entre eux sauront comment l'user correctement, car il est nécessaire qu'ils apprennent à en faire l'usage.
Les chevaux, et surtout encore plus ceux des officiers et des troupes spéciales, nommées plus haut, en particulier ceux du premier rang de bataille, doivent avoir des armures de fer à la tête et au buste, de fer ou de feutre, ou bien recouvrir la tête et le buste à la manière kichique.


Cette dernière mention perdit quelque peu le Dimitrios et son interlocuteur, ceux ci n'ayant jamais vus de Kichiques montés et parés au combat, les rares mercenaires de cette peuplade étant plutôt trouvables en Wisigothie et dans les émirats, surtout après la croisade. Mais vu la mention précédente faite sur les armures pour chevaux faites de feutre, il devait sans doute s'agir d'armure de peau ou bien de cuir clouté. Cela semblait faire sens.

Les selles devraient être de larges et épais tissus, les brides devraient être de bonne qualité, attachés à la selle se doivent de l'être les étriers, un lasso, un sac de selle assez large pour tenir des rations pour trois ou quatre jours, si nécessaire, et un sous le menton.

Le menton de la bête ou du cavalier ? Sous celui du cheval, il pouvait risquer de gêner celui ci au galop. Donc sans doute celui sous le menton du cavalier, pour pouvoir se sustenter en cas de marche forcée, sans avoir à descendre de sa monture.

Les habits des hommes, qu'ils soient de lin, poil de chèvre ou laine de piètre qualité, devraient être larges, coupés à la manière kichique, pour pouvoir couvrir les genoux tout à cheval, donnant ainsi une apparence soignée....


S'ensuivaient d'autres recommandations, mais déjà les érudits amateurs se fatiguaient de la traduction fastidieuse de l'ouvrage, le repas du midi étant servi en ce moment à l'équipage.
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeMar 10 Nov - 23:59
Passant l'heure, assis en tailleurs sur le pont, à se sustenter de vivres tandis qu'une équipe de quart se chargeait de tenir la voile et la barre, celle ci ne se sustentant qu'après, le ponant échangea quelques amabilités avec son invité oriental alors que l'on se régalait de galettes de sarrasin, fourrées au miel, fromage ou poisson. Une rareté dont il hélas aurait bientôt à se passer, les stocks faits à Port-de-Grâce diminuant rapidement, et l'escale faite à l'occasion de la remise de lettres à l'empereur n'avaient permises de renouveler les cales de ces délicieuses vivres, les indigènes, malgré les efforts procédés par leur empereur pour élever ses provinces à un niveau de développement digne d'être qualifié de civilisé, n'ayant pas encore atteint ce degré de maturité où ils étaient en mesure de réaliser les avantages que procuraient la culture du sarrasin dans leur champs, et les moult trésors culinaires que cette céréale permettait.

Ô délices de la cuisine occidentale que ces galettes fourrées de fromage, de viande ou de poisson. Ô cruelle épreuve, qu'allait constituer ce long voyage, où il aurait à se passer de ces délicieuses joyeusetés lui rappelant les rives civilisées de son pays natal. Car le voilà qui s'en allait vers d'autres rivages, tandis que leurs réserves de bonne cuisine s'amenuisaient, et qu'ils en seraient bientôt réduits à devoir se sustenter de vivres issues d'une cuisine étrangère, bien différente de la leur et en de nombreux points sans conteste inférieure....
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeMer 25 Nov - 16:41
Vers l'horizon lointain pointaient les lumières de la ville, car en cette douce matinée, alors que le ciel était dégagé, et l'aurore pointait son nez, le navire qui avait vogué nuit et jour depuis les terres impériales, pour enfin arriver aux bordures du cœur de ce qui avait été un glorieux et puissant Empire, aujourd’hui cité remplie de ruines parasitée par les indigènes, nuée de pouilleux barbares pataugeant dans les marais ayant à moitié envahit les rues et chaussées, faute d'un entretien décent des lieux, fruit du savoir d'ingénieurs antiques et de connaissances aujourd'hui perdues sur ces terres arriérées.

Le port de mer était certes impressionnant, par ces grandes tours carrées, bien que penchantes, et cet imposant rempart qui surplombait les quais, mais à part cela, il n'y avait pas grand d’œuvre qui puisse imposer le respect dans l'entourage immédiat. Seule demeurait la signification sacrée qu'avait le lieu, valeur intemporelle qu'il ne pouvait retirer à la cité en ruines.
Alors qu'il restait encore une heure de voile avant que l'on puisse aller jeter l'ancre dans la baie, le ponant ordonna aux hommes qui n'étaient pas de quart de procéder à leurs ablutions rituelles.
Car on s'apprêtait à poser le pied sur un siège de la pentarchie, il n'était pas question, fut il peuplé d'orientaux, de courroucer les esprits plus que de nécessaire. Et puis c'était, après tout, la première fois pour lui qu'il pourrait faire démonstration de sa foi dans un lieu aussi important, loin de chez lui.

Tirant de l'eau de mer par des seaux, les hommes enlevèrent leurs hauts pour se mettre torse-nus, avant ensuite de se rincer la nuque et le dos puis les pieds de l'eau salée, les ablutions revêtant un aspect important de la foi lorsque l'on posait pied sur un sol consacré par le divin, que ce soit un temple ou une ville-siège de la pentarchie.

Bien entendu, on entama également un chant à la gloire du Triarque, remerciant celui ci de leur avoir permis un voyage jusque là sans encombres, épargné les rencontres avec des barbaresques ou tempêtes, puis d'entamer, sur cette cogue comme sur les autres, un chant liturgique à la gloire du triarque, alors que le reste du quart entamait les manœuvres pour maintenir la voilure afin de gagner Archopole.

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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeJeu 14 Jan - 21:18
"
Citation :
A Basile de Coradine, Seigneur très excellent et très tryphasique, Prince de Coradine par la grâce du Tricéphale, votre sujet Kydonis Dimitrios, très petit dans l'ordre de la noblesse de votre nation, envoie son salut et souhaite de toujours triompher en le Tricéphale.

Il est dit à propos du sage qu' "Il passera par la terre des peuples étrangers, il fera l'épreuve, en toutes choses, du bien et du mal". Cela, je l'ai fait, mon Seigneur, mon Prince. Puissé-je l'avoir fait en sage et non en sot. Beaucoup font  ce que fait le sage, mais sans sagesse et très sottement: je crains d'en être du nombre. Toutefois, quelqu’un soit la manière, je l'ai fait : vous m'aviez dit, lorsque je vous ai quitté, d'écrire pour vous tout ce que je verrais en Orient et m'avez enjoint de ne pas craindre de vous écrire longuement ; j'accomplis ce que vous m'avez ordonné, avec crainte et humilité, car je n'ai pas les mots qu'il faudrait pour m'adresser à une si grande Majesté.

Pour protéger du regard des curieux et malintentionnés, nous avons jugées bons de vous adresser cette lettre en langue d'Eglise, afin d'en limiter le nombre pouvant lire celle ci.

Votre majesté saura donc qu'en l'année du Tricéphale 1299, nous sommes entrés dans l'antique cité d'Archopole, où se trouvent les palais du vénérable patriarche d'Archopole, gardien des clés du septuaire du Tricéphale dans les provinces impériales d'Orient.
Les ruines de la cité témoignèrent aisément des grandeurs passées de celle ci sous le joug éclairé de vos prédécesseurs, et de sa décadence ultérieure. D'antiques temples servent aujourd'hui de matériaux de construction, les égouts de la cité sont dans un mauvais état, faisant passer ceux des quartiers pauvres de Port-de-Grâce pour du luxe. L'entrée du canal est en mauvais état, les déchets de la ville venant souiller les coques des navires empruntant l'écluse, et le port comptant plus de pontons de bois que de pierre. Et ce n'est pas là un état de fait provoqué par un manque de richesses du gardien de l'Eglise, celui ci disposant de plusieurs palais, bien entretenus, dans la ville. Peut être que les indigènes ont tout simplement perdus les capacités nécessaires à pareilles constructions sophistiquées.

Le marché central de la cité, non loin du port, a été, avons nous apprit, sous les eaux pendant quelques heures l'année dernière, à la suite d'une marée très haute. En a résulté des déchets venant peindre le bas des murs. Les maladies frappent également les plus bas quartiers, les caniveaux se transformant parfois en véritable marais d'immondices, et les pompes chargées de nettoyer les caves sous les pavés cessant régulièrement de fonctionner, pour le plus grand malheur des riverains et visiteurs.

Et concernant les maladies, celles ci frappent également les pauvres et les riches sans différence, mais les pieux et les impies également. Ainsi avons nous été refusé l'accès au patriarche d'Archopole au motif que celui ci était trop fatigué pour nous recevoir, alors qu'en plein Concile. Un Concile sur des questions théologiques, opposant quelques sectes étranges d'Orient où nous n'entendons rien. Mais nous y reviendrons plus tard.

Par quelques intrigues, nous sommes parvenu à entrer en contact avec quelques uns des domestiques de son éminence le patriarche. Celui ci reçoit des physiciens depuis des semaines, un mois après le départ de votre frère et ami le bon Eudis de Cahogne. L'urine de celui ci est rouge, de même que ses selles. C'est là des signes qui préviennent souvent une mort douloureuse. Je prie pour l'âme du Patriarche, car il est à craindre que celui ci n'aille, dans les jours à venir, être confronté au Tricéphale.

Et c'est là que vient le Concile. Celui ci, réuni pour trancher sur le sort à réserver à quelques hétérodoxes à la foy triphasyste. Ces hétérodoxes, de ce que j'ai pu en comprendre, ne semblent guère dangereux. En Orient, deux sectes se composent, et semblent influentes. L'une d'elles, les "Canes", prône l'exaltation du créateur par le faste et l'opulence, la dépense matérielle pour l'exaltation de la piété des croyants au divin. Ils pensent par ailleurs se rapprocher du divin par une meilleure compréhension des forces de la nature. Somme toute des gens étranges, mais pas bien dangereux.
L'autre secte se nomme les "Judicaliens". Ceux ci préfèrent l'austérité. Et cela se traduit apparemment dans les édifices qu'ils bâtissent à la gloire du Tricéphale. Simples, voir même grossiers. Pis encore, ils réprouvent la vénération des icônes ! Ces gens ne nous semblent pas sympathiques. Ils n'ont conscience de l'effet de la magnificence de nos églises sur les païens d'Occident. Comment convaincre ceux ci de la vérité du message du Tricéphale si ceux ci ne sont confrontés aux merveilles bâties par ses serviteurs !? La petitesse d'esprit de ces gens est confondante. Néanmoins, ils sont très influents dans l'Orient lointain et les franges de l'Empire. Les sous estimer serait dangereux.
Ce sont là les sectes qui animent le débat théologique dans l'Eglise d'Orient, et celles ci se sont retrouvées au Concile présent d'Archopole pour traiter d'une question nouvelle apportée à leur attention par l'apparition d'une troisième secte.

Celle ci comprend des gens de diverses origines, petites et grandes. Ils ont des protecteurs et des places de sûreté, mais constituent une minorité. Ils accusent l'Eglise d'être corrompue par les richesses, le pouvoir, d'en oublier sa mission première, et ses prêtres de violer leurs serments, militant pour mettre un terme à cette curieuse situation où le Patriarche d'Archopole a une prédominance sur celle des autres patrons de l'Eglise. Assurément, le patriarche d'Archopole n'est qu'un parmi d'autres, premier parmi ses égaux, tout au plus.
Plus encore, ces "schismatiques", comme ils sont appelés, appellent à un retour aux "origines" de l'Eglise. De braves gens, certainement. Simplement ignorants que cette "Eglise" des origines qu'ils appellent de leurs vœux existe déjà dans le Ponant, puisque celle ci est l'originale, et est restée la même depuis les temps de l'Empire. Ils réclament un accès direct aux écritures ? C'est déjà le cas en Coradine, dans les campagnes de celle ci. Ils veulent que des laïcs puissent administrer aux sacrements ? C'est déjà le cas au Ponant, lorsque nul clerc n'est disponible pour procéder à ceux ci. Surtout en ces temps où les temples ont été pillés et leurs prêtres tués par les sanlars un temps victorieux. Ils critiquent également les richesses des serviteurs de l'Eglise, accusant ceux ci de les détourner de leur utilité... Une bêtise dont se gardent très bien nos propres clercs, ceux ci ayant pour eux la sagesse des premiers temps de l'Empire, et la pauvreté de notre existence, boucliers qu'ils sont face au paganisme sanlar. Nous sommes bien trop conscients de nos devoirs pour nous livrer à ces basses œuvres qui semblent ravager la légitimité de l'Eglise d'Orient...

Le Concile porte ainsi sur le sort de ces "hétérodoxes", ces "schismatiques", dont les croyances et pratiques semblent étrangement similaires à ce qui se pratique de nôtre côté de la mer Cardinale. Peut être est-ce là l'Occident qui est visé ?
Quoi qu'il en soit, et nous ne pouvons qu'insister sur ce point, une nouvelle élection prendra place au décès du vénéré patriarche d'Archopole. Les évêques environnants seront également invités, mais aussi les patriarches de l'Empire. Les débats et l'élection dureront des jours voir des semaines, aussi, lorsque ce courrier vous parviendra, nous estimons que vous aurez alors le temps de prendre les mesures s'imposant, avant l'arrivée des cardinaux des Républiques.
Notre flottille restera à port à Archopole, jusqu'à ce que votre émissaire nous parvienne avec vos instructions. Devons nous user d'une partie de nos marchandises pour entrer dans les bonnes grâces de certains des prélats d'Orient, et leur rappeler les bonnes grâces de l'Occident ? Nous estimons pouvoir nous passer d'un quart de celles ci, et encore faire un bon bénéfice une fois en Cahogne, de sorte que cette expédition puisse être tentée à nouveau par l'avenir.

Je vous envoie cette lettre par un marchand de Wisimanie, qui fera escale à Port-de-Grâce. La lettre a été scellée à la sire avec un sceau en étoile.

Un homme d'Orient sur le trône d'Archopole pourrait être de très bon augure pour les projets de votre Majesté.

Dans l'attente de vos instructions. Votre bon et loyal serviteur.

Kydonis Dimitrios.
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeMer 3 Mar - 17:10
Discutant autour de quelques choppes de bière et d’un poulet, Kydonis Dimitrios et son interlocuteur échangeaient depuis des heures, à nouveau, sur divers sujets.
Ainsi l’évêque de Cahogne, , lui narrait les délices qu’étaient préparés à la cour de Cahogne, les préparations d’oies au miel et autres trésors culinaires de l’extrême Orient, où le ponant lui répliquait la douceur des pâtisseries de Marameth, le sucré des vins du delta du , les galettes fourrées au fromage ou à la viande, des marchés de Port-de-Grâce… et de continuer ainsi, détaillant les préparations, les ingrédients, les avantages et inconvénients de ce régime, les durées de conservation, les coûts, la longueur des préparations…. Et de repartir sur d’autres sujets de cultures, de théologie et du vent chaud du Thalès, des gemmes de ses mines, des bois de Cahogne…

Et à mesure que la soirée s’écoulait, que l’alcool coulait, que les esprits s’embrumaient, se sombraient dans la confusion et que les inhibitions disparaissaient, les deux finirent bras dessus-bras à chanter dans les rues d’Archopole jusqu’à l’établissement où le religieux et le négociant avaient établis leurs quartiers, quitte à réveiller quelques âmes, effrayer divers chiens errants et énerver une fois de plus le guet de la cité.
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeSam 15 Mai - 21:35
Les jours passaient, et les navires pourrissaient dans la rade, tandis que les équipages perdaient leur temps avec tripots et jeux, alors que Kydonis, lui, usait de son temps à meilleur escient.
Invité par son nouveau camarade de "beuverie", l’ecclésiaste au coude aisément levé, à un rendez vous avec quelques autres de ses coreligionnaires présents en ville pour la même raison que lui même, le Dimitrios faisait ainsi connaissance avec certaines éminences orientales, autour de bien copieux repas offerts dans certains des enclos paroissiaux de la cité.

Tout d'abord bien silencieux avec ces messeigneurs et autres augustes souverains des saintes écritures, le ponantique n’intervint qu'à la limite des discussions lorsque celles ci touchaient des points de théologie. L'arrogance était un pêché, et lui même, malgré sa propre érudition, savait à quel moment ses propres connaissances pêchaient en comparaison des études auxquelles s'étaient livrés les saints hommes en sa présence.
Il était en revanche bien plus disert lorsqu'il convenait d'aborder d'autres sujets, que ce soit l'agriculture, l'artisanat ou bien le commerce, ses expériences passées de marchand et de serviteur du trésor étant bien pratiques pour ce genre de sujets.

Ainsi, petit à petit, Kydonis Dimitrios se faisait connaître de ces gens, étendait son réseau de connaissances, pouvant avoir quelques mots à dire au concile qui ne manquerait pas de s'organiser dans les jours à venir, et pourrait servir au mieux les intérêts de son souverain....
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeJeu 2 Mar - 0:38
Une journée très intéressante où il passa son temps à laisser traîner ses oreilles un peu partout, pour rechercher tout ce qui pourrait lui être utile, que ce soit pour mieux cerner ceux l'entourant ou par hasard entendre quoique ce soit pouvant obtenir son intérêt.

Jet d'intrigue:

En soirée, à l'issue d'une journée ayant bien trainée en longueur, à écouter des clercs parler de théologie par-dessus une table bombée de bonne cuisine, s'échangeant arguments comme pattes de poulets et confitures, le ponantin était relativement frais. C'est à dire moins éméchè que ses hôtes. Il était moins pompette que ses pairs non pas parce qu'il tenait mieux la pissette que ces gens considéraient comme étant de l'alcool, mais parce qu'au fait des soirées du Ponant où l'on faisait boire plus que de raison les invités pour découvrir l'arrière fond de leur pensée, il avait prit l'habitude de se contenter de siroter ce que contenait ses verres, faire mine de tout boire pour en réalité laisser les serviteurs embarquer son gobelet et en ramener un autre.
En d'autres compagnie, son père lui avait enseigné l'une des cordes pour paraître bon buveur avec des garçons de mauvaise vie. Là où, dans des tavernes sombres, l'on buvait des bières, il était possible de simuler la consommation de choppes en laissant couler une partie de l'alcool non pas dans sa bouche mais au niveau de sa barbe, pour faire descendre les gouttes au niveau de la gorge et du bas du corps.
A ne pas pratiquer lors d'une assemblée similaire à celle où il était, mais comme dit, en d'autres lieux moins recommandables, c'était faisable.

Et donc, légèrement moins éméché que ses pairs de table, alors que le soleil se couchait, et que l'on échangeait des blagues et discussions bien moins sérieuses, il eut alors une idée.
S'adressant à son collègue à droite, le clerc de Cahogne, il lui proposa un jeu. Il étaient à table deux demi douzaines. Bien assez pour ça. Surtout si on incluait en plus les serviteurs.

Il y a dans ma patrie un jeu familial idéal pour passer les soirées en bonne humeur. On appelle ça "Terrible Bête". Les joueurs ont chacun un rôle secret, donné par un conteur. Il y a les villageois, le chevalier, la voyante, le pirate, les amants..... Et les terribles bêtes. Ces dernières sont parmi les joueurs. Mais aucun moyen de savoir qui est qui. Car les rôles sont secrets et il est interdit de les partager. Seul le conteur les connaît tous.
Et entre chaque tour, une nuit s'écoule et les joueurs ferment les yeux à moins d'être appelés par leur rôle. Et au lever du jour, la victime des terribles bêtes est découverte, et les joueurs doivent étayer leurs soupçons, et peuvent choisir d'éliminer par un vote l'un des leurs....


Amusé par le concept, le cahon enjoignit ses pairs à s'essayer à l'expérience. Le ponantin expliqua les règles aux hommes encore assez solides d'esprit pour suivre celles ci. Puis on procéda à la répartition des rôles à l'aide d'une urne où était dissimulée cailloux, clous, tissons et chiffons, donnés secrètement aux joueurs selon leur rôle, un par un.

Puis la partie du lykánthropos débuta....
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeJeu 2 Mar - 13:17
Chers villageois, débuta le narrateur, vous vous éveillez un beau jour au sein du village des apôtres et, horreur horreur, vous découvrez sur la place de la commune le corps sanguinolent du chef du chef du village. Celui ci a été déchiqueté par les crocs d'une créature barbare avec une violence au-delà de toute mesure. Et le pire est que nul n'entendit quoique ce soit la nuit. Apeurés, vous décidez d'élire son successeur pour vous doter d'un chef capable de vous mener en ce temps troublé.

S'ensuivit des discussions cous dessous cous à qui ferait le meilleur chef, de par sa naissance, sa piété, son intellect ou son âge. A l'heureux élu, on confia un simulacre de casque avec un bol comme couvre chef.

Et maintenant que le village a élu son chef, il est temps pour le village de s'endormir.

Faisant signe aux serviteurs, le ponant leur indiqua d'éloigner les torches et bougies, pour simuler ka tombée de la nuit.

Et rappelez vous, pas un bruit, tous ferment Les yeux à moins d'être appelé par son rôle !

Se déplaçant en tournant autour des joueurs, il appela un à un les rôles de ceux ci.

J'appelle le villain. Celui ci, jaloux des richesses démesurées des biens nés, s'en va dans la nuit, malgré la présence des bêtes, terribles bêtes, pour se faire ce qu'il croit être justice.

Avisant de l'œil les joueurs, il repéra celui qui avait ce rôle et continuer la charade sans que la direction de sa voix ne trahisse le rôle de celui à qui il s'adressait.

Vilain. Montre moi du doigt la personne à qui tu souhaites dérober les biens.

Suivant l'index du voleur, il se déplaça subrepticement autour des joueurs pour enfin dérober le bien convoité. On échangea les objets et les rôles, le volé devenant villageois après la nuit et le voleur obtenant son rôle après.

Le vilain se rendort. Il est maintenant temps pour l'amour de se manifester. Celui ci, par décret du Tricéphale et le pouvoir du vin, va choisir deux âmes pures et les unir dans la vie comme dans la mort. Une fois sa mission accomplie, l'amour se rendort et les amoureux se réveillent.

Tapant sur le genoux des élus, il ordonna à ceux ci d'ouvrir les yeux pour se reconnaître. Puis ils se mirent à pouffer avant que Dimitrios ne les rappelle à l'ordre par un "chuuuuuut", son index devant ses lèvres.

De crainte que leur amour interdit soit découvert, ou pire, qu'ils soient surpris dans leurs ébats par les bêtes terribles, les amoureux communiquent Par signe leurs volontés et désirs. S'ils sont tous deux des créations du Tricéphale ou du démon, ils continueront à vivre en paix. Mais si l'un d'eux est de l'autre camp, alors leur objectif sera de se débarrasser de tous, bêtes comme villageois, pour être les seuls survivants.

Les amoureux rendormis, il invoqua l'astrologue, observant les cieux pour déterminer la moralité d'un des joueurs. Vint ensuite la sorcière qui.... Choisit d'éliminer quelqu'un dès le premier tour.
Puis les bêtes terribles, qui mangèrent l'un des villageois.

Le village se réveille.

Les serviteurs amenant les torches à nouveau pour éclairer l'assemblée, Kydonis Dimitrios regarda les joueurs. Il était très embêté.

Alors.... C'est la première fois que je vois un résultat pareil. C'est l'hécatombe. Cette nuit, chers villageois, la mort a frappée avec une violence aussi grande que la colère du Tricéphale. Cette nuit, votre chef du village a été empoisonné sournoisement dans son sommeil. Votre chef du village qui était en réalité un simple villageois.

Oh!!!!! firent les joueurs d'un air qui se voulait outragé, alors qu'en fait on faisait des efforts pour ne pas se taper dans le dos.

Et malheureusement, le chef du village était l'amant du chevalier. Ce dernier, dans une rage folle à l'annonce de la perte de l'être aimé, est entré dans un état second et a trucidé le premier venant à la portée de sa lame.

Il pointa du doigt l'évêque de Cahogne.

Hélas, messire était l'astrologue, et il ne pourra partager ses révélations avec vous désormais. Nouvelles consternations chez les villageois.

Et ce n'est pas tout, hélas. Les terribles bêtes ont et tuées l'une des leurs.

Consternations, interrogations, questionnements chez les joueurs à nouveau.

Oui, vous m'avez bien entendu. Car en réalité le voleur avait dérobé son rôle à l'un d'entre eux. Mais sa transformation devant attendre la nuit prochaine, de même que pour constater le vol, les terribles bêtes ont tuées celui qui allait devenir l'un des leurs.
C'est la plus grande hécatombe qui m'ait jamais été observée. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, mais toujours comme les oiseaux, en escadrille, vous allez devoir déchiffrer le testament du défunt chef du village pour déterminer qui est son héritier. Puis potentiellement qui livrer au bucher, convaincus que vous êtes qu'il s'agit là d'une terrible bête.....


Spoiler:

La soirée continua mais ce jeu exotique fut relégué à l'arrière plan la partie terminée. Heureusement que l'on était assez ivre pour ne pas se fâcher avec la piètre qualité de l'animation du ponant.
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeJeu 2 Mar - 16:46
La lune éclairant les rue de la capitale de la République des Apôtres, le ponant et son acolyte cahon rentrèrent à leurs lieux d’accommodation, l'un complètement bourré, l'autre ayant encore toute sa tête et embêté lorsque le premier s'arrêtait tous les vingts pas pour pisser ou vomir dans le caniveau. Heureusement que les rues n'étaient pas mal famées dans ce coin ci. Avec son gourdin, le ponant n'en menait pas large, et courir pour laisser derrière le religieux eut été peu glorieux.


La nuit à l'auberge fut réparatrice.

Les jours suivants furent consacrés à davantage de réunions des collègues de Villiers Jean de Cahogne, où à certaines le sujet des schismatiques, ou rigoristes comme certains les appelaient, revenait sur la table, enflammant parfois les passions. Mal croyants et zélotes égarés étaient souvent les termes revenant pour désigner ceux ci.

A chaque fois que son avis était demandé, le ponant répondait en sortant de la boite où ses interlocuteurs étaient. Pour eux l'importance de la hiérarchie de l’Église d'Orient et son maintien était de la plus haute importance, allant parfois au-delà des querelles entre judicaliens et canes. Pour lui, en revanche, tant que ces étranges hurluberlus se considéraient comme croyants tryphasistes et respectaient les commandements principaux, il n'y avait lieu de s'offusquer plus que cela. Ainsi suggérait il simplement à ses interlocuteurs que si la présence de ces ''schismatiques'' était si préoccupante, plutôt que de leur faire voir raison par le feu et le fer, ils seraient plus inspirés de les exiler. Loin des yeux, loin du cœur, et quoi de mieux que de les exiler en Coradine, cette terre saignée par la guerre sainte ? La violence impie des salars leur ferait rapidement voir raison.

Bien entendu, l'idée derrière n'avait rien de religieuse. Kydonis Dimitrios voyait ces populations accusées d'hérésie comme simplement une population de potentiels colons pour repeupler des domaines ruinés par la mort de leurs précédents tenants. L'argument religieux de l'exil n'avait rien d'autre que des motivations purement pratiques, en faveur de son maître Basile de Coradine.
De plus, en Occident, l'on savait largement accommoder des différents théologiques et religieux. La tolérance n'était pas tant une institution qu'une manière de vivre. Pourquoi se soucier de la religion du voisin quand la guerre avait le même effet dévastateur pour tous, les pillards ne faisant guère la différence entre sanlars, tryphasiste oriental, occidental, païen et autre....

Un jour venant, Kydonis Dimitrios obtint enfin une entrevue avec l'un des intendants du trésor de la République des Apôtres, lui remettant ainsi la lettre de recommandation de l'Empereur et les courriers de Basile de Coradine à destination du défunt souverain de la République. Là, il expliqua l'objectif officiel de sa mission, c'est à dire de faciliter les contacts entre les États tryphasistes d'Occident et la Cahogne, cette terre remplie de pieux et courageux chevaliers si prompts à venir en aide à leurs frères de l'autre côté de la mer. Pour ce moyen, la Coradine avait choisie chaque année d'envoyer une ambassade par voie de mer à la Cahogne, chargée de biens attestant de l'affection de Basile pour son pair de Cahogne, et revenant en sens inverse avec les présents du duc. Cela permettrait d'aider à la lutte contre ces "païens de sanlars". Donc renforcer la présence de la croisade. Donc si l'on pouvait escompter une ristourne sur la taxe d'utilisation du canal.....

Pas tant une mission commerciale que diplomatique, officiellement..... Tels furent du moins les raisons invoquées. Car après tout, il était bien plus flatteur de se faire passer pour diplomate que marchand. L'un se voyait accorder la place des chiens à certaines tables tandis que l'autre pouvait prétendre à l'hospitalité d'un souverain....

Quelque soit le résultat de ces tractations, Kydonis Dimitrios, le Concile terminé, reprit voile vers la Cahogne, avec à son bord Villiers Jean de Cahogne, le religieux ayant accepté son offre de retourner vers sa terre natale à bord du vaisseau marchand, en compagnie de quelques uns de ses collègues des communes fédérées et de Tancardie.


L'ingérence coradine dans l'élection du nouveau chef de l'Eglise du Trycéphale, que ce soit par l'action de Kydonis Dimitrios, les agents de Basile de Coradine ou la présence de clercs du Ponant, est encore trop récente pour que les chroniqueurs puissent en conclure quoique ce soit.....
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeJeu 9 Mar - 19:12
Laissant la cité des apôtres derrière lui, kydonis Dimitrios retourna tout à sa mission première : l'établissement d'une route commerciale profitable entre son suzerain Basile et la Cahogne, pour briser l'emprise valentine et générer les richesses tellement nécessaires au trésor de Coradine. Ainsi son trio de navires s'avança avec lenteur sur le canal, poussés par un calme vent méridional.
Les coques de noix de quelques pêcheurs furent les rencontres les plus communes avec son escadre, ces septentrionaux étant surtout intéressés pour vendre leur poissons aux villages alentours du canal, soit en nature soit transformé dans de grosses barriques. A perte de vue s'étendaient de vastes vergers, desquels les communautés paysannes locales produisaient alcools de fruits, gelées et cultures de subsistances.
Des mouettes et hérons flottaient tranquillement dans l'eau, happant les poissons passant à leur portée. Ailleurs, des vaches se rafraichissaient en nageant dans l'eau de mer fraiche du canal.
La journée s'écoulait paisiblement, les marins assurant un service minimum, préférant profiter du calme pour s'allonger et profiter du beau soleil à même le pont du navire ou dans des hamacs, là, à l'air chaud, sous ce petit vent doux. Les soldats, débarrassés de leur lourd harnois, sautaient parfois à l'eau pour rejoindre la rive et dérober quelques fruits à un verger sans surveillance, avant de les lancer à leurs pairs à bord des navires et enfin les rejoindre en sens inverse à la nage.
Enfin, la vigie somnolait, avant d'être enfin défaite de son poste. Nul pirates en ces eaux, pouvant apparaître d'un moment à l'autre. Nuls brigands en provenance des rives non plus. Les abords du canal devaient être l'un des endroits les plus sûrs en ce bas monde.
Quand aux passagers à bord, il roupillaient, lisaient, discutaient ou jouaient. Le dernier jeu en date de Kydonis Dimitrios était d'origine occidentale, encore plus lointain que la Coradine. Les joueurs étaient chacun dotés d'une somme d'argent égale, fictive en l'existence de cartes en bois avec des nombres inscrits. Ils incarnaient des personnages d'une cour, commençant au plus bas de l'échelle et progressaient selon les évènements au sein de celle ci. Le premier d'entre eux à atteindre le rang de régent remportait la partie. Et l'on pouvait accélérer la carrière en usant de l'argent. Néanmoins, à mesure que les joueurs grimpaient et obtenaient de l'importance, ils courraient de plus en plus de risques. Complots, prison, enlèvement, empoisonnement, exil, assassinat, mort brutale et autres. L'argent servait justement à se sortir de ces mauvais pas provoqués par les évènements aléatoires du jeu. Et l'on ne pouvait qu'en dépenser, guère en gagner.....

A ce jeu mêlant probabilités et gestion du risque, Dimitrios et son Kapitan avaient été rejoints par quelques autres passagers, désireux de passer du bon temps en se divertissant.
Néanmoins s'ils jouèrent à une partie, ils se lassèrent assez rapidement de ce jeu exotique, préférant de leur côté les échecs et les dames.

Jeu à bord du navire:
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeSam 18 Mar - 23:46
Après plusieurs jours de voile, les navires firent escale au port d'Appeldam, afin que le religieux de la ville homonyme retourne à ses ouailles, non sans qu'il n'invite le kapitan et certains des autres passagers à séjourner dans son hôtel particulier.

Rejoignant le port à l'aide d'une barque chargée d'hommes mais aussi de biens personnels à leur hôte, les invités accostèrent sur la plage en faisant échouer leur embarcation. Les badauds regardèrent cet équipage avec curiosité mais sans plus. Tout au plus une milice urbaine les approcha avant d'être saluée par leur hôte qui, reconnu, assura aux orientaux un passage sûr.
Il y avait le long de la côte quelques pontons mais la marée basse rendait la plupart d'entre eux inaccessibles. Les lieux étaient plus adaptés aux navires à fond plat qu'aux grosses barriques orientales qu'il avait le privilège de commander.
Depuis le large il pouvait observer des flottilles de petits navires pêcheurs, alors que depuis leur point d'approche ils avaient eut à progresser à travers un étrange champ.
Celui ci était composé de piquets de bois fermement plantés dans le sol, recouverts d'espèces de sacs gris et noirs percés, contenant des coquillages.
Abordant le sujet, il s'avéra que cela était une ferme à "huitres" et "moules", des fruits de mer consommés par les locaux, en particulier durant la période hivernale. Les premiers pouvaient être ingérés crus, pourvu que l'on parvienne à ouvrir leur coque, tandis que les seconds étaient un bon accompagnement cuits à la vapeur puis accompagnés par une sauce à l'oignon.
Bien entendu, Kydonis Dimitrios avait entendu parler des "huitres", mais n'en connaissait pas cette forme de culture. En Ponantique on favorisait la culture mouillée, c'est à dire suspendue et constamment sous l'eau.

Les quais de la cité de Crisonie étaient dotés de nombreux étals à poissons. Impossible de ne pas en croiser un. Ce qui faisait le plaisir des chats des quartiers, ceux ci s'en donnant à cœur joie avec les têtes et viscères des créatures marines.

Par contre à mesure que les piétons s'enfonçaient dans les rues celles ci devenaient chaotiques, rien à voir avec la capitale de l'Avouerie de Coradine. Port de Croix avait un plan urbain organisé et tenu plus ou moins en damier, loués soient leurs ancêtres.
Enfin ils débouchèrent sur une place où des façades de plâtres les observaient.
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeDim 19 Mar - 12:00
Une fontaine aux bords en bois se trouvait au centre de la place, permettant d'approvisionner les demeures environnantes en eau et permettant également de faire les lessives.

Le bâtiment principal vers lequel ils étaient dirigés était de forme rectangulaire. Une maison en colombage avec des corniches entre chaque étage, ceux ci au nombre de trois, tous dotés de fenêtres et volets. Un recouvrement masquait la pierre de taille qui composait la structure du bâtiment, et de multiples peintures décoraient les murs; des scènes religieuses se trouvaient entre chaque fenêtre tandis qu'entre chaque étage des cases racontaient par l'image des scènes de vie comme de religion.

Entrant dans un vestibule accueillant, Kydonis Dimitrios, son Kapitan et les autres invités furent logés à leur aise tandis que on les emmena vers la pièce à vivre, leur hôte activant ses serviteurs pour qu'on leur serve le soir un bon repas - on était là en fin d'après midi et le repas du midi des sieurs avait hélas été d'une qualité martiale, se contentant de poissons en saumure et fruits secs.

Distraits par un drôle employé par l'occasion, nul ne vit le temps passer trop longuement. Le ponant, lui, apprenait de ses interlocuteurs locaux pouvant le comprendre l'histoire des "Communes Fédérées".
L'heure venue du repas, tous furent menés à une longue table où furent amenés des spécialités locales. Après avoir récités la prière, ils furent servis d'huitres heureusement déjà ouvertes.

Puis en plat de résistance, deux étranges choses vinrent décorer la tablée. Une espèce d'anguille farcie avec des oignons et assaisonnée, puis roulée dans un tissu, bouillie, et enfin servie en tranches avec des navets bouillis, les rendant tendres.

Selon leur hôte, il s'agissait là d'un des meilleurs plats locaux. Et, en vérité, malgré son aspect, c'était plutôt bon, passée la surprise.

En revanche, le compère de cette cuisine était bien plus exotique. Des œufs dont le jaune avait été retiré, pour laisser place à de la moutarde et du vinaigre, pour ensuite remettre le jaune, alors de couleur noire. Du fait que l’œuf avait été laissé dans un bocal d'eau salée avec de l'oignon rouge et diverses herbes, Kydonis Dimitrios fut le second, avec leur hôte, à y goûter, ne serait ce que pour lui faire honneur et au moins goûter. C'était après tout quelque chose de nouveau. Il n'allait pas laisser passer sans rien faire une occasion de se soumettre à cette expérience pouvant lui faire découvrir de nouveaux horizons culinaires. Mais surtout les efforts pour ce plat méritaient au moins le minimum.

En finalement c'était pas si mal.

Enfin vint le chef d’œuvre, une surprise pour le ponant que de retrouver cela si loin de chez lui. Un dessert glacé. Il en avait goûté en campagne, dans les montagnes du Thalès. De la glace dans une coupe, accompagnée de miel, de vin et de fruits.
Leur hôte leur faisait honneur. Et au vu de la réaction du compère de Cahogne et ses pairs, il semblait que ce dessert n'était pas très répandu dans leur contrée.

Peut être qu'à son prochain voyage il devrait ramener un cuisinier de Coradine, pour mieux gagner les faveurs du Duc Eudis de Cahogne ? Et donner à sa cours une meilleure appréciation de la Coradine, afin d'y constituer un groupe intéressé par ce que le pays avait à offrir ? L'avant dernière croisade avait montrée une baisse de l’attrait pour ce pèlerinage guerrier. Garder la possibilité de recevoir des renforts d'Outremer était toujours une corde de plus rajoutée à l'arc de Basile après tout....
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeDim 19 Mar - 16:40
Les Communes Fédérées, apprit le ponant durant la soirée, étaient en réalité une création récente. Une entité politique ayant fait scission avec le reste de l'Empire. Par deux fois des armées avaient été envoyées pour les ramener dans le giron impérial, et par deux fois celles ci avaient été violemment écrasées alors que supérieures en nombre, en valeur martiale et en équipement. La première victoire, lui raconta-t-on, avait été due à une embuscade réalisée contre l'armée en marche, rompant ainsi avec toutes les lois de la chevalerie.

Cela faisait doucement rire Kydonis Dimitrios. Pour lui, les lois de la chevalerie ne valaient pas grand chose, ayant observé au contact des croisés quelle importance ils leurs donnaient lorsque confrontés à la piétaille, tryphasite ou non. Des tarés en armure dotés d'une soif de sang et méprisant leurs inférieurs.... Pour la plupart. Au moins étaient ils dans leur camp. Pour le moment.

Son interlocuteur de continuer en décrivant la seconde bataille où toujours en infériorité sur tous les points sinon que leur conviction que le ciel était avec eux, les confédérés combattirent en blocs d'infanterie dotés de longues piques, des heures durant jusqu'à ce que le meneur des troupes adverses soit tué sous sa monture. Que des piétons aient résisté à moult charges de cavalerie semblait dépasser l'entendement et malgré tout avait été possible.
Depuis lors, l'état de fait des communes fédérés avait été accepté, bien que l'avenir seul puisse dire ce que leurs voisins en feraient. Les communes étaient dotées d'une armée presque entièrement faite de piétons citoyens, presque exclusivement armés de piques. Solides gaillards mais peu de cavaliers malgré des élevages de chevaux pourtant nombreux dans les terres.

La soirée s'éteignit sur des invités passablement arrosés et chacun fut invité à se reposer dans un lit différent. Un confort bienvenu après des jours de repos dans des hamacs sur la mer.
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeLun 20 Mar - 17:18
L'étape en Tancardie fut un détail où le haut du panier de l'expédition se fut à nouveau offrir, le temps d'une soirée, le logis par leur hôte, et Kydonis Dimitrios de se démettre d'un petit coffret de dattes en cadeau d'adieu à un des autres évêques. Il eut aussi le loisir de remettre quelques courriers à destination de sa reine en les confiant aux mains de l'évêque local.

Le reste de la traversée fut une affaire ennuyeuse à l'exception de la traversée du détroit d'Hagen, qui nécessita pour le ponant de se replonger dans ses notes de lecture afin de prévenir les trois kapitans des dangers qu'ils allaient encourir lors de la traversée de ce passage. À part cela, ils eurent comme rencontre à l'horizon quelques voiles, celles ci disparaissant aussi rapidement qu'elles étaient apparues. Sinon que des léviathans des mers profondes, crachant leurs panaches de fumée mouillée, et de rares îlots de glace mouvants.

Interrogeant monseigneur Jean de Cahogne sur la piraterie en mer Adrianique, il fut heureux d'apprendre que celle ci, de ce qu'il en apprenait, était endémique en mer Cardinale, en particulier au large de la Cahogne, la faute à l'Archipel de la Rascaille, un ensemble d'îles officiellement sous la juridiction des ducs de Cahogne mais en réalité complètement en dehors de leur contrôle et peuplé de pirates.

Au deuxième jour de leur présence en mer Adrianique, Kydonis Dimitrios ordonna aux hommes d'armes de vérifier l'état de leurs équipements et porter constamment leurs armures, et les vigies de redoubler d'attention, quitte à les motiver avec ces bonnes dattes bien fraîches à la fin de chaque quart.

Les soirées fraîches à bord du navire, Kydonis Dimitrios essayait d'apprendre le cahon auprès de l'évêque, hélas en vain. Même les fondamentaux lui échappaient. C'était un fiasco complet et il aurait à continuer à s'exprimer en haute langue pour se faire comprendre de ses interlocuteurs locaux, hélas.

Les côtes cahognes en vue, il laissa monseigneur Jean aider le kapitan à diriger l'expédition, celui ci reconnaissant certains morceaux du paysage. Ils passèrent par une barrière d'îlots, pour naviguer dans la baie de Vaucouleur, dépassèrent le cap Cahon, observèrent les maisonnées de la Hague, le cap Saint Clair pour enfin s'aventurer dans le chenal du Port la Chaise, avant d'être abordés par des galères.
Leur passager identifiant les étendards aux mâts de celles ci comme étant les couleurs de la flotte de Cahogne, il ordonna donc à ses hommes d'armes de se calmer et laisser monter à bord ces drôles.

Un moment de tension subsista lorsque des chevaliers en armures de plaques firent claquer leurs bottes métalliques sur le pont, pointant leurs armes sur les gorges de ses marins, alors qu'archers et arbalétriers sur les châteaux des galères les visaient. Le tryphasiste merci, l'évêque parvint à calmer les ardeurs meurtrières de ces fous des mers et les trois navires purent continuer de s'engager sur le fleuve cahon, descendant le Bréa en direction, selon ses dires, de Soulan, découvrant peu à peu les paysages des campagnes alentours....
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeMar 11 Avr - 14:35
Laissant la ville de Saint-Clair et ses impressionnants marais-salants derrière eux, Kydonis Dimitrios et ses navires s'engagèrent sur le Bréa tout en ayant sous les yeux le paysage typique du Pays-Plat. De vastes terres arables où poussent des champs de blés à perte de vue, des tours toujours en vue quelque soit l'endroit vers lequel tourne la tête, signe que l'utilisation des moulins à vent a été sagement comprise et exploitée. Des moulins à eau, également, le long du fleuve, principalement localisés dans les bourgs bien peuplés qu'ils croisaient. Les eaux à aube étaient parfois impressionnantes par leur ampleur.
Kydonis Dimitrios se promit par cette occasion de discuter de leur construction avec un bon charpentier. Il y avait matière à faire. Construire pareilles merveilles en Ponantique serait certainement une manière sûre de faire fructifier les sommes qu'il dégagerait de son entreprise commerciale.

Ça et là on voyait quelque amas d'arbres, présence d'antiques forêts réduites en bosquets. Il y avait également des troupeaux de ruminants qui s'abreuvaient dans l'eau du fleuve. La région semblait sûre, prospère et riche. Comme celle qui entourait auparavant Port-de-Grâce.

Il y avait en revanche bien peu de ponts. Il semblait que les locaux traversaient surtout les lieux à l'aide de barques ou de bacs.
Bientôt, ils seraient à Soulans. Bientôt, la partie non pas la plus difficile mais la plus importante de sa mission aurait lieu.
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitimeMer 24 Jan - 19:02
Enfin. Ils étaient finalement arrivés à la destination finale de leur long périple : la ville de Soulans, lieu de pouvoir des ducs de Cahogne et du brave Evdis. Comme pour une majorité d’îlots urbains dépourvus du génie architectural de la vraie civilisation, c’est à dire celle d’occident, les vrais descendants de l’empire, Kydonis Dimitrios et ses compagnons remarquèrent la cité avant même quelle soit en vue. Comment ? Grâce à l’odeur extrêmement désagréable qui était dégagée par les masses puantes que constituaient les bestiaux, mélangés aux foules d’urbains et paysans. Une occasion supplémentaire de louer le Très Saint pour avoir accordé aux bâtisseurs de port-de-Grâce la présence d’esprit d’avoir érigés la cité sur la côte, et d’organiser celle ci pour que les mauvaises effluves soient lavées par les vents, tandis que le dénivelé de la cité faisait que les caniveaux et égouts se vidaient loin des bonnes personnes.

En attendant, les remparts de Soulans ne semblaient guère aussi fortifiés que ceux de sa ville natale. Les remparts étaient hauts, la cité était traversée par le Bréa… Mais ça n’était pas aussi impressionnant que Port-de-Grâce et ses nombreuses tours.

Avisant une plage dotée de pontons et quais où plusieurs navires relâchaient, le sujet de Basile ordonna à ses navires de faire de l’endroit leur dernière escale. Ils étaient parvenus à destination.

Laissant les capitaines en charge des manœuvres, le Dimitrios observait la foule, son expérience dans les douanes lui permettant rapidement d’identifier dans celle ci les marins, marchands, officiers ducaux et autres personnages aux fonctions nécessaires pour l’activité de tout port se respectant. Fut il simplement de transbordement.
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MessageSujet: Re: Vers l'Orient Septentrionnal Vers l'Orient Septentrionnal - Page 2 Icon_minitime
Vers l'Orient Septentrionnal
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