Cher Eudes,

Quel plaisir a été d'apprendre ton retour de croisade. La mort de ton père a été une grande douleur pour nous tous, mais en sachant le duché entre tes mains nous savons que l'avenir ne peut qu'être bon.
J'ai été heureuse d'apprendre l'aboutissement des négociations avec sire de Salignac chez madame la Baronne. Je sais que cela peut te donner l'impression d'avoir été lésé, mais comme on te l'a expliqué, le Porez me revient de droit en tant qu'héritière de mon père Lothaire.
J'ai pu rencontrer oncle Jean, que j'ai invité à Espellier. J'en ai profité pour lui confier les traités à signer concernant la succession de mon comté, avec toutes les clauses négociées. Il te les remettra à son retour à Soulans.

J'ai reçu ton exigence de toucher le droit de relief, paiement qui te revient de droit. Hélas, nous pensons que la prix fixé est bien trop élevé. Ce calcul se base sur un an du revenu de mon comté, mais selon la coutume du Porez le droit de relief doit représenter trois mois de revenu. Nous sommes tout disposé à payer la somme de 87 500 livres.

J'espère être présente à ton sacre pour te revoir enfin. Je suis sûr que la cérémonie sera magnifique.
Je t'embrasse.

Clotilde, comtesse du Porez et de Trémanche.

Le 30 Ternembre 1299

Eudes II de Cahogne : « Il semblerait que le Porez se plaît à avoir des coutumes qui diffèrent des nôtres... Qu'en pensez-vous, Charles Daguerre ? »

Daguerre : « Monseigneur. Il était à prévoir que la comtesse refuserait de payer le droit de relief et qu'elle trouverait une parade.
Il se trouve que je suis un expert dans le code de Raoul Beauclerc, votre aïeul qui a fait écrire les coutumes du pays. Je ne trouve nulle trace de ce qu'avance madame la comtesse. Ment-elle ou bien fait-elle référence à une coutume de Trémanche ?
350 000 livres c'est une grosse somme, s’asseoir dessus et accepter le quart serait une nouvelle fois céder face à vos ennemis. Mais ce serait aussi clore la succession du Porez.
Peut être devrions nous négocier et baisser la somme demandée. »